Chapitre 13 - Le Cours

300 lectures !😱 milles mercis à vous tous !
Pour vous remercier, chapitre un peu plus long que d'habitude 😉
Bonne lecture !

Arrivés au bout du couloir, l'homme pousse une porte et me fait entrer dans une salle plongée dans l'obscurité. Lorsqu'il appuie sur un interrupteur rouillé, je retiens ma respiration.

La pièce dans laquelle nous nous trouvons est en réalité un immense amphithéâtre comme on peut en trouver dans les université. À la différence que celui-ci est dans un état de délabrement avancé. Les sièges en cuir rouge sont éventrés, leur rembourrage en mousse sortant par les déchirures. Les tablettes de bois accompagnant chaque siège sont recouvertes de graffitis et l'air est lourd de poussière.

Sur la scène, en bas, il y a un fauteuil avec des sangles au niveau des poignets et des chevilles. Je frissonne à l'idée qu'il puisse m'être destiné. En effet, l'homme se remet à me pousser pour me faire descendre jusqu'à la scène. Il me porte et m'y pose, les escaliers étant totalement effondrés. Lorsqu'il me rejoins d'un saut, le parquet fragile de la scène tremble. Il m'assoit ensuite sur le fauteuil et commence à me sangler.

De là où je suis, je peux alors observer la totalité de la salle. Un violent haut le coeur me secoue lorsque je distingue des corps allongés sur les sièges. Ils sont une dizaine, avachis, la bouche ouverte. Je panique d'abord à l'idée qu'il s'agissent des précédentes victimes de mon bourreau, mais un ronflement s'échappe de la bouche de l'un d'eux.

Mon soulagement n'est cependant que temporaire lorsque parmi l'amas d'hommes endormis je distingue un dragon tatoué.

« Alors ça c'est pas bon du tout. Pourvu que Diez ne se réveille pas, sinon je subirais sûrement ses envies de vengeance. »

Malheureusement pour moi, à la seconde où je formule cette prière, l'homme en costume place ses doigts aux commissures de ses lèvres et pousse un sifflement assourdissant. Comme un seul homme, les dormeurs se redressent instantanément, surpris dans leur sommeil.

- Aller les enfants assez dormi, c'est l'heure d'apprendre.

La voix de l'homme n'est pas enjouée, mais sadique. Il a un affreux rictus en coin, et pour la première fois je ressens à nouveau la sombre impression qu'il m'avait faite au commissariat. Il enlève son manteau et son chapeau et les jette sur un homme au premier rang. J'observe Diez pour connaitre sa réaction lorsqu'il réalise qui je suis. Vu qu'il fronce les sourcils d'un air contrarié, j'en déduis qu'il me reconnait. Content de sa petite impression, l'homme croise les bras.

- Aujourd'hui, je veux que vous vous serviez de vos aptitudes pour faire avouer à cette jeune têtue les informations qu'elle me cache. Celui qui obtiendra des informations sur l'enquête à notre sujet gagne une nuit de chasse.

« L'enquête à notre sujet ? »

Mes méninges carburent lorsque j'essaie de comprendre ce que cela veut dire. Et puis je me rappelle que Diez est sensé faire parti d'un gang. L'effroi me gagne lorsqu'une théorie germe dans mon esprit. Je balaie la pièce des yeux, effrayée à l'idée que j'ai raison. Et en effet, je reconnais certains visages vus plus tôt sur le tableau veleda du poste de police. Je suis donc face au gang qui tient en haleine tout l'effectif de policiers de Chicago. J'ai le sentiment que la situation empire chaque minute, et je ne vois pas comment je pourrais m'en sortir indemne. Je boue intérieurement de m'aitre laissée avoir si facilement.

« Et puis qu'est-ce que c'est que cette histoire d'aptitudes ? Et de nuit de chasse ? »

Je ne comprends rien a ce qui m'arrive et ça me met d'avantage en colère. L'homme en costume se tourne vers moi et s'appuie sur les accoudoirs de mon fauteuil. Il dégage une forte odeur de parfum masculin.

« Cette odeur, c'est étrange... »

- S'il vous plaît mademoiselle, l'issue de cette histoire sera beaucoup moins pénible pour vous si vous coopérez.

Je ne me laisse pas impressionner, il dit surement cela pour me faire peur et pour me faire parler. J'espère.

- Qui êtes-vous ? Je demande.
- Mon nom me regarde. Tout le monde m'appelle le Professeur.

Il a prononcé ce nom en français. Pour un américain, je trouve cela plutôt étrange. Mais il est vrai que tout ce qu'il m'arrive en ce moment est étrange. Plus je demande de réponses et plus cette histoire est confuse. Je suis fatiguée, j'ai mal à la tête.

- Alors qui veut commencer ? Demande le Professeur en se retournant vers ses élèves.

