Chapitre 5
En un instant, tout s'était éclairé dans mon esprit. Il s'agissait d'un tour de passe-passe vieux comme le monde. Le feu avait été allumé à l'aide de l'accélérant dont l'odeur s'était répandue juste avant que tout ne commence. Une fois l'incendie démarré, le seul endroit où je pouvais me réfugier était le chantier face au bâtiment, apparemment désert, comme par hasard.
Mais quand est-ce que quelqu'un avait pu placer le dispositif incendiaire ? Si quelqu'un était entré, j'aurais dû m'en apercevoir, d'une façon ou d'une autre.
Je raidissais mes membres, prête à bondir. Le bain de soleil m'avait un peu sonné dans la rue mais, rien ne m'empêcherait d'en découdre.
- On sera bien ici, dit le vieux.
- ...
- On fait quoi maintenant ? répondit son subordonné.
Est-ce qu'ils faisaient les innocents ? En entrant ici, j'aurais cru qu'ils seraient passés à l'action directement. Qu'espéraient-ils ?
S'ils font le moindre geste suspect, je leur briserai le crâne avec...
Mon regard chercha une arme digne d'intérêt et la trouva, appuyée contre le mur :
... Cette pelle !
Mais, ils ne firent aucun geste.
L'aîné se positionna près du montant de la porte et observa la rue, derrière nous.
- Il a un moyen de s'échapper, réfléchit Emilio à voix haute, Il doit avoir des complices qui viendront le chercher...
L'hospitalier appuyait avec une haine à peine dissimulée sur ses « il ». Le quinquagénaire se tourna brusquement vers moi et m'interrogea avec colère :
- Et toi ? Tu sais quelque chose ?
Je restais immobile.
Était-il possible que je me sois trompée et qu'il n'y ait pas de piège ?
- Ils sont trois, on fait quoi ?
- ...
Je me retins de justesse de me tourner vers la voix. Le murmure provenait de la première « allée » de matériel.
- Alors ?! s'impatienta Emilio.
- Non ! Lançais-je avec impatience et en tentant de tendre l'oreille, Je n'ai pas de complices !
Et eux non plus d'ailleurs. J'étais prise entre le marteau et l'enclume et au moindre geste suspect, la bataille s'engagerait. C'était une version particulièrement malsaine de l'impasse mexicaine. Je devais gagner du temps pour pouvoir réfléchir.
- Comment ça « je » ?! s'inquiéta Justin
- ...
Mais, quelle conne !!!
Je me précipitais sur la pelle.
Ce fut Emilio qui me mit en joue le premier mais, il lui fallait remonter la pompe et j'avais quelques secon...
- HAaaa !
Je baissais les yeux sur ma main brûlée.
...
Chtock !
Le vieux n'avait pas eu le temps d'actionner la pompe qu'un projectile l'avait atteint. Il porta sa main droite jusqu'à son bras gauche qui semblait raidie contre son torse dans une position étrange. Du sang coula entre ses doigts.
Justin, lui, n'avait pas bougé et il faisait aller des yeux ronds comme des soucoupes de moi à Emilio. D'un tas de planches, des jurons s'élevaient :
- Pas lui ! Vise la fille !
Bon...
J'aurais essayé.
Mais maintenant, on arrête les conneries.
Je tournais le dos à ces nouveaux ennemis et courais vers le mur. Peut-être aurais-je pu traverser la porte qui l'ouvrait mais, j'avais d'autres plans. À la place, j'y pris appui d'un bond, l'atteignant de la semelle à environ un mètre et demi du sol. Pendant une fraction de seconde, j'eus l'impression de marcher sur le crépi en défiant la gravité. Pivotant légèrement, je poussais brutalement sur mes jambes.
Et mon corps traversa la pièce, décrivant une parabole aplatie sous l'impulsion.
Le mouvement était totalement surréaliste du point de vue d'un humain.
Mais, moi, je n'étais pas humaine.
