Chapitre 54

Attention, un chapitre est sorti juste avant celui-ci. Allez lire le 53 pour comprendre ! :)

PDV Yuki

Cyrus parti, je me retrouve à ruminer pendant un moment, et je ne sais pas quoi penser de tout ce qui a pu se produire. D'un côté, je me réjouis largement du sort de Ramin, d'un autre je reste chamboulée par l'action de l'Alpha. Il aurait pu tuer sa mère, et je dois dire que cela me fait peur d'avoir une telle influence sur lui. Que serait-il capable de faire d'autre, pour moi ? Je ne sais pas si je veux vraiment le savoir. Alors je préfère mettre mon esprit ailleurs, et le sujet est tout trouvé : les Sancoeurs.

Je pense qu'il est largement temps que nous obtenions plus de réponses. Et je crois bien qu'après mon dernier tour de force, notre très cher prisonnier sera déjà plus enclin aux révélations. Il vaut mieux pour lui, en tout cas. Je m'avance à travers les cachots, sans qu'aucun garde ne fasse mine de m'arrêter. Devant le sien, je l'observe un instant à travers les barreaux. Amaigri, couvert de sang séché, il semble bien mal en point. Pas que son état ne me fasse quelconque effet. J'analyse seulement jusqu'où je peux aller avec lui. Je fais un signe de tête au garde devant la porte, et il ne met pas longtemps à m'ouvrir. Le mouvement de la grille fait réagir le prisonnier, qui lève pour la première fois les yeux vers moi.

Et ceux-ci s'emplissent de peur. Un sentiment que je ne l'avais pas vu aborder la dernière fois que j'ai passé mon temps à le torturer. Il n'avait pas lâché un mot, mais cette fois-ci, tout est différent. Son corps tremblant me le confirme.

J'avance de quelques pas, au ralenti. Je fais monter la tension. Je veux qu'il me craigne, un sentiment qu'il aimait autrefois infliger à des innocents. Lui est coupable de tout, et ne mérite pas qu'on l'épargne.

Ses yeux cherchent un échappatoire, tandis que je laisse ma magie glisser le long de mes membres. Je ne veux pas passer trop de temps ici, alors je lui fais bien sentir ce qui l'inquiète : je peux le briser en le gelant membre par membre.

Je laisse un sourire sadique apparaître sur mes lèvres, je lui laisse sentir toute la puissance que je contiens. Avec satisfaction, j'observe son visage devenir livide, son corps trembler tandis qu'il se recroqueville sur lui-même.

- Laissez-moi.

Il n'ordonne pas. Sa voix est faible, chevrotante. Non, il supplie. Et bordel comme j'aime entendre cela ! Arrivée devant lui, je laisse mon ongle glisser le long de sa peau, lui faisant ressentir la froideur de ma peau. Juste un peu plus, et la glace s'enroulera autour de lui. Il le comprend, il en a peur.

J'aime lui faire ressentir ce qu'il se plaisait à faire naître chez les autres. Il me prend pour un monstre. Il peut toujours le penser, si ça lui fait plaisir. Moi je pense qu'il est le monstre, entre nous deux. La raclure de bas-étage, qui ne mérite pas de fouler la terre. Il y a fait bien trop de mal.

- Tu veux que je te laisse ? Il va falloir parler.

Il reste silencieux. Mais il hésite, je le sens. Alors je m'assure de le faire céder. La glace quitte mon corps et commence à tapisser le sol, puis les murs. Sa respiration s'accélère, alors qu'elle se rapproche de lui, doucement, juste assez doucement pour qu'il puisse compter chaque seconde qui lui reste. Il tente de se faire tout petit, comme pour gagner quelques instants. C'est bien inutile.

- Plus que 5 secondes... Rien à dire ?

La glace vient lécher ses jambes, et il lâche un petit cri. Dans 4 secondes, il sera recouvert.

3.

2.

1.

- Attendez !

