Chapitre 1

Chapitre 1

~12 ans plus tôt - 12 octobre 2004

Aujourd'hui, maman a insisté pour que j'aille jouer au parc avec les autres enfants de mon âge. Moi, ça ne me tente pas du tout. Je voulais rester jouer à la maison avec mes camions, tranquille, et aider papa à réparer la voiture. Ce n'est pas juste, je n'ai jamais le droit de décider ce que je veux faire. J'y vais, parfois, jouer au parc, ce n'est pas comme si je n'y allais jamais! De plus, aider papa aurait été beaucoup plus utile que de jouer avec des camarades de classe. Je suis sûr qu'il aurait voulu de moi, lui.

-Arrête de faire la tête, amour, tu vas te faire des amis, me glisse maman alors qu'on marche vers le parc à deux coins de rues de chez nous. De plus, la mère de Louis va être là s'il y a quoi que ce soit.

-Mais je voulais aider papa, moi! Qui va l'aider à lui donner les outils à réparer la voiture?

-Ton père est un adulte, il sait se débrouiller.

Elle me sourit, mais tout ce que j'ai en tête à ce moment est de rebrousser chemin.

-Tu ne m'avais pas dit que tu trouvais Louis gentil? J'ai déjà parlé avec sa mère et il m'a l'air d'être un bon garçon. Je suis sûre que tu t'entendrais bien avec lui, il vient tout juste d'arriver dans la région.

-Oui, mais il est ami avec Zayn et lui, je n'aime pas jouer avec lui.

Zayn est un pakistanais d'origine avec une année seulement de plus que moi. Avec ses cheveux noirs et ses yeux bruns, il ferait le parfait mauvais garçon et il ne m'inspire pas du tout confiance. Je ne l'aime pas. Il joue à des jeux de guerre et il adore se batailler. Moi, je déteste la violence. Maman et papa me répète toujours que les poings ne règlent jamais les problèmes, alors imaginez un peu ce que ça fait quand on les utilise pour jouer.

-Je suis sûre que vous trouverez un compromis, me dit-elle en s'abaissant à ma hauteur.

Je peux sentir son parfum de rose m'englober les narines et je profite de ce petit moment de bonheur. Elle me regarde de ses yeux bleus dont j'ai irrité par chance et elle dépose un petit baiser sur ma joue.

-Si je t'emmène ici aujourd'hui, c'est parce que je veux que tu te fasses des amis. Ton père et moi s'inquiétons à ton sujet. Tu es toujours enfermé dans ta chambre ou tu joues tout seul dans la cour. Parler avec des gens de ton âge pourrait être bien, fais-moi confiance.

Elle me lance un nouveau sourire chaleureux et cette fois, j'essaie de faire un effort aussi: je lui souris. Juste un peu.

Je n'ai pas le temps de répliquer, car la mère de Louis vient saluer ma mère et moi au passage. Je lui dis un bonjour poli comme on me l'a apprit, puis je m'en vais sur une balançoire. Les deux mères continuent de discuter un petit moment, sans vraiment me porter attention. Je suis au parc maintenant, c'est ce que maman voulait. Donc, elle doit être heureuse à présent parce qu'elle me lance un au revoir enthousiaste et repart en direction de la maison. Certains enfants jouent dans les modules de jeux, d'autres font des châteaux dans le sable. Aucune des deux activités ne m'intéresse vraiment. Je peux apercevoir Louis et Zayn faire une course et quand Zayn voit que Louis a gagné, il lui donne une claque dans le dos au lieu de le féliciter. Ce garçon est bizarre, il est dangereux. Je les regarde silencieusement en ayant les paroles de mes parents en tête. Ils n'aimeraient pas que je fasse ce genre de choses. Que je pousse les autres ou que je les frappe. À vrai dire, je suis content d'être dans mon coin, seul. Marissa, une fille dans ma classe, est là aussi et elle s'amuse dans le sable avec Harry, un garçon aux cheveux bouclés bruns. Tout le monde l'appelle ''boucles d'or'' parce qu'il est gentil avec tout le monde. Chaque fois que Louis le regarde, c'est comme s'il avait envie de le dévorer. Il agit bizarrement en sa présence, bien qu'Harry ait deux ans de moins que lui et moi. Il a donc 6 ans. Mes réflexions sont interrompues par la vue d'un autre garçon, tout seul, en-dessous d'un arbre. Il a un livre sur ses cuisses et il tourne les pages en souriant tout seul. Il est comme moi: solitaire. J'abandonne ma balançoire volontairement pour aller le rejoindre. Je m'assis à ses côtés et je regarde par-dessus son épaule sans son consentement.

-Que lis-tu?, je lui demande, curieux.

-Une bande-dessinée, me répond-t-il et me montre la couverture.

Ce garçon est différent, il a l'air calme. Il tourne sa tête vers moi et son visage encore enfantin me fait sourire.

-Je m'appelle Liam.

-Et moi, Niall.

-Je sais, Louis me l'a dit.

Je ris.

-Louis dit tout à tout le monde.

-Tu marques un point, ricane-t-il.

-Pourquoi ne vas-tu pas jouer avec les autres?

