Chapitre 10
Chapitre 10
15 octobre 2016
Point de vue de Liam
Il est passé minuit. C'est à peine si je réussis à retenir mes paupières qui s'abaissent d'elles-mêmes. Mais je me dois de rester éveillé. Je me dois d'entendre les nouvelles de Niall en même temps que ses parents ou encore Louis, Harry et Zayn. Ils sont tous là, Harry ayant rejoint Louis après qu'il l'ait appelé en panique. Une infirmière a dû lui donner un calmant pour le stabiliser, sinon il allait carrément tout détruire d'un simple coup de pied, ça m'a fait peur. Ça nous a tous fait peur. À présent, sa tête est accotée sur le torse de son Boucles d'Or, celui-ci lui flattant le dos de ses doigts. Ils se sont mis à l'écart pour vivre leur tendresse en paix et pour être franc, ça m'arrange bien. Je suis seul, les parents de Niall étant un peu plus loin, sa mère demandant à l'accueil à chaque trente minutes s'il y a quelque chose de nouveau. Depuis que nous sommes arrivés, c'est toujours la même réponse: ''Désolée, madame, nous n'avons rien pour l'instant, mais dès que nous aurons des nouvelles, on vous avisera, ne craignez rien''. Je ne peux point m'imaginer la souffrance qu'elle doit éprouver en ce moment, tout comme son mari. Leur fils qu'ils n'ont pas vu depuis 12 ans maintenant est à leur portée, mais ne peuvent pas aller le voir, privés de toute information le concernant. Les premières heures, madame Horan a libéré ses émotions dans un torrent de larmes sans fin, mais qui a finalement fini par aboutir à un certain calme, même si elle panique à l'intérieur, je peux le sentir. Monsieur Horan, lui, se tient droit et ne bouge pas, mais je sais au fond de moi qu'il veut juste imiter sa femme et ne pas paraître insensible aux évènements. Tant qu'à Zayn, il ne se fait pas trop de trouble et reste sur sa chaise, endormi, les bras croisés. Je voudrais faire comme lui, mais abandonner à l'éveil serait pour moi, abandonner Niall. Lorsque ma mère m'a rappelé quatre heures plus tôt, elle était si inquiète, ça paraissait dans sa voix. Elle ne cessait de me demander si j'allais bien et je lui ai répondu oui à toutes les fois. Parce qu'en effet, je vais bien. C'est ce que j'aime penser. Et je me crois. Oui, je stresse, mais je vais bien. Je reste calme et appréhende peu à peu la situation dans laquelle on est tous placé. Je vais bientôt pouvoir reparler à Niall et c'est tout ce qui compte.
En arrivant à l'hôpital, lorsque j'ai vu Louis sur une chaise, je me suis dirigé vers lui en courant comme un déchaîné. Je me suis rué vers lui, le souffle court et j'ai déboulé mes pensées sur lui, mes interrogations. J'étais confus, incapable de cohérer mes idées, j'ignorais ce qu'il s'était réellement passé à la maison où Louis allait pour son stage, j'avais besoin de réponses. Mon ami était aussi paniqué que moi, ça crevait les yeux. Il me disait de me calmer, mais quand ses mains tremblantes ont pris mes épaules, ma nervosité n'a fait que redoubler. Parce que je connais Louis: il ne tremble jamais, il reste toujours en contrôle de la situation, peu importe ce qui arrive. Et le voir perdre ses moyens de cette manière m'a fait prendre conscience d'à quel point c'était sérieux. Il m'a tout raconté en détails, de fond en comble. De ce qu'il a aperçu, de ce qu'il a senti, de ce qui est arrivé exactement. J'ai dû pratiquement m'assoir pour ne pas risquer de perdre connaissance. Niall, ce petit garçon innocent, gentil comme tout, a souffert des pires maltraitances qui soient. Selon Louis, son corps n'est plus qu'une masse violentée de coups, d'égratignures et de cicatrices. J'ose à peine m'imaginer comment il est psychologiquement. La femme qui a contribué à son malheur est en vie, aux soins intensifs avec une légère commotion cérébrale. J'ai littéralement des envies de meurtre pour ce monstre. Son mari est présentement pris au poste de police, et j'espère qu'il va lui arriver le même sort. Ces deux personnes méritent de souffrir, de regretter tout ce qu'ils ont fait subir à Niall durant toutes ces années.
À cette simple pensée, je me lève d'un seul coup et me dirige vers les toilettes pour homme. J'entends Louis m'interpeller d'en arrière, mais j'ai trop un mal de cœur pour lui répondre. Je cours presque pour m'enfermer dans une cabine et me vide carrément l'estomac dans la bol de toilette. Je sentais mes nausées prendre de plus en plus d'ampleur depuis tout à l'heure et je ne pouvais pas contenir mon souper plus longtemps.
-Liam?
Louis prononce mon nom, inquiet et je l'entend cogner deux petits coups à la porte de ma cabine.
-Liam, tu es malade?
-Je vais bien, ne t'inquiète pas, que je le rassure en toussant et tire la chasse d'eau.
