Chapitre 5 - Le Cours

Hello ! Aujourd'hui je vous présente un peu plus en détail l'entourage de mon personnage, de nouveaux personnages qui me tiennent à coeur surtout un !
Bref je vous laisse découvrir le chapitre 5, n'hésitez pas à me donner votre avis et à voter !
Bonne lecture ❤️

Cet entrevue m'ayant vraiment mis les nerfs en pelote, je rentre directement chez moi. Il est non loin de midi lorsque je pousse la porte d'entrée, et des voix de femmes résonnent dans le salon. Lorsque j'y pénètre, Ana et Shay sont là. La première, brune aux cheveux frisés et au yeux noires, est assise dans un fauteuil en cuir marron. Elle maintient son roman ouvert d'une main et tient sa tasse de thé de l'autre. De petite taille, ne dépassant pas le mètre soixante, elle ne passe cependant rarement inaperçu avec son large sourire toujours fixé sur ses lèvres. C'est une jeune femme pleine de vie, qui a le don de me remonter le moral pendant cette période difficile pour moi. Elle a deux ans de plus que moi et obtiendra bientôt son diplôme de formation de chef cuisto. Originaire de Grèce, elle a grandit dans l'Illinois avec son père après le divorce de ses parents.

Shay quant a elle est plongée dans ses manuels scolaires, lunettes au bout du nez. Ses cheveux courts chatouillent ses épaules et ses yeux noisettes sont plissés lorsque réfléchit, son crayons coincé entre son nez et sa lèvre supérieure. Elle a le même âge que moi et nous partageons quelques cours ensemble, Shay étudie la littérature anglaise. C'est une grande bosseuse, comme Mat.

Lorsqu'Ana me voit apparaître dans l'encadrement de la porte du salon, ses yeux rayonnent.

- Salut Ali ! Tu ne vas jamais me croire mais figures-toi que Brian et Christina viennent d'échanger leur premier baiser !

Elle lit ce roman à l'eau de rose depuis plusieurs jours et elle en est complètement folle. Du coin de l'oeil je vois Shay relever la tête vers elle, visiblement consterné qu'on puisse lire de pareilles navets.

- Laisse la donc avec ton roman de pleurnicharde ! Ça n'intéresse personne.
- Salut les filles !

Je pose mon sac de sport au pied du canapé et me laisse tomber sur celui-ci.

- Tu viens en cours cet après-midi ? Me demande Shay. Tu ne vas pas le laisser toute seule en travaux pratiques de chimie.
- Bien sûr que je viens, tu sais que jamais je ne te laisserais.

Elle me lance une petite moue railleuse.

- Oui c'est cela, c'est parce que juste après on a cours de littérature plutôt.

Elle me connaît par coeur. C'est ma meilleure amie, ma confidente, l'une des seules personnes qui tolère mon tempérament plein de contradictions. Quand je suis arrivée à Chicago, c'est elle qui m'a introduit dans la colocation par le biais d'une petite annonce dans le journal et depuis nous sommes inséparables.

Ana remet son marque page dans son livre puis le ferme en se levant.

-Tu as mangé Ali ?
- Tu n'est pas obligé de me faire la cuisine Ana, je m'en occupe.
- Tut tut tut ! Je vais te faire un plat plein de protéines, idéal après une séance d'entraînement.
- Tu aime le foie de volaille ?

Elle se dirige d'un pas décidé vers la cuisine sans attendre ma réponse. Je crois qu'elle apporte beaucoup d'importance à mon avis sur sa cuisine, à cause de la réputation des français en matière de gastronomie. Si elle savait que je me suis nourrie toute mon adolescence de fast-food et de plats pré cuisinés.

- Quelle têtue celle là ! Je m'exclame avec un sourire.
- Au fait, quand est-ce que Josh rentre à Chicago ?

Josh est mon petit ami, il est en ce moment à New York pour exposer ses photos. Il n'a pas poursuivi ses études après son bac, brulant d'impatience de voler de ses propres ailes. Il se, consacre corps et âme à ses photos, espérant un jour pouvoir en vivre. Il avait eu une incroyable opportunité en pouvant participer à cette expo. Il semble tout droit sorti d'un film des années soixante dix avec ses cheveux noirs en bataille, ses lunettes de soleil rondes et son blouson en cuir. C'est ce qui m'a attiré chez lui, il vit comme il l'entend peu importe que ça plaise ou choque. Le fait est qu'il plaît surtout aux lycéennes et choque les adultes qui le prennent pour un bandit. S'il le connaissait aussi bien que moi, il sauraient qu'il est doux comme un agneau.

- Il rentre demain soir.
- Alors tu es encore libre pour un soir.

Une voix d'homme a prononcé ces mots. Nous tournons la tête à l'unissons avec Shay pour apercevoir le dernier membre de notre colocation, Adrian. Grand métisse originaire de Floride, il est venu à Chicago pour vivre avec sa petite amie. Lorsqu'ils se sont séparés, il a décidé de garder sa maison et a organisé une colocation. Il est notre aîné du haut de ses vingt-cinq hivers.

- Il y a une fête chez Jo ce soir et il m'a demandé d'inviter la coloc.

Cette soirée tombe à merveille, j'ai infiniment besoin de me défouler après les tensions de ces derniers jours.

