🎩Amour impossible🎩

La ville Brume porte bien son nom. La pollution envahit la moindre rue au point qu'on a l'impression d'être en permanence perdu dans un brouillard. La plupart de ses murs sont tristement gris et quand ils sont couverts de tags, les couleurs sont incroyablement délavées. Aucune couleur en ces lieux ne dure jamais. Le ciel est toujours empli de nuages, si bien que même si la pollution disparaissait du jour au lendemain -chose impossible- et que par miracle, son bleu faisait enfin acte de présence au dessus de la ville, les passants seraient surpris et sans doute effrayés à cette vision. Ils retourneraient sans doute se coucher, pensant être dans un mauvais rêve.

Aujourd'hui, Brume est encore plus triste que d'habitude. Accoudée à sa fenêtre, une jeune femme regarde la pluie tomber. Elle soupire. Cette ville est vraiment déprimante et ce qui se passe dans sa vie n'arrange pas son humeur. Sa meilleure amie, Lucie, est enceinte. La jolie brune se redresse de son poste en repensant à cette nouvelle. Non pas qu'elle soit jalouse de ne pas être future mère. Elle ne s'imagine pas tellement mère, d'ailleurs. Enfin, après tout, pourquoi pas ? Elle secoue la tête, là n'était pas le problème. Non, le vrai problème, c'est que Lucie lui avait dit ça si joyeusement en enchaînement avec un "Nous allons nous mariés le moins prochain !" Le temps avait été beau l'après-midi même quand Lucie lui avait tout dit autour d'un café. Et elle, tout ce qu'elle avait trouvé à faire, c'était de s'étrangler avec sa boisson avant de tout recracher.

Cette jolie blonde, qu'elle connaissait si bien autrefois, mais que lui était-il arrivé ? La jeune femme, désespérément seule, attrape un cadre photo sur son étagère. Une petite fille blonde aux cheveux bouclés sourit de toutes ses dents, ou presque. Il lui manque une dent qui était tombée plus tôt, ce jour-là. Elle était assise sur une balançoire et à côté d'elle se tenait une fillette brune aux cheveux coupés en carré. Elle souriait timidement en direction du photographe. Elles en avaient fait des bêtises, toutes les deux. Elles avaient bien grandit et étaient désormais des femmes. Elles s'étaient presque perdues de vue mais elles étaient toujours restées en contact. La brune adulte repose le cadre et essuie de l'index une larme qui vient de tomber dessus.

Elle bouge légèrement la souris sans fil de son ordinateur. Elle n'éteignait jamais sa machine, c'était une accro des technologies. Elle trouve rapidement ce qu'elle cherche : Roger. Mais qu'est-ce qu'il avait de plus qu'elle, ce type ? À part, disons, un 5ème membre. Elle avait espéré que l'invitation de tantôt était un signe du destin, les rapprochant à nouveau l'une de l'autre. Mais elle s'est complètement trompée. Ce Roger lui rappelle son ancien prof de maths. Un type exécrable. Elle l'avait bien fait tourner en bourrique, avec son amie... Pourquoi n'étaient-elles restées que des amies déjà ? Ah oui, elle n'a jamais eu le courage de lui avouer ses sentiments. Et maintenant, elle le regrette amèrement.

Après une nuit passée à surfer de site en site et à s'enfoncer davantage dans la dépression et le darkweb, Azraelle baille longuement. La lumière du jour commence à apparaître à sa fenêtre, les rayons tentent de traverser la brume permanente de Brume. Cette pensée la fait sourire. Si elle fait une blague dans sa tête, c'est qu'elle ne va pas si mal, finalement. Un rai de lumière parvient miraculeusement jusqu'à elle. Un instant éblouie, une idée la traverse. Elle saute de sa chaise et se précipite sur un vieux carton qu'elle déballe avec empressement. Elle en sort délicatement un vieux grimoire et passe une main dessus pour en ôter la poussière. À cause de son prénom peu commun, on l'avait souvent traitée de démone et d'ange de la mort. Ça l'avait poussée très tôt à s'intéresser à la démonologie. Ce précieux ouvrage, elle l'avait trouvé pour presque rien sur une brocante. En fait, la personne qui lui avait vendu, avait mis le livre dans ses mains précipitamment et l'avait priée de s'en aller.

