Chapitre 2

Chapitre 2

Aujourd'hui - 12 octobre 2016

Point de vue de Liam

Chaque année en cette journée, c'est la même chose: je me réveille avec cette boule dans l'estomac. Je me sens angoissé, dégoûté et infiniment mal. Comme si j'allais constamment être malade ou je ne sais quoi. Quand elle tombe une fin de semaine, il n'y a aucun problème, je ne sors pas de chez moi et je me morfonds avec mes idées confuses, mais cette année, le 12 octobre tombe au beau milieu de la semaine. Un mercredi pour être plus précis, comme si le sol se dérobait sous mes pieds. Comme si la vie faisait tout pour me rendre les choses plus dures. Je suis obligé d'aller en cours, je n'ai point le choix. Cette journée va être horrible, voire un véritable enfer, mais je dois l'affronter. Je réussis toujours à le faire, donc pourquoi serait-ce le contraire cette année?

Je me lève piteusement de mon lit avant mon réveille-matin. Je reste assis pendant quelques minutes, les yeux fixant le néant total, jusqu'à ce que la sonnerie pour supposément ''me réveiller'' retentit. Je la ferme au premier son, déjà à bout de nerfs. Ouais, cette journée va définitivement être longue.

-Pas très utile, cette fois, monsieur réveilleur de rêves, que je marmonne entre mes dents avant de me lever une bonne fois pour toute, à contrecœur.

Je suis soulagé de constater qu'aujourd'hui, je n'ai qu'un cours de 9h00 à midi. Cela m'enlève déjà un énorme poids à supporter et je remercies mon ange en pensées. Il est 7h30 du matin et je sens déjà que tout le monde a préparé son coup d'avance pour me rendre encore plus mal. Comment je le sais? Eh bien...

-Oh mon chou, comment vas-tu?, s'écrit ma mère en me voyant entrer dans la cuisine.

Je soupire et me dirige vers l'armoire en tentant le tout pour le tout pour la rassurer.

-Ça va, je survis. Comme à chaque année. Et je passe toujours au travers, donc ne t'inquiète pas pour moi.

J'empoigne un bol de céréales et m'en mets juste un peu avant de verser le lait par-dessus, pas certain si je serai en mesure de finir le bol.

-Je sais que tu y arrives à chaque année, mais je tiens juste à m'assurer que tu tiens le coup.

-Ce n'est pas comme s'il avait été mon meilleur ami depuis toujours, on s'entend? Je ne l'ai vu qu'une fois, donc je devrais bien aller, je lui affirme en m'assoyant sur une chaise en face de ma mère.

-Liam, tu me répètes la même chose à chaque 12 octobre.

-Je le redis encore et encore parce que c'est la vérité. Je ne le connaissais même pas.

Je crache carrément ces phrases avant de prendre une bouchée de mes céréales, pensif.

-Tu devrais vraiment tourner la page, honnêtement, comme nous tous. Ça fait 12 ans...

-Et puis? La dernière chose que je lui ai dis a été une promesse. La promesse qu'on allait se reparler un jour. Et tu le sais comme moi, maman, je suis un homme de paroles.

Elle m'affiche un sourire triste, plein de douleur.

-Toi, tu es rendus un homme... On ne sait pas pour lui, souffle-t-elle.

-Il est vivant, je le sens.

-Mon chéri...

-Non, je ne veux plus rien entendre, dis-je, d'un coup en me redressant et une larme jailli de l'œil de ma mère. Tu m'as coupé l'appétit, je ferais mieux d'aller me préparer. J'ai un cours à 9h00.

Puis, je me sauve dans l'espoir qu'elle ne remarque pas que je suis sur le point de pleurer... moi aussi.

_-_-_

Je marche dans le corridor en direction de mon casier. J'évite à peu près tout le monde à vrai dire, je ne veux parler à personne parce que je ne suis pas d'humeur. Les circonstances sont affreuses, ma mère m'a déjà maltraité le moral encore plus et j'espère que personne d'autre ne le fera, même si je sais pertinemment que Louis trouvera un moyen de me trouver d'une manière ou d'une autre. Et si Louis me trouve, je suis fait. Parce que les autres vont suivre. Lorsque j'arrive à ma case, je jette un œil subtil à gauche, puis à droite par sécurité. Super, personne à l'horizon. J'empoigne mon cadenas à une main et j'ai un stupide blanc de mémoire quand je viens pour le déchiffrer. Quel est le code, déjà? Définitivement, c'est loin d'être ma journée. C'est la pire de toutes.

Une main me prend l'épaule brusquement et je sursautes en jurant.

-Un problème, Payne?

Je me mords la joue et le regarde. Ses yeux bleus rempli d'amusement me frappent en plein cœur. Est-ce que c'est parce qu'il a oublié ou il s'en tape loyalement?

-Tu sais quel jour on est?

-On est mercredi.

Je lève mes yeux au ciel en me demandant quel sorte de Dieu l'a créé.

-Je te blague, Liam, je sais très bien quel jour on est, dit-il cette fois-ci, beaucoup plus sérieusement d'un air... désolé?

