Chapitre 35

Promis, pas de film d'horreur ici.

Baptiste

-    À Amélie et Lola qui ont gagnés leur protestation ! S'exclame Lissandre, une bière à la main

Tout le monde lève son verre — de soda pour les coureurs — en poussant des petits cris de victoires.

-    À Amélie et Lola, tout le monde répète en cœur avant de boire une gorgée.

-    Et on n'oublie pas Achille qui a perdu la sienne, je dis discrètement quand personne ne parle.

Sacha manque de s'étouffer avec son verre tandis qu'Achille se met à s'indigner comme un enfant de quatre ans alors que tout le monde autour éclate de rire.

-    J'étais sous le vent ! J'avais raison, s'énerve l'asiatique en tapant du point.

-    Si tu n'étais pas en tort, le reprend Sacha en s'essuyant le bord de la bouche, tu aurais gagné ta protestation.

-    Mais en même temps, il y avait des dizaines de règles que je ne connaissais pas sur la dernière ligne droite !

Tout le monde rit de nouveau puis très vite, le calme revient. Chacun discute avec les autres dans une ambiance festive, comme si la journée de demain n'était plus qu'une formalité. Après tout, ils n'ont pas tort. Amélie doit être loin devant maintenant que la blonde a eu une pénalité. Mais on n'est jamais trop prudents.

Quand elle nous a expliqué tout ce qu'il se passe sur l'eau depuis le début de la régate, j'ai vu rouge. Même si je ne suis pas un saint dans le milieu, savoir que quelqu'un s'est permis de critiquer le corps d'Amélie à des fins de victoires, je trouve ça dégueulasse. Si cette blonde se croit mieux qu'elle, qu'elle se regarde un peu dans un miroir avec ses côtes qui ressortent et ses mollets trop gonflés. Trop fine, trop musclée, je pourrais passer la nuit à lui trouver des défauts s'il fallait, c'était notre jeu préféré en Italie. Mais je ne suis plus ça. Je ne suis plus cette personne détestable influencée par ses amis.

Si elle prend le temps d'attaquer le physique d'Amélie, je ne vais pas m'abaisser à son niveau. Autant faire comme la rose a fait, protester et gagner. Il n'y a que ça de vrai dans ce sport.

-    Baptiste ?

Jocelyn arrive à mon niveau, ses cheveux bruns et blancs relevés en une jolie queue de cheval. Les cernes sous ses yeux trahissent sa fatigue, ce qui n'a pas échappé à ses deux amis coachs... Depuis que j'ai un peu bousculé Sacha, il est aux petits soins avec elle et Lissandre s'y est mis aussi. Je ne les ai jamais vu faire autant d'allers-retours entre le super-marché à quelques kilomètres et la pharmacie.

-    Merci d'avoir parlé aux garçons à ma place, me dit-elle en se grattant la tête de gêne.

Bah tiens, quand je pense que je songeais à ça en la voyant.

-    Je n'ai pas eu l'occasion de te le dire sérieusement et... j'ai un peu honte aussi. Je suis une adulte, plus vieille que toi en tout cas, et tu as raison, j'aurais dû leur en parler avant. C'est ma santé et je la néglige un peu en ce moment. Mon insuline a dû mal à se réguler ici, enfin ça tu le sais, mais du coup je pense aller à l'hôpital demain, après la remise des prix. Je voulais savoir si tu sais conduire un mini-bus ou si tu peux, parce que je vais aller avec Sacha en voiture et on va redistribuer ceux qu'il avait avec lui. Donc si tu conduis, tu peux en prendre deux à l'avant et deux peuvent aller avec les parents d'Amélie. J'ai déjà vu tout ça avec eux.

-    Bien sûr Jocelyn, pas de soucis. Pense à toi un peu, d'accord ?

