toute ma foutu vie, j'ai jamais reçu autant d'amour que j'en ressentais. toute ma vie, je me suis créer une armure, une ossature assez solide pour supporter cet amour. mes défenses s'amenuisaient bien évidemment de jour en jour et je finirais par y succomber. mais j'avais pas prévu que quelqu'un me renvoi un jour cet amour. j'avais pas prévu que quelqu'un m'aimerai autant que je l'aime. j'avais pas prévu ça.

ça m'a fait autant de bien que de mal. mon ossature n'était pas prête à ça, mon armure non plus. tout c'est écroulé. je finirai par crever plus rapidement que prévu.

tout ça... c'est trop pour moi. je me refuse à recevoir cet amour, ça me fait peur. toute ces années avec ce feu qui brûlait en moi... et il va s'éteindre si je laisse l'eau le mouiller. mon amour si brûlant qui m'accompagne depuis toutes ces années s'éteindra. ça me sauvera des années de vie, mais je ne sais pas si... cette vie sans feu me plaira. je ne sais pas comment je m'y sentirais, sans cette chaleur.

mon armure est brisé, le feu aspire l'oxygène qui s'offre à lui. il grossit de plus en plus, et j'étais pas prêt. j'suis mourant. et j'ai fui mon remède.

je me suis éloigné d'aristote. je ne vais plus le voir, je ne vais plus à notre point de rencontre. depuis que je n'y vais plus, le feu qui m'abrite grandi de plus en plus et je me sens déjà perdre des forces.

sans lui, c'est pas pareil.

ça me manque, nos conversations. ça finissait toujours par une chicane, mais on se revoyait toujours le lendemain. j'aurais jamais dû lui parler de crever d'amour. maintenant, il va peut être se retrouver avec le même problème que moi.

mais lui, il est pas prêt à ça.

je suis un monstre. je l'abandonne. et tout ça parce que j'ai peur. terriblement peur de perdre ce feu, mais peur aussi de ce feu. je sais pas quoi faire, je sais pas.

il me manque, je vais finir par crever d'amour et de manque, finalement.

peut être finalement que c'est pas l'amour qui nous achève. peut être que c'est le manque, en fait. le manque d'amour. le manque de quelqu'un. le manque de bonheur. le manque de paix. le manque de santé. le manque...

c'est ce qui fini par nous assassiner.

moi, je mourrais de manque d'aristote.

aristote mourra d'un manque de retour d'amour.

ma mère mourra d'un manque de son fils.

mon père mourra d'un manque de sa femme.

on finira tous par crever de manque. de manque d'amour. certains bientôt. d'autres dans longtemps.

je sais pas ce qui est pire. soit tu crève bientôt, soit tu crèves petit à petit, de manque. qu'est-ce que je choisirais ?

jasmin