Chapitre 47
Suite du lemon
PDV Yuki
- On s'en fout.
Il n'y a pas plus vrai, en ce moment. Rien n'a plus d'importance que les milliers de sensations qu'il fait naître en moi. Sa nature, son rang, l'endroit où nous nous trouvons, je me fiche bien de tout ça. Il n'y a que le désir qui compte, et il est fort, bien trop fort. Jamais je n'ai ressenti l'envie d'une autre personne avec tant d'intensité. Et pourtant, c'est la deuxième fois que cela m'arrive, avec lui.
La logique, je n'en ai plus. Je la jette le plus loin possible. Loup, vampire, humain, plus rien n'a d'importance, à ce moment précis. Il y a juste lui et moi, un homme, une femme, qui ont terriblement envie l'un de l'autre. Si j'étais en capacité de réfléchir, je craindrais sûrement de me retrouver complètement contrôlée par les envies de mon corps. Je n'aimerais pas que ma vigilance se fasse la malle juste à cause la tension qui grandit entre nous. Mais voilà, mes neurones se sont déconnectés pour tous se concentrer sur la même chose, ce corps planqué au mien.
J'ai presque l'impression d'être vénale, en pensant de cette façon, et putain, même cela, je n'en ai rien à faire. Alors je l'attire contre moi, un peu plus, alors que nos peaux sont déjà à la limite de fusionner ensemble. Mes mains griffent la peau de son cou, et il me laisse faire en me rendant la pareille quand ses dents mordillent mes lèvres. Une goutte de sang perle sur ma langue, qu'il avale bien vite. Aucune douleur. Juste du plaisir.
Je râle quand il continue à frotter nos intimités ensemble, et cela lui tire un rire. Mais mon regard est puissant, et il lui fait bien comprendre ce que je veux. Il en veut autant, je le sais, et il ne se fait pas prier.
Il plonge en moi, et nos êtres ne font plus qu'un, connectés. Je lâche un râle de plaisir, et commence à bouger du mieux que me le permet la position. Il me tient fermement les fesses, et remonte un peu plus mes jambes autour de sa taille, pour s'enfoncer jusqu'à la garde.
Encore une fois, il n'y a pas de douceur. C'est sauvage, c'est fort, et bordel, que c'est bon. Je ne suis pas avare de romantisme. Ce que je veux, c'est exactement ce qu'il m'offre. Cette chaleur, alors que nos peaux claquent, cette force, alors qu'il me pilonne contre cet arbre.
Ses dents raclent contre la peau de mon cou tandis que ma tête se penche en arrière. Il bute profondément, il ne fait pas dans la dentelle, et c'est ce que j'aime. Ce qui fait divaguer mon esprit, alors que le plaisir est si fort et me réchauffe de l'intérieur. Il touche juste, à chaque fois. Moi je m'amuse à jouer avec mon sexe, le resserrant par moment autour de sien, me délectant de ses râles de plaisir. Il aime ça, autant que moi.
Ai-je déjà trouvé un partenaire me correspondant de cette façon ? Je n'ai jamais cherché, à vrai dire. Pourtant je suis certaine au fond de moi qu'il n'en existe pas de plus assorti. C'est comme si il était la pièce manquante du puzzle, celle qu'il me fallait pour me compléter.
Alors que l'étau du plaisir se resserre autour de nous, il va plus vite, plus fort, toujours plus loin, m'emmenant dans des affres d'un désir que je pensais jusque là inaccessibles. Mes yeux se révulsent, alors que je laisse mon corps tomber contre le tronc d'arbre derrière moi. Tout en moi explose, les sensations sont si nombreuses que je ne pourrais pas toutes les décrire. Mais je les partage avec lui, car il explose en même temps que moi, laissant s'évanouir nos gémissements dans nos bouches quand il plaque ses lèvres sur les miennes.
