chapitre 2
Farès comme tous les matins, se rendit près de sa fenêtre et observa son peuple, qui dès les premiers rayons du soleil, commencèrent à déambuler dans les rues. Les grandes portes extérieures du palais s'ouvrirent pour laisser place aux différents voyageurs venus vendre leurs marchandises ou simplement acheter.
Le prince aurait aimé lui aussi déambuler librement dans les rues, mais son statut l'empêchait d'accéder à sa requête. Alors plus d'une fois, il avait enfilé l'une de ses longues tuniques pour pouvoir apprécier les rues de son royaume et les joyaux qu'abritaient ses terres.
Le jeune prince parcourut les différents couloirs et entra dans une salle ou différents appareils étaient installés. Comme tous les matins, il fit une séance de boxe et d'exercices de musculation pour entretenir son corps.
Il regagna ensuite ses appartements sous le regard aguicheur de plusieurs femmes qui croisèrent son chemin, mais peu intéressé, Farès les balaya du regard et se prépara pour cette nouvelle journée.
Sa principale occupation était de boucler différents dossiers et participer aux différentes réunions qui concernaient son pays. Choses qui parfois l'ennuyaient sauf lorsqu'il s'agissait de parler de guerre. Car son pays vivait bien des tourments, des hommes armés lui avaient déclaré la guerre, s'attaquant aux villages les plus reculés du palais là où les soldats mettrait du temps à arriver en cas d'attaque.
Farès tentait en vain de faire comprendre à son père l'importance de laisser quelques soldats à l'intérieur de ces villages le temps qu'ils puissent ensemble éradiquer ces assassins, mais le Cheikh ne l'écoutait pas toujours au plus grand regret de son fils.
L'homme qui dirigeait ces voyous n'était nul autre qu’Ahmed. Il était le bras droit d'un petit pays qui se trouvait juste à la frontière de celui du Cheikh. Il était âgé d'une trentaine d'années et voulait acquérir le trône par la force. Il avait persuadé des centaines d'hommes qu'il était le fils caché du Cheikh et que le trône lui revenait de droit.
Ce qui n'était que pur mensonge, le roi avait bien des défauts mais sa femme était la prunelle de ses yeux, même si à ce jour, elle n'était plus de ce monde.
Farès s'était plus d'une fois battu aux côtés des gardes pour sauver son peuple, son corps étant témoin de ces différentes batailles. Son père ne comprenait pas l'acharnement de son fils à vouloir mener les batailles lui-même et il n'était pas rare que le Cheikh lui cache lorsqu'un village était attaqué. Il était son fils unique et son seul héritier. Il ne voulait pas le perdre.
Une fois de plus il enfila sa tunique et son foulard pour cacher son visage. Il passa les grandes portes du palais et se retrouva comme n’importe quel homme dans sa propre cité.
Il se déplaçait de ruelles en ruelles, écoutant les rumeurs que le peuple disait à son égard. Bien souvent, il souriait en écoutant les différentes rumeurs qui le concernaient :
“Le prince a mené une bataille de plus!”
“Le prince est entre la vie et la mort.”
“Le prince est en froid avec le Cheikh.”
Et enfin, “Le prince trouvera-t-il un jour une épouse pour donner un héritier à son tour?”
Si certains ragots le faisaient sourire, d'autres étaient blessants, surtout lorsque le peuple se posait des questions quant à sa virilité. Il était hors de question pour Farès d'épouser n'importe quelle femme, seule celle qui ferait battre son cœur accédera au trône.
Continuant à marcher entre les différents stands, il vit l'un de ses hommes courir dans sa direction paniqué.
— Farès ! cria l'homme essoufflé.
— Que se passe-t-il ? demanda le prince en fronçant les sourcils.
— Ton père est parti dans un village attaqué par Ahmed, il est à cheval et je te conseille de partir en voiture pour ensuite continuer à cheval, si tu désire le rattraper. Le village qui a été attaqué est le plus reculé de la cité Farès, tu n'es pas obligé d'y aller car de toute façon il est trop tard, lui dit Samir le regard désolé.
Le corps de Farès se crispa et sa mâchoire se contracta.
— Peu importe, je vais quand même les voir.
Il monta dans un véhicule adapté à la difficulté des routes les plus reculées de la cité et partit à vive allure. Après avoir traversé quelques dunes de sable, il s'arrêta dans le dernier village et prit un cheval partant au galop dans l'espoir d'arriver à temps. Une fois les différentes collines passées, il vit son père et ses hommes. Le prince s'approcha avec rapidité contrôlant sa monture à la perfection. Farès s'attendait à voir des corps sans vie mais l'attaque avait eu lieu il y a bien des heures, ce qui le fit bouillir de rage. Son père était au courant mais une fois de plus le lui avait caché, il se promit de régler cette histoire une fois de retour au palais.
celui-ci descendit de sa monture et se posta devant les villageois visiblement épuisés par les récents évènements. Certains pleuraient, d'autres n'exprimaient rien. Il continua à les regarder jusqu'à tomber sur une jeune femme qui était à l'écart du groupe.
Son regard s'ancra à celui de la villageoise, un coup de vent fit tomber le léger foulard qui était posé simplement sur sa tête dévoilant ses magnifique cheveux châtains qui semblaient danser avec le vent. Ses lèvres charnues et rosées ressortaient parfaitement avec son teint hâlé mais ce qui perturba le plus Farès, fut les yeux de cette magnifique jeune femme. Ils étaient d'un vert émeraude et brillait d'une étrange lueur scintillante.
— Mon fils, résonna la voix du cheikh.
L'expression du visage de la jeune femme changea et la lueur scintillante disparut, elle serra les poings et fit un pas en arrière, puis un second.
Elle ne lui adressa plus un regard et s'éclipsa à l'intérieur d'une maison, laissant le prince avec des sentiments qui lui étaient jusqu'à présent étrangers.
Car pour la première fois, une femme fit battre son cœur au premier regard...
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