chapitre 4

Aujourd'hui était un grand jour pour Maria qui allait quitter son village natal qui était le plus reculé de la cité. Son village se situait en plein milieu du désert, loin de toute la technologie des grandes villes. Elle  adressa un dernier regard à cette maison qui l'avait vue grandir sous le regard compatissant de sa tante.

- Ce n'est pas un adieu mon ange, lui dit-elle avec tendresse.

- Je sais eima, répondit-elle dans un souffle, mais nous avons toujours vécu ici.

- C'était pourtant ton rêve de partir de ce village.

Maria releva son regard sur sa tante qui à présent souriait.

- Ta mère me disait tout mon ange.

- Lorsque père a disparu, j’ai abandonné toute idée de partir, mais à présent...

- À présent tout est différent.

C'est exact, pensa Maria le coeur meurtri par le chagrin, tout est différent.

Le regard triste, elle monta sur un cheval et observa loin devant elle n'ayant plus le courage de regarder en arrière, car même si sa tante lui avait dit que ce n'était pas un adieu, elle était persuadée du contraire. La belle villageoise remit son foulard sur sa tête couvrant ainsi son visage et laissa ses larmes couler à l'abri du regard des autres. C'est silencieuse qu'elle arriva devant les grandes portes extérieures du palais.

Maria venait de temps en temps dans la cour du palais pour y vendre les bijoux que sa mère confectionnait avec son aide. La jeune femme aimait la vie qu'il y avait à l'intérieur de la cité, ici elle voyait des choses modernes, des vêtements plus beaux les un que les autres, des chaussures qu'elle ne pourrait jamais porter dans son village. Maria était l'une de ces jeunes femmes qui rêvait de liberté mais qui était quand même très attachée à son pays. Elle rêvait de pouvoir se rendre dans le sud du pays où la vie était totalement différente de celle qu'elle menait ici. Mais qu'allait être son destin ? À cette pensée la jeune femme réprima un sanglot et suivit sa tante à l'intérieur de la cité.

Très vite, les regards se posèrent sur Maria qui était vêtue d'une robe orientale bleu turquoise, son foulard reposé sur ses épaules. Maria était loin de passer inaperçue. Elle déambulait dans les rues toujours sous la protection de sa tante qui avait les mains de plus en plus moites à mesure qu'elles approchaient des portes du palais royal.

Lorsqu'elles arrivèrent devant  les portes du palais, les deux femmes soufflèrent en même temps comme pour se donner du courage. Les portes s'ouvrirent et les deux femmes pénètrerent à l'intérieur de l'enceinte les yeux écarquillés par tant de beauté.

L'intérieur était tout simplement majestueux, la pièce principale avait une hauteur sous plafond impressionnante, de petit balcons blancs entourés d'or étaient moulés à la perfection dans des formes différentes et dotés de petits cristaux de couleurs.

La pièce était lumineuse grâce à toutes les fenêtres qui étaient en forme de voûte. La couleur prédominante était l'or et le blanc, signe d'une richesse démesurée.

Un homme s'approcha d'elles et Maria eut un léger mouvement de recul, il s'arrêta à une certaine distance afin de lui expliquer son séjour dans le palais.

- Le Cheikh est heureux de savoir que vous avez accepté son offre, vous resterez ici aussi longtemps que vous voudrez, le but étant quand même que vous puissiez vivre dans quelques mois votre propre vie.

- Pourrais-je venir la voir ? s'inquièta sa tante.

- Bien sûr, la rassura le majordome.

Alors que les deux personnes continuèrent à échanger, Maria releva son regard se sentant étrangement observée. Elle rencontra le regard noir du prince, un frémissement s'éprit d'elle face au regard profond qu'il posait sur elle. Un léger mouvement de sa tante lui fit baisser le regard et intérieurement elle remerciait la vieille dame, car il était certain que sans son aide elle n'aurait pas été capable de se détacher de ce regard ardent.