Je volais ainsi à grande vitesse et frôlais les parpaings qui formaient le plafond. D'une pirouette en l'air, je me retournai et me réceptionnais contre le mur du fond. À l'impact, le « cercueil » s'ébranla et tomba dans un bruit métallique tandis que je me rétablissais au sol d'une roulade.
- ... s'étonna de sa bouche béate l'homme qui se trouvait là, tout à l'arrière.
- Surprise ! lui répondis-je de mon plus beau sourire.
Il se releva et tenta de se tourner vers moi pour me mettre en joue. Mais, je fus plus rapide : d'un coup de pied entre les cuisses, je le projetais au plafond. S'il ne mourrait pas au moins, je venais de tuer ses espoirs de fonder une famille.
...directement dans l'œuf, si je puis dire.
Il retomba lourdement au sol et se retrouva adossé à « l'allée ». À ma plus grande insatisfaction, il était hébété mais, vivant. L'objet responsable de cet affront était le casque de chantier qu'il portait sur le crâne.
Tsssss !
Il m'adressa une expression qui exprimait à la fois douleur et supplication.
...Et je lui répondis et lui écrasant le visage d'un coup de talon. Les os craquèrent sous la pression et je sentis les dents de sa mâchoire supérieure éclater dans sa bouche comme de petites graines s'échappant d'un fruit mûr. Je soulevais ma chaussure pour le voir tenter d'articuler quelque chose de son visage aplani et qui n'avait plus de nez. Préférant le couper dans son élan, je répétais mon geste et son front s'enfonça. Il leva les mains vers moi et tenta d'écarter ma jambe mais, c'était peine perdue. J'étais ivre d'une rage destructrice. Je frappais et frappais encore. Après quelques coups, son cortex frontal fut réduit à un jus rouge et pulpeux qui lui dégoulina sur le visage comme de la confiture sur une tartine.
Un bain de sang, voilà ce qui était en train d'avoir lieu. Je m'abandonnais peu à peu à cette soif malsaine de meurtre qui fait des monstres ce qu'ils sont. Les enjeux étaient grands, je ne l'oubliais pas, mais l'ivresse de la mort m'avait capturée et me elle me tenait fermement de ses pâtes noires et crochues.
J'allais faire un massacre.
- Elle est derrière !! Cria un homme paniqué depuis le premier rang.
Chtang !
Justin venait de frapper l'homme avec le tranchant de la pelle, juste sous l'oreille, et lui avait fendu la mâchoire jusqu'à l'os. Celui-ci avait été pris par surprise, ne se méfiant plus des deux clercs désarmés. Il s'était relevé et avait tourné le dos à un ennemi et il le payait à présent par le flot écarlate qui coulait sur le fer.
Des bruits pneumatiques se mirent à résonner de toute part, accompagnés d'impacts divers dans la direction du jeune homme. Certains se plantèrent dans la plaque ventrale de « mâchoire fendue » et je pus distinguer des tiges métalliques.
Justin, lui, gémit de douleur et s'effondra en lâchant la pelle, visiblement touché.
Devant moi, l'homme au casque glissa légèrement contre la pile de poutres. Il portait, des plaques de protection ventrales et dorsales. Elles semblaient renforcées par du métal ce qui lui donnait un aspect de légionnaire romain.
Son arme, quant à elle, n'avait rien d'antique. C'était une sorte de pistolet à clou muni d'une cartouche de gaze propulseur. Tout du moins, c'est ce qu'il paraissait au premier regard. Le second indiquait que les projectiles qu'il était capable d'éjecter faisaient une douzaine de centimètres de long soit plus du double d'un modèle standard.
Je regardais ma main droite à présent. Celle-ci avait la paume noircie comme si j'avais touché du métal chauffé à blanc. L'os était même apparent par endroits. Pire encore, elle ne cicatrisait pas. Ou plus exactement, je sentais qu'elle se reformait mais, à un rythme très lent. Je ne pourrais pas compter sur elle avant quelque temps.
