🪐 Chapitre 3 : Le jeu

Oh non Marcus... peur n'est pas le mot approprié.

- Non pas du tout ! Et oui je viens. Avec plaisir.

...

Une fois devant le groupe, mes amis me tapent le dos affectueusement et Mathieu me murmure à l'oreille qu'il est content de me revoir. Je leur souris et m'assieds cette fois entre mes deux amis de toujours. Si je dois rester un moment dans cette pièce, autant me sentir en sécurité.

Ma jambe tressaute et même si j'ai conscience que le bruit de ma chaussure claquant sur le sol est insupportable pour les autres, je n'arrive pas à me canaliser. J'observe Marcus, qui est assit par terre devant moi et qui semble en plein dilemme intérieur.

- Est-ce-que c'est à cause de moi que tu as quitté le groupe sans prévenir ?

J'ai beau savoir qu'il me demande ça pour s'assurer qu'il n'y ait aucun quiproquo entre nous, peut-être par respect envers moi... Je ne peux m'empêcher d'être agacé. Il pense réellement avoir un tel impact sur moi en ayant prononcé deux mots à la suite ? 

Je souffle le plus légèrement possible, espérant ainsi ne pas passer pour l'impoli de service et me force à sourire.

- Non ne t'en fais pas. Je suis simplement comme ça.

Je n'ai aucune envie de me confier à lui, après tout je ne les connais pas les nouveaux. J'ai repéré que Fred a eu envie de lui en dire plus, mais un regard de ma part a suffit à le dissuader. 

- Les gars ? 

On se tourne tous vers Philipe, qui encore une fois, semble être celui qui mène la soirée. Je me fais la remarque que Carl, Fred et Matthieu n'ont pas eu l'occasion de se présenter convenablement avant mon départ. Ils ont dû le faire pendant mon absence entre deux sujets de discussion. J'espère pour eux en tout cas, sinon c'est pas cool.

- Pour le jeu, je pense que tout le monde à remarquer qu'il fait super froid dehors...

- Et pour cause on est en hiver... marmonne Marcus

Je ne peux m'empêcher de lâcher un petit rire que ce dernier remarque. Il me gratifie d'une œillade amusée et nous continuons d'écouter ce que son ami a à nous dire. 

- Bref Marcus, bref. Du coup je disais, on approche des fêtes de fin d'années, croyants ou non, noël est une fête commerciale et le père noël n'a rien à voir avec celles-ci. D'autant plus qu'au centre ville, soit à trois rues d'ici, il y a le marché de noël.

Beaucoup trop de fois le mot noël, beaucoup trop de précisions sur un sujet évident. C'est sensé nous mener à un jeu ça ? 

- Viens-en aux faits Philipe, tu fais presque flipper là.

Merci pour ta participation Matthieu. 

- J'y arrive ! Bandes d'impatients ! Donc ! Je propose une sorte de jeu de piste mais version ohohoh.

Je rêve où il nous propose un jeu un autre jour ?

- Euhm... Tu veux dire une autre fois ? Parce que faire ton jeu de piste à minuit alors que le marché est fermé et que l'heure des couvre feu approche...

Mes amis, de chaque côté de mon corps, sont entrain de sourire de toutes leur dents. Je ne sais pas pourquoi mais dès que j'exprime ma pensée, ils sont fiers. Et ils le montrent.

- Oui bon j'avoue je n'ai pas réellement d'idée de jeu pour là-maintenant tout de suite. Tout ce que je sais c'est que j'ai envie de vous revoir et que ce jeu de piste me fait envie.

J'imagine que c'est mieux qu'une proposition banale et gênante d'action ou vérité. En y réfléchissant un peu, je me rends compte que j'ai bien envie de les revoir. Si possible avec de la lumière à disposition... voir la couleur des yeux de Carl, voir les autres en 4K... 

- T'aurais pu le dire Philipe au lieu de nous spoil un truc pour pas grand chose ! Mais je valide l'idée de la sortie juste entre nous. dit Diego

- Oui oui je sais, mais qui est partant ? On pourrait se faire ça au début des vacances de fin d'année !

- Tu veux dire dans une semaine ? je demande

- Yep Charlie. Tu es partant toi ?

Tout le groupe me regarde et je sens que ma réponse va être déterminante pour la suite de cette soirée. Quelle idée de me mettre une pression pareille ?

Je décide de regarder chaque personne individuellement pour me faire une idée de leur position et me décider ensuite. 

