chapitre 17
Maria inspira et expira à plusieurs reprises, seule dans sa chambre elle essayait en vain d'évacuer le stress qui avait pris possession de son être.
Elle lui avait répondu oui et ne le regrettait pas, mais pour elle qui n'avait aucune expérience avec les hommes, redoutait de se retrouver seule avec lui dans le même lit. Maria avait confiance en lui et l'aimait profondément, mais elle ne savait pas si elle était réellement prête à aller plus loin avec lui.
- À quoi penses-tu ? résonna une voix derrière elle.
Farès s'avança vers elle le sourire aux lèvres, le coeur de Maria s'emballa et elle se demandait combien de temps encore arriverait-il à lui procurer cet effet.
- À notre voyage, dit-elle rougissante.
- À notre voyage ou à notre nuit ? demanda-t-il en lui relevant le visage pour qu'elle affronte son regard.
Le prince se mit à sourire en voyant le visage rouge de sa belle, il adorait lui procurer cet effet et ne s’en lasserait jamais. Mais il avait conscience de l'inquiétude de la jeune femme au sujet de cette fameuse nuit.
- Tu sais que je ne te forcerai jamais à faire quoi que ce soit Maria.
Il accompagna sa phrase de petits baisers qu'il posa délicatement sur la naissance de sa mâchoire.
- Je...je le sais, peina-t-elle à articuler sous l'influence de ses baisers.
- Nous partons bientôt, rejoins-moi près de la voiture dans vingt minutes.
Il l'embrassa et sortit de la chambre se demandant intérieurement si il saurait se retenir de caresser son corps lorsqu'ils seraient dans le même lit.
Maria lança un regard en arrière en voyant le palais diminuer au fur et à mesure qu'elle s'éloignait de cet endroit qu'elle se surprit à regretter.
- Pourquoi fais-tu cette tête ? demanda Farès en voyant l'inquiétude de sa belle.
- Je n'aurais jamais cru dire ça un jour, mais la sécurité du palais me manque déjà, souffla-t-elle.
Farès se mit à rire aux éclats, ce qui la fit rire aussi. Il était vrai qu'il y a encore quelques semaines, elle n'aurait jamais imaginé que sa vie prendrait un tel tournant et elle remerciait Dieu chaque jour de l'avoir guidée jusqu'à cet homme dans un moment où elle était perdue. Le prince posa une main sur sa cuisse et ce simple geste suffit à la réconforter.
- Je te promets de te protéger, je donnerai ma vie pour toi, dit-il en arrimant son regard au sien.
Maria put déceler dans son regard la promesse sincère de ses mots et cela lui réchauffa le coeur. Elle se pencha et lui déposa un délicat baiser rapidement.
- C'est tout ? dit-il un sourire en coin.
- Tu conduis ! s'écria-t-elle en observant la route, inquiète.
- Allez Maria encore un, sinon je reste à te regarder.
- Tu n'oserais pas, le défia-t-elle.
Farès sourit et ne quittait pas la belle brune du regard. Maria ne dit rien jusqu'à ce qu'elle aperçoive un véhicule arriver face à eux.
- Farès il y a une voiture !
- Je ne sais pas, je ne peux pas tourner la tête temps que tu ne m'embrasses pas… rétorqua-t-il narquoisement.
Elle se précipita sur ses lèvres pour l'embrasser et le prince retourna sa tête esquivant la voiture facilement.
- Tu es fou ! s'écria-t-elle.
Farès riait aux éclats ce qui la fit rire à son tour. Le visage détendu que son prince affichait était si joyeux qu'elle en avait les larmes aux yeux. C'était la première fois qu'elle le voyait aussi heureux.
La voiture s'arrêta dans un village où des petits curieux s'approchaient dans l'espoir d'apercevoir le jeune prince. Lorsqu'il sortit de la voiture, des jeunes se mirent à glousser tout en le regardant et parlant entre elles. Maria leva le regard au ciel et se mit à sourire elle-même, après tout, elle ne pouvait pas leur en vouloir, Farès était un homme dont la beauté ne courrait pas les rues.
Un hommes arriva en compagnie d'un étalon dont les rayons du soleil reflétaient sur son pelage noir. Farès s'approcha du cheval et lui caressa délicatement le dessus du nez.
- Je vais vous accompagner à distance pour ne pas vous déranger.
Farès fronça les sourcils, il ne voulait pas que Bashir l'accompagne car il avait pour habitude de partir seul.