Elle pose avec soin son trésor nouvellement retrouvé sur son bureau et tourne les pages avec attention. Très vite, elle trouve la page désirée. Elle arrache un post-it de son bloc et commence à faire une liste de choses puis sort pour faire ces quelques emplettes. Tandis qu'elle passe dans les rayons des différents magasins qu'elle visite, elle réfléchit au lieu idéal pour une invocation. Si elle avait eu plus de temps, elle aurait trouvé un endroit calme qu'elle se serait appropriée, comme un hangar ou un terrain vague... Mais elle doit trouver rapidement de l'aide extérieur, si elle veut empêcher ce mariage. Elle décide alors de s'installer sur le toit de son immeuble. Personne n'y va jamais, surtout la nuit. Pourquoi s'embêter alors qu'on ne voit plus les étoiles depuis longtemps ?

Après plusieurs aller-retour entre son appartement minuscule et le toit, Azraelle parvient à rassembler tout le matériel nécessaire au rituel. Elle s'apprête d'une robe de cérémonie et se maquille minutieusement le visage et ses bras nus. Elle vérifie une énième fois la météo, le temps sera calme cette nuit, c'est parfait. Elle monte théâtralement les marches pour la dernière fois de la soirée. Elle ne croise personne et c'est tant mieux, elle n'a pas envie de discuter avec qui que ce soit. Sauf si c'est Lucie et que cette dernière lui dit que son mariage est annulé. Mais apparemment, c'est mal parti pour que ça arrive. Une fois en haut, elle se demande finalement si c'est une bonne idée. Au même moment, elle reçoit un message de sa tendre amie. Son coeur bat frénétiquement dans sa poitrine tandis qu'elle l'ouvre. Lucie lui a envoyé une photo d'elle et de son futur mari, elle est désespérément rayonnante aux côtés de son Roger... D'un geste mi-rageur, mi-déçu, Azraelle éteint son portable. Elle est désormais déterminée à aller jusqu'au bout.

-----

En attendant minuit, elle fait les derniers préparatifs, qu'elle termine rapidement. Elle s'assoie alors, laissant son esprit vagabonder dans ses souvenirs et dans ses rêves. Elle souffle, un murmure s'échappe de ses lèvres rouge sang.

"On était mieux sur les balançoires, quand je me demandais encore comment les femmes tombaient enceintes.... Et son ventre à elle s'arrondit de jour en jour, maintenant..."

Azraelle soupire, la tête entre les mains puis relève les yeux vers ce qui devrait être une voûte céleste constellée d'étoiles. Elle aperçoit la constellation du Baleinier. Le ciel est dégagé du mieux qu'il puisse l'être. En vérité, ce n'est pas une vraie constellation. Les lumières qui la composent sont celles de satellites qui survolent la ville en permanence et qu'on ne voit que très rarement, à cause de la pollution ambiante. Elle n'avait pas de nom au départ. Mais une légende locale parle d'un être venu d'ailleurs à bord d'un immense vaisseau-baleine. Son passage aurait légèrement dévié quelques satellites qui auraient ainsi été réagencés sous la forme du fameux vaisseau. C'était une histoire ridicule, les aliens n'avaient jamais débarqué en ville. Mais c'était un joli conte.

Minuit sonne soudainement à sa montre. La mystérieuse brune se lève et allume chaque bougie de son cercle avant de se placer derrière le pupitre où est posé son grimoire. Avec de grands gestes précis, elle clame l'incantation dans une langue incompréhensible. Pour finir, elle expose son souhait le plus cher.