Il faut de longues minutes pour que mon corps se calme et que l'électricité qui me traverse cesse de me donner cette délicieuse sensation de brûlure. Sa respiration est saccadée, autant que la mienne. Il parvient tout de même à approcher sa bouche de mon oreille, pour me murmurer d'une voix beaucoup trop grave pour me laisser indifférente.
- Je ne sais pas ce que tu me fais. Mais putain continue.
Je sens mon sexe se resserrer violemment sur le sien, ce qui le fait gémir. Je serais capable de recommencer là, maintenant, et de ne pas m'arrêter de la journée, tant c'est agréable.
Mais nous sommes conscients tous les deux que nous allons devoir sortir de cette forêt avant que l'on vienne nous chercher, et que l'on nous trouve dans cette position.
C'est presque avec regret que je retire son sexe du mien et repose mes pieds sur le sol. J'ai instantanément cette sensation de vide. Et elle n'est pas seulement physique.
Je sors avant lui de la forêt et retrouve tous nos camarades à l'endroit où nous les avons laissés. Certains sont assis, prenant un peu de repos, d'autres comme Nader ne s'arrêtent pas. Arman s'approche alors de moi, et je saisis son sourire amusé sans trop de mal.
- Tu devrais aller prendre une douche. Tu sens le loup.
Son sourire augmente sur ses dernières paroles, et je hausse un sourcils, pas le moins du monde décontenancée. Il veut jouer, et je suis une joueuse dans l'âme, alors moi aussi, j'envoie les armes.
- Tu sens la vampire toi ?
Il comprend le sous-entendu et baisse la tête sans cesser de sourire.
- Touché.
Je me laisse aller à rire, alors qu'il semble presque honteux devant moi. Gêné serait sûrement un terme plus approprié. Je décide de reprendre mon sérieux, et il semble le comprendre, alors qu'il attend que je me décide à lui donner mon avis sur cette situation. Ma sœur et lui. Un loup. Le Second du futur Alpha Suprême. Bien des éléments qui devraient me faire tiquer, et refuser ce rapprochement. Et pourtant... Je trouve ça naturel, logique, alors que tout devrait m'alarmer. Mais comme avec chacun des loups ici... tout me semble couler de source.
- Prends soin de ma sœur.
Il bloque un instant, ne s'attendant visiblement pas à une telle réplique. Et pourtant. En quelques mots, je lui donne mon aval. En quelques mots, je balaie une rancœur datant de plusieurs milliers d'années. Quoi quoi, j'ai l'impression d'avoir étouffé ce conflit quasiment le jour où je suis arrivée ici.
Il finit par afficher un sourire et me rend ma réplique.
- Prends soin de mon Alpha.
Mais notre situation est différente de la leur. Je voudrais lui dire, mais sûrement en a-t-il déjà conscience. Et je n'ai pas envie de m'y attarder. Cependant, il fait quand même naître une interrogation en moi.
- Penses-tu que je pourrais lui faire du mal ?
Il se penche vers moi, comme si il voulait que personne n'entende. Nous sommes pourtant suffisamment loin des autres pour qu'ils ne captent rien, malgré leur ouïe particulière.
- Je pense que tu es la seule femme au monde capable de le détruire.
Je n'ai pas le temps de lui répondre, ni même le temps de réfléchir plus que cela que plusieurs personnes débarquent. D'un côté, le loup au centre de la conversation franchit enfin la lisière de la forêt. Et de l'autre, sa génitrice, accompagnée de la jeune louve qu'elle cherche désespérément à lui faire épouser.
Je la regarde, qui s'avance presque craintive vers nous. Elle n'est toujours pas à l'aise, et je n'ai pas franchement envie que cela change, malgré le fait que je ne reproche pas grand-chose à cette femme. Elle n'est pas là où elle voudrait, on lui impose cette situation à elle aussi. Elle me ferait presque de la peine, si une partie de moi plus égoïste ne prenait pas le dessus. Malgré moi, je n'apprécie pas qu'elle soit là, pour la simple et unique raison qu'elle est celle qu'il pourrait potentiellement épouser. Rien que d'imaginer leurs lèvres se toucher me donne envie de vomir.