J'arrête la glace, qui recouvre son corps, ne laissant que son visage encore intact. Au moindre coup, ce misérable ne sera plus qu'un lointain souvenir.

- Je vais vous le dire ! Je vais vous le dire !

Un sourire satisfait me monte aux lèvres. La douleur, il n'y cède pas. Mais la peur... Si j'avais su, nous aurions obtenu ces renseignements dès le début.

- Libérez-moi, je vous en prie !

- Parle et j'y réfléchirais.

Il hésite mais comprend que je compte en aucun cas négocier. Ou il parle, ou il meurt. Nous n'allons pas le garder ici indéfiniment, et un otage qui n'a aucune information à livrer ne sert pas à grand-chose.

- Il en reste trois.

- Trois ?

- Trois sous-unités.

En comptant celle que j'ai éliminée, il n'en reste plus que deux.

- Désolé de t'apprendre que je me suis déjà occupée de l'une d'elle. Alors où sont les deux autres ?

Il grimace mais en sentant ma glace redémarrer, il se dépêche de m'en dire plus.

- L'une d'elle est sur le Mont Adams, à l'Ouest, près de l'entrée de la réserve indienne de Yakama.

- Et l'autre ?

- Je ne sais pas. C'est la sous-unité principale, celle des hauts dirigeants, personne en bas de l'échelle ne sait quoi que ce soit.

Tentant de voir si il bluffe, je redémarre ma magie, mais son cri me prouve qu'il dit vrai.

- Votre chef. C'est qui ?

Il secoue la tête avec le peu d'amplitude qui lui reste.

- Seuls les hauts gradés ont vu son visage.

Dommage. J'avoue que je m'attendais à ce qu'il puisse m'en dire plus, mais il semble que les loups ne soient pas parvenu à attraper un assez gros poisson. Ne reste plus qu'à en attraper un qui sera nous donner plus d'informations.

- Rien d'autre à me dire ?

Je comprends rapidement que non, et me dirige donc vers la sortie. Le garde m'ouvre la grille, alors que la voix du prisonnier retenti.

- Libérez-moi ! Je vous ai dit ce que vous vouliez savoir !

- Oui, et j'ai réfléchis.

Un sourire sadique naît sur mes lèvres.

- Garde, nous n'avons plus besoin de lui. Pour ses crimes, voici la sentence : la mort.

L'humain écarquille les yeux et cri, mais déjà je quitte les lieux. On pourrait dire que je ne suis pas juge. Mais je suis Shadow, bras armé de l'un des dirigeants d'Union. Et c'est largement suffisant pour tuer une pourriture comme cet homme.

C'est une guerre silencieuse. Il fait parti des ennemis à abattre.

Je réunis vite les troupes dans la salle dédiée, et me retrouvent avec pas mal de paires d'yeux braquées sur moi. Cependant, l'une d'elle attire bien plus mon attention que les autres, et si la situation n'était pas si importante, je me serais sûrement perdue avec plaisir dans ces iris verdoyants.

- Shadow, on peut savoir pourquoi tu nous as réuni ?

Je tourne le visage vers Arma, et pour la première fois depuis que je connais ses loups, mon pseudonyme me dérange. J'ai l'impression qu'il est de trop, entre eux et moi. Il représente une barrière que je mets entre moi et le monde, pour préserver mon identité. Mais c'est différent, avec eux. Je n'ai pas à me cacher. Parce que même si c'est encore étrange à dire, c'est ma meute.

- Pour commencer, on va arrêter avec « Shadow ». Vous connaissez mon prénom, et vu les liens qui se tissent, je pense qu'on peut mettre ça de côté. Entre nous, évidemment.

Je capte un petit sourire sur les lèvres de Tala. Cette dernière semble ravie que je leur accorde le droit de me nommer par mon prénom. Et je pense sans mal comprendre pourquoi. En faisant cela, je leur accorde ma confiance, et une place dans ma vie. C'est assez fort, comme geste, même si cela peut ne paraître pas grand-chose pour le reste du monde.

