Chapitre 43
Lemon dans ce chapitre
PDV Yuki
La culpabilité. C'est un sentiment que j'ai peu eu l'occasion d'expérimenter, au cours de mes 400 années d'existence. Il n'a jamais été vivace, il ne m'a jamais prit aux tripes comme c'est le cas aujourd'hui. Il me retourne l'estomac, et j'ai du mal à le supporter, encore plus à le cacher. Cyrus l'a vu, l'a comprit. Et ses mots ont beau tenter de me faire oublier, je n'y parviens pas. Parce qu'il faut dire les choses telles qu'elles sont, c'est de ma faute. J'ai choisi d'y aller, sans en ignorer les risques. J'étais parfaitement consciente du piège qu'on nous tendait. Je savais pertinemment que je m'en sortirais. En revanche, je ne pouvais pas affirmer qu'il en serait de même pour ceux qui m'accompagnait.
J'ai risqué leurs vies pour une vengeance personnelle, qui ne les concernait absolument pas. Quelle genre de personne cela fait-il de moi ? Jeiran est blessé. Non. Il est à l'article de la mort. Quelques minutes de plus, et rien n'aurait pu être fait. Personne ne peut affirmer pour l'instant qu'il va s'en sortir. Et ça me fait peur. Encore un sentiment dont je n'ai pas l'habitude.
J'aimerais dire que j'ai peur qu'il meurt car je me considère coupable. Mais c'est bien plus que cela. J'ai simplement peur... qu'il disparaisse de ma vie. Cela fait naître une douleur insoupçonnée en moi. Une douleur qui n'a rien à faire ici. Je le connais à peine. Je ne lui ai que peu parlé. Et pourtant... pourtant je n'imagine pas me lever le matin et que ce loup ne soit plus là. Comme chacun des loups de Cyrus. Comme Cyrus.
Ce dernier me regarde avec interrogation. Il est aussi perdu que moi face à cette révélation. Il ne comprend pas, et je ne peux pas me targuer de saisir mieux que lui. Je l'ai ressenti, de façon si réelle. Je ne l'ai pas imaginé. J'ai su que l'un d'eux était blessé avant même d'entendre le cri d'Emna. Comme si j'étais liée à eux, sur la toile qui les relie. Mais c'est impossible. Je ne suis pas une louve. Et cette interrogation se rajoute à la liste de toutes ces petites choses que je ne comprends pas depuis que je suis ici. Pourquoi ces loups m'écoutent. Me protègent, me soutiennent. Par deux fois, Ramin et Nader se sont placés face à des dominants pour moi. Si je parle, ils écoutent. Si j'ordonne, ils exécutent. Avec moi, avec Maï, ils agissent comme si... comme si l'on était des leurs. C'est déstabilisant. Et ça paraît naturel.
Tout comme la façon dont je me comporte avec leur Alpha. Et il y aurait beaucoup de choses à dire sur notre comportement. Des rires. De la confiance. De la taquinerie. Et... des baisers. Une sensation étrange qui m'emplit quand je suis avec lui.
Je ne suis pas capable de saisir ou bien de poser des mots sur ce qu'il se passe. Je sais que cela n'a rien de classique. Pourtant, c'est comme si tout se passait exactement tel qu'il le faut.
- Tu en est certaine ?
Je me contente de hocher la tête et il avance de quelques pas dans ma direction. Mon regard ne quitte pas le sien. Il est tout aussi perdu que moi. C'est une sensation que je n'apprécie pas particulièrement. Mais je commence à me dire qu'il n'y a rien que j'ai l'habitude de ressentir qui naît en moi depuis que j'ai mis un pied dans cette meute. Même depuis que j'ai croisé le regard de ce loup, dans la grotte d'où il m'a sorti.
- Comment ?
- Je ne suis pas plus capable que toi d'y répondre.
- Mes loups... agissent différemment avec toi. Et moi aussi.
Je ne peux que confirmer son affirmation, qui me trottait déjà dans la tête. Il avance encore d'un pas. Il est près. Peut-être trop, sûrement trop. Pourtant, je n'ai aucune envie qu'il recule. C'est étrange. Mais c'est cette même attirance que j'ai déjà ressentie, avec lui. Elle est puissante. Et je ne parviens pas à y résister, pas plus que lui, de ce que je vois.
