L'Étranger

Ecrit par taenshiguk


« L'extraordinaire nous attire un instant, la simplicité nous retient plus longtemps, parce que c'est en elle seule que réside l'essentiel. »

- Garry Winogrand



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J'avais l'impression de ne pas être à ma place alors que cette fête était en mon honneur.

Les invités étaient tous des gens riches et respectés dans notre société. Ils étaient tous élégamment vêtus et discutaient entre eux, masquant leur vrai nature avec des sourires hypocrites. Ils semblaient tous se connaitre et passer un bon moment, tant mieux pour eux.

Je me rappelais vaguement certains visages, les reconnaissant comme étant des fidèles collaborateurs et amis de mon père. Je voyais aussi quelques connaissances de la famille que j'avais vu pour la dernière fois aux obsèques de ma mère, cinq ans en arrière.

Le reste était de vastes inconnus au bataillon. Et le pire était que les invités étaient tous des adultes dépassant la trentaine. C'en était presque risible parce que cet évènement était ma fête d'anniversaire, et pourtant, il n'y avait pas une seule trace de jeunes gens de mon âge.

Je m'ennuyais à en mourir.


Cette fête était la fête d'anniversaire la plus ringarde que j'aurais souhaité pour mes dix-huit ans. Elle ressemblait plus à une cérémonie qui rassemblait tous les grands hommes et femmes d'affaires du pays pour parler business qu'à un anniversaire.

Je me sentais une fois de plus seul et mis à l'écart. 


Le costume complet trois pièces de luxe avec nœud papillon que je portais m'étouffait. Cette atmosphère parée de rires distingués, de musique classique jouée par un orchestre, d'effluves de champagnes, de vin, de luxe, de démonstration de bonnes manières... Tout cela m'agaçait.


Le luxe, l'argent, le pouvoir étaient et restaient les profondes aspirations de la Nature humaine.


Alors voir ces gens superficiels se pavaner ici et là avec ces énormes sourires scotchés sur leur face ne m'étonnait pas le moindre.

Ils étaient comme des poissons dans l'eau, et c'était tant mieux pour eux.


Après m'avoir trainé partout pour me présenter à ses associés et collaborateurs, mon père m'avait abandonné. J'étais seul, assis à la table d'honneur devant un plat étranger qu'un type du service traiteur avait posé depuis une bonne dizaine de minutes déjà. Le plat devait être froid car je n'y avais pas touché.

Je n'avais aucune envie de boire, ni même de manger.


Derrière moi se trouvait un beau meuble élégamment décoré, spécialement présent pour l'occasion. Ce meuble croulait presque sous les cadeaux. J'avais reçu énormément de cadeaux. Et comme chaque année, je savais que j'allais en faire don à des jeunes qui en ont bien plus besoin dans le dos de Monsieur Jeon Yeon-Gi, mon père.

Encore une fois j'avais l'impression d'être à un enterrement plutôt qu'à ma fête d'anniversaire. Je ne souriais pas, je ne parlais pas, je ne faisais que fixer les gens autour de moi.

Des invités continuaient d'arriver par la grande porte d'entrée, bien habillés, souriants, avec mon cadeau en mains. Alors je les regardais faire leur progression dans la grande salle.


D'abord ils se faisaient accueillir par les majordomes, prenaient une coupe de breuvage que leur proposait les serveurs, puis partaient à la recherche de mon père ou d'un groupe de personne qu'ils connaissaient. Ils y restaient un moment, buvant et caressant le buffet avant de s'enquérir des nouvelles du fils Jeon, qu'ils n'avaient sans doute jamais vus, qui fêtait son anniversaire.

C'était ainsi qu'on leur montrait mon emplacement. Ils se dirigeaient vers moi avec un sourire hypocrite auquel je ne répondais pas, me souhaitaient un bon anniversaire puis m'offraient le cadeau. Ce dernier était réceptionné par mon majordome personnel qui s'occupait de le poser sur le meuble déjà rempli.

C'était ainsi, c'était un peu comme une sorte de routine, une répétition qui me donnait la migraine. 


Alors pourquoi mes yeux se sont écarquillés d'un coup lorsque je t'ai vu entrer ? Pourquoi mon air neutre a été troublé par une expression faciale ? Pourquoi je me suis redressé pour la première fois dans mon siège ?


Toutes ces interrogations m'ont mené vers une seule réponse : tu étais différent.


Tout de toi était différent des gens qui peuplaient cette fête d'anniversaire à commencer par la couleur de tes cheveux jusqu'au choix de tes chaussures. Lorsque tu es entré, le majordome t'a regardé avec des yeux tellement ronds que j'ai failli me trahir en pouffant. 

