Je ne savais pas

Laure

Cela fait deux semaines que vais à la cafétéria à cinq heures du matin. Comme je demande toujours la même chose et que la cantinière est très gentille, dès que j'arrive, mes céréales sont déjà prêts. Comme tout les matins, puisque je n'ai rien à d'autre à faire, vu qu'il n'y a personne, je révise mes leçons,  je fais des devoirs que j'ai oubliés de faire la veille, ou je lis, ça dépend. Souvent, lorsque je suis en plein repas, ou que je viens de terminer, Philipe, le garçon que j'ai vu dormir en cours d'économie, arrive. Il me regarde toujours très bizarrement, puis s'assoit à une table et mange en silence. Ce garçon m'intrigue beaucoup à vrai dire. Il s'efforce de se lever tôt mais il dort en cours. Quel est l'intérêt ? Il ferait mieux de se lever plus tard.  Il porte aussi toujours une casquette et une veste rouge. Même lorsqu'il fait beau. Vraiment ce garçon m'intrigue, je ne le comprends pas, je n'arrive pas à le cerner. Ce matin, je suis en train de me préparer pour descendre manger. J'essaie de faire le moins de bruits possible, pour ne pas réveiller les triplées. Cinq minutes plus tard, je sors de la chambre, puis du dortoir, pour me diriger vers le bâtiment où il y a la cafétéria. Il fait encore sombre, le soleil ne s'est pas totalement levé. Je ferme un peu plus sur moi le gilet rose que je porte. A l'approche de l'automne, l'air se fait plus frais.

Arrivée au réfectoire, mon bol de céréales m'attend sur le comptoir. Je dis bonjour à Géraldine et la remercie pour bol. Je m'assois à une table et je commence à manger. Au bout d'un moment, je sors un rond de tissu sur lequel j'ai commencé à broder des ronces. Flora, Pâquerette et Pimprenelle m'ont montré comment faire et j'ai voulut essayer. Je ne suis pas très douée il faut l'avouer. Je suis tellement concentrée sur mon travail que j'en oublie de manger. Je n'entends pas non plus le bruit des pas de Philipe derrière mon dos. Il demande :

- Qu'est-ce que tu fais ?

Je sursaute et me pique le doigt avec l'aiguille. Je fais la grimace et je commence à sucer le sang qui sort légèrement de mon doigt.

- Pardon, je ne voulais pas t'effrayer je ne savais pas que tu étais en train de coudre. déclare-t-il en s'asseyant en face de moi.

- Ce n'est pas grave, de toute façon, ce n'est pas mon truc les aiguilles. Toute ma famille, moi y compris, a une peur bleue des rouets.

- Des rouets ? Les machins pour filer la laine ?

Je hoche la tête en remettant mon doigt dans la bouche.

Il ricane.

- Quoi ! je réponds. Ne te moques pas c'est très sérieux !!!!

- Désolé.

Je souris moi aussi. On entend ensuite des pas et des voix. Philipe me dit que ce doit être ses amis. Je regarde l'heure. Déjà six heures ? Je finis vite de manger mes céréales, pendant qu'il prend son plateau. Je me lève et le salue :

- Bon eh bien peut-être à bientôt Philipe !

Il me sourit :

- Oui, à bientôt, Laure !

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