La femme hoche la tête puis repart vers Sacha qui cuit les saucisses pour notre dîner. Elle passe une main dans le dos du coach pour prévenir de son arrivée, et il lui pose un doux baiser sur le front. Je pensais avoir deviné qu'ils sont ensemble ou presque, mais là tout me le confirme.

Pendant l'heure qui suit, nous discutons et mangeons en buvant des cochonneries devant le meilleur barbecue de ma vie. Sacha a des doigts de fée quand il s'agit de faire cuire de la viande et des légumes. Je n'ai même pas vraiment l'occasion d'aller parler à Amélie étant donné qu'elle est fourrée avec Charline qui semble plus rayonnante que jamais.

Je n'ai pas hésité une seule seconde à l'aider quand elle m'a parlé de son projet de venir ici pour la fin du weekend. L'une comme l'autre, ça ne peut que leur faire du bien.

Comme si elles refaisaient le monde, elles rient et s'emportent dans des discussions animées que seules elles peuvent comprendre. Et voir le sourire de Charline me réconforte un peu dans mon malheur. Parce que oui, Amélie me manque. Je ne pensais jamais dire ça un jour, mais quand on a discuté tout à l'heure comme avant, j'avais envie que tout revienne à la normal. Nous deux, mangeant des clémentines en jouant à Animal Crossing sur son lit. J'ai presque envie de lui dire que notre baiser ne compte plus, si elle ne souhaite rien d'autre que de l'amitié en fin de compte. Je serai prêt à tout.

-    Les enfants, déclare Lissandre en riant un peu.

On est loin d'être des enfants nous. Tout le monde se tait pour écouter le coach.

-    On vous laisse entre jeunes. On vous laissera juste ramasser votre vaisselle et la nettoyer.

Tout le monde acquiesce en cœur en empilant les assiettes dans un coin de la table pour avoir plus de place. Les adultes plus vieux nous laissent tranquilles, se dirigeant vers le bungalow d'un des coachs. Dès qu'ils ne sont plus là, les garçons se mettent enfin à parler fort et à envisager toutes les conneries possibles et inimaginables qu'ils vont pouvoir faire.

En moins de temps qu'il n'en faut pour dire ouf, ils déguerpissent, laissant quelques personnes lassées de leurs conneries entre elles. Amélie et Charline continuent de parler dans un coin, Noémie et Lucas qui sont toujours ensemble en font de même, la petite rousse qui pleure tout le temps parle avec un garçon pas trop mauvais de ce que j'ai pu voir mais je ne le connais pas vraiment. Je me retrouve seul comme un débile, jusqu'à ce que je me rende compte qu'Achille est à ma gauche, seul aussi.

-    Tu ne vas pas avec les autres ? Je demande en fronçant les sourcils.

-    Non. Ils allaient chercher les nanas de hier soir mais... Enfin tu sais...

Il sort avec ma sœur. Oui, je sais, et je ne suis pas prêt de l'oublier.

-    J'ai une idée, il reprend en se levant d'un coup. On va faire un action ou vérité !

-    T'as cru qu'on avait six ans ou quoi ? Le coupe Noémie en riant avec dédain.

-    Mais non, ça peut être fun je vous assure. Venez-là.

Tout le petit groupe se resserre autour de la table, la moitié faisant une drôle de grimace. Moi non plus je ne suis pas emballé plus que ça je dois dire, il me faudrait un peu plus d'alcool dans le sang pour que ça devienne intéressant mais après tout, on n'a pas grand-chose à faire. Achille commence à pianoter sur son téléphone tandis que tout le monde le regarde. Il nous explique qu'il a une appli sur son téléphone où il suffit de rentrer les noms et les questions pleuvent.

-    Mais c'est quel type de questions ? Demande Amélie en attachant ses cheveux en une petite couette.

-    Y a de tout. Je t'avoue que je ne me souviens pas bien de la soirée où ils ont utilisé cette appli en fait, nous explique Achille en riant doucement.

-    J'espère que ma sœur n'était pas là, marmonné-je avec agacement.