Mon majordome qui se tenait près de moi a haussé un sourcil d'étonnement en me voyant couvrir ma bouche pour m'empêcher de rire. Du coin de l'œil, je l'ai vu camoufler un sourire bienveillant malgré qu'il se tînt droit comme une aiguille.

Il faut croire que c'était la première fois depuis le début de ce jour que je présentais une expression pareille.

Plus loin, tu attirais tous les regards sur ta personne et cela ne semblait pas te déranger vu que tu souriais de toutes tes dents comme un enfant. Le savais-tu ?


Ton sourire était le plus beau que je n'avais jamais vu. Il était particulier, étincelant et vrai. C'était le sourire le plus vrai et sincère qui m'était donné de voir dans ma vie après celui de maman. Tu ne le savais pas mais ton sourire si carré a créé quelque chose en moi.

Une chaleur naquit dans mon cœur et je la sentais irradier mon ventre, traverser mes membres jusqu'à finir sur mon visage inexpressif et pâle. Ton sourire luisait en moi, ton sourire m'a fait rougir.

Autour de toi on te jugeait du regard, on se chuchotait des dires à ton sujet surement à cause de ta tenue pas très adaptée pour l'occasion. Tu sortais carrément de l'ordinaire.

Et cela me fit une fois de plus rire derrière ma main. Tu étais fou de te présenter à cette soirée en sweat large jaune moutarde avec un bas de pyjama bleu à carreaux et des babouches blanches en forme de lapin.

Tes cheveux étaient bicolores avec une grande partie blonde depuis la racine et des pointes roses. Le tout était ondulé et assez long pour que tu fasses deux petits chignons devant alors que le reste de tes cheveux retombaient à l'arrière. Puis tu portais un masque noir du style Zorro le justicier masqué.

Tu étais magnifiquement ridiculement sapé comme ça, mais tu brillais et illuminais cette salle que je jugeais terne et sombre.

Comment as-tu fait pour passer malgré les gardes dehors ?

Je préférai jeter cette interrogation aux oubliettes.

Beaucoup pensaient que tu faisais tache dans ce décor, mais moi je te trouvais à ta place dans la fête d'anniversaire d'un jeune comme toi. Ces vieillards n'avaient rien à faire là eux. Tu étais bien plus à ta place qu'eux.


Je te voyais te déplacer lentement parmi les gens avec des étoiles dans les yeux sans te débarrasser de ton si joli sourire. Tu étais fasciné par le luxe, les lustres, la décoration, les invités, le service traiteur, les majordomes, l'orchestre, les coupes de vin et de champagne...

Mais parmi tout ce bel artifice, tu as préféré te précipiter vers le buffet bien garni pour commencer à t'empiffrer comme un goinfre. J'ai souri, tu étais adorable. 

Mais les gens autour te trouvaient malpoli et dégoûtant. Le pli sur le front de mon père de l'autre côté de la salle en compagnie de son cousin et quelques hommes, prouvait qu'il partageait leur avis et qu'il n'allait pas tarder à t'expulser de la fête.

Cette constatation m'effraya. Je ne voulais pas que tu partes.


« Vous feriez mieux de le rejoindre jeune maître. »

Je sursautai légèrement à l'entente de la voix de mon majordome personnel. Je tournai doucement la tête dans sa direction et vit qu'il était toujours droit, le regard neutre fixé devant lui. À le voir ainsi, on ne croirait pas qu'il venait de parler mais je connaissais trop bien sa voix pour penser m'être trompé. Je déglutis, puis rétorquai-je doucement :

« Je vous demande pardon ? »

Feindre de ne pas l'avoir entendu me parut bien mieux. L'homme grand aux larges épaules cintré dans son costume de majordome et dont les cheveux noirs étaient élégamment coiffés en arrière, dégageant son front, posa les yeux sur moi.

Kim Seokjin était indéniablement beau, bien éduqué et doté d'un sang-froid sans égal qui le rendait parfois inhumain dans le sens où il agissait comme un automate sans cœur. Mais au fond, je savais que, comme moi, il avait appris à cacher ses émotions pour ne paraître que comme une statue de marbre.

Certains employés de la maison le jugeaient trop strict, trop sévère et parfois même méchant alors qu'il ne faisait qu'obéir aux ordres de mon père dans l'optique de bien faire son travail. Avec moi, il ne changeait pas tant, néanmoins, je parvenais à voir l'affection particulière qu'il me portait.


« Si vous ne faites rien, ce pauvre garçon sera éjecté de la fête. »

Mon cœur rata un battement lorsque je réalisai qu'il savait, qu'il avait compris mon intérêt pour toi.