Diez se lève d'un bond.

- Moi professeur.
- Non, pas toi numéro 8. Je peux sentir ta haine d'ici. Il ne s'agit pas de la tuer avant d'avoir obtenu des informations.

Le visage de Diez se crispe, mais il se rassoit tout de même, non sans émettre un grognement rauque. Un autre homme se lève, grand, blond, les cheveux coupé ras façon militaire. Il porte un marcel qui laisse apparaître de nombreuses cicatrices sur le haut de son torse et ses bras.

- Très bien numéro 4. Montre-nous de quoi tu es capable.

Numéro 4 s'avance vers la scène et saute dessus d'un simple saut, faisant trembler le sol lorsqu'il atterrit. Il s'approche ensuite de moi et s'accroupit devant mon fauteuil pour me regarder dans les yeux.

- Tu n'as pas peur, me dit-il.

Ce n'est pas vraiment une question, il semble sûr de lui.

- J'ai mal à la tête.

Il rit franchement en entendant mon excuse, et tout le public aussi.

- Tu n'es pas au bout de tes peines ma jolie.

Je me redresse et lève le menton, avec une allure de défi.

« Pour qui se prennent-ils tous, ma grande, ma jolie, il ne me semble pas qu'on ai gardé les vaches ensemble, je m'en souviendrais. »

Numéro 4 se relève alors et se tourne vers le professeur.

- Alors numéro 4, comment vas-tu t'y prendre pour mater notre amie ?
- Je pense utiliser le choc mental, Professeur.

Le professeur lui fait un signe de tête, puis d'une main l'invite à commencer. Numéro 4 reporte son attention sur moi et appuie ses mains sur les accoudoirs de mon fauteuil. Son visage à quelques centimètres du mien, il semble regarder jusque'à l'intérieur de mon âme tant son regard est profond. Je le fixe en retour, attendant qu'il se passe quelque chose. Je me crispe. Je ne sais pas ce qu'est le choc mental, mais le nom ne me dit rien qui vaille. J'espère qu'on ne va pas encore me frapper à la tête. Les secondes d'attente semblent interminables. Lorsque je me rends compte que numéro 4 s'impatiente également, je comprends qu'il n'arrive pas à ses fins, même si je ne sais pas vraiment ce qu'il fait. Je reprends alors confiance, l'angoisse s'atténue.

- Vous allez me fixer comme ça encore longtemps ? Je lui lance.

J'aurais mieux fait de me taire. Sans même que je le vois lever la main, Numéro 4 m'assène la gifle la plus violente que j'ai jamais reçue. Ma tête est projetée sur le côté, le coup manque de me décrocher la mâchoire. Ma douleur à la tête redouble d'intensité et j'ai un goût de sang dans la bouche. Je ne peux porter la main à ma lèvre, mais je devine qu'elle est fendue. Un grognement mêlé de frustration et de douleur m'échappe.

- Ça t'apprendra à te taire, me lance haineusement Numéro 4.

Je lève les yeux et l'aperçois aux côté du professeur, ses veines pulsent le long de ses tempes tant il se met en colère.

- C'est comme ça que je t'ai appris à te servir de tes aptitudes ? Vocifère soudainement le professeur.

Sans réponse de la part de numéro 4, il lui fait un signe violent de la tête pour lui dire d'aller se rassoir.

- Je vous prévient, dit-il à l'intention de ses élèves, je ne travaille pas avec des incompétents. Vous me décevez ces temps-ci, alors reprenez vous ou je serais dans l'obligation de trouver de nouveaux collaborateurs.

Les spectateurs ne bronchent pas. Ils comprennent que ces paroles ressemblent forts à des menaces. Le décor commence à tourner autour de moi, des points noirs passent devant mes yeux. Je sens que je suis à deux doigts de perdre connaissance.

- Alors, qui va enfin la faire parler ?

Pas un bruit dans la salle. Après l'échec de numéro 4, personne ne se sent de tenter sa chance. Après plusieurs longues secondes de silence, le professeur semble perdre patience et se retourne violemment vers moi.

- Et bien, puisqu'on ne peut compter que sur soit même, je m'en charge.

Il se penche vers moi et pose ses mains de chaque côté de mon visage.

- Je t'en prie, mets-y un peu du tient.

Je suis à bout de force. Je ferme donc les yeux, priant pour que cela passe vite. Après un certains temps - secondes, minutes ? Je sens que le professeur bouge.

- Nom de Dieu !

Je rouvre les yeux, juste à temps pour le voir se relever et me tourner le dos. Il parle à son public, mais ma vision se trouble et je ne comprends pas ce qu'il lui dis. Le professeur lève alors la main, fait se toucher son pouce et son index et après un regard vers moi par dessus son épaule claque des doigts. Je sombre instantanément dans l'inconscience.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top