Le jeune se tait, clique sur un bouton avant de lire à voix-haute ce qu'il en est.

-    Baptiste, me dit Achille en se tournant vers moi. Action ou vérité ?

-    Action, je réponds sans hésiter.

Après tout, on est là pour jouer. À chaque fois, le jeu devient vite ennuyant parce que personne ne prend d'actions et les vérités pleuvent. Alors je me suis toujours juré de prendre les actions pour pimenter la partie.

Et aussi parce que je n'aime pas trop parler de moi à des inconnus, j'avoue.

-    Fait un compliment sincère à Noémie, il lit.

-    C'est quoi ton appli de merde ? Je demande en ricanant.

-    Réponds qu'on passe à autre chose.

-    Ok... Noémie... euh...

La brune croise les bras sur sa poitrine dans l'attente d'une réponse, de plus en pus vexée que je ne trouve rien à répondre. Non pas qu'elle soit si détestable que ça ou quoi que se soit, mais je ne la connais pas assez pour parler d'elle comme ça.

-    Tu es gentille même si tu ne le montres pas, je réponds simplement en espérant que ça passe.

-    Je prends, elle dit en haussant les épaules.

Ouf, sauvé. Achille reprend son téléphone pour appuyer sur la suite.

-    Amélie ? Action ou vérité.

-    Vérité, elle répond sans une once d'hésitation.

C'était évident, Amélie est le genre de personne à prendre vérité sans même songer au risque d'une bonne action.

-    Qui est... il s'interrompt un moment. Qui est la plus belle personne que vous connaissez ? Ok, je change d'application elle est nulle celle-là.

La rose ricane doucement avant de prendre Charline dans ses bras. Logique, elles sont comme cul et chemise depuis leur réconciliation. Peut-être pas autant qu'avant avec tous les évènements qui chamboulent la vie de Charline, mais ces deux-là ne peuvent pas vivre l'une sans l'autre. On a bien vu ce que ça donnait quand elles se disputaient...

-    Hop, voilà, j'ai changé d'application, nous explique Achille avec fierté. J'espère que ça sera plus fun.

-    Sans alcool, c'est toujours moins fun, bougonne Noémie qui est de plus en plus avachie dans sa chaise.

Lucas lui donne une pichenette sur le nez puis ils se chamaillent le temps qu'Achille rentre nos noms dans l'application. Quand c'est fait, j'ai déjà envie d'aller dormir.

-    Moi-même, il reprend en lisant à tout vitesse. Je dis action. Alors, finis toutes tes phrases par « Élémentaire mon cher Watson » pendant les 3 prochains tours, lit-il à voix haute. Nannn pourquoi ça tombe sur moi ce genre de truc, sérieux ?

-    Attends, qu'est-ce que tu as dit ? Réplique Charline en se moquant gentiment.

-    Argh, s'étrangle-t-il en mimant sa mort, élémentaire mon cher Watson...

Tout le monde éclate de rire puis il continue. Il enchaîne avec Lola qui nous apprend sa phobie des abeilles, le garçon qui s'appelle Théo doit faire un bisou sur la joue d'un coach — on n'a rien vu mais bien entendu les protestations de Lissandre — puis Lucas a dû faire une danse du soleil. Le pire, c'est qu'il danse plutôt bien.

-    Baptiste, me dit Achille yeux dans les yeux, je suis heureux de ne plus devoir dire la phrase de l'horreur, mais action ou vérité ?

-    Action mon cher Watson.

Il tire une grimace puis lit ce que je dois faire.

-    Vends des préservatifs dans la rue.

-    Euh...

Tout le monde éclate de rire alors que je ne sais pas vraiment quoi faire de cette action. En temps normal, je l'aurais fait sans hésitation mais là...

-    Je ne peux pas passer ?

-    Attends, dit le jeune en pianotant sur le portable. Normalement non mais je vais essayer de forcer. Lèche la joue de ton voisin de droite.

