18- rapprochement

Habillée confortablement, je rejoins les autres à la salle à manger où plusieurs plats d'Arisa garnis sur la petite table basse. Mes coéquipiers se servent déjà, sous l'autorisation d'Anek, le mari de la Japonaise.

— Qu'est-ce que tu attends ? Que je te donne à manger par ma main ? rigole Arisa en me voyant dans le cadre de la porte.

Je lui souris chaleureusement et décide de les rejoindre car putain, sérieusement je crève trop la dalle ! Quelques minutes plus tard, alors que nous mangeons sereinement, Ruben décide d'ouvrir sa bouche.

J'étais sûr qu'un agréable moment comme celle-la  allait être très vite coupé :

— Donc, c'était ça ton plan, Sorcha ? On va se terrer dans ce manoir jusqu'au moment venu ?

Je dépose les baguettes et lassée, je me tourne vers lui.

— Comme j'ai dit à tes chers amis, si nous avons posé les pieds à Tokyo, Les Yazukas seront en avance et feront tout pour nous massacrer. Il était préférable d'entrer dans le territoire sans attirer l'attention de nos ennemis, lui dis-je sérieusement. Et ce manoir n'est qu'un escale pour quelques jours.

Ruben, visiblement pas satisfait, désigne du menton le couple qui nous a accueilli.

— Et eux ? On doit les faire confiance ? Qui sait, ils sont sûrement mèche avec la mafia Japonaise...

Un couteau siffle dans l'air, frôle le nez de Ruben avant qu'elle ne se retrouve planter dans le mur. Suprise, je lance un regard à Anek, qui lui, a les poings qui tremblent.

Je pousse un soupir. J'ai cette envie soudaine d'écraser la sale gueule de Ruben. Il a beau avoir un beau visage avec des yeux verts perturbants, mais ce que je déteste venant de lui, il ne réfléchit pas à ses mots.

Il était dur d'entrer en contact avec les Abdelli et leur demander de nous accueillir m'a demandé beaucoup d'efforts et de sacrifices, alors je ne laisserai pas ce Jimenez de mes couilles gâcher ma mission.

— Ruben, estimes toi heureux que tu sois encore vivant, intervient Jayleen en lui regardant gravement. Tu dois être encore reconnaissant envers Sorcha et ses alliés.

— Ruben ces personnes-là font parti de ma mafia, c'est eux qu'ils m'ont aidé à m'en fuir du Japon quand j'étais traqué par l'école du Dragon. Ce manoir est sous mon nom, ces personnes-là l'occupent tout simplement. Je te garantie qu'ils sont digne de confiance, lui sifflé-je. Maintenant, présente tes excuses.

Ruben ouvre la bouche et hausse les sourcils. Mais quand il voit tous les regards sérieux tournés vers lui, il comprend finalement qu'il n'a pas le choix. Il s'excuse auprès d'Anek et le calme est enfin revenu.

— Les Piranhas ne vont pas mordu, s'exclame Arisa avec humour.

Merde.

j'avale à travers le riz et Hayden à côté de moi se tend.

— Des quoi ?! Il y en avaient vraiment ? s'exclame-t-il, horrifié. Sorcha, tu nous as vraiment fait plonger dans un lac où il y avait des piranhas ?

Pour une fois, j'ai un peu peur. C'était le lac le plus proche du manoir, je n'avais pas trop de choix.

— Mais ce n'est pas la saison ! Bref, parlons sérieusement ! dis-je pour changer de sujet tout en lançant un regard froid à Arisa.

Je me lève et leur fais signe de me suivre. J'ouvre une porte et leur incite d'entrer à l'intérieur.

— Voilà pourquoi je vous ai dit qu'il n'était pas nécessaire d'amener tous vos armes. Sachez que nos armes sont nettement plus performantes que celles des Yazukas, lui expliqué-je en désignant les armes à feu derniers cris sur les étagères. Mais on aura pas tout le temps besoin.

Les trois cons m'observent, incrédules, et j'entends de loin la question que Ruben va me poser, mais Arisa décide d'intervenir en posant une main sur mon épaule.

— Le Japon n'est pas comme l'Amérique. La plupart des Yazukas que vous allez rencontrer se battent avec que des objets tranchants. Hache, katanas, tous ce que vous voulez. Seuls les gardes, ceux qui sont toujours près des dirigeants ont des armes à feu, précise-t-elle.

— Mais on utilisera quand même des armes à feu, n'est-ce pas, Sorcha ? demande Jayleen, hésitante.

— Je me bats avec honneur et respect. Avec une arme à feu c'est beaucoup trop facile. J'ai eu une éducation à la « japonaise brutale », ce qui fait que j'ai toujours été habitué à m'en servir des armes tranchantes ou encore l'arbalète. Mais vous, si vous le souhaitez vraiment vous en dépendre des armes à feu, faites vous plaisir mais soyez discrets. Je n'ai pas envie qu'on me traite d'une femme sans honneur.