-J'aime mieux lire. Les autres rient de moi quand je leur dis que j'aime encore ''Histoire de Jouets''.

-On a chacun ses goûts. Et moi aussi, j'aime beaucoup ''Histoire de Jouets''.

Son regard noisette s'illumine tout d'un coup et il fait un petit bond.

-Vraiment?

-Oui, vraiment!

-Tu aimes mieux Woody ou Buzz?

-Buzz, c'est le plus cool, j'affirme, fier et il me sourit encore plus.

-Je suis d'accord avec toi, Buzz, c'est le meilleur!

On continue à discuter comme ça pendant quelques minutes avant que Louis et Zayn ne viennent nous voir.

-Oh Niall, tu t'es fait un ami?, me lance Louis, méchamment. Tu ne devrais pas être ami avec Liam, il est bizarre.

À cette parole blessante, je vois le brun baisser la tête à mes côtés.

-Ce n'est pas vrai, Liam est très gentil. Tu ne le connais pas, que je le défends. Toi, tu te bagarres avec Zayn. Au moins, Liam et moi, on ne fait rien de mal.

-C'est juste des jeux!, intervient le basané.

-Des jeux violents, que je réplique alors que Liam se lève.

-Désolé, je dois y aller.

-Non, reste, lui dis-je.

-Je dois vraiment rentrer.

-Mais... (Je me redresse aussi.) Mais on va se reparler, hein?

-Oui, c'est promis, me sourit-il avant de quitter le parc sous les rires discrets de Louis et Zayn.

Je leur lance un regard de la mort et m'éloigne un peu aussi. Je reprends une balançoire en solitaire, cette fois-ci beaucoup plus loin. Les autres recommencent à jouer et la mère de Louis discute avec un autre adulte au loin. Je pourrais ne pas être là et ça ne changerait rien, en fait.

Un homme vient alors s'assoir sur une balançoire, comme moi, à mes côtés, et regarde devant lui. Maman m'a toujours dit de ne jamais parlé aux inconnus, mais il a l'air triste et ça me fait mal un peu, à moi aussi. J'aime quand les gens sont heureux, même ceux que je ne connais pas.

-Vous êtes triste, monsieur?

-Oui, beaucoup.

Sa voix me perturbe un peu et je frissonne lorsqu'il se tourne vers moi.

-J'ai perdu mon chien. Il est blanc. L'aurais-tu vu, par hasard?

-Non, je ne l'ai pas vu.

-Voudrais-tu m'aider à le chercher? Ça me rendrait très heureux, si tu savais.

J'aurais dit non à sa question, peureux comme je suis, mais la deuxième phrase m'interpelle un peu plus. Je le rendrais vraiment heureux si je l'aidais? De plus, je n'ai absolument rien à faire dans ce parc de toute façon.

-Euh... Oui, d'accord, dis-je en me relevant et il fait de même.

-La dernière fois que je l'ai vu, c'était vers les buissons et les arbres. Par là-bas.

Il me pointe l'endroit en question qui est au fond du parc.

-D'accord, je vais aller voir.

Je marche vers les buissons et une fois rendu, je regarde un peu partout, toujours ce monsieur me suivant. Il semble chercher, lui aussi, mais bizarrement, autre chose que son chien.

-Comment t'appelles-tu, mon garçon?

-Niall, je lui réponds en ne le regardant pas. Et vous?

-Oh, mon petit, je ne sais pas si ça t'intéresse vraiment.

Je fronce les sourcils et le regarde enfin, septique. Bien sûr que ça m'intéresse. Sans que je n'aie le temps de placer un mot, il sort un sac en plastique de sa poche et m'agrippe sauvagement en englobant ma tête. Une main se pose violemment sur ma bouche et mon nez en même temps. Je manque d'air. Mes pensées vont tellement vite en ce moment, je suis terrifié. Je me débats pour me sortir de là, mais évidemment, il est plus fort que moi. J'aurais dû refuser de chercher son chien avec lui, il n'est pas une bonne personne. C'est un méchant. Je comprends maintenant pourquoi maman m'a constamment répété de ne jamais parler aux inconnus. Maman... Je veux maman. Et papa. Je veux les voir, je veux qu'ils viennent me sauver. Je commence à pleurer, et à un moment, je manque de force et mes yeux se ferment. Je n'arrive plus à respirer et le visage de Liam me vient en tête. Il m'a promis qu'on allait se reparler. Moi, je sais que non.

Tout d'un coup, tout devient noir et ma dernière pensée me terrorise: je ne reverrai plus jamais maman et papa. Plus jamais.


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Un petit chapitre pour commencer. 12 ans plus tôt, vous en dîtes quoi? Le prochain chapitre sera au moment présent, c'est-à-dire en 2016. J'ai écrit ce chapitre en moins que 3 heures, je suis trop inspirée! J'espère qu'il vous a plu autant que j'ai aimé l'écrire. J'ai déjà des idées pour le chapitre 2, donc comptez sur moi pour vous le poster bientôt. N'hésitez pas à commenter vos impressions sur ce chapitre d'abord et je veux savoir si ça vaut la peine que je continue...

Bisous, Xox

PS: JE. VOUS. ADORE. VOUS. ÊTES. INCROYABLES.




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