chapitre 14
Le regard de la belle Maria brillait d'une magnifique étincelle, serait-ce possible que l'homme qu'elle tenait entre ses bras soit à présent le sien ? Elle peinait encore à y croire, tant cette histoire était surréaliste.
- Farès, murmura-t-elle avec émotion, es-tu vraiment sûr de ce que tu fais? Je veux dire je ne suis pas comme ces autres femmes, je suis une...
- Une villageoise? Femme du peuple ? C'est exact, tout comme l'était ma mère avant toi.
Elle baissa le regard et le jeune prince remarqua son hésitation, il comprenait qu'elle soit en plein doute, il était rare qu'un prince prenne une villageoise pour épouse, mais pas impossible. Alors il posa une main sous son visage pour qu'elle ancre son regard au sien.
- Je ne recherche pas une femme riche, ni une femme qui possède un statut, je recherche celle qui saura faire battre mon coeur, celle qui possèdera toute mes pensées et cette femme c'est toi Maria et pas une autre.
Une larme silencieuse coula le long du visage de la belle brune, elle approcha son visage du sien et timidement elle s'empara de ses lèvres. Les paroles de Farès l'avaient atteinte en plein coeur, elle qui quelques jours plus tôt vouait une haine sans nom à cet homme, se retrouvait éperdument amoureuse de lui.
Bashir arriva et un long sourire s'afficha sur son visage.
- Je suis désolé, mais le Cheikh désire que vous reveniez à la soirée, les invités aussi te demandent Farès.
- J'arrive, dit-il non sans cacher son agacement.
Maria posa une main sur son torse pour mettre une distance entre eux et regarda son prince anxieuse.
- Comment allons-nous faire, quel comportement doit-on adopter face aux autres?
- Nous pouvons rester dans le secret encore quelques temps si tu préfères ? dit-il avec un sourire en coin.
- Oui, répondit-elle sans hésitation.
- Aurais-tu honte de te montrer à mes côtés ? la taquina-t-il.
- Mon Dieu Farès non ! s'offusqua-t-elle.
Le prince se mit à rire et Maria se sentit fondre en voyant son beau sourire mais très vite elle comprit qu'il se moquait d'elle et fit mine de bouder en lui tournant le dos. Farès entoura sa taille et murmura à son oreille :
- Prenez garde future Mme El Tahir, je ne saurais garder ce secret bien longtemps.
Il se détacha d'elle et commença à avancer le sourire aux lèvres, Maria qui avait encore du mal à assimiler les mots qu'il venait de prononcer courra pour le rejoindre et lui saisit la main en lui lançant un regard en coin. Ils parcoururent les différents couloirs main dans la main comme deux adolescents qui ne voulaient pas être attrapés par les adultes. À chaque couloir Farès passait sa tête pour vérifier que personne ne se trouvait dans les parages et saisissait les lèvres de la jeune femme qui souriait à pleine dents.
- Tu vas m'embrasser à chaque couloir? dit-elle d'un ton malicieux.
- Je t'embrasserai en marchant si je le pouvais, rit-il.
Et alors qu'ils passaient un autre couloir, ils entendirent des personnes discuter. Farès lui fit signe de se calmer et tous deux reprirent une expression neutre.
- Bonsoir prince, leur dirent les deux jeunes gens.
- Bonsoir.
Maria faisait de son mieux pour garder un visage neutre, mais la tentation de pouffer de rire se fit trop grande et lorsque les personnes furent suffisamment loin, elle se mit à rire. Farès était plus qu'heureux de voir le regard de sa belle briller, il ne l'avait jamais vue aussi heureuse et cela lui réchauffa le coeur.
Farès s'arrêta dans le dernier couloir et l'embrassa cette fois ci avec fougue sachant qu'il ne retoucherait ses lèvres que tard dans la soirée.
- Ne t'éloigne pas trop de moi, dit-il avec sérieux.
Elle se mit à rougir, face à son regard possessif et dans un élan de confiance le taquina.
- À vos ordres votre altesse.
Il esquissa un sourire amusé et la relâcha à contre coeur.
Elle le suivit à une certaine distance et déjà elle ressentait un froid, elle aurait voulu le garder pour lui mais il était un prince et le futur Cheikh, il avait des obligations qu'elle ne comprenait pas encore mais elle se promit de tout faire pour en apprendre d'avantage sur lui et son devoir.
Farès quant à lui, observait ardemment la jeune femme, il ne la quittait pas des yeux. La jalousie qu'il ressentait envers les hommes qui la convoitaient le rendait nerveux et parfois même désagréable, heureusement Bashir était là pour occuper la jeune femme et lancer des regards noirs aux jeunes hommes qui s'approchaient un peu trop près d'elle. Saliha n'était pas en reste non plus, elle avait même renversé un verre sur le costume de l'un d'eux ce qui avait fait rire le prince.
À chaque fois qu'il posait son regard sur elle, il voyait ses joues prendre une teinte rosée qui le rendait fou. Bien décidé à la taquiner il s'approcha d'elle, très vite il la sentit devenir nerveuse.
- Votre soirée se passe bien mademoiselle?
Le coeur battant, Maria releva son regard.
- Très bien et vous ? Vous avez l'air d'être très entouré ce soir, dit-elle avec une pointe de jalousie.
- Êtes-vous jalouse ou je me trompe ?
- Vous vous trompez, rétorqua-t-elle sèchement en essayant de ne pas sourire.
- Sachez que je me trompe rarement, murmura-t-il en s'approchant d'elle.
- Farès tu es trop proche, dit-elle nerveuse.
Il ne s'en était pas rendu compte mais effectivement, il s'était radicalement rapproché d'elle. Il se recula légèrement toujours armé de son sourire. Il s'éloigna sans rien dire de plus, la laissant au bon soin de Saliha.
La soirée se passa ainsi sous les regards ardents de son prince et la frustration de ne pas pouvoir s'approcher l'un de l'autre. Alors lorsque la fête toucha à sa fin, elle lui adressa un regard et partit en direction de sa chambre frustrée de ne pas avoir pu le serrer contre elle.
Elle se déshabilla et enfila une chemise de nuit en satin noir, elle se faufila sous les draps lorsque quelqu'un frappa à sa porte.
Elle ouvrit timidement la porte laissant apparaître seulement son visage, Farès se trouvait derrière la porte et entra avant qu’une personne ne le voit. Il se retourna ensuite vers Maria qui avait les bras croisés sur sa poitrine, le regard viré sur le sol. Lorsqu'il vit sa tenue il ne put s'empêcher de regarder ses longues jambes dénudées et sa magnifique nuisette qui épousait ses formes magnifiques. Voyant qu'elle était gênée qu'il puisse la voir ainsi, il lui saisit le menton et déposa de délicats baisers sur sa bouche, elle y répondit timidement avant de poser ses mains avec douceur sur son torse.
Farès sentit son corps se raidir, ravagé par le désir brûlant que lui procurait la jeune femme, mais avant que la situation ne lui échappe, il se détacha d'elle.
- Bonne nuit princesse, dit-il d'une voix rauque qu'il ne se connaissait pas.
- Bonne nuit mon prince.
Il quitta sa chambre rongé par le désir.
- Par Allah, cette femme va me rendre fou !
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