3- Rencontre
Heureusement, le reste de ma nuit fut calme et paisible ; et c'est avec bonne humeur que je me prépare pour le rendez-vous . Après avoir passé plus d'une heure dans la salle de bain, essayer plus de cinq complets différents, mit une tonne de maquillage, Maryam consent enfin à sortir de la chambre, et c'est d'un pas pressant que nous nous rendons au café, sachant que nous sommes déjà en retard.
- je n'arrives pas à croire que je vais être en retard pour mon premier vrai rendez-vous, qu'est ce qu'il va penser? et ses amis? ils en profiteront sûrement pour me critiquer.
- Arrête de paniquer, on s'en fout de ses amis, s'ils ne t'aiment pas ,tampis. C'est pas avec eux que t'es en couple.
- je sais mais être en bon terme avec les amis de son p'tit ami , ça a ces avantages
- Mmmh dis-je , n'ayant pas de quoi la contredire
Le reste du chemin se fait en silence et en moins de dix minutes nous nous retrouvons devant le restau. Il est là, avec ses amis, plus souriant que d'habitude, l'air presque heureux... Presque. Séparé par la porte en vitre, mon regard rivé sur lui, je me rends soudainement compte de ce que je suis sur le point de faire. Après l'avoir fuis depuis une semaine, c'est à dire depuis notre malencontreuse rencontre me voici sur le point de me jeter dans la gueule du loup. La peur me saisit alors subitement, le doute s'immisçe et je me surprend à me demander ce que je fais là . C'est complètement fou de vouloir venir en aide à un homme tel que lui, fou mais surtout dangereux, je m'expose à tant de risque. Je n'eu cependant pas le temps de changer d'avis car Mohamed nous ayant aperçu se dirige déjà vers nous ; il est trop tard pour faire marche arrière.
- Enfin, aller rentrez on attendait que vous. Je suppose que c'est toi la fameuse Zeinab
- Oui confirme-je avec un sourire timide. Comme ça M n'a pas oublié de te parler de moi
- Oublié ? Tu rigoles... C'est limite si je suis pas jaloux tant elle n'arrête de parler de toi
Nous éclatons de rire. Prenant la main de sa copine, il nous guide à leur table et sitôt arrivé entrepris de faire les présentations. Mais avant même qu'il n'ait le temps de commencer, un bruit sourd fait tourner la tête de tout le monde : Ce bruit venait dune chaise, sa chaise.
La chaise par terre, le regard noir , il me fixe avec un mélange d'incrédulité et de rage
- Qu'est ce qu'elle fout là elle ? rugit-il en me pointant du doigt.
Encore une fois, tous les regards se tournent instantanément mais cette fois-ci en ma direction.
- Mais c'est... C'est Zeinab balbutia une voix que je reconnais comme étant celle de Mohamed
- je ne demande pas comment elle s'appelle s'égosille t-il de nouveau, faisant se retourner cette fois ci les têtes des personnes avoisinantes ; je veux savoir ce qu'elle fout ici
- Calme toi mec , essaye de le résonner un ami que je ne connais pas, elle est venue avec la meuf de Mohamed
Ce retournant subitement vers Mohamed, il s'exprime d'une voix calme qui contraste horriblement avec ses cris précédant
- Si elle reste, je me casse, à toi de voir.
L'air effaré , le pauvre Mohamed promenant son regard entre moi et Rayan semble totalement perdu.
- Si elle part je pars aussi, dit une petite voix qui venait de derrière
Ce n'est qu'alors que je me rends compte de la présence de mon amie et de la raison de notre venue. Me maudissant d'avoir gâchée son rendez-vous, j'étais sur le point d'annoncer mon départ et conseiller à mon amie de rester profité de son RDV quant la voix de Mohamed m'interrompt dans mon élan.
- Non non ... Personne ne part d'ici, annonce t'il d'un ton autoritaire ; arrêtez de raconter des bêtises, Rayan vient avec moi.
