Chapitre 4
« Kakeru ! Hanako ! À table ! »
La jeune fille descendit les escaliers, affamée. Son frère les rejoignit quelques secondes après et ils entamèrent le repas préparé par Hitome, leur mère.
« Alors, comment s'est passé votre journée ? débuta Hitome.
- Bien, répondit Kakeru. J'ai eu un A à mon examen. La meilleure note. Enfin, ça ne m'étonne pas.
- Je te reconnais bien là, petit génie de la famille. Et toi Hanako ?
- Bien également. Aujourd'hui, j'ai utilisé pour la première fois toute la puissance de mon alter. Enfin, pas tout à fait, je me suis assurée de garder le contrôle jusqu'au bout ! Avec mon coéquipier, j'ai créé une véritable tornade de feu ! Mais ça m'a épuisée.
- C'est formidable Hanako. Je suis sûr que tu réussiras à devenir une superbe héroïne, sourit sa mère.
- C'est pathétique. »
Hanako reposa ses baguettes et regarda tristement mon frère. Comme d'habitude, il était glacial. Comme d'habitude, il la méprisait.
« Kakeru, ça suffit. Ne la dénigre pas. Elle réalisera son rêve, point final.
- Ouais, elle réalisera son rêve mais à quel prix ? J'ai encore aperçu des flics tout à l'heure. Marre d'être pisté comme un chien. Et puis sérieux, si tu perds ne serait-ce qu'une fois le contrôle et que ça sort des murs du Yuei, on se retrouve tous en taule.
- Kakeru !
- Ça n'arrivera pas, coupa l'apprentie de Yuei. Je sais ce que je fais. Et que tu le veuilles ou non, je le fais aussi pour vous. Je veux rétablir notre honneur et qu'on laisse notre passé derrière nous.
- Foutaises. Ne me mêle pas à tes histoires, reste loin de moi. »
Il se leva et partit dans sa chambre, sans même avoir fini son repas. Hitome soupira et continua de manger en silence. Hanako ne dit rien d'autre. Dès qu'elle parlait de Yuei ou de son rêve, il réagissait comme ça. Même si elle ne le montrait pas à sa famille, elle était profondément blessée.
Comme à chaque fois, sa mère se murait dans le silence. Cette situation la faisait souffrir elle aussi. Bien qu'elle soutenait sa fille, elle préférerait que ses deux enfants s'entendent bien. Mais aujourd'hui, cela semblait impossible.
*****
Ce matin, Hanako arriva plus tard que d'habitude. Ce fut la dernière à franchir la porte d'entrée. Son regard était encore plus sombre que d'habitude. Pourquoi ? Midnight arriva sans que Shoto ne puisse se poser plus de questions.
« Bien ! Ce matin, vous allez déterminer quelque chose de très important. Il s'agit de vos noms de héros ! Sachez qu'au-delà d'un simple nom, il s'agit de votre âme de héros. C'est la première chose qui sera exposée lorsque vous ferez vos stages. Tâchez de les choisir avec soin. »
Shoto n'avait jamais songé à un nom de héros. Il s'en fichait pas mal. De toute manière, étant le fils d'Endeavor, tout le monde savait qui il était. Il était inutile de chercher à préserver son anonymat.
Ses camarades passaient chacun leur tour, avec plus ou moins de bonnes idées. Shoto passa également, exprimant le souhait de garder son prénom comme nom de héros. Puis ce fut le tour de Hanako.
Elle s'avança jusqu'au tableau et se retourna vers ses camarades. Ses yeux exprimaient quelque chose qu'il avait du mal à décrypter. Un mélange de tristesse et de bonheur. D'un faible sourire, elle retourna la pancarte vers nous.
« Boreas, déclara-t-elle. »
Plusieurs applaudirent et firent des commentaires. Shoto se demanda d'où venait ce nom. Il ne fut pas le seul à se le demander.
« D'où cette idée t'es venue ? demanda Midnight.
- Borée est le nom du dieu du vent d'hiver, dans la mythologie grecque. Et... enfin j'avais décidé de ce nom quand j'étais petite, avec un membre de ma famille. Donc voilà, je suis Boreas, l'héroïne du vent.
- Boreas, l'héroïne du vent... Mhh oui ça sonne bien ! Validé ! »
Hanako eut un nouveau sourire avant de repartir à sa place, calme et comme... apaisée.
La pause méridienne arriva et Shoto partit manger avec Izuku, Tenya, Ochaco et Tsuyu. Comme à son habitude, il prit des sobas, et comme d'habitude, il n'écoutait que d'une oreille les conversations. Mais Tsuyu engagea une conversation qui attira son attention.
« Dites, vous ne trouvez pas que Hanako reste un peu trop souvent seule ? Regardez, elle n'est pas à la cantine. Elle n'y est jamais d'ailleurs. »
Shoto balaya le réfectoire du regard et effectivement, il ne trouva pas Hanako.
« Vous pensez qu'elle mange seule dans la classe ? demanda Izuku.
- Sûrement. Mais il n'y pas que ça. Je lui ai proposé plusieurs fois de sortir ensemble, le soir ou le week-end. Elle a toujours refusé poliment.
- C'est bizarre... En tant que délégué, j'aurais dû le remarquer avant. Je devrais aller lui parler.
- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. »
Les regards se posèrent sur le fils du numéro 2. Shoto pensait savoir pourquoi elle s'isolait ainsi, mais il ne pouvait rien dire aux autres au risque de perdre définitivement sa confiance.
« Pourquoi ça ? demanda Ochaco. Moi je pense juste qu'elle est super timide et qu'elle n'ose pas s'imposer de peur de nous déranger. Mais elle est super gentille. Elle m'a déjà prêté ses notes de cours et elle me répond toujours avec le sourire.
- C'est vrai, on devrait lui donner un coup de pouce pour s'intégrer, conclut Tsuyu. »
Shoto ne pouvait pas les contredire. Elles avaient peut-être raison au fond. Si elles l'aidaient à s'intégrer, cela ne pourrait qu'être bénéfique pour elle. Mais comme elle se faisait harceler au collège, il doutait qu'elle leur fasse confiance aussi facilement. Il espérait que les filles de la classe ne lui en tiendront pas rigueur si elle les rejette.
Shoto finit ses sobas et se décida à retourner dans la salle de classe. Hanako était bien présente, un livre à la main. Elle ne l'entendit pas arriver, un casque sur les oreilles la coupait du bruit extérieur. Shoto avait envie de savoir quel genre de musique elle écoutait. Quel genre de livre elle lisait. Il aimerait lui demander. Il aimerait apprendre des choses sur elle, au-delà de ce qu'elle a vécu.
En la détaillant, sous la lumière du soleil, il ne remarqua que maintenant que ses cheveux noirs étaient parsemés de reflets violets. Ses cils étaient longs et ne faisaient qu'accentuer la couleur de ses grands yeux verts. Elle semblait aller mieux que ce matin. Autant la laisser tranquille.
Discrètement, Shoto s'assit à sa place. Il décida qu'il lui parlerait après la semaine de stage. Il pourrait plus facilement engager la conversation sans paraître intrusif. Oui, il fallait qu'il attende encore un peu.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top