Il en allait de même concernant les objets de la pièce. J'avais été stupide. Une arme potentielle, bien en évidence, alors que je me savais encerclée d'ennemis... J'avais pensé à quoi ?
Tous les objets de la pièce pouvaient bien avoir été baignés dans de l'eau bénite et en avoir gardé assez à leurs surfaces pour me blesser. Il suffisait, après tout, de ne pas les sécher pour qu'ils restent humides un moment. Je ne pourrais donc compter que sur mon corps pour me battre.
Mon corps ou bien...
Un bruissement m'avait coupé dans mes réflexions.
Ils sont deux, juste derrière l'allée et très proches l'un de l'autre. Ils commirent alors une erreur :
- On y va à trois.
Ils s'étaient plaqués contre l'allée et se préparaient visiblement à me cribler de fer.
- Un... Deux...
- Trois ! hurlais-je en roulant par-dessus le tas de poutres.
Les deux hommes portaient des protections similaires à celle de leur camarade. Et comme leur camarade, ils levèrent tous deux des yeux élargis par la peur et l'incompréhension.
Cependant, eux, ils eurent le temps de hurler avant que je n'abattis le cadavre sur eux comme une masse.
- Ha ! Ha ! Ha ! Riais-je d'amusement en soulevant le corps à nouveau.
Et je frappais encore.
Le premier coup avait servi à les désorganiser mais, maintenant, je les frappais sérieusement. L'un puis, l'autre, chacun à son tour comme deux gentils garçons.
- Non ! Supplia l'un d'entre eux en levant les bras vers moi
- Hi ! Hi ! Hi ! Lui répondis-je.
Sous la violence du choc qui suivit, je sentis le genou de mon « hochet » se disloquer tandis que l'autre poussait des cris de plus en plus aiguës.
Son compagnon, lui, avait déjà cessé de bouger.
Dommage.
Pour leur décharge, soixante-dix kilos les martelaient alternativement et à chaque coup, un craquement sinistre retentissait.
Venait-il de leurs os ou de ceux de mon ustensile ? Et ce sang qui les couvrait, provenait-il de leurs corps à eux ?
Paradoxalement, l'armure de plaque qui entourait mon jouet était une véritable bénédiction.
Frapper, frapper et frapper encore.
Écraser les chairs et broyer les squelettes.
Et le second de mes « amis » ne bougeait déjà plus.
Un choc résonna soudain sur ma masse mais, cette fois, il avait résonné alors qu'elle était encore en l'air.
Que...
- Haaaa ! Criais-je subitement.
Je me mettais immédiatement à couvert, rouge de colère et de vexation. D'autres venaient participer à mon jeu et m'avaient logé un clou dans l'épaule.
Sous le coup de la surprise – ou était-ce de la douleur ? – j'avais lâché mon compagnon qui avait retrouvé le plancher des vaches, plus loin et cul par-dessus tête.
La blessure ne brûlait pas. Je touchais la plaie ouverte. L'aiguille métallique était à l'intérieur et seule la tête dépassait de la chair.
Aïe !
Il allait falloir l'arracher, car elle bloquait mes mouvements.
Inspirer profondément et...
Chtock !
Le claquement pneumatique avait retenti juste au-dessus de ma tête mais, le projectile m'avait raté. Par-dessus l'allée, un bras à découvert tirait au hasard dans une tentative désespéré de m'atteindre.
- Tricheuuur !... Gnaaaa !
Je poussais l'allée toute entière de mon épaule saine et, hurlant tout mon soul, la rabattait contre la suivante.
Chtack !
Fit le bois contre le bois avec la brutalité d'un livre que l'on referme.
L'autre gémissait, prit dans un étau funeste dont il ne sortirait plus. Son bras s'agitait de droite à gauche sans pouvoir avoir champ sur moi et tirait des clous en rafales désespérées qui s'enfonçaient, ici dans le sol bétonné, là dans un corps encore chaud.