"Je t'invoque, ô Lilith, puissante parmi les puissants ! Je t'appelle à moi et te réclame ! Je t'offre mon âme en échange de l'amour de ma tendre Lucie !"

Un éclair déchire le ciel dans un bruit assourdissant. Personne n'aurait pu le prévoir et dès demain, les journaux parleraient sûrement de cet orage soudain et imprévu avec une grande perplexité. La lame électrique, qui aurait normalement dû rejoindre le plus haut sommet de la cité frappe le sol juste devant Azraelle, pile au coeur de son cercle de feu. Aveuglée momentanément, l'invocatrice recule et perd l'équilibre. Elle se prend les pieds dans sa robe trop longue et tombe à la renverse. L'instant est passé et terminé. Elle frotte ses yeux endoloris et maugrée en se relevant avec difficulté. Elle aperçoit une forme sombre au milieu des bougies éteintes et s'approche avec prudence.

Ce qui ressemble à première vue à une petite fille se lève timidement face à la jeune femme. Elle s'avère presque aussi grande qu'Azraelle mais son visage enfantin est étonnant. De fines boucles blondes entourent son visage, on dirait presque un angelot. Ses yeux rouges percent l'obscurité et se posent sur ceux, couleur noisette, de l'invocatrice. Cette dernière déglutit avant de s'adresser à la petite blonde.

"Hmmm... Lilith ?

– Oh ? Non, moi c'est Alith !

– A... Alice ?

– Non, non, ça s'écrit avec "TH" à la fin ! Mais oui, sinon, Alice, ça marche aussi... (elle prend un air penaud)

– Bon alors... Je n'ai pas invoqué la bonne personne, d'accord... Mais tu es bien... Un démon ?

– Hein ? Quoi ? Oui, oui ! Bien sûr que je suis un démon, un vrai de vrai ! Enfin non, pas tout à fait... Je suis en apprentissage, tu es ma première cliente, c'est chouette non ?!"

Le visage d'Azraelle se tord en une grimace. Elle est tombée sur une débutante. Comment peut-elle réussir à empêcher le mariage de sa meilleure amie dans ces conditions ? Elle ne peut pas se permettre de renvoyer cette démone et d'essayer une nouvelle invocation, il lui faut faire avec. Elle se masse lentement les tempes et interroge la jeune démone sur les conditions de leur contrat. Elles discutent ainsi en rangeant les objets rituels éparpillés au sol. Quelques gouttes commencent à tomber et l'averse et l'orage provoqués par l'invocation ne tarderaient plus. Azraelle invite Alith à se réfugier dans son appartement. Elle y vivrait quelques jours, le temps du contrat.

Étonnamment, l'accord se trouve être honnête. Alith devrait faire en sorte de briser le couple et s'arranger pour que le mariage n'ait pas lieu. Si elle échouait, le pacte serait alors invalide et Azraelle garderait son âme intacte. Le duo improbable commence alors à imaginer des scénarios possibles, des plans d'attaque et autres fourberies. Imperceptible, l'aube se lève comme chaque matin alors que les deux filles débattent encore de la meilleure façon de procéder. La pluie s'est arrêtée et la brume s'est levée en même temps que Brume. La brunette s'étire et ne parvient pas à réprimer un bâillement. Elle est épuisée d'avoir veillé toute la nuit à cause du rituel. Elle laisse Alith se vêtir dans sa garde-robe et part s'allonger. Juste un instant, qui se transforme en matinée.

-----

Alith sort en ville et s'étonne à chaque humain qu'elle croise. Elle observe les couples. Elle arrive rapidement à distinguer les jeunes couples, tout récent, et ceux qui durent depuis longtemps. Leurs comportements diffèrent. L'observation des choses et des gens, c'est un truc qui lui plaît particulièrement. Elle est très douée dans ce domaine. Bien sûr, la plupart du temps, ce que peuvent ressentir les mortels reste purement théorique pour elle. À la fin de la matinée, elle en sait suffisamment sur la ville et ses habitants pour regretter son chez-elle si chaleureux. Cela ne fait que quelques heures qu'elle est arrivée et pourtant, elle ressent déjà un pincement au coeur en pensant à sa chambrette.