- Et si je vous ai réunis, c'est pour vous dire que j'ai fait parler le prisonnier.

Je leurs transmets les quelques informations que j'ai pu réunir, avant d'afficher sur un mur une vue aérienne de la zone où se cache ces hommes.

- Une montagne. Parfait ça !

L'ironie perce dans la voix d'Emna, alors qu'elle se laisse tomber dans son siège. Le lieu ne joue pas en notre faveur, effectivement. Ce genre de terrain est propice aux pièges, et les Sancoeurs ont l'avantage d'être sur leur domaine. Pour nous, il va falloir nous contenter d'étudier des plans et des vues aériennes pour nous acclimater au lieu.

La stratégie va devoir être bien rodée, et nous allons devoir penser à toutes les éventualités possibles. En sommes, pas le droit à l'erreur. Elle pourrait bien nous être fatale, dans ce genre de condition. Il serait faux de dire que je suis inquiète. Ce n'est pas la première mission à risque que j'effectue, et je crois même pouvoir affirmer que j'ai vu pire.

Mais là, il ne s'agit pas seulement de moi. Et les choses ont suffisamment mal tournées la dernière fois pour que j'oublie de le prendre en compte.

- Les hauteurs peuvent nous offrir un avantage, si nous parvenons à les utiliser à bon escient. C'est propice aux pièges, mais également aux cachettes. Et je crois que nous aurions tout intérêt à surprendre l'adversaire.

Cyrus s'avance et passe ses yeux sur quelques documents devant moi, essentiellement des plans de la région. J'en profite pour laisser couler mon regard sur lui. Je sens que sa colère s'est apaisée, et cela me rassure.

- On ne peut pas juste foncer dans le tas ?

Je lève les yeux au ciel et ne prends même pas la peine de regarder Ramin pour lui répondre.

- Tu as déjà failli mourir aujourd'hui, ça ne te suffit pas ?

- Mais je suis encore en vie, Sha'.

Étrangement, je suis contente qu'il n'est pas décidé de m'appeler par mon prénom, et qu'il continue à utiliser ce surnom avec moi. Cyrus ne fait même pas attention à son loup, qu'il se tourne déjà vers ma sœur et Tala.

- Je vous laisse le soin de réfléchir à un point stratégique d'où vous pourrez coordonner les évènements.

Les deux jeunes femmes hochent la tête et tire déjà vers elles un ordinateur, pour commencer les recherches. Je reprends la parole à la suite du loup.

- La base semble souterraine, d'après les photographies. Les Sancoeurs semblent reproduire ce schéma pour toutes leurs unités. Il faudrait que pendant les deux prochains jours, leurs mouvements soient étudiés, afin de comprendre leur mode de garde.

Tout le monde hoche la tête, et les discussion stratégiques continuent pendant de longues minutes. Une fois que les choix préliminaires sont fait, nous sommes tous d'accord pour nous remettre au travail, cette fois-ci sur le plan physique. Alors que nous nous dirigeons vers le terrain quotidien, et que chacun se met à s'échauffer, j'ai un mauvais pressentiment.

Sans trop savoir pourquoi, mon instinct me pousse à entrer dans la forêt, et j'entends la voix de Cyrus tonner, me demandant ce que je fais. Je le rassure avant de m'avancer, seule, entre les arbres.

Je marche pendant de longues minutes, sans comprendre pourquoi mon corps me pousse à aller toujours plus loin. Et puis mes sens s'éveillent.

Je fronce les sourcils, commençant à comprendre ce que je vais probablement trouver. Mais cela ne m'empêche pas d'être étonnée quand je tombe enfin dessus.

Putain, mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ?  

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Qu'est-ce que Yuki a bien pu trouver ? 

La suite... je ne sais pas x) normalement mercredi, comme prévu, mais comme annoncé sur mon mur, c'est un peu la galère en ce moment, et ça va le rester jusqu'aux vacances, alors je préfère ne pas annoncer de dates pour finir par être encore en retard. Du coup, à bientôt x)

Kiss :*

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