chapitre 21


Deux mois s’étaient écoulés, Maria et Farès filaient le parfait bonheur passant le plus clair de leur temps ensemble. Ils ne se cachaient plus aux yeux des autres et assumaient parfaitement leur idylle.

Bashir rejoint son ami qui était dans son bureau à boucler plusieurs dossiers. Le regard viré sur la paperasse, le jeune prince tentait de rattraper son retard. Bashir entra dans son bureau et s'assit face à son ami qui releva légèrement la tête en fronçant les sourcils.

- Quelque chose ne va pas ?

- Tu ne trouves pas étrange qu’Ahmed n'attaque plus les villages ?

- J'ai renforcé tous les villages en laissant des soldats pour protéger le peuple, vu le nombre qu'ils sont, il a bien dû se rendre compte qu'il ne faisait pas le poids.

- Peut-être, rétorqua Bashir en se frottant le visage.

- Dis-moi ce qui te rend nerveux, lui intima Farès, curieux.

- Je ne sais pas, ça ne lui ressemble pas d'abandonner surtout qu'il a été banni de son pays, il n'a plus rien. Je suis presque sûr qu'il prépare un coup et j'aimerais que tu reste sur tes gardes.

Voyant la mine sérieuse et inquiète de son ami, Farès lui promit d'être prudent. Bashir quitta son bureau laissant le prince dans ses réflexions, ce soir il allait présenter officiellement Maria à son père et il ne put retenir un sourire en imaginant le stress que sa belle devait ressentir en ce moment même.

*

- Calme-toi Maria, tu me donnes le tourni à tourner en rond comme une lionne en cage ! s'écria Saliha en lui prenant le bras.

Maria faisait les cent pas dans la chambre du prince, ce soir elle mangerait en compagnie du Cheikh chose qu'elle appréhendait. Mais autre chose la tracassait mais elle ne pouvait en parler à personne, pas même à Saliha.

- Viens avec moi, nous allons marcher dans les jardins pour t'apaiser,  tu es tellement pâle, tu ne devrais pas te mettre dans un état pareil, le Cheikh est un homme très agréable et sache qu'il ne s'attardera pas longtemps à table, ce n’est pas dans ses habitudes.

La jeune femme ne l'écoutait qu'à moitié, prise soudainement de vertiges, Maria se mit une main sur la tête en plissant les yeux.

- Maria ! s'écria la vieille femme en se précipitant vers elle.

Elle prit Maria et l'aida à se mettre sur le lit, Saliha l'allongea en prenant soin de placer un oreiller sous sa tête et la recouvrant d'un drap fin.

- Repose-toi, lui intima Salhia en douceur.

- Non ne t'inquiète pas c'est sûrement un moment de faiblesse ça ira, rétorqua la jeune femme en se levant.

- Tu reste couchée jeune fille, répondit-elle plus fermement.

Maria abdiqua car effectivement la fatigue se faisait ressentir. Saliha s'éclipsa rapidement et déboula dans le bureau du prince, anxieuse.

- La princesse ne se sent pas très bien, elle a fait un malaise et...

Farès n'attendit pas la suite et partit précipitamment au chevet de sa bien aimée qui avait le sourire aux lèvres en voyant la mine inquiète de son prince.

- Je vais bien Farès, je suis simplement fatiguée comme tu as pu t'en rendre compte je ne passe pas de très bonnes nuits en ce moment.

S'allongeant près d'elle, il embrassa son front pour être sûre qu'elle ne soit pas fiévreuse.

- Je vais téléphoner au médecin il sera là rapidement.

- Farès s'il te plaît n'as-tu jamais été fatigué ? soupira la belle brune.

- Jamais au point de faire un malaise.

- Ça c'est parce que tu es né dans un palais et que tu n'as jamais travaillé en plein soleil, le taquina-t-elle.

Il ouvrit grand les yeux et s'approcha de son oreille.

- Si tu n'étais pas aussi fatiguée, je te punirai pour ton insolence, dit-il d'une voix rauque pleine de sous-entendus.

Maria pouffa de rire et enlaça son prince tendrement.

- Je vais reporter le repas de ce soir.

- Mon dieu Farès on ne peut pas faire ça au Cheikh !

Farès se mit à rire à gorge déployée, la mine que Maria faisait était plutôt hilarante.

- Le Cheikh est mon père, je peux remettre le repas à demain sans aucun problème.

- Tu es sûr que ça ne pose pas de problème? demanda-t-elle inquiète.

- J'en suis sûr, dit-il en déposant un délicat baiser sur ses lèvres.

Une personne frappa à la porte et Farès se leva pour aller ouvrir. Il fut surpris de voir le médecin accompagné de sa petite malette.

- Votre altesse, dit-elle en baissant la tête.

La petite tête de Saliha s'éclipsa lorsque le regard du prince se posa sur elle, il eut un petit rictus et remercia Allah d'avoir mis cette femme qui prenait soin de lui depuis sa plus tendre enfance.

La femme médecin entra dans la pièce et s'approcha près de Maria qui la regardait avec une certaine appréhension.

- Bonjour Madame, serait-il possible de vous asseoir au bord du lit que je puisse vous ausculter ?

Maria s'exécuta mais son poul se mit à s'accélérer et lorsque le médecin commença à lui poser des questions, elle se retourna vivement vers Farès qui n'avait pas voulu quitter la pièce.

- Pourrais-tu nous laisser seules s'il te plaît, demanda la jeune femme les larmes aux yeux.

Surpris, Farès mit du temps à lui répondre.

- Tu en es sûre ?

- S'il te plaît Farès, rétorqua-t-elle en fuyant son regard.

La femme médecin baissa la tête et attendit que le prince sorte de la pièce totalement confus et désemparé.

- Tenez, lui dit la médecin en lui tendant un une boîte avec un sourire rassurant sur les lèvres.

- La dame qui m'a contacté m’a donné vos symptômes et avant d'approfondir mes soins, j'aimerai d'abord que fassiez ce test.

Maria posa son regard sur cette boîte qui renfermait la réponse à sa question et qui lui causait tant de tourments.

Laissant dévaler une larme le long de son beau visage, Maria s'enferma et souffla pour se donner du courage car dans quelques minutes elle allait enfin savoir.

Était-elle enceinte, ou pas ?

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