- Ça marche !
- Mais j'ai un devoir à terminer pour demain, proteste Shay.
- Aller Shay, tu feras ton devoir pendant le cours de Monsieur Fields il ne le remarquera même pas. J'ai vraiment besoin de m'amuser !

Elle grimace mais je sais que c'est un oui.

- Bon je vais me doucher le temps qu'Ana fini de cuisiner.

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- Zbigniew Brzezinsky, auteur du Grand échiquier - L'Amérique et le reste du monde a été autrefois le conseiller national pour la sécurité du président Jimmy Carter. Dans son livre, il énonce la caractéristiques qui selon lui font des Etats-Unis une superpuissance influentant les continents Européen et Asiatique.

Confortablement assise au fond de la salle à côté de ma fenêtre, j'écoute mon professeur de littérature, Monsieur Touchstone, mon modèle de culture. Shay à ma droite ne lève pas le nez de son cahier, griffonnant à toute vitesse. Elle ne sait pas ce qu'elle rate, un vrai phénomène cet homme comme on n'en voit qu'une fois dans sa vie.

Un petit homme vieillissant, fin comme une baguette à l'exception de son ventre distendu par l'amour de la bonne gastronomie. Je le surnomme l'Homme champignon à cause de ses boucles grises hirsutes qu'il ne coupe qu'une fois par an et qui lui forme un couvre chef à mesure qu'elle augmente de volume.

- L'effondrement du bloc soviétique place alors les Etats-Unis dans une position sans précédent. Ils sont devenus du même coup la première et la seule vraie puissance globale.

De sa voix qu'il rend exagérément grave, il nous fait la lecture en s'accompagnant de gestes passionnés de la main. Un léger zozotement s'échappe de ses dents du bonheur. Il semble ne pas avoir dormi depuis des jours. Sa courte barbe est un peu plus présente à chaque cours et il porte le même pull depuis deux jours, le seul que je lui connaisse. Ses lunettes qu'il enlève et remet de façon compulsive ont des verres épais comme des doubles vitrages. Hyperactif, il traverse la classe de long en large.

- Comme dans le cas des empires passés, l'exercice de la puissance « impériale » américaine dérive dans une large mesure d'une organisation supérieure.

Il est un paradoxe sur pieds, tantôt rieur, tantôt effrayant. Il ne manque pas une occasion pour placer un jeu de langage et son visage rieur le rajeunit de trente ans. Seulement Monsieur

Touchstone a le défaut de ne supporter aucun bruit, et si quelqu'un s'avise de parler pendant son cours il peut se mettre dans une colère noire. Je me souviens avoir été témoin de la remise en place d'un élève turbulent, sauf que j'étais dans la salle mitoyenne, et que je l'entendais comme si j'y étais.

- Dans ce passage, Brzenzinsky compare la puissance des Etats-Unis à un empire en particulier, l'empire romain. Il est en effet une référence récurrente chez les auteurs bien avant le vingtième siècle. Connaissez vous en d'autres exemples en littérature ?

Je lève aussitôt la main, que mon professeur peut aisément remarquer bien que je sois assise au fond puisque la quasi totalité des élèves est avachie sur sa table.

- Mademoiselle Durero ?
- Voltaire dans sa huitième Lettre Philosophique traite de l'identification de l'Angleterre à l'empire romain.
- Voilà un exemple tout à fait intéressant !

Monsieur Touchstone me pointe du doigt comme si j'avais donné la bonne réponse à un jeu télévisé dont il serait le présentateur.

- Je crois que je vais devoir augmenter ma collaboratrice. À la différence de Brzezinski, Voltaire le grand philosophe français des lumières...

Il est maintenant en train d'écrire fébrilement au tableau, comme si le temps lui était compté. Le temps est un ennemi pour ce puit de culture qui voudrait nous apprendre tellement. Le professeur qui écrit des clés de sol à la place de ses -g ne semble jamais sujet à l'ennui ou à la tristesse. Toujours plein d'entrain lorsqu'il marche sur le campus, saluant toutes les têtes connues d'un grand geste de la main.

Il me surnomme sa collaboratrice depuis le premier semestre. Il avait proposé de diviser son salaire en deux et de m'en donner une partie puisque selon lui j'animais pour moitié ses cours. La vérité c'est que j'aime la littérature depuis toujours. Mes livres sont mes compagnons des heures sombres malheureusement trop nombreuses, mon ancre me retenant du côté de l'humanité. Et j'ai beaucoup de démons à chasser.

Je sors de ma rêverie lorsque la sonnerie résonne.

« Déjà ? »

- Pour la prochaine fois j'aimerais que vous lisiez le chapitre sur l'argumentation directe de votre manuel et que vous me résumiez la thèse de Brzezinski en quelques mots. À demain !

Je ressemble mes affaires. Shay qui a pour habitude de noter tout ce que dis notre professeur, a noirci six nouvelles pages de son cahier en une heure.

- T'as noté que ça ? Me demande-t-elle lorsqu'elle voit les quelques mots griffonnés sur ma feuille.
- Tout ce qu'il nous apprend reste bien au chaud ici, je lui réponds en tapotant mon front du bout de mon doigt.

Alors que pensez vous de ce nouveau chapitre ?
Love U

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