Ses doigts remontent le long de mon bras dans une douce caresse. Si douce que j'ai presque l'impression de l'imaginer. A-t-il conscience de son geste ? Mon esprit me cri que non. Encore une fois, c'est plus fort que lui. Plus fort que nous.
Comme si plus rien n'existait à part nos deux êtres l'un en face de l'autre.
Ses yeux d'un vert si incroyable brillent. Les miens doivent être dans le même état. Là, sous la force de son regard, il n'y a plus de Jeiran. Il n'y a plus de questions. Tout est effacé. Ne reste que lui, et le sang qui pulse dans les veines, bien trop vite. Nous sommes dans une bulle qui nous coupe du monde, et elle est bien trop agréable pour que je ne veuille en sortir.
- Nous aurais-tu ensorcelée, Shadow ?
- Je te retourne la question, Alpha.
Est-il possible de désirer quelque chose aussi fort ? Il faut croire que oui. Parce qu'à ce moment là, je ne souhaite qu'une chose, retrouver toutes les émotions qui naissent en moi quand il m'embrasse. Sa main continue sa course et passe dans mon cou, avant d'effleurer ma joue.
- Qu'est-ce qui nous arrive ?
- Je ne sais pas. Et pour l'instant, je ne veux pas savoir.
Et pour la première fois, c'est mon corps qui s'avance, et se colle au sien, avant que mes lèvres ne trouvent les siennes. Il ne cherche pas à comprendre, il n'a aucun mouvement de recul, au contraire, l'un de ses bras passe dans mon dos pour me maintenir contre lui.
C'est doux, et sauvage. C'est simple, et compliqué. C'est un pèle-mêle qui ne devrait pas exister, mais que je ne regrette pas de partager.
Mes mains passent dans ses cheveux, alors qu'il me plaque un peu plus contre lui. J'ai l'impression que l'on dérape. Mais je m'en fous. Si tomber dans ce précipice est si délicieux, j'y saute sans attendre.
Mes dents viennent mordiller sa lèvre inférieure alors que nos yeux se rouvrent et s'accrochent. Il grogne, avec une bestialité qui résonne en moi, et d'un mouvement surhumain, nous plaque contre le mur derrière moi. Le choc entre la surface dure et mon corps ne fait naître aucune douleur. Au contraire, j'ai plutôt l'impression qu'il allume un désir déjà au bord du brasier.
Je ne réfléchis pas plus que cela à ce que nous sommes entrain de faire. A nos espèces différente. Je me laisse aller, parce que c'est bon, et que j'en ai envie. Ses doigts se faufilent sous mon haut, et caresse ma peau, alors qu'il m'embrasse avec une brutalité qui me fait frissonner. Je veux le toucher, aussi, mais son t-shirt colle à sa peau, maculé de son sang. Il le déchire sans rien dire, comprenant mon désir sans que je n'ai à le formuler. Comme si il entendait mes pensées.
Il est bien bâti. Je n'en doutais pas. Chacun de ses muscles se bandent sous mes doigts. C'est délicieux. C'est exactement ce que je veux. Il contrôle mes désirs, je contrôle les siens. Parce qu'il faut de la puissance pour contrôler la puissance. Et c'est le premier homme qui m'offre cela.
Il finit par réduire en lambeau mon haut et mordille la peau de mon cou. Il veut dominer, mais je ne suis pas une soumise, alors d'un geste habile et fort, je retourne nos corps, et il se retrouve à son tour contre le mur. Il me regarde, et lâche un sourire, avant de placer ses mains sur fesses, sans quitter mon regard. Et dans un esprit de compétition certain, ma paume se plaque sur sa virilité, à travers son pantalon.
Il me désire. Autant que je le veux à ce moment précis. Sa bouche fond sur la mienne et il me pousse contre lui, ma main se trouvant coincée entre nos deux lieux intimes.
D'un geste habile, Cyrus me soulève, et mes jambes viennent s'entourer autour de ses hanches, alors que ses mains massent subtilement mon postérieur. Il avance, alternant entre grognements et baisers, avant de nous laisser tomber sur le lit. Il me regarde un moment, me laissant comprendre toute l'étendue de son envie. Rien qui ne surpasse la mienne, mais qui parvient à l'égaler.
- Attention, je pourrais bien te manger.
Un sourire moqueur s'affiche sur mon visage, véritable reflet du sien.
- Et moi te croquer.
