Chapitre 7

Chapitre 7

Plus tôt dans la journée - 14 octobre 2016

Point de vue de Louis

-Mec, tu me fais chier!, que je crie à Zayn qui sort de l'école.

Il m'envoie un sourire éclatant et je lui réponds par mon joli et sexy doigt d'honneur. J'ai juste trop de gentillesse en moi, donc je me dis qu'il faut simplement que je la laisse sortir, non? J'ai goût de littéralement étrangler mon ami à mains nues. Il avait juste un cours ce matin et il rentre chez lui se reposer, alors que moi j'ai ce foutu stage à faire. J'adore ce en quoi j'étudie, là n'est pas la question, mais il me semble qu'aller jouer au foot avec mes amis en ce vendredi aurait été amusant. Le seul côté positif envisageable dans toute ma journée, c'est que ce soir, Harry me sort, et j'ignore où il a l'intention de m'emmener. Je ne pense plus qu'à ça et honnêtement, j'ai peur que cet aspect me déconcentre durant toute la journée. J'ai des choses à penser, à analyser, à prendre en note pour compléter mon stage et me mettre à l'ouvrage pour mon projet de session, mais Boucles d'Or va avoir droit à son visage dans mon esprit chaque seconde.

Dès notre jeune âge, je savais qu'entre lui et moi, il y avait plus qu'un simple désir de faire connaissance. À 8 ans, je ne savais pas encore que j'étais gay, évidement, mais quelque chose en lui me faisait agir différemment qu'avec les autres personnes. Il me rendait plus calme. Lorsqu'il venait me saluer, je ne faisais que rire comme un con et il me souriait timidement. À 14 ans, les filles me tournaient déjà autour. Elle jacassaient à quel point j'étais mignon et que je pourrais sortir avec l'une d'entre elles, mais je ne me sentais pas attiré. Par nulle d'entre elle. La seule personne qui hantait mon esprit était Harry. Ses bouclettes brunes, ses yeux verts, ses mains, tout. Pendant un moment, j'ai vraiment pensé que je délirais, que je n'étais pas normal. Zayn avait déjà une copine dans le temps, ainsi que Liam. De mon côté, je ne voulais pas en avoir. J'ai commencé à fréquenter la psychologue de l'école et elle m'a aidé à m'accepter, à faire face à ma différence vis-à-vis les autres jeunes de mon âge. Parce qu'en effet, j'étais différent: j'étais attiré par les garçons. Aucune fille ne me faisait ressentir ce que je ressentais pour Harry. Avoir avoué ça à ma mère après de longs questionnements a été une source intense d'émotions. Je me suis littéralement effondré en larmes en prononçant les mots ''maman, je suis gay'' et tout ce qu'elle a fait a été de me sourire tendrement et de me prendre dans ses bras. Puis, elle m'a chuchoté tout doucement: ''Je sais, mon bébé, je sais. Je l'ai toujours su. Je suis si fière de toi, Louis''. Cela a été la meilleure journée de ma vie, après avoir demandé à Harry de sortir avec moi, évidemment. Le 1er février 2014, le jour de sa fête. J'avais 18 ans, et lui, 16.

-Tu fais quoi aujourd'hui?, me demande Liam en mettant ses livres dans sa case.

-Je pars pour Dublin, que je lui réponds en soupirant lourdement.

-Ouh, tu as l'air très emballé, Louis.

-Je perçois ton sarcasme.

-Vraiment?, s'exclame-t-il et je lui inflige un coup de poing sur le haut du bras, histoire de le secouer un peu.

-Crétin, dis-je et il rit.

J'aime voir Liam rire. Il est mon ami, certes, mais son rire est synonyme que la vie est belle. Il a été si longtemps sans montrer ses dents par peine et regrets, mais je suis heureux de le voir sourire quand j'ai l'occasion.

-Pourquoi à Dublin? Tu ne m'avais pas dit que tu avais de la famille là-bas.

-La raison pour laquelle je ne te l'ai pas dit, c'est parce que je n'ai pas de famille là-bas, acquis-je, fier de mon coup.

-Wow. Logique de fou.

-Je sais, je sais. Non, mais plus sérieusement, c'est pour un stage.

-Que vas-tu faire à ton stage? Je croyais que designer d'intérieur, c'était pour imaginer des décors de pièces?

-Oui, mais quand tu es designer, tu vas chez les gens parfois, vois-tu? Je dois accompagner une madame cet après-midi et observer comment elle fait en prenant des notes. C'est long, c'est chiant, mais c'est bénéfique à ma carrière.

-Vous allez à la maison de quelqu'un?

-Oui. Un couple, en fait. Ils veulent rénover leur chambre à coucher.

-Oh, euh... c'est bien, dit mon ami aux yeux noisette en refermant son casier.

-Bref. Toi? Que fais-tu cet après-midi?

-Zayn m'a invité chez lui pour jouer au foot.