Je m'essuie la bouche à l'aide d'un bout de papier de toilette et ouvre la porte finalement à un Louis aux sourcils froncés.
-Ne me regarde pas comme ça, dis-je en passant devant lui pour me rendre au lavabo.
-Arrête de me donner des ordres. Je vais m'inquiéter si je veux et je vais te regarder aussi si je veux, compris?
Je fais couler de l'eau froide sur ma main avant de m'asperger le visage de celle-ci et souffle un bon coup en fermant les yeux.
-Hey, tu as quoi?, me demande Louis qui vient à mes côtés. Parles-moi.
-C'est sûrement juste le stress. Je ne suis pas habitué à tant de... tension.
Mon ami aux yeux bleus me regarde de haut en bas et tente de démystifier tout ça.
-Tu devrais arrêter de trop penser, mon gars. Ça te rend malade, tu as vu?
-Comment veux-tu que je fasse autrement? Il est minuit et 45 minutes, Louis, et on n'a aucune nouvelle. Ça fait des heures qu'on attend.
-Je suis d'accord avec toi: l'attente est interminable, mais ce n'est pas une raison pour venir dégueuler comme ça.
-Tu crois que c'est de ma faute si le stress ne me réussit pas?, que je pousse avec un ton agressif.
-Ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai juste dit que tu dois essayer de te calmer...
-Dit le gars qui était à la limite de la crise panique plus tôt avant que l'infirmière ne lui donne un calmant.
Mon ami soupire et regarde au sol, découragé de mon comportement choquant.
-Écoute, ce que je sais maintenant, c'est que si Niall a été assez fort pour résister toutes ces années, il va résister à cette nuit aussi. Et il ira mieux, tu verras.
-Je... je ne peux juste pas supporter le fait que des gens aient osé lui faire du mal. Il ne méritait pas de se faire retirer de ses parents, ni de subir de la violence quelconque.
-Personne ne mérite ça, Liam. Mais le monde dans lequel nous vivons est plus cruel qu'on le croit.
-Crois-moi que je sais à quel point il est cruel à présent.
-Fais-moi plaisir, ne pense pas à ça et reste concentré sur la réhabilitation de Niall. C'est tout ce qui compte maintenant, d'accord?, me réconforte Louis en massant mon épaule de sa main.
-D'accord, que je souffle en me regardant dans la glace.
-Allez, retournons dans la salle d'attente, on va sûrement avoir des nouvelles de Niall bientôt.
-Je viens dans quelques secondes, j'ai juste un besoin à effectuer avant.
Il me regarde quelques secondes avant de comprendre.
-Oh, d'accord. Je t'attends à l'extérieur. On retournera à salle 'attente ensemble.
-C'est d'accord.
Il me lance un dernier sourire en coin avant de me laisser.
_-_-_-_
-Pour Niall Horan?
La vitesse à laquelle nous nous sommes tous levés de notre chaise est hallucinante. Comme si le comandant était entré dans la pièce, la mère et le père de Niall, Louis, Harry, Zayn et moi marchons droit vers l'homme assez âgé en grande blouse blanche alors qu'il replace ses petites lunettes rondes sur le bout de son nez pointu.
-Alors?, nous demandons tous en même temps et je dois faire un effort pour ne pas le redire encore, voyant qu'il prend son temps pour arranger ses idées dans sa coco.
-Vous êtes de la famille?
-Je suis sa mère, répond madame Horan en tremblant. Et eux, ce sont ses amis... Ou anciens amis.
-D'accord, eh bien, je suis le docteur Cowell, c'est moi qui a pris en charge votre fils et votre ami.
-Comment va-t-il?, interroge monsieur Horan.
-Son état est stable, nous annonce-t-il finalement, laissant sortir un soupir de soulagement de la part de madame Horan qui porte ses mains à son visage. Ses signes vitaux ont repris bon train, il sort tout juste d'une chirurgie. Il faisait une énorme hémorragie interne. Un de ses artères s'est sectionné, laissant couler une importante quantité de sang autour de ses organes internes. Il s'en sort seulement avec deux côtes cassées et une commotion cérébrale. Par contre, lors d'un coup reçu, son diaphragme a été durement touché dû à la force de l'impact, donc ça lui prendra du temps avant de respirer sans douleur.
-Oh mon dieu, souffle quelqu'un, mais je peux savoir qui c'est.
-Mais la première chose qu'on lui a fait quand il est arrivé, c'est de l'hydrater suffisamment. Il était en sévère déshydratation et s'il était arrivé un jour de plus, nous n'aurions pas pu le sauver. Vous pouvez remercier son ange.
-Déshydraté?, que je murmure à moi-même, mais le médecin m'entend, car il prend la parole une autre fois.
-Les gens avec qui il était ne le maltraitaient pas seulement par la violence physique, mais il était nourrit très peu, comme le constate son corporel, mais aussi ses tests. Il manque énormément de nutriments et le scan révèle que son estomac est plus petit que la normale. Il a été sérieusement abusé et il est marqué de partout.
