Le mystérieux jeune homme ne m'accorde pas un seul regard lorsqu'il passe à côté de moi, visiblement préoccupé par l'individu avachi sur le banc vers lequel il se dirige.
Qui est-ce ? Je demande à Conor sans quitter des yeux l'inconnu.Le beau brun ténébreux ? Me demande-t-il en arquant un sourcil. C'est Alexandre Mauvin.
Il a formuler cette réplique avec un air faussement détaché et pince sans rire que je remarque à peine, me concentrant sur la scène qui est en train de se jouer devant moi.
L'intéressé arrive à cet instant au niveau de l'homme menotté. L'officier qui était allé chercher un dossier revient et lui tend une photo que je ne distingue pas depuis mon siège. Il la montre au prisonnier.
Tu vois ça Diez ? C'est le bras de ta victime. Elle ne pourra plus jamais s'en servir parce que toi, pourriture, tu as voulu lu voler son sac. Et quand elle s'est débattue, tu lui as broyé l'avant-bras c'est ça ?
Diez reste impassiblement silencieux, fixant Alexandre d'un regard sans humeur.
C'est pas grave, quand cette pauvre femme pourra sortir de l'hôpital, elle viendra t'identifier et on aura plus besoin de tes aveux.
Nouveau silence de la part du suspect. Je me lève alors de mon siège pour me rapprocher lentement d'eux et essayer de distinguer la photographie par dessus l'épaule d'Alexandre. J'entends Conor protester en chuchotant dans mon dos mais je l'ignore. Je suis maintenant assez près pour distinguer l'objet de ma curiosité. J'y vois un bras fin, qui porte un bleu méchamment violacé en forme de main.
C'est alors que l'officier en face d'Alexandre me remarque, et ce dernier se retourne pour voir ce qui a arrêté son regard.
Qui est cette fille ?
Il s'adresse à Conor qui m'a rejoint.
Il fait parti d'un gang ? Je demande sans laisser le temps à Conor de répondre. Son tatouage à l'air d'être un signe de reconnaissance.
Alexandre lance un regard incrédule à Conor, qui répond par un haussement d'épaule.
S'il fait parti d'un gang, il n'est pas prêt de parler. C'est la mort assurée pour lui si il dénonce ses copains.Écoute, reprend Alexandre, c'est une enquête confidentielle alors retourne t'asseoir.
Il a prononcé ces mots d'un air condescendant qui ne me plait pas. Je sens Conor me tirer vers l'arrière, alors je réagis en quelques secondes. Je me retourne, attrape une tasse vide sur un bureau et la lance droit sur Diez avant de laisser le temps aux autres de réagir. Ce dernier lève ses mains menottées devant son visage. La tasse heurte sa main la plus haute avant de retomber dans la main d'Alexandre qui s'était précipité en avant.
Mais tu es folle ! Crie Conor qui semble avoir frôlé la crise cardiaque.Qui est cette fille à la fin ? Vocifère Alexandre, qui est carrément hors de lui.C'est pas votre gars, je lui réponds presque en chuchotant.Ah oui ? Et comment tu sais ça ?Il est gaucher. C'est sa main gauche qu'il a mise devant son visage par réflexe pour se protéger. C'est l'empreinte d'une main droite sur ce bras, et je ne pense pas qu'un homme peut broyer le bras d'une femme de sa main faible.
Un silence accueille ma réponse. Alexandre me toise, semblant réfléchir. Son regard passe de la photo à diez, de diez à moi. Après un temps, il se tourne vers l'officier.
Je descends au labo.
Et sans plus me regarder, il sort.
L'officier relève Diez et le pousse dans le couloir où ils disparaissent tous les deux. Conor me tire pour de bon cette fois vers ma chaise.
Maintenant que tu as fini tin numéro, pouvons-nous revenir à notre affaire ?De quoi était accusé votre suspect ? Un vol avec violence c'est cela ?Il est toujours suspect, me répond-il en pianotant sur son ordinateur. Je vais donc enregistrer ton procès verbal. Puisque ton casier judiciaire est vierge, je n'enregistrerais pas ton infraction dessus. Mais je la garderais dans la base de donnée et si un policier te reprends en train d'enfreindre une loi, je serais dans l'obligation de le remplir. C'est compris ?