- Arrrrrg ! Se plaint-il dans un gargouillement liquide.
Tant mieux ! Sale tricheur !
Je poussais de plus belle sur l'assemblage et le bois grinça sous la pression... Ou peut-être était-ce ses articulations ?
- Mais arrêtez-les ! Hurla une voix vers l'entrée.
La voix fut immédiatement suivie de cris, de coups et de sons pneumatiques. Ils se battaient encore là-bas.
J'entendis subitement le bruit du pistolet à clou qui venait de tomber dans mon dos. Le bras qui auparavant le tenait pendait mollement à présent. Mon œuvre était faite.
Maintenant, le clou dans mon épaule...
De mes doigts, il fallut que je fouille la chair, car il s'était enfoncé profondément. J'attrapais enfin la tête aplatie et essayais de tirer. Je sentis la tige de fer remuer au fond, à l'intérieur même de mes os, forçant sur mes muscles et mes vaisseaux sanguins.
C'était curieux comme sensation, celle d'un corps étranger qui gigotait et restait coincé.
Je poussais un petit cri qui était à mi-chemin entre le gloussement amusé et le gémissement de douleur.
Pinçant le clou de mes doigts que des fluides vitaux – enfin, ce qui faisait semblant d'en jouer le rôle dans mon corps – avaient rendus glissants, je le dégageais d'un centimètre vers l'extérieur.
C'était suffisant pour que je puisse avoir une prise plus solide sur lui. Je pris une grande inspiration et, d'un coup, tirais.
Il sortit instantanément de mon épaule pendant que je retenais un cri. Soulagée, je laissais la plaie se refermer dans son habituelle vapeur noire.
Que faisaient les autres maintenant ?
Je jetais un œil par-dessus mon abri.
Personne en vue.
Plus un bruit.
C'est alors que quelque chose s'étendit en l'air. On aurait dit une sorte de corde brillante et tendue qui se... désagrégeait ?
Je baissais la tête juste à temps pour me protéger du filet d'eau. Celle-ci tomba en pluie derrière moi et éclaboussa quelques poutres.
- Catin ! Fulmina une voix que j'associais à Emilio.
Immédiatement, plusieurs épais jets d'eau passèrent successivement au-dessus de ma tête et finirent comme le premier.
Comment avait-il fait pour s'en sortir celui-là ?
J'entendis alors le frottement de tissus d'un homme qui s'appuyait contre le mur pour avancer... ou plutôt, s'y traînait.
Il faisait un pas dans l'espace entre les allées et le mur, pompait quelques vaines giclées de liquide dans ma direction et s'approchait à nouveau. Les autres devaient être morts à présent.
Il était mal en point mais, toujours dangereux.
Amusant...
J'enroulais la main dans la manche de ma veste. La précaution était peut-être inutile mais, je préférais ne pas prendre de risque. j'attrapais le pistolet à clou qui se trouvait toujours sur le sol et me préparais.
Un nouveau jet d'eau passa. J'attendis qu'il soit retombé et...
Je projetais l'arme sur le vieil homme.
Un rire m'échappa lorsque le prêtre reçut le projectile en pleine tête. Il avait eu la plus comique des expressions de surprise que je n'ai jamais vu. Sa prestation se conclut lorsqu'il chuta pathétiquement en arrière.
Je n'avais pas besoin de plus. Je bondis sur les piles d'objets et, sautant de l'une à l'autre, arrivait en une petite seconde sur lui.
Il tenta de se redresser pour attraper le pistolet à eau mais, j'éloignais celui-ci d'un petit coup de pied. Ce furent des yeux injectés de haine qu'il planta sur moi.
- Tu peux me tuer, chienne des enfers mais, tôt ou tard la colère de Dieu...
- Chhhhhh ! Lui fis-je en me penchant vers lui. Tu as peur ?