Me toisant toujours, il ramasse la chaise qu'il avait fait tomber,le dépose brusquement et contourne la table pour enfin disparaître dehors sur les pas de Mohamed.
Je ne sais pas exactement combien de temps s'est écoulé, mais personne n'ose parler ni même bouger, on aurait di que le temps s'est suspendu, ils semblent tous se remettre de la crise de leur ami, je parie que c'est la première fois qu'ils le voient sortir de ses gonds. Quant ils reviennt enfin, ils semblent tous les deux plus calmes. Sans un mot Rayan rejoint sa place et s'y rassoit paisiblement comme si rien de troublant ne venait de se produire. Prenant garde à ne pas croiser mon regard, il s'adresse à son ami dans un enthousiasme feint.
- Alors tu nous présente pas ta p'tite amie ?
- Oui bien sûr répond Mohamed visiblement soulagé que tout soit rentré dans l'ordre.
S'ensuit alors de longue présentations, des taquineries et des compliments. Les heures qui suivent furent fort plaisant . Nous apprenons tous à faire connaissance et même Rayan finit par se détendre complètement et à oublier ma présence ( du moins c'est l'impression qu'il donna) et à discuter ouvertement avec ses amis et même de temps à autre avec Maryam. Cette dernière a l'air aux anges, causant, riant, se délectant de chaque attention qu'on lui porte; elle semble vraiment dans son élément . Enfin de compte elle n'avait nullement besoin de ma présence. Bercer par la brise fraîche, je me désintéresse du sujet dont semble débattre les autres et me mets à penser presque involontairement à lui. Comment faire pour lui parler sans qu'il n'explose, comment me rapprocher de lui, Nonobstant le fait que je suis Assise à la même table que lui , j'ai l'impression qu'un océan entier nous sépare . Perdu dans le fil de mes pensées, je sursaute de peur lorsqu'une fille passe tout prêt de moi en courant pour finir dans les bras de.... Rayan.
La fille passe plusieurs secondes dans ses bras, le serrant fortement , comme si elle voulait rester collé à jamais à lui.
Et lui.... Il sourit de toutes ses dents, d'un sourire vrai, sincère, heureux, et pour la première fois je le vois ôter son masque , ce sourire n'avait rien de faux, d' hypocrite , sa joie à cette instant n'était nullement feinte.
- Tu m'as tellement tellement manqué n'arrête de répéter la fille telle une litanie.
- Tu m'as manqué aussi, répond t-il en riant ; mais là t'es entrain de me briser les Os
- Ohhh Désolé, s'excuse t-elle en s'écartant
- Comment ça ce fait que tu sois si en retard ?questionne Rayan en se massant les côtes, je commençais à me faire du soucis.
- C'est une très longue histoire, Ofait pourquoi ton phone est éteint? j'ai essayé de te joindre plusieurs fois.
Fronçant les sourcils, il plonge la main dans sa poche et en sorti son téléphone, en grimaçant,il annonce
- Désolé, batterie faible
- Ouais, alors je t'es vraiment manqué? demande la fille, en le fixant avec un p'tit sourire taquin
- tu rigoles, il n'a fait que sourire toute la journée, attendant ta venue avec impatience.
Ce n'est qu'alors que je compris la bonne humeur qu'il affichait à notre arrivée, avant qu'il ne me remarque ; c'était donc à cause d'elle.
- personne ne t'a sonné Mohamed, ferme ta grande gueule
- Pauvre p'tit ange, je t'ai donc tant manqué,? aller fait moi un câlin.
Râlant, il tends néanmoins les bras et la serre de nouveau très fort contre lui.
Se dégageant enfin, la nouvelle venue entreprit de faire un câlin rapide à chacun des garçons présent à la table. Je compris à leurs manières d'interagir que c'était pas la première fois qu'ils se voyaient. Arrivée à Maryam, elle demande gentiment en se tournant vers Rayan
- C'est elle ?
- Oui c'est elle ; Maryam. répond t-il sans ce défaire de son sourire.
