Chapitre 88

Désolée pour l'absence de chapitre la semaine dernière, je suis débordée par mes cours en ce moment x')

PDV Yuki

L'endroit paraît trop vide, trop calme. Bien loin du carnage qui se joue à l'extérieur. Mais, il y a ces sons caractéristiques si faibles, qui paraissent pourtant plus que puissant à mes oreilles. Les pas de ces hommes qui se dirigent vers le sous sol. Les souffles affolés des otages, comprenant ce qui est en train de se jouer. Des pleurs, des cris. Et puis ce tic tac agaçant, compte à rebours du temps qu'il leurs reste à vivre.

Il faut être méthodique. Un pas de trop est une seconde de plus que je leurs accorde. Une seconde que je ne peux pas me permettre de perdre.

Je me concentre sur ces sons en particulier. Distingue d'où ils proviennent. Il y en a 3. Encore suffisamment proche pour que je les atteigne à temps.

Un sifflement de derrière me fait tendre l'oreille. Je me penche à droite laissant la balle se loger dans le mur un peu plus loin.

L'homme derrière moi appuie à nouveau sur la détente. Mais la balle ne trouve que le vide, quand mon corps est déjà dans son dos. Je savoure son souffle paniqué alors que ses yeux ne sont plus capables de me trouver. Mes mains se saisissent de sa nuque, que je me délecte de briser. Plus de compassion. Mon âme n'éprouve aucune peine, aucun regret, aucun doute même quand il s'agit de donner la mort à ces hommes.

Des tares de l'humanité, qu'il convient d'éliminer.

Son corps est encore chaud, à peine écroulé au sol, que je descends déjà les escaliers. Ils sont suffisamment nombreux dans ce couloir étroit et sombre pour m'empêcher de passer sans les liquider. Pas trop en revanche pour me retarder.

J'éclate une tête contre un mur, arrache une jugulaire. Le goût du sang humain m'a toujours paru trop amer, empreint de la saleté de l'âme de son propriétaire. Celui-ci a un goût profondément pourri, mais je me délecte de le sentir sur ma langue, tandis que l'homme se vide de son sang à mes pieds. Pour eux, je veux bien faire une exception, et en boire chaque goutte pour les en priver.

Les corps s'entassent devant moi, et je ne m'embarrasse pas à les éviter. Marcher sur eux est déjà un honneur qu'il est beau de ma part de leurs accorder.

Je me dirige dans la direction de la première bombe, sans m'arrêter devant les cris désespérés des prisonniers. Ils me supplient de les aider. Je ne peux que continuer à avancer, pour pouvoir les sauver.

Au fond de l'impasse, deux hommes installent l'engin explosif. L'un s'affaire à la poser sans la brusquer, tandis que le second tient son arme en joue pour m'empêcher d'approcher.

Je penche la tête sur le côté, un sourire diabolique sur mes lèvres. Je veux ressembler au monstre qu'ils aiment imaginer. Je veux que sa dernière vision soit celle de cette horreur qu'il pense devoir éliminer, justifiant selon lui sa cruauté.

J'aime voir la peur monter dans son regard, sa main trembler sur cette arme qu'il oublie comment maîtriser. Et au rythme de ses balles que je sais éviter, j'avance en augmentant mon sourire carnassier.

A un mètre de lui, ma main se tend. Je la pose sur la sienne, retourne l'arme sur son cœur. Il n'essaye pas de se dégager. Il est incapable de bouger. Sa peur le paralyse, et lui qui se sentait si fort, en rejoignant leurs rangs, se retrouve mis à la place qu'il pensait me faire occuper : il est la proie, et je suis le chasseur.

- La faucheuse est venue te chercher.

Pas la peine de le laisser répondre que déjà, j'appuie sur son propre doigt, écoutant la balle déchirer sa peau, et exploser dans son cœur. Un dernier battement, une étincelle de vie qui s'éteint dans ses iris. Je laisse son corps tomber en douceur, pour que son comparse sente l'angoisse monter en lui, quand mon visage s'affiche à ses yeux.

Il regarde derrière moi, semblant compter ses chances de s'en sortir. Le constat est sans appel, il n'en a pas.