Il ricane avant que ses mains ne dégagent habillement mon pantalon et mon sous-vêtement. Sa main se pose sur mon intimité et un sourire satisfait s'affiche sur ses lèvres. Je suis prête pour lui autant qu'il l'est pour moi.
Il commence à jouer de ses doigts, une délicate attention qui me ravit, mais je veux autre chose. Je ne veux pas attendre, l'impatience est bien trop présente pour que je profite de ce moment de plaisir qu'il voulait m'offrir. Ma main enserre sa nuque et plaque mon front contre le sien.
- Ne me fais pas attendre plus longtemps, loup.
- Si tel est ton désir, vampire.
Il sourit en coin et fait voler son propre bas. Avant d'entrer en moi. Sans douceur. Je n'en voulais pas. Lui non plus. Ma tête tombe en arrière dans un gémissement incontrôlé. C'est exactement ce que je désirais. Et là, j'ai comme la sensation de me sentir complète. Je n'ai jamais ressenti cela avec aucun partenaire.
Il bouge en moi, avec force, sa bouche prenant la mienne de la même façon. C'est bestial, comme deux animaux, mais c'est bon. C'est ce dont j'ai besoin, pour ne réussir à ne penser qu'à lui, et pas à toutes les épreuves et les questions qui nous attendent derrière la porte de cette chambre. L'atmosphère est chargée en désir, et peut-être même en électricité, alors qu'il fait des vas-et-vient en moi, butant chaque fois contre le fond de mon intimité. Ses mains maintiennent les miennes contre le matelas, et si je voudrais reprendre le dessus, je me laisse emporter par le désir sans m'en soucier. Il peut bien me contrôler. Mais j'ai la sensation que je contrôle tout autant que lui.
Il cesse de m'embrasser et nos yeux s'accrochent, sans qu'il n'arrête ses mouvements que j'accompagne pour autant.
Est-il possible de faire passer autant de chose dans un seul regard ? Il me cri qu'il me veut. Il me cri qu'il aime ça. Il me cri que là, c'est sa place. Et je ne m'en plains pas.
Mes ongles griffent sa peau sans qu'il ne fasse signe que cela le dérange. Il me relève une jambe, l'entourant autour de sa hanche, et je le sens un peu plus, un peu plus loin. Je voudrais presque qu'il entre pour ne plus jamais en ressortir.
- Je te veux, Yuki.
Mon cœur s'emballe sans qu'il ne sache vraiment ce que signifie ses paroles. Et il lui répond avec la même incompréhension.
- Je suis à toi, Cyrus.
Au moins pour cette fois. Pour cet instant de plaisir. Je ne veux pas chercher à savoir si je voulais sous-entendre plus. Je me laisse seulement porter par ce qu'il y a entre nous, à cet instant là. Un maximum de plaisir.
Il y met plus de force. Comme si je l'avais galvanisé de part ma réponse. Et je ne m'en plains pas. Mon cerveau se déconnecte encore un peu de la réalité. Je ne sens et ne pense qu'à lui, en moi. Ses baisers, sur ma bouche, sur ma peau. Ses caresses sur mon corps. Le plaisir me transporte et me fait oublier tout ce qui peu se trouver autour de nous.
Ce n'est pas une vampire et un loup. C'est Yuki et Cyrus, et c'est foutrement bon.
Il m'emplit, avec une puissance qui répond à la mienne, avec une envie qui me fait planer. Je sens le désir monter, alors même que je le pensais à son maximum. Il monte, encore et encore, et mon corps surchauffe, allant au bord de l'explosion. Et c'est quand il pose une nouvelle fois ses lèvres sur les miennes que tout explose. Le plaisir me transporte et me fait voler. Il éclate en moi, et je ne retiens pas une exclamation, de surprise, de bien-être. Et son propre plaisir explose aussi. En moi. Et putain que j'aime ça. L'avantage d'être d'espèces différentes. La protection est inutile, à tout point de vue. Et cela permet un millier de sensations différentes.
Je tente de reprendre une respiration tranquille, alors que son corps pèse encore sur le mien. Dans le mien.
Sa bouche se colle à mon oreille, et sa voix rauque me fait frissonner.
- Et si je te veux encore, vampire ? Maintenant.
- Alors prend moi, loup.
Parce que je le veux tout autant.
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Alala cette attirance incompréhensible... ils ne vont pas tarder à comprendre ce qu'il se passe, et vous aussi.
A mercredi pour la suite,
Kiss :*
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