Chapitre 20


Hanako était repartie dans sa chambre récupérer ses affaires de cours. Les cours commençaient dans 5 minutes alors elle se dépêcha. Sortant de sa chambre, elle repartit vers les escaliers. Elle fut surprise de trouver Shoto se diriger également vers les escaliers mais elle se souvint qu'il était au même étage qu'elle.

Le jeune homme fut aussi surpris qu'elle et s'arrêta sans rien dire. Il la fixait, une étrange lueur dans les yeux. Ce n'était pas dans ses habitudes d'être ainsi ce qui questionna Hanako. Avant qu'elle ne puisse lui parler, Shoto s'avança et l'attira contre son torse. Stupéfaite, Hanako ne bougea pas, se laissant enlacer par lui.

Elle ne comprenait pas. Hanako ne comprenait vraiment pas ce qu'il se passait. Pourtant, maintenant qu'elle était dans ses bras, elle se sentait légèrement plus vivante. Comme si elle avait repris le contrôle de ce tableau. Qu'elle n'était plus tout à fait spectatrice. Son coeur recommençait à battre et la chaleur revenait dans son corps. Elle sentit aussi les larmes lui monter aux yeux.

Pourquoi ?

La chaleur quitta son corps dès que Shoto s'éloigna.

« Désolé, dit-il. Je ne sais pas ce qui m'a pris.

- C'est rien... »

Hanako essuya ses larmes naissantes avec la manche de sa veste. Gêné, Shoto commença à se gratter l'arrière de la nuque. Son corps avait réagi avant son esprit.

« Tu vas pas avoir froid ? finit-il par demander. Tes cheveux sont encore humides...

- Ça devrait aller... On est encore en été après tout. »

Shoto hocha la tête et les deux descendirent les escaliers. Ils allaient vraiment arriver en retard s'ils continuaient à traîner. Bien qu'il soit encore troublé, Shoto sentit qu'un gros poids était parti de son coeur. La dernière image qu'il avait eue de la jeune fille était celle où il l'avait retrouvé inconsciente sur le dos d'Eijiro, après leur opération de sauvetage.

Ce soir-là, c'était vraiment la panique dans les rues. Le dernier combat d'All Might avait été filmé en direct. Les gens qui assistaient à la scène étaient pris d'effrois. Les garçons étaient tout autant paniqué par ce qu'il se déroulait à cet instant que par l'état de santé de la jeune fille.

Alors, la voir debout, pouvoir admirer la couleur de ses yeux et pouvoir entendre de nouveau sa voix... Shoto avait ressenti le besoin de la toucher physiquement. S'assurant qu'elle était bien présente, que ce n'était pas un mirage.

« Dis... finit-elle par briser le silence. Ochaco voulait me parler du fonctionnement de l'internat. Mais... Enfin, j'étais fatiguée hier. Tu pourrais m'expliquer ? »

Les deux marchaient en direction de leur salle de classe. Ils n'étaient pas en avance, mais ils ne se pressaient pas. Aucun des deux n'en avait envie. Shoto se tourna légèrement vers la jeune fille. Les rayons du soleil matinal se reflétaient dans les yeux verts de Hanako, les rendant plus clairs que d'habitude. Le fils d'Endeavor pouvait entrevoir des cernes en dessous de ses yeux.

Avait-elle bien dormi ? Avait-elle réussi à dormir ? Avait-elle fait des cauchemars ? Que pouvait-il faire pour s'assurer qu'elle allait bien ?

Idiot. C'est impossible qu'elle aille bien en ce moment.

« Shoto ? »

Il sortit de ses pensées en croisant le regard de Hanako. Il reporta son regard devant lui.

« Désolé. Chaque jour, on est approvisionné en ingrédients pour la cuisine. On choisit nous-même ce qu'on veut cuisiner. On s'occupe du repas du soir et du petit-déjeuner. Pour que ce soit plus simple, on a décidé avec le reste de la classe d'imposer un roulement. Un duo s'occupe du petit-déjeuner, et un autre du repas du soir. Les duos changent tous les jours. Il en va de même pour le ménage des salles communes. Chacun s'occupe de son propre linge et de sa chambre.

- Je vois... Tu sais quand est mon tour ?

- La semaine prochaine normalement. On voulait te laisser le temps d'aménager ta chambre et t'habituer à l'internat.

- Oh... C'est gentil, merci. »

Il n'ajouta de rien de plus, et le reste du trajet se fit en silence. Ils arrivèrent en même temps que leur professeur d'anglais, Hizashi Yamada alias Présent Mic. Ce dernier ne fit aucune remarque sur leur arrivé légèrement tardive et commença son cours une fois les deux adolescents installés.

Comme à son habitude, Hanako se saisit d'un stylo, prête à prendre des notes. La jeune fille voulait se montrer attentive. Elle voulait suivre le cours. Mais aujourd'hui, quelque chose clochait. En général, elle trouvait tous les cours intéressants.

Hanako était ce genre de personne qui aimait s'instruire. Les études avaient longtemps été un refuge pour elle. En étant douée en classe, elle montrait qu'elle avait de la valeur.

Mais aujourd'hui, ce cours lui semblait vide de tout intérêt. À quoi ça pouvait bien lui servir de savoir parler anglais ? De connaître l'histoire du pays ? De résoudre des calculs ? Ce n'était pas avec à ce genre de connaissances qu'elle réussirait à capturer Akira.

Pour la première fois de sa vie, elle se sentit en total décalage avec les gens qui l'entouraient. Pour la première fois de sa vie, elle trouva les cours ennuyants et vides de tout intérêt. Et avant qu'elle ne puisse ne serait-ce que noter un mot, la sonnerie retentit, annonçant la fin du cours.