Ces mots sont tellement difficiles à entendre. Je ravale ma salive nerveusement, n'osant point imaginer ce que doivent penser ses parents en ce moment. Je prends alors la parole pour la première fois après ses explications de fond en comble.
-Marqué...? Que voulez-vous dire?
-Son corps est pleins de cicatrices, vieilles et récentes, d'hématomes, d'ecchymoses et de rougeurs. Je ne peux même pas imaginer tout ce que ces deux personnes ont dû lui faire durant ces douze années.
Les sanglots de sa mère reprennent de plus belle et son mari passe ses mains sur ses épaules en essayant de se retenir, comme nous tous. C'est tout simplement horrible.
-Je dois par contre vous avertir que Niall prendra énormément de temps pour se rétablir. Physiquement et mentalement. Son système humanitaire est très faible pour l'instant et il devra être suivi par un psychologue dès qu'il sera assez en forme pour parler et manger par lui-même. Il sera sûrement dans un traumatisme difficile à percer. Il a été enfermé durant 12 ans, c'est très long et souffrant.
-Ça doit être l'enfer, lâche Zayn, son regard caramel posé sur la blouse blanche du docteur.
-En effet... Et vu qu'il est resté longtemps enfermé, ses pupilles ne seront pas habitué à la lumière du jour comme avant. Donc, lorsqu'il sortira de l'établissement, il lui sera conseillé de porter des lunettes de soleil pour quelques temps, le temps que ses yeux s'habituent.
-D'accord, dit monsieur Horan, l'air à moitié soulagé.
-Peut-on aller le voir?, le devance sa femme. Ça fait 12 ans qu'on attend ce moment, oh mon dieu...
-Pas encore pour l'instant, il est préférable de le laisser dormir quelques heures, mais vous pourrez aller lui parler plus tard. Il doit absolument se reposer. Pour l'instant, la chambre dans laquelle il a été placé possède une fenêtre, donc vous pourriez sans problème aller le regarder.
-Dans quelle chambre est-il?, s'impatiente monsieur Horan.
-Celle au bout du couloir, à droite.
-Merci infiniment, docteur, merci.
-Appelez quelqu'un s'il y a un problème, nous avise-t-il en souriant. Oh et puis, lorsque Niall sera prêt, l'équipe médicale demandera aux enquêteurs de venir interroger Niall. Ça ne presse pas, mais dès qu'il sera plus en forme, ça sera essentiel à la fermeture de son dossier.
-Parfait, dit madame Horan avant que le docteur Cowell ne disparaisse aussi vite qu'il est apparu.
Sur un pas pressent, nous nous dirigeons prudemment vers la chambre indiquée et arrivés devant la vitre, les parents de Niall devant moi, madame Horan se met à pleurer à s'en déchirer les poumons. Une main devant sa bouche, c'est à peine si elle parvient à se tenir sur ses deux jambes. Monsieur est derrière elle, la retenant et pour la première fois, je le vois pleurer aussi. Je ne sais pas encore ce qui se trouve derrière cette fenêtre, mais une chose est sûre: ça promet d'être une catastrophe. Ou un instant de joie, tout dépendant de comment on prend le fait que Niall nous est enfin revenu. Je m'approche lentement, mais sûrement, toujours aux aguets et Louis à mes côtés, tenant par la main Harry, pose une main devant sa bouche en ayant la vue qu'il a. Je n'ose pas tourner la tête, j'ai peur, je sens mon cœur pomper mille à l'heure. J'ignore s'il va survivre à cette angoisse qui ne fait que s'accentuer de seconde en seconde et j'ignore encore plus comment je fais pour enfin me décider à agir. Ma tête se tourne de plus en plus, ma vue s'embrouille, je sue comme un bœuf. Ce que j'aperçois me laisse de marbre. Je ne suis plus capable de bouger désormais, mon cerveau est affreusement bloqué par Niall devant moi. Il est grand, il a grandi, il est devenu un homme, tout comme moi. Il n'est plus un petit garçon innocent de 8 ans. Il se trouve allongé, masque à oxygène recouvrant son visage inanimé. je ne peux pas voir ses yeux, ce qui me déçoit mentalement. Mais lorsque mon regard se porte sur ses bras, le goût de vomir me reprend. Tâchés de bleu, de violet et de rouge, un bandage autour de son bras gauche, une injection est plantée dans le creux de celui-ci. Ses cheveux sont blonds cassés, presque foin et je sens mon cœur pomper pour la première fois en quelques secondes. Une personne prononce mon nom à mainte reprises et me secoue légèrement, mais je suis bloqué. Je suis vide d'expression, la bouche grande ouverte.
Puis, sans un signe, sans un son, sans un indice de cette réaction prochaine, je tombe à genoux, point certain si j'ai toujours la capacité de respirer.
_______________________________________________
Chapitre 10? Hop, fini! Comment le trouvez-vous sincèrement? :)
Je n'ai pas beaucoup de choses à dire à part vous demander comment vous pensez que Niall va réagir lorsqu'il va apercevoir ses parents? ;) Et les autres gars?
Passez une belle soirée/nuit mdr!
Bisous, Xox
PS: Je. Vous. Adore.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top