Toujours silencieuse, elle suivit l'homme qui lui montra sa chambre et cette fois encore elle en resta sans voix. Jamais elle n'aurait imaginé vivre ne serait-ce qu'une seule nuit dans une pièce aussi richement décorée.

Au centre de la chambre se trouvait un lit à baldaquin muni de voiles blancs transparents et la tête de lit formait une voûte incrustées de lumières. Des draps en soie gris recouvraient le lit et au sol étaient disposés de jolis petits fauteuils d'un blanc éclatant.

Après quelques mots échangés, les deux personnes quittèrent la pièce la laissant seule. Maria s'approcha de la grande fenêtre et ne prêta pas attention aux différentes sortes de palmiers qui entouraient le jardin ou même la beauté du jardin en lui-même, vêtu de magnifiques fleurs.

Son regard était rivé sur Farès qui effectuait des allers-retours à grande vitesse dans la piscine, il s'extirpa de la piscine et Maria ne pouvait s'empêcher d'admirer chaque parcelle de son corps musclé, l'eau ruisselait le long de ses abdominaux parfaitement dessinés et lorsque le prince releva la tête, elle s'échappa rapidement sentant son coeur pulser à toute vitesse, les joues rouges de honte. Maria s'assied sur le petit fauteuil se mettant une baffe mentale pour se réveiller.

~

Voilà deux jours que le prince était d'une humeur massacrante depuis sa discussion avec le roi et la rencontre de cette belle villageoise qu'il n'avait plus revu. Plus d'une fois il dut se faire violence pour ne pas retourner au village la chercher.

Son père voulait faire de lui le nouveau Cheikh alors qu'il savait très bien que pour devenir roi, il lui faudrait enfanter la première année de son règne et même si c'était une coutume ancestrale, le peuple attendait que leur prince respecte cette coutume qui leur tenait à cœur.

Aucune femme n'avait jusqu'à présent réussi à ravir son coeur et peut-être qu’il ne le méritait pas, il avait commis tellement d'atrocités lors de ses combats qu'il se disait maudit, qu'aucune femme ne pourrait jamais rester avec lui pour ce qu'il avait à offrir, mais seulement pour son argent et son statut.

Mais Farès ne pouvait nier la puissance avec laquelle son corps avait réagi à la vision enchanteresse de cette villageoise. Le jeune prince était en plein dilemme, devait-il la revoir et prendre ce risque ou ne rien faire et tout simplement l'oublier comme elle avait dû l'oublier la seconde après son départ.

Il se leva de son lit confus et d'un pas hésitant, se rendit comme à son habitude à sa fenêtre observer son peuple qui peu à peu s'installait dans la cité. Mais alors que ce jour devait être comme n'importe lequel, une silhouette attira son regard, celle d'une femme accompagnée d'une dame plus âgée et cette vieille femme, il était sûr de l'avoir vue au village. Elles se dirigèrent avec empressement devant les grandes portes du palais.

Farès enfila un tee-shirt et un pantalon rapidement et partit à la hâte, bousculant le personnel sur son passage. Son instinct lui disait que c'était elle, que c'était cette villageoise. Courant toujours plus vite, il s'arrêta au dessus d'un balcon écoutant la conversation avec intérêt et lorsqu'il entendit les voix il se décidait à éclaircir une bonne fois pour toute si c'était elle ou pas.

Il se pencha et la jeune femme releva son regard dans sa direction, le corps de Farès fut pris d'étranges frissons, une sensation que lui-même ne saurait décrire. Mais rapidement la femme baissa le regard. Sentent son bas ventre se contracter, Farès partit se rafraîchir et s'épuiser dans la piscine. Il enchaina les allers-retours jusqu'à ne plus en pouvoir et sortit de l'eau le souffle haletant.

Mais alors qu'il pensait apaiser son esprit, Farès releva son regard sur les chambres du palais cherchant à savoir où sa belle pouvait-elle bien être…

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