C'est égoïste. Malsain. Et peu semblable à mes habitudes. En somme, c'est dans la veine de tout ce qui se produit depuis que nous sommes ici.
- Cyrus. Tu aurais pu accueillir Sheila, quelles sont ces manières ?
A ce moment là, c'est plus fort que moi, mais je me rapproche du loup, posant une main sur son épaule et collant mon corps au sien. Provocatrice, je plonge mon regard dans celui de sa mère, et lui réponds à sa place.
- Désolé, je l'ai retenu un peu trop longtemps.
Je sens un sourire couler sur les lèvres du loup à côté de moi. Il a très bien compris ce que je suis en train de faire, et nous avons vécu une situation similaire il n'y a pas si longtemps. Sauf que cette fois-ci, c'est moi qui prend plaisir à faire enrager sa mère. Elle vire déjà au rouge, et je suis contente de mon petit effet, qui a l'air d'amuser autant les loups que moi. Je vois même Sheila cacher son sourire en tournant la tête.
- Cesse de coller mon fils de cette façon devant sa fiancée, vampire.
- Donc si elle n'est pas là, j'ai le droit ? Chouette.
J'ai l'impression d'être une enfant, cherchant à tout prix à énerver l'adulte en face, mais franchement, je n'en ai rien à faire. Ça marche, ça fait du bien, alors pourquoi s'en priver ? Qu'est-ce que je risque ? Qu'elle me fonce dessus ? Honnêtement, ce n'est pas cette louve qui risque de me faire très mal, à mon avis.
- Tais-toi, insolente !
Ses poings se serrent, et mon sourire s'agrandit.
- Effectivement, je devrais utiliser ma bouche pour autre chose.
Je vois son corps se tendre, et je sais que cette fois-ci, j'ai atteint le point que je voulais : elle sort de ses gongs.
Ses dents se serrent, alors qu'elle marmonne une insulte que je ne saisis pas très bien. Elle ne doit pas voler bien haut, je suppose. Je m'écarte de Cyrus, sentant qu'elle s'apprête à charger, et je n'ai pas tort. Son corps s'élance vers le mien, alors que sa main se change à moitié pour laisser apparaître des griffes.
Je ne me départis pas de mon sourire, pas le moins du monde intimidée.
Dans mon dos, je sens un corps bouger. J'aperçois Ramin passer à ma droite, vite, bien trop vite pour qu'il ne s'arrête à temps. Je me doutais au fond de moi qu'il réagirait, comme la dernière fois. Cependant, si je le voyais s'interposer, je ne m'attendais pas à ça.
Parce qu'il ne se contente que de s'interposer. Il fonce sur sa dominante et la plaque au sol, une main enserrant son cou, et l'autre, transformée, en suspens au dessus de sa tête.
Je ne vois pas son visage, mais je l'imagine parfaitement. A moitié transformé, il montre les crocs et ses yeux sont fous d'une colère sourde. Sa voix tonne, menaçante, froide, et dangereuse.
- Touchez-là et je vous tue.
Mes yeux s'écarquillent, alors que Cyrus avance de plusieurs pas, tonnant à son loup de se dégager. Il n'a pas peur pour sa mère. Mais bien pour Ramin.
Le choc de son geste résonne chez toutes les personnes présentes.
Parce que même moi je suis consciente de sa gravité. Parce qu'il ne vient pas juste de tenir tête à sa dominante. Il vient de s'en prendre à elle physiquement et de menacer sa vie.
Et ça, ça risque de lui coûter cher. Très cher.
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Alors là, Ramin est dans de beaux draps... mais en même temps, il va être l'élément déclencheur de bien plus... et oui, car dans le prochain chapitre, la vérité sur le lien de Cyrus et Yuki va être révélée.
Et le prochain chapitre, il arrive ce soir (normalement, en toute fin de soirée, ou au pire du pire, demain matin).
Alors à très bientôt,
Kiss :*
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