Chapitre 17 - Le nouveau colocataire
Bonjour à tous, aujourd'hui Alice retourne chez Alexandre... En y étant invitée cette fois 😉
Bonne lecture !
Lorsque nous entrons dans le commissariat, le hall est désert. On jurerait qu'une tornade est passée par la, tant il est en désordre. Des piles de dossiers dont les feuilles tentent de s'échapper recouvrent chaque bureau. Les tasses de cafés à moitié pleines s'entassent sur chaque surface disponible et des crayons jonchent le sol.
- Où sont-ils tous passés ? Je demande.
Sans répondre, Alexandre se dirige vers le bureau de Conor au bout du couloir. Je le suis, pressée d'exiger des réponses sur la suite de l'enquête. Alexandre frappe deux coups assourdissants et entre sans attendre de réponse.
- Ça ne sert à rien de toquer si tu entres quand même.
Conor est penché sur son bureau et n'a pas relevé la tête. Ses cheveux sont légèrement ébouriffés, il ne porte pas sa veste de costume ni sa cravate qui sont posé négligemment sur le dossier d'un fauteuil. Il noircie frénétiquement une feuille de papier blanche de son écriture élégante.
- Je fais cela pour être poli, il parait que cela se fait, répond Alexandre en haussant les épaules.
- Alors est-ce que tu as vu Alice ? Lui demande Conor.
Je me racle la gorge pour rendre compte de ma présence. Conor lève la tête et se lève d'un bond quand il me voit, lâchant son stylo. Je ne comprend pas pourquoi mais il a l'air contrarié.
- Mais qu'est-ce que tu fais là ? Je...
Avant que je ne réponde Conor jette un regard noir à Alexandre.
- Tu ne lui a pas dit.
Pour toute justification, ce dernier lève les mains de chaque côté d'un air innocent qui n'est guère convaincant. Je me sens mal à l'aise et ressent l'envie de me justifier auprès de Conor.
- Je ne voulais pas vous déranger, je voulais juste savoir si vous aviez découvert qui était le professeur.
Conor soupire et semble se détendre un peu et s'appuie d'une main sur son bureau.
- Ne t'inquiète pas ce n'est pas ta faute. Vas y assieds-toi, me dit-il en me désignant de sa main libre un fauteuil. Et tu peux me tutoyer si tu veux.
Alexandre s'avachit dans un autre fauteuil et Conor reprends place derrière son bureau.
- Qu'est-ce qu'il devait me dire ? Je demande.
- Et bien, d'après ce que tu m'as raconté, j'ai compris que ton enlèvement n'étais pas dû au hasard. Cela faisait un moment que le professeur surveillait le commissariat et il t'a remarqué. Et personne ici ne se rappelle de lui au commissariat, ce qui veut dire qu'il sait se rendre très discret. Alexandre devait te dire de ne plus revenir ici, car il pourrait être encore dans les parages sans que nous l'ayons remarqué. De plus, tu étais dans un sale état lorsque nous t'avons retrouvé, et je pense que...
Ses mots meurent sur sa langue avant qu'il ai pu les prononcer. Gêné, il regarde les papiers sur son bureau.
- Que quoi ? J'insiste.
Il ne répond toujours pas, cherchant visiblement des mots difficiles à prononcer pour lui.
- Ce que Conor essaie de te dire bien maladroitement c'est que le professeur te pense probablement morte.
Ces mots prononcés par Alexandre sont durs à entendre, mais je n'en montre rien.
- Merci, réponds Conor en le fusillant du regard.
- Pas de quoi, répond Alexandre en levant une main.
- Écoute Alice, nous pensons que s'il t'a déposé dans la clairière c'est pour qu'on retrouve ton ... corps. Il n'aurait pas laissé un témoin gênant derrière lui et ça lui permettait de nous faire passer un message.
- Si vous me résistez, je me débarrasse des obstacles, je déduis.
Conor hoche la tête.
- Puisqu'il se croit le plus fort en t'ayant éliminée, nous allons essayer d'utiliser cela contre lui. Grâce à toi et à ce que tu as vu nous ferons tout pour le retrouver, lui et ses bras droits. Mais je ne veux pas te mettre en danger, c'est pour ça que tu ne dois plus venir ici, le temps que cette enquête n'est pas terminée.
- D'accord.
- Et au cas où il t'aurait vu venir ici, ou qu'il ai quand même découvert que tu sois en vie, Alexandre va venir s'installer chez toi pour assurer ta protection.
