1-Sauver
Zeynab
Il est assit sur une table au milieu du restaurant entouré de ses amis ; comme toujours il a le sourire aux lèvres. De mon coin reculé, je n'arrive pas à entendre de quoi ils parlent, mais ça a l'air marrant parce qu'ils rient tous, se tapent dans les mains et se bousculent, certains manquant de tomber s'agrippent à leurs voisins pour maintenir l'équilibre. Leurs plats presque vides devant eux, leurs boissons décapsulées, leurs visages affichent un air bon enfant qui les fait ressembler à des adolescents américains. Ils semblent penser que le monde leurs appartient. Ils sont tellement innocents, tellement heureux, tellement pleins d'espoir en leurs avenir que ça en est attendrissant. Enfin tous sauf .... lui. Son sourire n'est que mensonge, un masque qu'il à sans doute appris à porter tous les jours avec résignation. Un masque en travers de laquelle j'ai su voir dès le premier jour où je l'ai aperçu, il y'a deux mois de cela en sortant de mon cours de langue.
j'ai ressenti tout au fond de mon être son désespoir, j'ai entendu son appel à l'aide comme s'il me le criait au visage, j'ai tout de suite su qu'il nageait dans un océan beaucoup trop vaste pour lui, il se bât peut être encore, son Petit cœur essaie peut être de se débattre, de survivre , mais il ne fait pas assez d'effort, et aussi horrible que ça puisse paraître, ce beau jeune homme est entrain de se noyer.
Comment je le sais ?? J'ai pénétré son masque, et je me suis plongé dans son âme. pour cela j'ai juste eu à regarder au fond de ses prunelles, après tout ne sont ils pas le reflet de l'âme ??
Leurs déjeuners terminés, ils se lèvent un à un, je fais pareil, essayant d'être invisible, je me tiens prête à leurs enjamber le pas comme je le fais depuis se matin ; qu'es ce que je raconte, comme je le fais depuis deux mois.
Oui je sais, ça fait psychopathe, mais j'ai besoin de savoir , de comprendre, de le connaître. En deux mois, il ne m'a jamais adressée la parole, en même temps je fais tout pour l'éviter . Son regard a le don de me glacer le sang. Trottinant derrière lui de jour comme de nuit, j'en viens même à négliger mes études, et même si la vie d'un homme est plus précieux que mes diplômes, je désespére par moment. Deux mois, huit longues semaine pendant lesquelles je n'ai rien appris de lui, rien de rien, Nada. Bon j'avoue qu'il arrive toujours à m'échapper. Je ne sais pas comment il fait, mais je finis toujours par le perdre, me retrouvant très souvent au milieu de nul part peinant à retrouver mon chemin de retour. Mais il ne peut pas savoir que je le suis, c'est impossible, j'ai été discrète ; enfin je crois.
Marchant derrière eux, me posant mille et une questions sur comment il s'y prend pour m'échapper tout le temps, je manque de m' ecrouler quant subitement je percute de plein fouet un torse . Me maudissant d'être aussi tête en l'air, je me repends en excuse tout en essayant de retrouver mon équilibre, quant mon traître de sac tombe par terre, je fus obligé de me baisser pour le ramasser quant soudain je vis ses chaussures. Non pas lui, tout sauf lui, c'est impossible, je l'aurai vu s'il s'était arrêté, après tout j'étais juste derrière lui, je vous en supplie, faites que se ne soit pas lui . Retenant ma respiration, je me relève pleine d'appréhension, les yeux étroitement fermés, mon cœur martelant ma poitrine. Tout au fond de moi, je sais que c'est lui, je reconnais ses chaussures, mais malgré cela, une petite voix ne cesse de répéter dans ma tête, "faite que ça ne soit pas lui", puis j'ouvre les yeux : bien évidemment,c'est lui.
- Qu'es ce que tu me veux la voilée ?
Dans un mouvement instinctif, je recule de trois pas en arrière, mettant une distance plus que nécessaire entre nous, j'essaie de faire le vide dans ma tête avant de lui répondre, me répétant sans cesse telle un mantra que je suis une femme forte et indépendante. je relève la tête et croise les bras dans une posture qui se veut pleine d'assurance, et respirant à plein poumons, je lui réponds enfin
- comment ça ce que je te veux ?
- t'étais entrain de me suivre là
- te suivre ? Moi? Mais t'es cinglé ou quoi pourquoi je te suivrais ?? Retorques-je à nouveau affichant un air faussement offensé.
- je t'ai vu, tu me suivais
- Mais quel aplomb, je te connais même pas moi
-Hey Ecoute moi très bien espèce de comédienne, je ne sais pas à quel jeu malsain tu joues mais tu me fiche la paix. Ton délire à la psychophate n'a que trop duré, au début c'était marrant, je voulais savoir jusqu'où tu pouvais aller, mais là tu me tape juste sur le système, alors....
Et se rapprochant au fur et à mesure qu'il parle, son torse collant presque le mien, son regard froid pénétrant mes iris, il asséne avec un rictus pervers
- .... Si tu veux qu'on baise, tu me le demande gentiment , pas la peine de me fliquer pendant deux mois.
J'eu un haut le cœur, comme pour mettre une distance entre moi et son insulte, je me recule encore en titubant, retenant de force ma main qui me demange, me priant silencieusement de lui répondre par un gifle.
Adoptant de nouveau une posture digne, le menton relevé, le visage impassible, je réponds calmement
- Pour avoir envie de coucher avec un déchet comme toi, il faudrait vraiment que mes parents me maudissent.
Bondissant telle un lion, la main levée, il fait un geste en direction de ma joue avec je le sais la ferme intention de me gifler. Seulement, je m'y suis attendu, d'un mouvement que je l'avoue releve plus du miracle que de l'habileté, je me dégage à temps , et sa main balaye le vent. Esquissant un sourire qui se veut provocateur, je m'éloigne de lui , non sans d'abord lui jetté à la figure ces quelques mots
- tu vois, je le savais... Il n'y a que des déchets comme toi pour s'emprendre à des femmes sans défense
Sans lui accorder le temps de répliquer, je disparais dans un virage, le cœur battant la chamade et la dernière Vision de son visage ne fait qu'accélérer mes battements de cœur : il est fou de rage.
Voilà, ça vient de commencer, le contact vient d'être établi et même si ça me fais une peur bleue de le regarder, de lui parler, je sais que je ne peux pas fuir éternellement. J'aurais pu rentrer dans sa vie en tant qu'amie mais si j'y rentre en tant qu'ennemie j'aurais plus de chance de capté son attention. Ainsi pour réussir, il faudra l'ammenner à me détester, à me haïr, à vouloir ma destruction, ce n'est que par ce moyen que je peux véritablement rentrer dans sa Vie, m'y faire une place importante, devenir son pire ennemie afin d'espérer un jour devenir sa meilleure amie.
"Je ne veux que te sauver, laisse toi faire s'il te plaît"
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top