La fille fait la bise à mon amie en se présentant ; Elle s'appelle Malika. Il paraît que Mohamed lui a beaucoup parlé de mon amie. Arrivée à ma chaise, elle s'adresse de nouveau à Rayan
-Et cette beauté c'est la meuf de qui, et me dit pas que c'est la tienne elle est trop bien pour toi.
Sa plaisanterie Tombe à plat, le visage de Rayan se durci et son sourire s'évanouit
- Elle, ce n'est personne, une intruse répond t-il d'une voix pleine de mépris .
Détournant rapidement le regard comme si ma vue le dégoûte, il tend la main à la fille l'invitant à s'asseoir à la seule chaise de libre.... juste à côté de lui. Comme s'il l'avait réservé spécialement pour elle. Fronçant les sourcils, la jeune fille regarde la main de Rayan puis se retournant de nouveau vers moi elle me prend dans ses bras . elle est vraiment tactile.
- Ne l'écoute pas, je m'appelle Malika, enchantée.
Surprise par son initiative, je ne pu m'empêcher de regarder l'expression de Rayan , comme je m'y attendais ; il est semble furieux... Un raclement de gorge se fait alors entendre et Mohamed, s'exprimant d'une voix qui manque de naturel s'écrit
- Alors Malika, ça été ton voyage ?
Même si sa Technique pour détendre l'atmosphère était pitoyable, cependant elle ne manque pas de réussir. Tout le monde dirige son attention vers la nouvelle arrivée, qui passa près de 30 minutes à raconter en long et en large, avec de grands gestes et l'air dépité l'horrible voyage qu'elle venait de passer. Échappant de peu à un accident de voiture sur le chemin de l'aéroport, elle a été obligé de voyagé assise prêt d'un vieux pervers qui tout au long du voyage n'a pas arrêté de lui mimer des gestes obscène, Soulagé d'être enfin arrivé à destination, son instant de paix fût de courte durée car elle s'est retrouvé perdu, ne se rappelant plus de l'adresse du campus. Rayan indisponible, Mohamed ne répondant pas et n'ayant le numéro d'aucun des autres garçons, elle mi un temps fou à retrouver son chemin...
- Je vous jure les gars, je crois que je viens de passer la pire journée de ma vie achève t'elle enfin, mettant fin à son long récit.
Après que Mohamed se soit excusé d'avoir mis son phone en mode silencieux afin de ne pas être dérangé, s'enchaîne une multitude de récit sur quel avait été le pire jour de leurs vies . Chacun voulant se faire entendre, ils en viennent à créer un immense brouhaha dans le restau et le proprio dû les grondé parce qu'ils dérangent les autres. Loin d'en resté là, ils se rapprochent les uns des autres et se mettent à chuchoter étouffant des fous rires. Attendris par leurs enfantillages, je contemple la scène avec un léger sourire aux lèvres sans pour autant y participer. Infailliblement, mes yeux reviennent toujours se poser sur Rayan, comme si un aimant invisible les eussent attiré. Un son s'élevant de mon sac à main fait rompre le charme, sortant mon téléphone je me rends compte que c'est l'heure de la prière.
- Mariam, il faut qu'on rentre, c'est l'heure de la prière.
- Mais nous n'avons même pas encore déjeuner fait remarquer Mohamed, vous ne pouvez pas Partir comme ça.
C'est vrai, on avait commandé mais pas encore mangé, néanmoins on ne pouvait pas attendre.
- Désolé Mohamed, m'excuse-je en me levant de ma chaise, ils faut qu'on rentre maintenant.
- hypocrite, murmure une voix que je ne connais que trop bien :
Rayan
- T'as dis quelque chose? je demandes le plus calmement possible.
- Ouais , j'ai di que t'es une putain d'hypocrite . Tu penses qu'en te faisant passer pour une musulmane parfaite ça va changer quelque chose au faite qu'en vrai tu n'es qu'une Salope de plus qui peuple cette terre ?
- Rayan !! s'indigne Malika, comment....