Si elle ne parvient pas à exécuter cette mission, elle n'aurait plus d'autre chance de devenir un vrai démon professionnel en pacte. Elle a toujours voulu faire ce travail mais ses résultats lamentables aux examens de camouflage en terrains inconnus l'ont empêchée d'avoir droit à un premier pacte. Elle ne manque pas de courage, elle est même prête à affronter tous les dangers des mondes connus, mais son défaut majeur est sa maladresse infinie. Perdue dans ses pensées alors qu'elle retourne chez Azraelle, Alith trébuche et, perdant l'équilibre, bouscule une femme qui passe avec son landau. La femme lâche la poussette et tombe à la renverse, avec une Alith terriblement gênée sur son dos. La jeune démone se relève vivement et s'excuse un milliard de fois en essayant d'aider la femme à se remettre sur pieds. Le landau est parti rouler plus loin, quittant le trottoir et la légère pente de la route le fait s'éloigner davantage alors qu'une voiture arrive au tournant plus bas. La mère éperdue se met à hurler et Alith, effrayée par ce qu'elle vient de provoquer, lève un bras en direction de l'accident qui se rapproche. En un instant, la voiture a freiné, glissant sur son flanc et la poussette a stoppé sa course. La femme accourt près de son enfant qui gazouille joyeusement et des passants moins préoccupés par leurs pensées que les autres s'attardent autour de la voiture et aident le chauffeur à en sortir.

Alith préfère taire l'incident auprès de sa cliente, ça peut donner une très mauvaise image de la qualité de ses services. Elle-même ne se serait pas fait confiance, surtout après ça. Bon, par chance, elle a réussi à éviter un désastre. Mais elle doit se montrer plus discrète, elle n'est pas censée intervenir dans la vie des mortels. Elle songe qu'elle aurait peut-être dû laisser le malheur arriver, mais d'un côté, elle l'avait provoqué, donc ça n'aurait jamais dû arriver... elle secoue la tête pour se débarrasser de ces pensées néfastes pour sa concentration.

Le plan est facile. Séduire un humain. Pour ces examens-là, elle les avait réussi haut la main, grâce à sa maladresse. Roger a des habitudes, comme tout le monde. L'une d'elle consiste simplement à acheter un café, toujours au même endroit, à la même heure, tous les jours de boulot. Alith tire sur les plis de son chemisier emprunté et s'avance d'un pas décidé vers l'entrée du petit café. L'homme salue la vendeuse en sortant avec son gobelet à la main. Sitôt qu'il passe la porte, il entre en collision avec Alith qui se trouve couverte du liquide brûlant. Elle ne s'en inquiète pas le moins du monde et joue les paniquée-écervelées en s'agitant et en s'essuyant maladroitement la poitrine avec ses mains. L'homme s'excuse, affolé d'avoir pu la blesser et lui propose sa veste. Alith estime que c'est un bon début d'approche et en reste là pour la journée.

Après plusieurs jours et plusieurs tentatives de rapprochement, Roger décide de présenter sa nouvelle amie, Alith, à sa fiancée Lucie. Ce n'est pas prévu initialement mais comme Lucie ignore qui elle est, Alith accepte la rencontre. En voyant le couple d'amoureux ensemble, Alith se dit qu'elle a peut-être une chance de trouver une faille dans leur relation et leurs sentiments. Rien chez Roger ne laisse penser qu'il s'intéresse à qui que ce soit d'autre. C'en est désespérant. Distraite face à leur invitation à leur mariage, Alith hoche la tête puis son regard croise celui de Lucie. Elle se risque alors à une question.

"C'est pour l'enfant que vous vous mariez ?