Je reportai mon attention sur toi et vis avec horreur mon père se diriger dans ta direction, accompagné de deux hommes de la sécurité. 

Seokjin avait raison, je devais agir, mais comment ? Tu n'avais pas l'air de te rendre compte de l'humiliation que tu allais subir si mon père t'atteignait.

Moi je savais, je l'avais déjà vu faire et pour la première fois je voulais intervenir pour l'en empêcher. Pour une raison inconnue je voulais que tu restes.


Alors, comme poussé par une force dont je ne soupçonnais pas l'existence, je me levai de mon siège et quittai ma table d'honneur.

Je descendis les quelques marches qui me tenaient en hauteur du reste des invités et me frayai un chemin dans la foule. Je n'avais jusque-là pas bougé de ma place attendant la coupure du gâteau pour ensuite courir me réfugier dans ma chambre, donc forcément, les gens étaient étonnés de me voir me faufiler entre eux. Et, intérieurement, je les remerciais de s'écarter de mon chemin.

J'y étais presque lorsque mon père se posta devant toi, te surplombant de toute sa carrure, te fixant avec dédain et mépris. Et de là où j'étais, je pouvais entendre sa voix grave et autoritaire fendre l'air.

« Qui êtes-vous et qui vous a invité »

C'était loin d'être une question.


J'eus un frisson désagréable qui traversa mon échine.

Tu as mis du temps à répondre et je t'imaginais en train de prendre le temps d'avaler les aliments dans ta bouche.

« Euh je... »

Un autre frisson me traversa, mais cette fois il n'était pas désagréable bien au contraire...Même ta voix était différente. Je pouvais sentir mon cœur se réchauffer rien qu'avec ce petit son provenant de ta bouche.

« Je passais par-là ? »

Avais-tu lâché avec incertitude. Idiot. J'avais envie de me frapper le visage face à une telle réponse. 

Tu n'aurais pas pu trouver mieux ?


« Cette réception n'accueille que des personnes ayant reçu une invitation ce qui n'est pas votre cas. Je vais donc vous demander de quitter les lieux. » Argua l'un des hommes de la sécurité qui accompagnait mon père.

Ce dernier grimaça avant de faire un geste las de la main, ordonnant ainsi aux gardes de jeter l'intrus dehors. C'est à ce moment précis, lorsque les deux hommes s'apprêtaient à te saisir que je m'interposai. La musique jouée par l'orchestre qui animait la soirée continuait de se proliférer dans la salle, mais toute l'attention des invités était focalisée sur nous. 

Plus personne ne discutait ni ne conversait, tous nous fixaient, impatients de voir comment cela allait se finir. J'espérais juste que tout se passe bien et que rien ne fuite dans les journaux demain en termes de scandale. Mon père m'en voudrait terriblement si oui.

« Jungkook ? »

Il était surpris de me voir là. Et moi aussi je dois l'avouer.

Je me tenais entre les gardes et ce drôle de garçon.

Mon père haussa un sourcil d'incompréhension.

« Connaitrais-tu ce garçon ? »

« Je l'ai invité, père. »

Ma voix n'était pas bien forte, juste le minimum pour qu'il m'entende. Et ce fut le cas.


J'appréhendais sa réaction alors je levai les yeux vers lui pour croiser son regard. Il n'avait pas d'expression particulière à part peut-être son éternel manie de regarder les gens de haut. Je ne manquai pas le regard méprisant qu'il te lança avant de reporter son attention sur moi.

« J'ignorais que tu étais du genre à sympathiser avec des personnes de mœurs légères et dotées d'une éducation quasi inexistante en amont, Jungkook. »

Je n'aimais pas du tout sa façon de parler de toi et cela me fit froncer les sourcils. Je décidai qu'il n'avait pas le droit de te traiter de la sorte sans même te connaître.

« Il y a bon nombre de choses que vous ignorez à mon sujet, Père. »

Rétorquai-je sans ciller. Mon géniteur parut scandalisé car je n'avais pas l'habitude de lui répondre ni même d'oser m'opposer à lui de la sorte. C'était bien une première.


Il s'approcha de moi et s'apprêtait à l'ouvrir lorsqu'une main se posa sur son épaule pour l'arrêter. Kim Namjoon, le cousin le plus proche de mon père m'adressa un petit sourire avant de discrètement tirer le bras de Jeon Yeon-Gi vers lui. Il se pencha pour marmonner des choses à l'oreille de mon père dont je parvins à entendre quelques mots.