Je tourne la tête à droite pour voir Lucas, à moitié endormi sur sa chaise. Il me regarde avec de grands yeux arrondis, soudain conscient que c'est lui, mon voisin de droite.

-    Allez, viens-là mon cochon, je dis en riant.

J'ouvre mes bras et me lève pour lui attraper le visage, puis je lui lèche toute la joue avec ma langue bien tendue et le maximum de bave dont je suis capable. Lucas crie de surprise en s'écartant vivement, ignorant sa chaise qui est à deux doigts de tomber sous son poids.

-    T'es dégueulasse, putain ! Lâche l'intéressé en s'essayant avec son t-shirt.

-    C'est le jeu, répond Achille d'un ton dramatique. Charline, action ou vérité ?

-    Vérité.

-    Qu'est-ce que tu ferais si tu changeais de sexe pendant 24 heures ?

La lionne cherche pendant quelques secondes avant de nous expliquer tout le déroulé de sa journée. Rien de très croustillant quand on comprend que sa première réaction serait d'aller manger un bol de céréales. Achille continue encore le jeu, passant les questions vraiment nulles sur lesquelles il tombe, mais en vrai, ce n'est rien de très excitant. On ne s'ennuie pas réellement, mais on ne saute pas de joie non plus.

-    Lola, quel est le film le plus effrayant que tu n'es jamais vu ?

-    Miss Peregrine et les enfants particuliers, je n'ai jamais pu finir le film...

-    Moi-même, vérité. Si tu n'avais qu'un jour à vivre, que ferais-tu ? De la planche, facile. Baptiste, action ou vérité ?

-    Vérité.

Pour changer un peu. Je dois avouer que l'expérience de lécher une joue ne me dérangeait pas plus que ça si je savais où elle avait traînée avant.

-    Quel est ton dessert favori ?

Je ris intérieurement. Tout le monde me regarde mais je dis d'un ton très sérieux.

-    La tarte citron meringuée.

Personne ne relève et tout le monde repart dans le jeu, sauf Amélie qui a relevé la tête pour planter ses iris brunes dans les miennes. Une lueur passe dans son regard. Si elle croit que je vais oublier la scène de la tarte un jour, elle se fourre le doigt dans l'œil.

-    Amélie, enchaine le coréen, action ou vérité ?

-    Vérité.

-    Dans quelle publicité de télévision du voudrais tourner ?

La rose réfléchit un instant avant de parler de la pub pour du gel où un garçon défonce les murs. À partir de ce moment, tout le monde oublie le jeu pour partir dans une discussion animée sur les publicités de notre enfance. Tout ça parce qu'Achille, Lola et Théo ne voient absolument pas de quoi elle parle. Noémie s'emporte, montrant la publicité aux adolescents puis s'en suit une dispute phénoménale pour élire la meilleure pub de tous les temps.

Charline en profite pour se lever, embrasser la joue d'Amélie, et s'éclipser en baillant. N'ayant plus de raison de rester, Amélie se lève, attrape les assiettes vides et les couverts posés dessus pour se diriger vers son bungalow. Je la rejoins dans la petite cuisine où elle commence une grosse vaisselle commune.

-    C'est gentil de ta part, je vais t'aider.

Elle hoche la tête et j'attrape un chiffon propre pour essayer le tout. Elle commence par les assiettes que j'empile au fur et à mesure derrière nous, sur la petite table à manger, puis vient le tour des couverts. Amélie commence à marmonner des paroles de chansons que je ne connais pas, avant de se raviser quand elle se rappelle qu'elle n'est pas seule.

-    T'as le droit de chanter hein, j'ai déjà entendu ta voix tremblante sur du Beyoncé dans ma voiture.

-    Ne mêle pas Queen Bee à cette discussion, elle ne mérite pas ma voix, elle est trop au-dessus de tout le monde pour ça.