Je hoche la tête. Cette histoire aurait pu finir plus mal qu'une amende. À cet instant, l'officier réapparait dans le hall, seul. Arrivé à la hauteur de Conor, il lui chuchote quelque chose à l'oreille. Le lieutenant arrête alors subitement de taper sur son clavier pour me regarder, le regard figé. L'officier se retire ensuite dans un bureau, claquant la porte derrière lui.
Qu'est-ce qu'il se passe ? Je demande à Conor.
Il ne répond pas immédiatement, regardant tour à tour mon dossier et moi.
Il semblerait que le technicien ai confirmé ton hypothèse.Bien sûr qu'il l'a fait, je réponds, déçue de ne rien apprendre de nouveau.
Après avoir arqué un sourcil, il se remet à pianoter.
Vous savez ce que je crois, je lui demande puisqu'il garde le silence.Non, mais je serais ravi de l'apprendre, répond-il sans lever les yeux.Je crois que vous n'avez pas seulement arrêté cet homme parce qu'il a volé un sac à main. Vous avez tous l'air de prendre cette affaire bien au sérieux.
Conor reste silencieux et fait mine de ne pas m'écouter. Il n'a manifestement pas envie de me donner de réponses. Comme si le ciel avait pitié de mon ignorance, l'officier ressort de son bureau un dossier à la main et le tends à Conor.
En une fraction de seconde, je suis sur mes pieds et me saisis du dossier. Je cours à travers le hall sans laisser le temps aux deux hommes de réagir, cherchant des yeux un endroit où m'enfermer. Des pas précipités et des exclamations accompagnent mon passage, je ne prends pas le temps de vérifier si quelqu'un me suit. Je m'engage dans un couloir, prends à gauche puis à droite. Puis les toilettes des femmes se trouvent devant moi, parfait.
Je pousse la porte et m'enferme dans une cabine. J'ouvre enfin le dossier, comme je le pensais il s'agit du dossier relatif à l'enquête en cours. La photo de Diez et agrafée à une fiche d'identité.
« Suspect d'origine hispanique, identifié comme membre du gang des Black Foxes sévissant dans le quartier du Loop, nouveau mode opératoire par rapport aux autres gangs : s'attaque à la classe supérieure et au secteur tertiaire. »
La porte des toilettes s'ouvrent dans un fracas de pas hystériques.
Alice, sort d'ici tout de suite !
La voix de Conor me parvient à travers la porte de la cabine.
Ne m'oblige pas à défoncer la porte !
Rapidement, je tourne les pages du dossier.
« Les Blacks foxes sont soupçonnés d'êtres impliqués dans une vingtaine d'affaires de vol avec violence, dont quatre braquages de commerces. »
Des coups retentissent contre la porte de la cabine. Je tourne encore quelques pages.
« Julian Diez, 28 ans, suspect dangereux ayant des antécédents d'agression à l'arme blanche. »
J'aurais peut-être du laisser Alexandre arrêter ce type, il n'est pas si innocent que ça en fin de compte.
Le verrou de la porte cède sous l'assaut de Conor. Il me prends le dossier des mains, le remet à l'officier qui l'a suivi et me tire hors de la cabine par le bras.
Tu as conscience que c'est une violation d'informations confidentielles que tu viens de commettre ?Mais je peux vous aidez dans votre affaire ! Je proteste.
Conor ne réponds pas et me pousse jusque dans le hall où mon sac est resté au pied de ma chaise. Certains policiers, ameutés par le bruit sans doute, sont sortis de leur bureau. Coline est permis eux. Elle me regarde avec curiosité et je crois déceler une point d'amusement dans son regard.
C'est cette jeune fille qui a réussi à vous voler un dossier ? Demande-t-elle à Conor, les mains sur les hanches.Ne te fie pas à son visage d'ange, elle est coriace.
Je me baisse pour ramasser mon sac. Coline me fait un clin d'oeil avant de retourner dans son bureau. Conor la suit des yeux, et regarde quelques instants encore l'endroit où elle se tenait.
Elle sait qu'elle vous plait ? Je lui demande, un petit sourire conspirateur aux lèvres.
Conor me lance un regard en coin, puis soupire.
à quelle heure commence ton prochain cours ?
Je regarde ma montre. Neuf heures quarante six.
Dans quatorze minutes.Allez viens, je t'emmène au lycée.
Voila pour le deuxième chapitre ! Alors que pensez vous de ma Lanesra ?😄 n'hésitez pas à commenter et voter ♥️
Love U
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top