Hanako regarda la page de son cahier qui était restée désespérément blanche. Elle referma son cahier rapidement en se mordant la lèvre.

Merde... Ça ne me ressemble pas ça.

Ce spectacle n'avait pas échappé à Katsuki. Assis à ses côtés, il n'avait pas raté une miette de ce spectacle. Comme il le pensait, Hanako était profondément blessée psychologiquement.

Il se leva alors, faisant mine de partir manger. Mais il déposa son cahier sur le bureau de la jeune fille. Surprise, Hanako le regarda partir sans avoir eu le temps de dire quoi que ce soit. Elle regarda le cahier que lui avait donné le blond. Elle était touchée par cette attention mais aussi mal à l'aise. Puis elle soupira.

Katsuki était le seul de la classe qui savait que Hanako avait assisté à la mort de sa mère. Personne d'autres, si ce ne sont les professeurs, était au courant car l'information n'avait pas circulé.

Elle rangea ces deux cahiers.

*****

Revêtue de son costume de héros, Hanako se sentait bizarre. Elle avait l'impression que cela faisait une éternité qu'elle ne l'avait pas mis. Et qu'elle n'avait pas utilisé son alter. Depuis la rentrée, elle pensait avoir beaucoup progressé. Mais visiblement, ses efforts étaient insuffisants.

Qu'est-ce qu'il me manque ? De la puissance ? De la technique ?

« Bien. »

La voix d'Aizawa sortit Hanako de ses pensées. Elle se concentra sur son professeur qui attendait que le silence se fasse. Il n'eut pas à attendre longtemps, tous avaient hâte de reprendre les entraînements. Cimentoss était également présent. Aujourd'hui, l'entraînement se déroulait au gymnase gamma, un endroit où Cimentoss pouvait créer toutes sortes de structures.

« On va reprendre les exercices doucement aujourd'hui. Avec l'entraînement que vous avez réalisé pendant le camp d'été, vous avez renforcé vos alters ainsi que votre corps. Vous allez me montrer ce que vous savez faire, toute l'étendue de votre pouvoir. Que ce soit de la force ou autre chose, montrez-moi ce que vous avez retenu. »

Les élèves commencèrent à chuchoter entre eux. C'était la première fois qu'il avait le champ libre pour un exercice. Yuga fut le premier appelé. Suivi un enchaînement d'alter. Aizawa était ravi de constater que d'une manière ou d'une autre, chacun de ses élèves avaient renforcé son alter. Que ce soit de la puissance, de la maîtrise, de la technique ou de l'endurance, tous avaient fait des progrès remarquables malgré l'incident avec les vilains. Ou alors, c'était grâce à cet incident qu'ils avaient tous progressé.

Le tour de Hanako arriva. La jeune fille s'avança et s'éloigna un peu de ses camarades avant de se retourner vers eux. Elle fixa ses mains un moment, réfléchissant à ce qu'elle pouvait faire.

« Tu peux y aller, autorisa son professeur. »

Même si elle ne savait pas trop quoi faire, Hanako commença par activer son alter. Étant donné qu'elle se trouvait dans un gymnase fermé, elle doutait de la présence de vent en grande quantité. Elle souhaitait d'abord l'évaluer.

Mais lorsqu'elle activa son alter, Hanako sentit quelque chose de différent. En une fraction de seconde, elle fut enveloppée de puissants courants d'air. L'air lui fouettait les jambes, les bras, son corps entier. La puissance était telle qu'elle n'arrivait plus à distinguer ce qui se trouvait autour d'elle. Hanako n'arrivait presque plus à respirer.

Hors de contrôle, la jeune fille ne pouvait que subir ce vent sur-puissant. Et pourtant, elle n'avait pas peur. Ses oreilles sifflaient mais elle pouvait entendre le vent hurler.

« Pourquoi... »

Hanako leva ses mains vers le ciel et ferma les yeux.

« Le vent hurle... à cause de moi ? »

Elle avait l'impression que son alter exprimait le sentiment qu'elle avait profondément enfoui en elle. Sa blessure psychologique se matérialisait en son alter, lui coupant la peau par endroit.

Le vent hurlait de colère. Hanako était en colère.

Aussi brusquement que le vent était apparu, il disparut. Hanako baissa les bras et regarda les yeux rouges de son professeur, rivés sur elle. Il avait annulé son alter. Ses camarades la regardaient, tous étaient plongés dans l'incompréhension et l'admiration.

Peut-être que Hanako n'avait pas su contrôler son alter à cet instant précis, mais elle venait de leur montrer toute la puissance qu'elle gardait en elle. Et c'était tout bonnement impressionnant.

Elle-même sonnée, Hanako tomba à genoux, reprenant son souffle. Aizawa se pressa d'aller à ses côtés et posa une main sur son épaule. Alors que la jeune fille s'attendait à des reproches, il n'en fut rien.

« Tu vas bien ?

- Heu... Oui... Désolée, je ne sais pas ce qu'il s'est passé. »

Son professeur la jaugea du regard puis l'aida à se relever.

« Bakugo ! Va l'emmener à l'infirmerie, ordonna Aizawa.

- Quoi ? Pourquoi je ferai ça ?! râla le jeune homme qui n'avait aucune envie de se coltiner un boulet.

- Parce que le proviseur veut vous voir à la fin des cours. Vous irez une fois Otsuka soignée. Et c'est non négociable. »

Hanako regarda Katsuki qui la regarda à son tour. Ils comprirent tous les deux le motif de cette convocation.

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