Matthieu et Fred attendent que je dise oui. Leurs yeux appellent ma réponse. Je sais qu'ils font des efforts pour nos soirées à trois à la maison et qu'ils veulent que je sorte de temps en temps avec eux aussi. 

Philipe, qui a eu l'idée, espère aussi que je vais le suivre, plutôt pour voir son projet se concrétiser que pour ma personne en elle-même.

Diégo trépigne, il adore sortir et il se doute que si je dis non, mes deux meilleurs amis le feront aussi, et cela remettrait en question le jeu. 

Carl, son regard me perturbe, son sourire aussi. Tout ce que je sais, c'est que je veux voir la couleur de ses yeux. 

Et Marcus, je baisse le regard vers lui, il est vraiment beau. Tout est foncé chez lui. Ses yeux ont l'air d'un brun mat tirant sur le noir, quoique difficile à définir avec la lumière tamisée de la pièce, ses cheveux mi-long sont noirs charbon, ça, je le sais. En bref il est un peu trop beau pour ma santé mentale et elle est déjà fragile.

Je me prends un coup de coude dans les côtes et je me renfrogne, comprenant que je dois me décider vite. 

- A priori ça me dit bien, mais faut que je vois avec mes parents.  

- Yeeess !

Fred passe son bras autour de moi en criant dans ma pauvre oreille et j'entends au milieu de tous nos rires que les autres sont partants également. 

Après ça et sous le poids de l'ennuie, nous décidons de rejoindre la piste de danse. Je ne vois pas Ru, ni ses amies, et j'en déduis qu'elles ont dû soit s'isoler à l'étage, soit trainer dehors.

Super Freak de Rick James passe à fond dans la maison et je souris de toutes mes dents. J'adore cette chanson. D'ailleurs, j'écris mon prochain chapitre avec cette musique dans les oreilles. 

Il se déroule dans une boite de nuit, et la tension est palpable entre mes deux protagonistes. je dois le publier la semaine prochaine et Corpulence n'est jamais en retard contrairement à Charlie. 

On fait les cons tout en tentant de façon plus ou moins vaine de suivre le rythme de la musique. J'ai eu le droit à mon "slow" habituel avec Matthieu et à la macarena revisitée de Diego. Le regard de Carl m'a interpelé à plusieurs reprises et malgré la chaleur que cela a provoqué dans mon corps, je n'ai pas cherché à m'approcher. 

La musique change à plusieurs reprises sans que rien de foncièrement bien ne vienne. 

Jusqu'à une heure vingt. Dix minutes avant mon rendez-vous avec Ru pour rentrer, Somebody to you de The Vamps passe. Une musique que je qualifierai de good vibe et qui me met du baume au cœur. 

- Je peux ?

Marcus est là, juste devant moi. Je veux bien que tu demande mon consentement mon coco mais pourquoi faire, quand, où ? Je sais que je ne suis pas très loquace mais si on s'y met à deux on ne va pas avancer bien loin.

- Tu peux quoi ?

Il ne m'entend pas, et je dois hurler pour que ma question parvienne à ses tympans. 

- Est-ce-que je peux danser avec toi cette dernière musique avant que tu ne partes ?

C'est vrai que je dois rejoindre Ru dans quelques minutes. J'aimerai survivre en rentrant chez moi à l'heure. Moi fuir le sujet alors que ce mec à la plastique incroyable me demande de danser avec moi sur une musique bien trop rythmée et enjouée pour que ça ai un intérêt ? Oui. 

- Bah bien sûr, c'est déjà ce qu'on fait tous ensemble depuis plus d'une heure !

Achevez-moi.

- C'est vrai. 

Et il rit. Je ne l'entends pas mais je le vois. 

- Eh Charlie y a Ru qui te cherche ! me crie Diego

- D'accord, les gars ? je crie tout en tapotant l'épaule de chacun

Il se tournent vers moi et je leur dis au revoir comme je le peux avec le son. Carl me fait un clin d'œil tandis que Philipe me tape le dos en me demandant la permission de prendre mes réseaux auprès de mes amis. Je lui donne la permission et m'éclipse après un dernier regard à Marcus qui se contente de me faire un signe de la main.

Je me tortille vers la sortie et rejoins enfin Ru.

- Alors tu t'es amusé mon Charlie ? 

Je souris et lui prends la main machinalement pour commencer le chemin du retour.

- Y'a pire. Et toi ?

Et la tirade commence. 

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