Alexandre et moi nous redressons d'un coup, ce qui est plus impressionnant pour lui qui était avachis les jambes croisées.
- Pardon ? Nous demandons tous les deux d'une seule voix.
- Oui, Alexandre est le plus à même de te protéger.
- Honnêtement je préfèrerais que ce soit toi, je réplique.
Conor rie légèrement.
- Je suis flatté mais je dois travailler ici, ils ont besoin de moi. Nous devons absolument neutraliser ce gang.
- Et moi est-ce qu'on me demande mon avis ? Demande Alexandre.
- Justement non. Le commissaire m'approuve, alors si tu refuse cette mission, nous nous passerons de tes services à l'avenir.
Alexandre souffle, mais ne réplique pas d'avantage.
- Très bien. Alice, tu vas rentrer chez toi. Tu es assignée à résidence jusqu'à nouvel ordre. Alexandre, je compte sur toi pour ne pas la laisser sortir.
- Mais... mais...
Je cherche une excuse pour protester.
- Et mes cours ?
- Ne me fait pas croire que cela t'inquiète vraiment de rater les cours, répond Conor avec un sourire en coin. J'ai appelé ton université hier pour prévenir que tu étais souffrante, ton directeur m'a dit que de toute façon on ne t'y voyait jamais.
- Oui bon, et mes répétitions de danse ? Je dois participer à une compétition dans deux semaines !
- On en rediscutera. Maintenant filez j'ai du boulot.
Alors que j'ouvre la bouche pour protester à nouveau, Alexandre se lève.
- Allez on y va lève-toi.
- Cela te couterais de demander gentiment ? Je demande.
Pour toute réponse il attrape mon bras et d'une main me met sur pied.
- Fais attention avec elle Alexandre d'accord ? N'oublies pas que tu as beaucoup plus de force qu'elle.
Il me pousse vers la porte. Avant qu'il ne la referme derrière lui j'adresse un signe de la main à Conor, et j'ai juste le temps de le voir me le rendre avant que la porte ne claque. Je suis Alexandre et nous sortons par la porte de secours. Parmi les voitures garée dans la petite cour à l'arrière du commissariat, une berline noire aux vitres teintées se démarque par sa carrosserie parfaite. Alexandre sort ses clés de voiture de sa poche et la déverrouille à distance dans un bruit caractéristique. Les rétroviseurs se déplient et les phares s'allument.
- Sympa ta voiture, je lui lance.
Il ne répond pas mais je vois qu'il sourit lorsqu'il entre dans la voiture. Je la contourne pour m'installer à mon tour, sur le siège passager. Une fois assise, Alexandre met les clés dans le contact et démarre le moteur. Il ronronne comme un tigre réveillé de son sommeil. D'un cou d'accélérateur, la voiture dérape et s'élance sur la route. Je souris malgré moi, j'aime la vitesse. Après ce qui m'est arrivé j'ai besoin de sensations, de ressentir des choses. Lorsque nous débouchons sur l'avenue principale face au soleil couchant, je plisse les yeux, éblouie. Cela n'échappe pas à Alexandre qui ouvre la boîte à gant et attrape un étui à lunettes. Il me le tends et je le prends. À l'intérieur, de magnifique lunettes de soleil de créateur.
- Pourquoi tu me donnes ça ?
- Ne pose pas de questions et mets les.
Pendant que je m'exécute, il presse un bouton sur le tableau de bord. Le toit se replie alors sur lui même. Le vent s'introduit dans l'habitacle et balaie mes cheveux. La sensation est incroyable. Alex roule vite et je me délecte de la sensation de vitesse. Je ne me retiens plus, je lève les bras vers le ciel bleu et je pousse un cri de joie. Alexandre ricane à côté de moi mais je l'ignore.
- Il ne vous faut pas grand chose à vous les filles pour vous faire pouffer.
Je ne réponds pas et je ferme les yeux. Je savoure la douce chaleur du soleil de fin d'après midi sur ma peau. Après quelque minutes je sens la voiture ralentir. Nous sommes dans une allée bordée d'une haie de chaque côté, et devant nous se dresse un imposant portail de fer.
- Où sommes nous ? je demande.
- Chez moi. Si je dois jouer le garde du corps il va falloir que je prenne quelques affaires. À moins que tu n'ai des vêtements taille « beau brun baraqué » chez toi.
Il coupe le moteur et sors de la voiture. Je lève les yeux au ciel avant de sortir à mon tour. J'espère que Conor va vite résoudre cette affaire, je ne vais pas supporter Alexandre très longtemps.
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