« ... C'est son anniversaire... Laisse-le s'amuser avec des jeunes de son âge... Ne crée pas de scandale inutile... »

Mon père me lança son regard le plus noir avant de s'en aller sans rien ajouter de plus.

Oncle Namjoon ordonna aux gardes de partir avant de lui aussi s'en aller dans la direction de mon paternel. Les invités recommencèrent eux aussi leurs différentes discussions même si certains continuaient de nous regarder et que d'autres commentaient ce qui venait de se passer.


Je lâchai un petit soupir de soulagement s'échapper de mes lèvres. Si Namjoon n'était pas intervenu, les choses auraient sûrement mal tournées.

« Wow... »

Je me tendis soudainement, me rappelant de ta présence dans mon dos. Lentement, comme pour faire durer le moment, je me retournai pour te faire face. Et mon premier réflexe fut de me couvrir la bouche pour cacher mon rire.

Tu avais des miettes de nourriture autour de la bouche et un morceau de poulet dans la main droite. D'où venais-tu au juste pour manger aussi salement ?

Néanmoins je te trouvais mignon et je crois que c'est cette pensée qui me fit rougir sur le moment.

« J'étais loin d'imaginer que ça se finirait ainsi. »

Tu parlais tout en mangeant le morceau de poulet dans ta main. Je voyais les petits regards de dégoût et c'était vraiment malaisant. J'attrapai une serviette de table sur la table du buffet avant de t'attraper le poignet pour te tirer à ma suite.

« Hé, on va où ?? »

« Tais-toi un peu. »

« Yah ! »

On s'écartait du chemin pour nous laisser passer. Seokjin qui n'avait pas bougé de son emplacement échangea un regard avec moi.

Je vis dans ses yeux qu'il m'encourageait, je hochai la tête dans sa direction avec un petit sourire avant de te tirer vers les escaliers. 


Nous montâmes rapidement les marches pour se retrouver à l'étage. La musique semblait bien plus lointaine lorsque je te tirais dans le grand couloir illuminé dont les murs étaient tapissés de tableaux de grande valeur.

« Dis, tu vis ici ? C'est super balèze comme baraque ! L'homme de tout à l'heure c'était ton père ? Il fait peur ce gars wesh, pas plus que mon futur beau-père mais il fait peur quand même. »

« Wow c'est quoi ce truc ? C'est magnifique ! »

« Genre moi tout ce luxe jamais je m'y ferai, ça c'est sûr ! »


Nous bifurquâmes dans un couloir et tu continuais de parler.

« C'était quoi ce truc au poulet que je mangeais t'à l'heure ? C'était trop bon, je peux en avoir encore un peu ?? »

« Stylé ton costume, même si t'as carrément l'air d'un pingouin dedans ahah ! »

« Bon ça va, on va où là !? »


J'ouvris la grande porte blanche de ma chambre avant de te tirer à l'intérieur et de refermer la porte derrière moi.

Je soupirai.

« Wow trop cool cette pièce ! C'est ta chambre ? »


Puis je me retournai.


J'avais en face de moi un garçon d'à peu près ma taille avec des cheveux bicolores et un masque qui cachait ses yeux. Nous restâmes ainsi quelques secondes à nous jauger du regard avant que le bicolore ne pouffe puis n'éclate de rire. Son attitude me fit hausser les sourcils.

« Pourquoi ris-tu... ? » Demandai-je sur un ton incertain.

« Pardon j'ai pété sans faire exprès. »

« Que...quoi ? »

Je fus choqué.

« C'était une blague, détend ton slip ! »

Il se plia de rire et inconsciemment je me mis aussi à rire car son rire et ses mouvements me faisaient bien rire moi aussi.

Nous avons fini par nous calmer, et c'est le moment que t'as choisi pour retirer ton masque. Je pouvais enfin mieux te regarder et crois-le ou pas, je n'avais jamais trouvé un garçon aussi beau avec un sourire ravageur et des orbes noisettes.


Tu t'es approché de moi avant de me tendre ta main droite qui tenait le morceau de poulet quelques minutes plus tôt sans te séparer de ton si beau sourire.

« Enchanté, je m'appelle Taehyung ! »

Je me mordis la lèvre.

J'aimais bien ton prénom.

Au lieu de te saluer convenablement j'ai préféré te prendre la main pour la nettoyer avec la serviette jetable que j'avais emmené avec moi.

« Moi c'est Jungkook... » Avais-je murmuré tout en te nettoyant moi-même la main.

Tu as ri avant de me dire que tu aimais beaucoup mon prénom tout comme moi j'aimais le tien. Nous nous sommes ensuite perdus dans le regard de l'autre et j'ai rougi.