Un court silence s'installe et nous passons quelques secondes à se regarder sans bouger avant que je ne brise le malaise.

-Allez chier. Vous deux, que je lui crache et il s'étouffe de rire. Ce n'est pas drôle. Moi, je vais souffrir à rester assis en épuisant ma pauvre main à écrire pendant que messieurs vont jouer comme des foutus gamins, je vous déteste.

-Meilleure chance la prochaine fois, mon vieux, il me dit en me donnant une tape amicale dans le dos.

-On se refera une partie et je vous promets que vous allez regrettez d'avoir joué sans moi.

Malgré mon effort de rester sérieux, la bouille d'ange de mon ami me fait sourire malicieusement.

-Ouais, très crédible, Louis. Je te félicite.

-Roh, ta gueule!

-

En route vers Dublin, je suis dans cette voiture dont la femme âgée dans la cinquantaine conduit. Je suis assis à ses côtés et j'observe silencieusement le paysage défilé devant mes yeux.

-On arrive dans cinq minutes, m'avertit-elle gentiment et je la regarde.

-Merci d'avoir accepté que je vous accompagne aujourd'hui. Il me faut vraiment passer ce projet de session, vous savez, donc...

-Je sais, me coupe-t-elle. Ça me fait plaisir. Aujourd'hui, tu auras juste à m'observer et tu pourras poser des questions quand tu le veux. Le couple est averti que tu es juste un étudiant pour l'instant, ne t'en fais pas. Tu auras juste à te présenter comme étant Louis Tomlinson.

-D'accord, que je mâchouille. Comment se nomment ces gens chez lesquels nous allons?

-François et Rosaline Carter, me confirme-t-elle, franche et replace ses lunettes rouges sur son nez en s'arrêtant à un stop. Et ils veulent décorer leur chambre à coucher, mais ne savent pas du tout quoi faire, donc c'est pour ça que nous allons les voir pour en discuter. De plus, voir la pièce en question pourra me servir à établir un plan de design.

-C'est ma partie préférée du métier. Ma mère m'a toujours dit que j'avais le sens des couleurs et de l'organisation, que je réprime dans un sourire en coin et elle fait de même.

-C'est mignon.

Après quelques minutes, la voiture s'arrête à une maison. En détachant ma ceinture, je fixe les fenêtres: les rideaux sont fermés. Déjà à cette vue, cela ne m'inspire pas confiance. On est en plein jour. De plus, le terrain avant ne semble pas correctement entretenu, ce qui me fiche la trouille. Qui pourrait bien vivre sans s'occuper un minimum de sa maison? J'ai un mauvais pré-sentiment.

Juste en refermant la portière, je reste bloqué, debout, incapable d'avancer et madame Evelyn me demande si tout va bien.

-Oh euh, oui, oui, j'ai juste... En fait, ce n'est rien, laissez tomber.

Elle me lance un regard inquiet, mais se met à marcher d'un pas décidé vers l'allée de la maison. Je la suis sans dire un mot, prenant soin de remarquer chaque détail au passage. Chaque fissure dans le ciment, chaque roche, chaque feuille morte reposant sur la pelouse. À la porte, madame Evelyn prend quelques secondes avant de trouver la sonnette et lorsqu'elle la voit, elle pose son index dessus, produisant un bruit en écho jusqu'à l'extérieur. Aussitôt, on entend la voix d'un homme s'écrier le nom d'une personne à plusieurs reprises. Mon cœur s'affole quand on nous ouvre enfin la porte, mais la vue qu'il nous est donné à madame Evelyn et moi me perturbe. Un jeune garçon blond de mon âge se tient devient moi, ils nous regardent comme si on venait de lui sauver la vie. Son corps est horrible, violenté jusqu'au sang. Madame Evelyn s'apprête à lui poser la question qui me circule en tête également, mais un homme le prend rudement par les épaules pour le ramener à l'intérieur et referme la porte.

Je reste pétrifié, incapable de placer un mot ni de respirer. Je suis sous le choc, rien de moins. C'est quoi ce bordel? La voix de madame Evelyn m'ordonnant de contacter la police le plus vite possible me sort de mes pensées. Nous devons agir. Je sors mon téléphone portable en tremblant et compose le numéro des urgences en vitesse pendant qu'elle frappe à la porte en hurlant que j'ai la police au bout du fil et que si l'homme faisait encore du mal au plus jeune, il allait le regretter. Après avoir donné l'adresse à la personne de l'autre bout du fil, je lui dis qu'on aurait besoin d'une ambulance également. Juste à voir le corps massacré de ce jeune homme, on constate immédiatement qu'il a besoin de soins.

Quelques secondes s'écoulent sans que nous percevions un son venant de la maison. C'est calme, trop calme. Je ne cesse de jeter des regards anxieux à madame Evelyn et son calme me fait prendre de grandes respirations. Je ne peux pas croire que je suis en train d'assister à un crime présentement. Si ça se trouve, l'homme a battu à mort ce jeune homme et il mérite la prison. La police arrive déjà, plusieurs autos se stationnent non loin de la maison et les hommes en uniforme nous ordonne déjà de nous éloigner de la porte d'entrée.