- Bien sûr que non ! Le seigneur est mon berger et...
- Arrête tes conneries ! Jubilais-je, Tu crèves de peur ! Je le sens en toi.
Des clous l'avaient atteint un peu partout aux bras et aux jambes. Trois têtes métalliques dépassaient également au niveau de ses côtes. Il était mourant. J'aurais pu terminer le travail en utilisant le pistolet convenablement mais, c'eût été moins drôle.
L'autre me regarda avec mépris et poursuivit son délire religieux d'homme aux portes du trépas :
- Je... Nous sommes prêt à aller jusqu'à l'ultime sacrifice ! Nous sommes les purificateurs de ce monde et nous le protégeons des démons... et de ceux qui les aident !
- Blah ! Blah ! Blah ! Tu es le plus gentil, tu es le plus beau et tu combats les salops... Ça me va. Je me suis bien amusée.
Une lueur apparu sur son visage. Il porta la main à son cou mais, je l'arrêtais en le saisissant au poignet.
- Non, non, non ! Chantonnais-je, en amenant son bras dans un angle incorrect.
- Aaïïï ! Poussa-t-il de douleur.
S'il croyait que la croix qu'il portait sous le col était passé inaperçue, il se fourrait le doigt dans l'œil.
- Espèce de... commença-t-il, Ha ! Avec ta prostituée, vous vous retrouverez en enfer pour expier votre luxure !
- Tsssss ! Katalia et moi, nous ne sommes même pas... Attends, quoi ?
Il me regarda, satisfait de l'effet produit.
- Qu'est-ce que tu as fait à Katalia ? tonnais-je tandis qu'une colère démesurée montait en moi.
...Ainsi qu'une peur affreuse.
Je ne m'amusais plus.
Lui, il ne répondit pas et se mit à ricaner.
J'intensifiais la pression sur son poignet qui craqua entre mes doigts et se disloqua. Son rire s'arrêta et fut remplacé par des cris étouffés entre ses dents serrées.
- Qu'est – ce – que – tu – lui – as – fait ? Répétais-je en découpant chaque mot.
- Chtock ! Répondit le pistolet à clou derrière moi.
- ...
La pointe était entrée au-dessus de ma nuque, par mon bulbe rachidien et s'était enfoncée presque jusque sous mon front. Mon crâne était percé.
Je tombais comme une masse sur le sol, inerte.
Ainsi, je mourus.
Emilio adressa sourire ironique vers son « sauveur ». Il n'eut pas le moindre geste pour se protéger lorsque l'autre fit à nouveau claquer son arme.
Peut-être estimait-il qu'il avait fait ce qu'il avait à faire et que le but de sa vie était accompli, cette pauvre merde d'hospitalier !
Il avait servi de diversion pour l'autre, celui qui s'était approché dans mon dos, en silence. Il ne pouvait pas ne pas l'avoir vu venir.
C'était son ennemi, l'un de ceux qui avaient participé à sa mise à mort ainsi qu'à celle de Justin, et ce bien plus que je ne l'avais fait moi-même. Cependant, c'était surtout un humain alors il devait s'être accommodé de cet allié.
Le clou était resté planté dans mon cerveau et empêchait toute régénération. Ils pourraient me tuer comme ils le désiraient maintenant.
L'homme poussa mon corps du pied pour le retourner. Il s'accroupit près de moi et me regarda droit dans les yeux.
- Bonjour Pauline, tu me reconnais ?
Une petite barbe claire sous des cheveux mi-longs et négligés, des yeux bleus et une petite cicatrice au juste en dessous.
Christian Flandre.
Je le reconnaissais, oui, et il n'était pas venu pour me tuer. C'était bien pire que cela.
- Vilaine fille ! Tu nous en a causé du souci ! Il est temps de rentrer à la maison !
Et il fit un sourire qui avait l'air charmant et qui aurait même pu passer pour chaleureux.
Cette fois-ci je ne m'amusais plus du tout.
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