Libérée, délivrée
Blanche
Ça va faire un peu plus d'une semaine que je suis partie de la maison. J'ai cherché refuge chez Prof et elle a accepté avec plaisir. Lorsque ma mère est venue toquée chez elle, elle a pris ma défense et la chassé. J'ai continué de travailler à la pâtisserie et j'ai économisé un peu plus de deux cents euros. Je ne sais pas si ça suffira mais je vais faire avec. Ce matin, je mange mon petit déjeuner dans la cuisine de Prof. Soudain, on toque. Prof se dirige vers la porte, mais la voix de la personne l'arrête :
- Blanche ! C'est moi ta mère ! Il faut que je te parle.
- ALLEZ VOUS EN ! crie mon amie.
- Laisse, je m'en occupe. je déclare.
J'ouvre la porte. L'être horrible avec qui j'ai passé ma vie est sur le seuil.
- Blanche, écoute-moi, je...
Je lui fais signe de se taire :
- Tu ne me ferais pas changer d'avis.
- Mais...
- Pas la peine d'insister...A mois que tu t'excuse ouvertement.
- Jamais, ce n'est pas moi qui me suis enfuie de la maison.
- Oui mais à cause de qui me suis-je enfuis ?
Elle en répond pas. Je soupire :
- Maman tu as l'air pathétique.
Elle me regarde surprise :
- Quand vas-tu accepté que je ne rentrerais jamais ? Tu entends ? Ja-mais, plutôt mourir. Je suis très bien ici. J'ai un boulot, une amie et elle a accepté que je reste chez elle pour le moment.
Ma mère lance un regard noir à Prof qui ne semble pas affecté par ce geste.
- Tu dis ça mais au fond, tu sais que tu ne peux pas vivre sans moi. déclare froidement ma mère.
Je la fixe, puis je lui claque la porte au nez. Ensuite je me rassois et je finis mon petit déjeuner. Prof à l'air étonnée de mon geste mais secoue la tête et continue de faire ce qu'elle avais à faire. Après avoir terminé, je monte me préparer. Je vais bientôt aller à la pâtisserie. Je décide de prendre une douche pour me changer les idées. Je me déshabille et je vais sous l'eau. Je repense à la discussion de tout à l'heure. Si elle veut que je sois à elle, elle n'a qu'à manger mon cœur. Je sors de la douche je sèche mes cheveux noirs ébènes. Je me regarde dans la glace je ressemble tellement à mon ancêtre. Pourquoi ais-je atterrie dans une famille pareille ? Je m'habille et je commence à marcher vers mon travail. L'air est de plus en plus froid. L'hiver arrive. J'arrive à la pâtisserie, ils n'ont pas encore ouvert. J'entre et je dis bonjour à mes collègues employés. Ils paraissent gênés. Le patron arrive, lui, toujours si chaleureux d'habitude, paraît embarrassé. Je m'approche de lui :
- Quelque chose ne va pas ? je demande.
- Votre mère est passée nous voir il y a environ dix minutes. Elle nous a dit qu'elle ne voulait pas que tu travaille ici et nous a menacé de faire fermer la pâtisserie si nous ne te renvoyons pas...désolé Blanche.
- Non, non tout va bien ce n'est pas grave...j'ai l'habitude. Au revoir tout le monde.
Je sors de la pâtisserie, folle de rage. Je me dirige vers la maison de ma mère. J'entre sans frapper. Je vois cette femme si étrangère à mes yeux à présent, assise sur la canapé. Je la foudroie de regard et dis :
- Comment as-tu pu ?
- Blanche je peux tout t'explique, je...
Je sors de la maison, elle me suis en courant :
- Blanche...attends...je...attends...
Elle tombe au sol et m'appelle une dernière fois mais je ne l'écoute pas, aveuglée par la colère. Je rentre en trombe dans la maison de Prof. Je rassemble toute mes affaires. Elle me regarde faire sans comprendre. Lorsque j'ai tout, je lui dis au revoir et je sors. Je me dirige vers l'entrée du village. Cette fois, je quitte pour toujours cette ville que je déteste tant. Au moment où le panneau indique que je ne suis plus dans la ville, je me sens libérée d'un poids qui me pèse depuis longtemps, je me sens délivrée à jamais de ma mère. Mon vœu s'est réalisé.
Alors je marche, à présent, je suis libre.
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