59- briser la promesse


PDV Ruben

J'attends patiemment, assis inconfortablement sur le bord de la baignoire. Je tends l'oreille en espérant comprendre les bribes de leur conversation à travers ce mur, mais comme à leur habitude, ils parlent l'arabe.

Je me sens vraiment, mais vraiment très con.

Il faut sérieusement que j'apprenne cette langue afin que je sois comme eux. Qui sait ? Peut-être ils prévoient de me tuer !

Quelques minutes plus tard, Sorcha revient, toute habillée et le regard qu'elle me lance est tout sauf chaleureux. Elle ne semble pas être heureuse de me voir... comme d'habitude.

— Tu as deux secondes pour m'expliquer qu'est-ce que tu faisais dans ma chambre, me menace-t-elle.

Je lève grossièrement les yeux et me lève.

— Déjà, je suis pas venu ici pour te reluquer, c'était une coïncidence quand je t'ai vu--

— Coïncidence ? répète-elle amèrement. Je ne te crois pas.

OK, elle commence à me faire chier.

Ce n'était pas du tout mon intention de la voir presque à poil et puis... pourquoi se trimbaler dans sa chambre avec une simple et modeste serviette qui lui couvre la peau ?

Elle est complètement idiote !

– Même si ce beau paysage m'a plu, je ne suis pas venu pour ça, avoué-je gravement. Je ne suis pas un pervers, alors veille bien tes mots.

Je lui lance un regard noir avant de sortir de la salle de bain. Voilà ce que je récolte quand j'essaie d'être trop gentil. Avec cette fille, ça ne sert à rien de faire des efforts. Je veux juste être là pour elle et comprendre à la situation, mais je reçois en pleine face le mot « pervers ». Sympa tout cela.

— Alors pourquoi tu es là ?

Je me retourne, agacé.

— Parce que je m'inquiétais pour toi, idiote, sifflé-je. Sérieusement, Sorcha, je veux savoir ce qu'il s'est passé dans cette salle, et de plus le docteur nous a dit que tu as frôlé la crise. Donc je veux des explications et je te laisserai tranquille.

Son visage se décrispe et elle clignote plusieurs fois ses yeux avant de pousser un soupir. Elle s'approche de sa fenêtre et garde un silence assourdissant qui me fait plus qu'agacer.

— Je... Eh bien... J'ai tué Natalya. J'ai tiré sur elle, chuchote-t-elle d'une voix aiguë.

Je reste stoïque face à cette révélation. Alors, je comprends mieux pourquoi elle se comportait bizarrement quand elle est sortie de cette pièce.

Non seulement elle a tué la femme qui m'a fait un lavage de cerveau, mais elle a brisé sa promesse envers sa mère.

Elle l'a promis de ne pas commettre de meurtre.

La promesse a été brisée.

–- Pourquoi l'avoir fait ? demandé-je seulement.

Elle ancre ses yeux dans les miens et je détecte une lueur sombre à travers de ceux-ci.

— Natalya nous avait relevé certaines choses, c'est à cause d'elle que ma famille est dans ce merdier... mais Kelly m'a incité et...

Elle s'arrête puis baisse la tête tandis qu'une colère naît en moi. Moi qui croyais que cette fille avait un peu d'humanité en elle, j'avais tout faux. Je croyais qu'entre Sorcha et elle était une simple et petite querelle passagère, mais Kelly est tellement est aveuglée par une forte jalousie et de rancœur, qu'elle est obligée de la déverser sur Sorcha.

Elle savait que Sorcha tenait à cœur cette promesse alors elle s'est décidée de l'inciter pendant un moment d'hésitation et de faiblesse.

Cette fille est vraiment pathétique.

Je serre les poings et m'apprête d'aller remettre Kelly à sa place, mais Sorcha me devance avec une voix tremblante :

— Mais d'un côté, je voulais le faire. Après tout ce qu'elle m'avait dit, tout ce qu'elle a fait, j'étais hors de moi...

— Kelly t'a incité Sorcha, tu savais que tu ne devais pas le faire, l'interromps-je en postant en face d'elle. Tu ne voulais pas le faire.

Je relève sa tête délicatement et l'observe. Ça se voit qu'elle s'en veut à mort.

— C'est ton premier meutre, c'est normal que tu te comportes ainsi. Mais maintenant, il va falloir vivre avec.

— Mais...

— Cette personne a fait du mal à ta famille, ajouté-je sérieusement. Ce meurtre est justifié.

Elle pousse un soupir et recule mais je la prends dans mes bras et bizarrement elle ne cherche pas à s'en défaire. Je lui caresse le dos en tentant de calmer l'allure de mon cœur.

— Tu vois, mes câlins sont comparable à un baume, je parie que tu te sentes mieux, ricané-je.

Elle se détache de moi et me donnant une petite tape sur l'épaule avec un petit sourire mais retrouve son sérieux.

— C'est ta façon pour gagner ma confiance ?

Je hoche la tête et elle lève les yeux au ciel avant de reprendre son air lugubre.

— Maintenant, j'ai besoin d'être seule, annonce-t-elle en tournant le dos à moi.

J'ai vraiment l'envie de rester auprès et lui faire remonter le moral, mais je préfère de ne pas la désobéir, peur qu'elle me fasse encore mal. Je décide de quitter sa chambre avec le cœur lourd avant de sentir une main froide sur mon bras. Kelly apparaît et vivement, je m'éloigne d'elle avec un air de dégoût.

Cette fille... comment ose-t-elle me voir après tout ce qu'elle a fait à Sorcha. OK, cela ne me regarde pas, mais je m'en fous, moi qui croyais que Sorcha avait tord à propos de sa demi-sœur.

— Tu veux quoi ?

Elle pince ses lèvres et me fais signe de la suivre. Nous nous arrêtons dans un couloir et elle me lance :

— Si tu veux aider Sorcha, je sais que le Serpent s'est cachée en Russie. Vous l'avez rendu faible durant la dernière année et Natalya est très proche de la Bratva, je parie qu'elle a fait en sorte que le Serpent soit protégée par la Bratva.

— Comment tu sais tout cela ? demandé-je, soucieux.

Je croise mes bras contre mon torse et Kelly fixe sans cesse au bout du couloir, peur qu'une personne surgisse. Je parie qu'elle a peur que son frère aîné nous surprenne à parler de cette connasse.

— J'étais présente dans cette pièce, me rappelle-t-elle gravement. Après si tu ne le crois pas, c'est ton problème. Désormais, fais comme si je n'existais pas.

Elle me lance un dernier regard avant de tourner ses talons.

Malgré cette fille soit aussi fourbe que le diable, elle semblait vraiment sincère dans ses propos. Supposons que cela est vraie, alors le Serpent pourrait avoir une autre longueur d'avance sur nous. Encore.

La Bratva est une des plus grandes mafia qui existe dans ce monde et nous avons eu déjà affaire avec eux, un moment qui ne fût pas du tout rigolo. Ces russes sont complètement fous.

Mais si nous faisons l'addition : les russes + le serpent... Bordel de merde, le résultat me ne plaît pas beaucoup.

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