J'attrape un couteau, écarte les jambes pour être bien encré au sol, puis brandit le couvert comme un micro.

-    Got me looking so crazy right now, your love'ssss got me looking so crazy right now...

Je commence à chanter Crazy Love de Beyoncé en prenant un accent hyper abusé qui fait presque ressortir mon accent Italien. Amélie éclate de rire en mettant de l'eau partout, puis prend un couvert à son tour. L'appel de la musique est son point faible, je commence à la connaitre.

-    Got me looking so crazy right now, reprend-elle en riant.

-    Your touch got me looking so crazy right now, je continue en passant longuement ma main sur ma hanche.

Amélie continue la chanson en connaissant les paroles par cœur alors je la laisse gérer comme j'ai quelques doutes, mais je ne manque pas de faire une super chorégraphie. Je ne danse pas aussi aisément que Lucas, mais au moins je me dandine comme je peux.

Quand on arrive vers la fin de la musique, il y a de l'eau partout par terre mais les rires d'Amélie valent largement le coup de ménage qu'on devra faire après.

-    Uh oh, uh oh, uh oh, oh no no... elle continue en se déhanchant.

Je m'approche d'elle pour la prendre par la taille et continuer notre chorégraphie qui tourne au sexy tandis qu'elle continue les sortes de bruitages de la chanson. Elle se moue doucement contre moi, à fond dans son rôle, mais le chef est déconcentré. J'ai l'impression que la pièce est plus étouffante d'un coup, non ?

Amélie bouge contre moi et moi contre elle, jusqu'à ce que ça soit la fin de la musique. Un blanc s'installe comme si le temps était en suspension. Je ne sens plus que mes mains sur ses hanches, sa respiration haletante à cause de l'effort et son cœur qui bat trop fort dans sa poitrine. Comme le mien.

Mes yeux tombent sur ses lèvres comme si elles m'appelaient pour que je pose les miennes dessus, et Amélie le remarque car ses yeux tombent sur les miennes aussi. Les joues rouges, la bouche entrouverte, son corps contre moi, elle est si belle. Ses cheveux roses ont souffert à cause de la chaleur mais ça la rend encore plus sexy qu'elle ne l'est déjà.

Mon cerveau se déconnecte du monde autour de nous, comme s'il n'y avait plus que ses lèvres pulpeuses et la chair de ses hanches sous mes mains qui comptaient.

-    Baptiste... elle murmure tout bas.

-    Oui ? Je trouve la force de répondre malgré mon pantalon qui devient plus serré que je ne le voudrais.

Amélie se tait un instant pour reprendre ses esprits, puis les mains qui étaient posées sur mes bras s'éloignent pour qu'elle s'extirpe de mon étreinte.

-    Demain, d'accord ? Il ne reste plus qu'un jour.

Un jour. De la pure torture. Je hoche longuement la tête, ayant soudainement froid de ne plus sentir le contact de son corps contre le mien. Amélie reprend son éponge, attrape les deux couverts qui nous ont servi de micro, puis je reprends moi aussi le chiffon abandonné sur la table au milieu des assiettes.

-    Amélie ?

Jocelyn passe la tête par la porte d'entrée puis ses yeux s'arrondissent de stupeur.

-    Oups, euh, je voulais juste te dire qu'on va bientôt aller se coucher. Je ne voulais pas vous déranger...

-    C'est bon, j'interviens avec un grand sourire franc.

Je laisse le chiffon sur la table puis me penche pour poser un bisou sur la joue d'Amélie.

-    Bonne nuit, Amélie.

Elle ne dit rien, surprise de mon geste, puis je sors de l'habitation en essayant de cacher mon désir comme je peux.

-    Bonne fin de soirée, Jocelyn.

-    Bonne soirée aussi...

Je descends en vitesse les escaliers qui me séparent de la route terreuse, puis dévale la pente pour rejoindre le lieu qui nous sert de salle de bain commune. Direction : les toilettes.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top