- Tala, comment je désamorce une bombe ?

- Quel type ?

Sa voix qui tremble. Je ne comprends pas bien ce qu'elle est en train de faire. Courir ? Elle doit rester loin de là, avec Arman. Une pointe d'angoisse monte un instant, en imaginant qu'elle puisse être traquée. Mais je ne sens pas de trouble en elle, quand je vérifie la toile. Seulement une grande détermination. Et je décide de ne pas me poser des questions. Le temps qui défile entre les mains du Sancœur me rappelle que je n'ai pas le temps pour ça.

Je pose mon regard sur l'engin explosif qu'il ne cherche même pas à me cacher. Je m'accroupis, déplaçant quelques fils.

- Fil rouge, fil vert, minuteur.

- Difficile de dire lequel couper sans la voir.

Je note dans mon esprit que si je sors d'ici je devrais apprendre à désamorcer ce type de bombe.

J'ai plus souvent l'occasion de les emmener exploser plus loin. Un temps que je n'ai pas aujourd'hui.

Je tourne mon regard vers l'homme qui la tient encore entre ses mains.

- A ton avis, le rouge ou le vert ?

Le silence me répond, et je viens jouer avec une lame sous sa gorge.

- Rouge ou vert ? Si tu me donnes la bonne réponse j'envisagerai de te laisser vivre.

Une hésitation, mais une envie farouche de survivre, que j'entends jusqu'au fond de son cœur.

- Vert.

Je sectionne le fil sans hésiter et suis satisfaite. Un traître à leur rang, un homme dont l'envie de vivre est plus forte que leur idéologie. Dans une autre situation, j'aurai réellement pu envisager de le laisser vivre. Mais pas là. Pas quand les cris que toutes les victimes de ces monstres résonnent contre la pierre des cachots. Quand l'odeur du sang et de la mort me prend au nez. Il n'a pas hésité à rejoindre ce groupe terroriste. Il n'a pas hésité dans leurs actions. Il ne mérite pas de pitié. Si il n'avait pas été le plus proche de la bombe, il n'aurait pas répondu. Il aurait fait exploser tous ces innocent sans scrupule, comme il a participé à leurs captures, leurs tortures, et la mort de centaine d'autres. Sa lâcheté ne peut pas le sauver. Parce qu'elle ne peut pas racheter ses actions passées.

Alors je lui souris seulement. Et d'un geste avisé, rapide, je lui tranche la gorge aussi facilement que le fil vert.

Je me recule sans un regard pour le corps désarticulé qui vient rejoindre au sol celui de son camarade. Je concentre mon ouïe sur les sons, et suis surprise de n'entendre plus qu'une bombe. Aurait-on arrêté la seconde ?

Mes sourcils se froncent d'eux-mêmes, mais je ne m'attarde pas sur mes questions, me contentant de foncer vers celle qui me parvient toujours.

Un homme déboule sur moi à ma droite, mais avant qu'il ne soit parvenu à ma hauteur, sa tête se détache de son corps. Je jurerais voir ses yeux s'écarquiller, comme si il avait eu le temps d'être surpris.

La silhouette de Nader se détache de l'ombre et il s'approche de moi sans rien dire. Maintenant, je n'ai plus de doute sur qui a arrêté la seconde bombe.

Sans un mot, nous avançons dans les couloirs, arrachant quelques cœurs et brisant des nuques lorsque nécessaire. Je dois bien avouer m'en occuper moins que lui, son corps se plaçant presque toujours entre moi et les assaillants. J'ai presque l'impression d'être une petite chose qui a besoin d'être protégée, et ce n'est pas vraiment un rôle que j'apprécie, mais cela me permet d'avancer plus vite, alors je ne m'en plaindrai pas pour l'instant.

Mes pas débouchent dans une sorte de pièce circulaire, la bombe posée fièrement au milieu. Pas besoin d'être devin pour comprendre le piège, mais la vérité reste la même : Il reste 5 putain de minutes avant qu'elle n'explose et ne rase tout.

Je jette un coup d'œil à mon loup, qui hoche la tête. D'un mouvement commun, nous entrons dans la pièce, et les balles ne tardent pas à fuser. J'en évite un certain nombre, grogne quand l'une d'elle parvient tout de même à se loger dans ma jambe.