Jayleen déglutit et tient le bras de Ruben. Je détourne directement le regard. Répugnant.

Je m'approche d'une carte du Japon et leur montre l'endroit où nous sommes.

— Demain soir, nous devons partir vers le nord, et on fera encore un escale chez un de mes alliés, leur indiqué-je. On a une semaine pour atteindre Ueda, là où se trouve la maison du traite. Mao Saito.

Je n'arrive toujours pas à y croire qu'il a retourné de veste. Pour l'instant, mon père ne sait toujours pas que son pote est finalement allié au Serpent.

Mais bizarrement, j'ai une mauvaise intuition que quelque chose de mal va se passer. Il faut vraiment que je sois sur mes gardes.

— Cool tout ça, Hassan. Mais aller là-bas avec une bagnole va attirer l'attention sur nous, dit avec sarcasme Hayden. Toi qui voulais être discrète lors de la mission, je pense qu'on est un peu mal foutu.

Je sors de ma rêverie et leur accorde un fois de plus un de mes regards chelous.

— Elle a encore une surprise, devine Jayleen. Je pense qu'on devrait s'y habituer.

— Ouais, mais moi pendant ce temps, je vais dormir avec un flingue, intervient sèchement Ruben. Qui sait ? Ces maudits Japonais nous ont déjà tracé et peut-être ils nous tueront ce soir.

Ruben prend une arme sur les étagères avant de monter les escaliers.

Arisa à côté de moi, semble être désespérée pour ce gars et je compatis. J'espère seulement qu'il va pas crever con.

Quelques heures plus tard, alors que tout le monde semble dormir paisiblement, il n'y que moi qui n'arrive pas à fermer l'œil et regarde les ombres des branches faire des forment étranges sur le plafond.

Je me fais chier. Grave.

J'allume ma lampe de chevet et fouille dans mon sac mon carnet où j'ai laissé cette fameuse photo.

J'observe avec amertume cette photo de famille avant de la remettre dans son coin. En venant ici, j'espère avoir une information à propos de mon frère et de ma mère. Mao était aussi un ami proche de ma mère et il adorait beaucoup Sacha. J'espère lui faire tirer les vers du nez.

Afin perdre mon temps, je passe mon temps à astiquer les seules quelques armes que j'ai emmené avec moi avant de finalement sortir de ma chambre. Je passe à côté de celle de Ruben et remarque que sa porte est entre-ouverte et qu'il y a de la lumière.

Prudente, je m'engouffre dans la pièce à pas de loup et je remarque pas un signe de vie de la part de Ruben. Pourtant son lit est défait...

Putain où est passé ce con...

Un courant d'air frais me fait rappeler à l'ordre. La fenêtre est ouverte. OK, ça commence à me faire un peu peur. Je m'apprête à me diriger vers la salle d'eau, mais une voix grave me fait soudainement arrêter.

— Que fais-tu dans ma chambre, Hassan ?

Bon, visiblement on ne l'a pas kidnappé.

Je pivote sur moi-même et vois qu'il est parti se servir un verre de jus. Il me mire avec un sourcil haussé tout en sirotant sa boisson.

Super, je me sens comme une conne maintenant.

Mes yeux analysent rapidement la chambre et remarque un gun posé sur la table basse. Vite fait, je pars le récupérer.

— Je cherchais mon pistolet, mens-je en lui montrant le glock. Bon, maintenant je dois partir.

Vivement, je tente de m'enfuir de sa chambre mais il bloque le passage.

— C'est mon pistolet, Sorcha, réplique-t-il en me le reprenant dans ma main.

Je fais un bruit avec ma bouche et lui lance un mauvais regard, mais bizarrement il se contente de sourire. Il n'a plus plus peur de mes regards, merde.

— avoues que tu t'es inquiétée pour moi. Avoues, tu commences à m'apprécier. Cette Sorcha commence à devenir gentille---

Sans qu'il comprenne, je lui fais perdre l'équilibre en lui foutant une béquille au niveau de sa cuisine. En même temps, je récupère le pistolet entre ses mains.

— Bonne soirée con--

Ruben m'attrape par le pied avant qu'il me fasse tomber sur lui. Je me cogne la tête contre son épaule et reste figer en prenant conscience dans la position dans laquelle nous nous retrouvons actuellement.

Putain ! Mais c'est quoi ce délire ?! Je... pourquoi il a fait ça ?!

Je commence à perdre mes moyens et des mots sortent de ma bouche sans avoir aucune logique...

— J'ai trouvé le point faible de Sorcha Hassan, me chuchote Ruben, content.

Je croise ses prunelles vertes qui pétillent d'humour. Je me relève maladroitement avant de lui montrer mon troisième doigt.

Toujours perturbée, je retourne dans ma chambre en espérant d'oublier cette horrible et terrible scène qui vient de passer.

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