-Je me passerais de tes blagues, aujourd'hui, Tomlinson. Tu sais l'effet que ça me fait, tout ça.

-Moi non plus, ce n'est jamais la meilleure des journées, rassure-toi. Et oui, j'y pense encore, mais il va falloir que tu te fasses à l'idée qu'il ne reviendra pas...

-Comment peux-tu affirmer une telle chose? Il était un de tes plus proches amis, tu te rappelles?

-Oui, je le sais très bien. Mais on avait 8 ans, Liam. 8 ans! Il a été enlevé, dit-il d'une voix fébrile. On ne sait pas qui a fait ça, on ne sait pas non plus ce qu'il ou elle lui a fait, on n'a aucune trace, aucun indice, on ne sait absolument rien.

-Donc si on ne sait rien, on peut toujours espéré, Louis... Du moins, c'est ce que ses parents font.

-Il était leur fils, il était tout pour eux et il l'est encore. Ils n'abandonneront jamais tant qu'ils ne seront pas la vérité.

-C'est la même chose pour moi: je veux savoir ce qu'il lui est arrivé. Et au fond de moi, je sens qu'il est encore vivant. Quelque part. Tu me crois peut-être dingue, mais ce ne l'est pas pour moi. Il a été la première personne à être gentil et respectueux avec moi. Et c'est seulement après sa disparition que tu l'es devenu également, suivi de Zayn.

-On n'était que des gamins...

-Et on a vieilli, mais cela n'a pas d'importance pour moi.

Louis ne réplique plus du tout et continue de me regarder comme si j'étais un pauvre chiot blessé.

-56-8-15.

-Quoi?

-Ton code de cadenas, c'est 56-8-15.

-Oh. Comment tu sais?

-Tu as le même depuis le début du lycée, sourit-il en coin. Tu m'as déjà donné le code une fois pour que je t'emprunte un livre, tu te souviens?

-Oh euh, ouais.

Il s'apprête à me dire quelque chose d'autre, mais il est injustement coupé par un grand bouclé l'entourant par la taille et j'en profite pour ouvrir mon casier.

-Coucou, boucles d'or, murmure Louis en couinant et Harry sourit en retour.

-Allô... Salut, Liam, ça va, mon gars?

-Ouais, on pourrait dire ça, que je le rassure.

-Je suis désolé, euh... je sais que c'est un dur coup pour toi, cette journée.

-Arrête, je ne suis pas à l'article de la mort. Pourrions-nous arrêter de parler de ça? J'ai juste besoin de penser à autre chose, sinon je vais devenir fou.

Je referme la porte de ma case dans un coup de vent, provoquant un vacarme.

-Pas de problème, s'en mêle Louis.

-Et toi, ça va?, lui demande Harry en passant son doigt sur sa joue.

-Je vais mieux quand tu es avec moi, souffle sensuellement le brun aux yeux bleus.

Je lève les yeux au ciel une seconde fois. Ils sont trop en amour, ils sont insupportables. Mais en même temps, ils s'attirent depuis qu'ils sont gamins, donc je suis content que ça fonctionne pour eux. Ils ont droit au bonheur. Harry a 18 ans, et Louis 20, mais ils s'assemblent parfaitement bien l'un à l'autre. Je ne pourrai jamais l'avouer devant eux, mais ça me fait un de bien de savoir qu'ils ne vivent pas cette épreuve aussi dure que moi. Ils ont l'air bien et paisible et ils me donnent bizarrement envie de l'être aussi.

Au fond de moi, j'ai toujours su que Louis aimait Harry différemment. Il le regardait admirativement et le fait que Louis s'intéressait à lui a fait en sorte qu'Harry sorte de sa coquille aussi. Louis veut designer d'intérieur et Harry, lui, avocat. Deux contraires qui s'attirent, disons-nous, non?

Je regarde mon téléphone portable: un nouveau message de ma mère.

Je suis désolée pour ce matin... Je t'aime xxx

Son message m'adoucit un peu, mais je ne lui réplique pas. Je dois aller en cours et juste l'idée d'endurer trois heures d'explications politiques me donne la nausée. Je ne voulais pas venir à l'école ce matin, j'aurais dû rester dans mon lit et dormir encore. Tout aurait été mieux sauf devoir endurer ce mal qui hurle en moi.

Je n'ai peut-être pas connu Niall comme j'aurais voulu le faire et je n'ai sûrement pas été son meilleur ami, ni même une personne proche de lui. Mais je lui ai parlé qu'une seule fois et il a fallu que cette fois soit la dernière également. C'est cette pensée qui m'habite depuis 12 ans. Il était avant tout un être humain et le fait de savoir qu'on lui a fait du mal me rend en colère contre le monde entier. Il aurait 20 ans aujourd'hui, tout comme moi. Je ne sens pas seulement qu'il est encore vivant, je le sais. C'est tout.

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D'après vous, Niall est vivant ou non? ;) J'ai eu vraiment de l'inspiration pour cette partie, ça paraît? Lol. En 3 heures, ce chapitre a été complété. Il vous a plu? Dîtes-moi vos impressions, vos commentaires, vos pensées, tout!

Bisous, Xox

PS: Je vous aime fort, mes namours. <3

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