J'attrape le canon à l'origine de cette douleur, bien contente qu'il s'agisse d'argent et non de fer. Je sens déjà la blessure se refermer, et je suis plus en colère d'imaginer qu'il va falloir la rouvrir pour sortir la balle que de me l'être prise en premier lieu. Quand l'homme que je tiens en joue tire une nouvelle fois, je dirige l'arme vers l'un de ses coéquipiers, qui s'effondre au sol. Je ne peux empêcher un sourire narquois de monter sur mes lèvres, avant de lui foutre un coup de coude si fort dans le visage qu'il en perd l'équilibre.

C'est le loup noir de Nader qui se charge de lui faire rendre son dernier souffle.

Ils sont encore nombreux, mais le temps défile, alors je laisse la bête dépecer les assaillants tandis que je me dirige vers l'engin explosif.

Je râle, comprenant que le système de désamorçage n'est pas le même que sur la précédente. Ils en ont un minimum dans la tête, il faut croire.

J'essaye de contacter Tala, mais elle ne me répond pas.

Je reste bloquée devant ces fils qui s'échappent de toute part, et le compteur qui défile, vite, bien trop vite.

Encore 3 minutes.

Et le temps défile à une vitesse folle. J'esquive un coup venant de la gauche et projette le Sancœur contre un mur de la pièce. Je n'ai pas le temps pour ça.

Le loup passe entre mes jambes et saute sur un assaillant, tandis que deux autres se jettent sur lui. Mon instinct de dominante me hurle d'aller l'aider, quand ma conscience sait qu'il peut s'en sortir. Je n'ai pas le temps pour ça.

Je tente de comprendre le mécanisme devant moi, je crie à plusieurs reprises le prénom de Tala. Où est-elle, bon sang ?

Mon inquiétude monte, mes pensées dérivent sur toutes les causes qui pourraient l'empêcher de répondre. Mais encore une fois, je n'ai pas le temps pour ça.

Des dizaines de pas dans le couloir. Je les entends, ils vont débarquer. On ne sera pas trop de deux pour les affronter. Mais n'allons-nous pas exploser avant ?

J'envoie un couteau sur l'homme qui s'approche trop près de moi, sans détourner le regard des fils sous mes yeux. Orange, violet, noir. Un seul choix. Un seul mauvais choix et nous finirons tous en morceaux.

J'entends Nader couiner, et ça me vrille le cœur. Je ne parviens pas à me retenir, et je détourne le regard vers lui. Je le vois acculé dans un coin de pièce, sans pouvoir se libérer. Il reprend forme une humaine, surprenant les adversaires, mais il ne parvient pas encore à se dégager. Je veux m'avancer, mais le compte à rebours accélère.

50 secondes.

Je l'entends hurler de colère, il parvient à éliminer un homme, puis un autre.

40 secondes.

Je repose mes yeux sur les fils, et pour la première fois de ma vie, je me rends compte que mes mains tremblent. Parce qu'entre elles reposent non seulement ma vie. Mais celle de centaines d'otage. Et surtout, celle de mon loup. C'est un poids sur mon cœur que je ne connaissais pas avant de les rencontrer. Il n'y avait que Maï. Maintenant j'ai aussi ma meute. Autant de vies à protéger.

30 secondes.

- Shadow !

Une inquiétude que je ne saisis pas. Je sens son corps qui se dégage de ceux qui le tiennent encore. Qui s'élance vers moi.

Ma main saisit le fil noir. Je tire, et je le coupe, et je sens Nader se coller contre mon dos.

Le minuteur s'arrête, la bombe n'explose pas. Mais je reste figée, le fil entre mes doigts.

Un corps s'effondre. Une odeur de sang bien trop connue se répand. Et une douleur exponentielle naît sur la toile.

--------------------------------------------------------

Oups, ça sent mauvais... 

Vous me connaissez, je suis une sadique... il aurait été trop beau qu'ils s'en sortent si facilement x) 

Maintenant je vous laisse vous torturer les méninges pour savoir ce qu'il vient de se passer :P

A la semaine prochaine, j'espère avoir le temps, 

Kiss :*

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top