Je ne comprenais pas la raison pour laquelle je réagissais de la sorte en ta présence.

Timidement, nous nous sommes installés sur mon lit et rapidement nos rires avaient fini par sans doute percer les murs de ma chambre.


Tu étais drôle, original, avec une personnalité simple, naturelle, qui te rendait accessible et unique.

Tu ne cherchais pas à attirer mon attention sur toi mais pourtant mon attention était toute à toi car ta personnalité et ta beauté, intérieure comme extérieure, me captivait.



Nous avons fait connaissance et j'ai su que tu avais le même âge que moi en ce jour, et que tu habitais aussi le quartier depuis quelque temps car ta mère allait bientôt épouser un type comme mon père. Et j'ai eu mal au cœur lorsque tu m'as avoué que tu aurais voulu rester dans ta ville natale, à vivre cette vie simple mais combien apaisante avec ta mère plutôt que de devoir supporter cet homme exécrable qui ne jurait que par sa fortune éphémère. Tu t'ennuyais alors tu as voulu te promener, c'est ainsi que tu t'es retrouvé à gratter de la bouffe à ma fête d'anniversaire.

Tu étais fou Taehyung, et je crois que c'est qui m'a le plus attiré chez toi.


Après la coupe de mon gâteau, tu as dû retourner chez toi, néanmoins nous avons échangé nos numéros. Et les jours qui ont suivi, nous nous sommes beaucoup parlés. 

Nous ne fréquentions pas les mêmes lycées, pourtant l'un savait exactement ce que vivait l'autre au quotidien. Je n'étais pas très sociable comparé à toi, de ce fait je n'avais pas vraiment d'amis. 

Tu as été de loin mon premier vrai ami, et aussi mon premier amour, parce que oui, à force de te parler, de te voir et de passer du temps avec toi j'ai fini par éprouver des sentiments amoureux à ton égard.

Notre rencontre a été spéciale.

Je t'ai toujours trouvé spécial. 


À mes yeux, tu étais un bijou précieux, une personne en qui je pouvais avoir pleinement confiance, une personne extraordinairement vraie qui illuminait ma vie et me faisait sourire plus souvent.

Tu étais mon soleil Taehyung, mon amour.

Notre alchimie était déconcertante, nos différences nous réunissaient étrangement et nous complétaient. Tu étais cet étranger, ce jeune homme que mon père n'aimait pas. Tu étais cet être fabuleux qui m'a appris à vivre pleinement l'instant présent, à jouir de ma jeunesse, à me décoincer, à faire des folies, à rire continuellement, à aimer et surtout à être naturel.

Je t'aimais tellement, que dis-je, je t'aime tellement.


Pourtant j'ignorais ce que tu ressentais pour moi.


Lorsque cette nuit-là dans ta chambre, le cœur battant, j'ai osé poser mes lèvres sur les tiennes pour la première fois tu n'as pas bougé mais tu ne m'as pas repoussé non plus. Je n'oublierai sans doute jamais ce regard que tu m'as lancé avant de me demander sur un ton de voix sombre de rentrer chez moi malgré l'heure tardive.

Ton regard ne concordait aucunement avec ton action et je l'ai très vite compris, alors je t'ai supplié et je t'ai crié mon amour. Mais tu n'as pas réagi plus que ça. Je suis donc parti de chez toi, en pleurs, le cœur en miettes.

T'avoir connu m'a permis de vivre et de découvrir énormément de nouvelles choses toutes plus géniales les unes que les autres. Grâce à toi j'ai compris que la Nature humaine n'était pas comme je l'avais toujours connue, du moins pas généralement.

Je ne regrette pas de t'avoir regardé le jour de mon anniversaire, je ne regrette pas d'avoir décidé de t'approcher. Et je ne regretterai jamais mon amour pour toi.

En réalité, nous sommes tous des étrangers pour autrui. Le temps passe, des relations se créent, d'autres se brisent. Les gens viennent, puis partent pour laisser la place à d'autres personnes. 


Ainsi, tu as été un bel étranger dans ma vie, tu es venu, puis tu es parti aussitôt. 


J'aurais voulu connaître la nature de tes sentiments envers moi, connaître la signification de ce regard-là, connaître la raison pour laquelle tu m'as chassé de chez toi et surtout, savoir la raison de ta soudaine disparition.

Le saurai-je un jour ?

Pourrons-nous nous revoir ?


Je prie jour et nuit pour que le Ciel exauce mon souhait le plus cher et, qui sait, peut-être que le Destin favorisera nos retrouvailles prochaines ?


En attendant, je souhaite de tout cœur ton bonheur.


Bel étranger simple à la personnalité originale.



- FIN -

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