- Inutile de m'en dissuader mon ami, avec les menaces d'Ahmed, tu ne peux pas te passer de moi, sourit le garde du corps.
- Tu sais que je suis le prince et que je peux te renvoyer au palais, répondit le prince narquoisement.
- Tu sais aussi qu'en tant que frère je pourrais ne pas t'écouter et te suivre quand même.
- Je n'aurais jamais dû t'engager, pouffa Farès.
Bashir s'éloigna fier de lui sous le regard amusé du prince qui alla chercher sa belle. Il prit soin de regarder autour de lui cherchant le moindre paparazzi qui aurait réussi à les suivre. Ce serait une première puisque jamais aucun d'eux n'avait réussi à trouver l'endroit où il se cachait.
Maria cacha son visage à l'aide d'un foulard léger de couleur noire, Farès sentit son coeur manquer un battement en voyant le regard émeraude de la jeune femme briller de mille feux. Par Allah cette femme allait le rendre fou, pensa ce dernier en lui saisissant la main.
Gênée par tous ces regards Maria se cacha derrière l'imposante carrure de son prince, il l'aida à monter sur le cheval et monta à son tour.
- Tout va bien? demanda Farès qui voyait que sa belle était tendue.
- Oh hum oui oui tout va bien. Tu es sur d'être à l'aise ? Je peux me mettre derrière toi ça ne me dérange pas.
Farès fit avancer sa monture amusé de voir Maria gênée par leur proximité. Il était prêt à parier qu'elle était rouge de honte en ce moment même.
- Tout va bien pour moi, rétorqua-t-il amusé.
Il devait avouer que le corps de la jeune femme était si proche du sien qu'il dut se faire violence pour éloigner les images obscènes qui s'insinuaient dans son esprit. Il partit au galop sous les rires amusés de sa fiancée qui s'accrochait à la crinière du cheval.
- Plus vite ! s'écria-t-elle enjouée.
Elle pencha son buste légèrement en avant espérant aller plus vite mais Farès lui donna les rênes du cheval qu'elle saisit sans aucune hésitation. Le prince passa ses bras autour de sa taille ce qui lui provoqua des frissons mais elle ne se laissa pas attendrir pour autant et partit au galop. L'étalon galopait à vive allure sous les rires du couple. Maria avait l'impression d'être libre, c'était comme lorsqu'elle dansait. Cette sensation que rien ne pouvait lui arriver, qu'elle était seule au monde avec son prince à traverser les interminables dunes de sable qui les entouraient de toute part. Le soleil était à son zénith dans le ciel mais à ce moment précis, rien ne pouvait lui arriver il n'y avait que elle et lui.
Parcourant plusieurs kilomètres Farès reprit les rênes pour les diriger vers un oasis où ils pourraient se rafraîchir avant de reprendre leur route. Il descendit du cheval et aida Maria à en faire de même. La jeune femme regardait une petite étendue d'eau où autour se trouvaient différentes verdures. Il y avait de hauts palmiers ainsi que des plus petits qui entouraient la source d'eau.
- Viens te rafraîchir, lui intima Farès en lui prenant la main.
Ils se passèrent de l'eau sur le visage et burent quelques gorgées pour se désaltérer. Maria tourna la tête vers Farès et lui jeta de l'eau ce qui le surprit. La jeune femme se mit à rire en voulant rebrousser chemin mais Farès l'attrapa et la mit entièrement dans l'eau. Elle se mit à l'éclabousser en s'esclafant et Farès la prit dans ses bras.
- Tu es ma prisonnière, dit-il en prenant une voix rauque.
- Si tes bras sont ma prison, j'espère être emprisonnée à vie, rétorqua-t-elle souriante en joignant son regard au sien.
Touché par ses mots, Farès l'embrassa tendrement, Maria noua ses jambes autour de son buste et le jeune prince poussa la barrière de ses lèvres pour joindre sa langue. Ils partagèrent un baiser enflammé que Farès brisa pour arrimer son regard dans les beaux yeux émeraude de sa belle.
- Je te promets que tu n'oublieras jamais cette nuit Maria, je ferais tout pour qu'elle soit exceptionnelle.
- Je suis sûre qu'elle le sera.
Les craintes de la jeune femme s'envolèrent pour laisser place à l'espoir.
L'espoir, qu'il fasse d'elle sienne à jamais.
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