-Police, déverrouillez la porte ou on défonce!, crie l'un d'entre eux, fusil en mains.

Aucune réponse, donc comme promis, ils défoncent la porte d'un coup de pied et l'homme de tout à l'heure se tient dans l'entrée. Il est couvert de sueur et sa barbe date de plusieurs jours. Il est affreusement dégueulasse, mais pas seulement pour son physique, pour ce qu'il doit avoir aussi fait subir à ce pauvre garçon.

-Mains sur la tête et plus un geste, vous êtes en état d'arrestation, déclare un policier et deux se jette sur lui dans l'espoir de le stabiliser.

Il ne bouge point, semblant même ravi que la police l'arrête et je ne comprends pas.

-Où est le garçon de tout à l'heure?, que je demande en soufflant à voix basse.

-Vous avez compris? Où est le garçon?, demande le policier à l'homme, qui doit sûrement être monsieur Carter.

-Il est déjà mort, il est trop tard.

Je m'horrifie à cette phrase et me décide d'entrer dans la maison. Des personnes essayent de me retenir, la police emmenant monsieur Carter à l'extérieur.

-N-non! Non, je dois le retrouver, il était là! Il doit être dans la maison.

-Laissez la police s'en charger, il est préférable pour vous de rester à l'extérieur.

Mon cœur se débat comme un lion en cage, je n'arrive plus à penser clairement. J'ignore pourquoi, mais mon instinct me dicte de retrouver moi-même ce garçon. Il me le faut. Je l'ai vu, il y a à peine quelques minutes. Je suis sur le point de m'advenir aux ordres de la police, mais mon regard se bloque sur le salon. Au milieu, une trappe y est, comme si quelqu'un aurait voulu cacher quelque chose à l'intérieur. Je fonce droit sur elle, les hommes tentant de me retenir, mais j'y parviens avant eux et je l'ouvre d'un coup sec. Ce que je vois au pied de l'échelle y descendant me donne le haut le cœur. Le jeune homme de tout à l'heure est étendu par terre les yeux fermés, aux côtés d'une femme assez âgée. C'est la femme de monsieur Carter, sans aucune doute, mais mes yeux ne peuvent pas bouger du blond. Il me fait penser à quelqu'un si intensément, je deviens fou, je tombe à genoux.

-On aurait besoin d'une deuxième ambulance, pousse un policier dans son microphone en boîte carrée noire. Monsieur, poussez-vous, laissez-nous faire notre travail.

Les ambulanciers arrivent, déposant la civière sur le sol et une madame se met à descendre dans ce qui ressemble à une cave. Il y empeste une odeur désagréable et je pose ma main sur ma bouche.

-Ni-Niall...

-Qu'avez-vous dit?

-C'est... c'est Niall Horan. Le...le petit garçon qui s'est fait enlevé à...à 8 ans à Mullingar, oh mon dieu, c'est Niall, que je commence à pleurer.

-Vous le connaissez?, m'interroge le policier et j'hoche la tête, toujours mes yeux immobiles sur le corps inanimé devant moi. D'accord... Shane? Contactez immédiatement le bureau d'enquêtes de Mullingar. On vient de retrouver un de leur cas.

-Oh mon dieu, je m'efforce à dire une seconde fois. Niall...

J'ai peine à y croire.

-Il est en vie!, s'exclame l'ambulancière et son coéquipier vient la rejoindre. Par contre, il est dans un sal état...

Je pousse à moitié un soupir de soulagement.

-La dame aussi est en vie, elle est simplement inconsciente.

-C'est Rosaline Carter, intervient madame Evelyn qui pose une main sur mon épaule et m'oblige à me relever.

-Honnêtement, je ne sais pas comment ce Neil a fait pour rester en vie tout ce temps dans de telles conditions... Sa réhabilitation va être longue.

Ce sont les derniers mots que l'ambulancière prononce avant que les policiers nous accompagne, madame Evelyn et moi, à l'extérieur. Je suis totalement en état de choc. Je tremble, mon cerveau ne suit plus mon corps et je panique. Après toutes ces années, après tous ces espoirs et désespoirs, voilà qu'il vient d'être retrouvé. Pas sain, mais bien sauf. Bizarrement, les personnes auxquelles je devrais penser présentement sont ses parents, mais non... La seule personne à laquelle je pense présentement, c'est Liam.


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Tadaaaammmm! Oui, oui, je sais, j'ai dit que je vous ferais attendre, mais je suis juste trop gentille pour vous laisser paniquer encore plus longtemps. ;) Pdv de Louis cette fois-ci pour faire changement!

Finalement, Niall n'est pas mort, madame Carter non plus, soulagés? ;)

Comment trouvez-vous le chapitre? Dîtes-moi tout!!!

Bisous, Xox

PS: Je vous aime!


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