– Non, houlà, non ! Sûrement pas ! Ce serait idiot, il y a plein de femmes qui élèvent leur enfant seule de nos jours. Nous voulons être ensemble, c'est tout. Et le mariage et le meilleur moyen de le montrer au reste du monde, pas vrai mon ange ?"

Lucie hoche la tête et acquiesce vivement. Un peu trop vivement, en fait. Alith remarque le doute planer dans les yeux bleus de la jolie blonde. Elle vient de trouver la faille du couple. C'est une bonne nouvelle. Elle s'empresse alors de retourner auprès d'Azraelle pour l'en informer en s'excusant de son départ si soudain. Elle promet aussi de venir à leur mariage, en ajoutant "s'il a bien lieu". Ravie d'apprendre l'incertitude de sa meilleure amie, Azraelle l'invite à prendre un verre dès le lendemain. Il ne lui reste plus beaucoup de temps pour faire annuler ce mariage.

-----

Azraelle et Lucie se retrouvent dans leur café habituel. Lucie est soulagée de pouvoir compter sur le soutien de son amie, qui elle est heureuse d'entendre ses doutes.

"Az'... Je ne suis plus très sûre de faire le bon choix... Roger est formidable mais on a décidé de tout ça si vite, ça me fait vraiment peur ! Et aussi je... Je doute sincèrement de mes sentiments...

– Tu l'as laissé t'engrosser et tu n'es même pas sûre de l'aimer ? Même pas un peu ? Enfin, c'est pas rien quand même, tu portes son enfant !

Azraelle s'efforce de retenir son sourire intérieur. Au fond d'elle, une voix murmure qu'elle a rendu triste son amie. Ce n'est pas ce que font les amis. Ils se soutiennent en toute circonstance, normalement. Elle commence à se soutenir coupable.

"Azraelle. Tu m'écoutes ? (Lucie la regarde fixement) Oui, bien sûr, tu as toujours été là pour moi... Az'... En fait, je... Je crois que c'est toi que j'aime.

– Tu... Es sérieuse ?"

Azraelle n'en revient pas. Ces mots qu'elle a tant espéré entendre de sa bouche, elle les entend, maintenant. Ces mêmes mots qu'elle a enfoui en elle. Elle observe Lucie, les moindres traits de son visage, ses émotions sont marquées dans chacun de ses plis. Elle est sérieuse. Du moins, elle pense sérieusement ce qu'elle dit. Et puis Azraelle la regarde, plus elle se rend compte d'une chose. Ses sentiments à elle sont passés. Elle n'éprouve plus d'attirance pour sa meilleure amie. Ça l'a suivi toute sa vie et maintenant, c'était bel et bien parti. Le temps suspendu entre les deux femmes se brise soudain. Lucie se redresse et détruit la distance qu'elles ont gardé jusqu'alors. Elle pose un baiser humide sur les lèvres de son amie. Azraelle a un mouvement de recul. Elle ne sait plus comment réagir. Elle est allée si loin dans la conquête de son coeur, et elle l'a à portée de main. Mais les yeux brillants de larmes de son amie signifient autre chose. Lucie ne sait pas ce qu'elle veut. Azraelle secoue la tête en la repoussant doucement.

"Lucie... Je t'aimais vraiment, tu sais ? Mais ce n'est pas moi que tu veux. Regarde-toi, tu te mets dans tous tes états, tu doutes, tu pleures. Tu m'embrasses, presque innocemment. Ton Roger, il est banal, ta vie avec lui sera peut-être monotone, mais tu seras heureuse. Il veillera sur toi. Je n'ai plus à le faire désormais."

Elle pose un baiser sur le front de son amie au ventre rond et s'en va. Alith, de l'autre côté de la rue, a observé toute la scène. Azraelle arrive à sa hauteur.

"J'imagine que tu vas devoir repartir, finalement. Demain, ce sera le plus beau jour de sa vie. Ça te dit une soirée film d'action et pizza ?

La jolie brune et sa nouvelle blondinette s'éloignent en riant. Aujourd'hui est le premier et le plus beau jour de leur vie.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top