- Non MK, laisse moi lui faire comprendre que je vois clair dans son p'tit jeu. Les filles comme elle j'en connait des tonnes, elles se font passer pour des saintes ni touche alors qu'en vrai ce ne sont que des putains d'allumeuses prête à se donner au premier venu....
- tais toi Rayan, juste tais toi
- Non Malika, laisse le faire repliques-je ; vas-y, continu, montre moi quel genre de misogyne tu es car c'est ça n'es ce pas?
- je ne te permet pas de....
- de quoi? De prétendre savoir quel genre de salop tu es? de parler de toi, de tes démons ?Je vois aussi Clair dans ton jeu Rayan, ton ennemie c'est pas moi, c'est les femmes en général, tu les hais , les rabaisse et les dénigre pour je ne sais quelle raison et peu m'importe, saches juste que je refuse d'être ta victime, de subir ta colère ou d'être ton défouloir . Tout le monde à son lot de mélodrame, nous avons chacun nos peines et nos doutes, et c'est pas pour celà qu'on ce comporte comme des Salop envers les autres ; que je plains ta pauvre mère.
Je ne sais pas ce que j'ai dit de mal, enfin, à part tout ce que j'ai dit d'autres, mais son expression change du tout au tout et sa colère monte d'un cran
- Je ne te permet pas de parler de ma mère tonne t-il tremblant de colère, je ne te le permet pas.
Peut être ais-je dis assez, peut être devrais-je en rester là pour aujourd'hui, pourtant poussé par je ne sais quelle bouffée de témérité, je réplique, presque aussi en colère que lui
- Et pourquoi pas hein, dis moi pourquoi je ne dois pas parler d'elle? As-tu aussi honte de ta propre mère, honte de sa féminité ou est ce parceque tu as trop peur qu'elle se rende compte du genre de monstre qui lui sert de fils, peur qu'en apprennant ta conduite à l'égard des filles elle ne te maudisse ou qu'elle.....
- Elle ne peut pas le maudire ou lui faire quoi que ce soit d'autre d'ailleurs, intervient Malika
- Et pourquoi pas, son attitude ....
- parce qu'elle ne peut pas ; Elle est morte murmure t-elle.
Cette déclaration à laquelle je ne m'attendais nullement se répand dans mon corps en un frisson. Prise de court, je suis incapable de réaliser le moindre mouvement ni même démettre un seul son; je me retrouve comme tétanisé.
Rayan sort du restau en claquant la porte, et Malika courant dernière lui disparait aussi de l'autre côté de la vitre. A la tête qu'ils font, je devines que cette information devait être méconnu même de ses amis . Sans un mot je Tournes les talons. Ce n'est qu'alors que je remarques que nous venons de nous donner en spectacle devant le restau tout entier car en effet tous les regards sont rivés vers notre table. Ne tenant pas compte de leurs regards mélange d'incompréhension et de curiosité, je sors du restau d'un pas mesuré, le regard baissé . L'air frais du dehors me fait du bien , Marchant vers le campus, les évènements de la journée ne cessent de défiler dans mon esprit ; tout est allé tellement vite. Emporté par la dispute, J'ai perdu de vue l'objectif principal de tout ceci, le sauver. Seulement après la scène qui vient de se produire, je crois que j'ai perdu toutes mes chances d'y arriver. Comment ais-je pu être aussi impulsive?. Arrivée à quelques mètres du campus, je m'arrête brusquement en voyant Malika serré Rayan de toutes ses forces en lui chuchotant à l'oreille, des mots que je ne peux entendre d'où je suis. Ce dernier lui rend son étreinte avec tellement de fougue que j'ai peur qu'il ne la brise.
Malgré sa douleur et sa tristesse apparente, il se dégage de lui un sentiment de sérénité et d'apaisement que je ne lui avait jamais vu. Loger dans les bras de cette fille, il a l'air de se sentir à sa place. La vérité me frappa alors telle une évidence.
Cette fille qui qu'elle soit est son catalyseur.
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