Chapitre 1

La neige tombait doucement sur le village d'Arendelle, soulevée par le vent qui la faisait danser.  Elsa venait de se réveiller, mais restait allongée dans son lit. Elle ne voulait pas se lever, elle ne voulait pas vivre un nouveau noël... Mais la clochette du rez-de-chaussée ne cessait de tinter et il était impossible de se rendormir. Alors elle soupira, ouvrit les volets et observa la ville. Si les rêves ne pouvaient plus l'empêcher de penser, peut être l'imagination le ferait ? Son soupir se transforma en brume vaporeuse ; il faisait vraiment froid alors... Elsa attrapa une feuille blanche et un crayon avant de s'asseoir sur le rebord et de laisser aller ses doigts. La ville prenait forme petit à petit, tout doucement. Une demi-heure passa puis, deux qui firent une heure, puis trois et à la quatrième, elle contempla son œuvre. Ses jambes lui criaient que ce serait suffisant ; elle ne pourrait pas faire mieux. Elsa fit le tour de sa chambre pour trouver quelque chose à faire mais dû se résigner. Elle ne pourrait pas y échapper alors autant partir tout de suite.

La blonde attrapa ses bottes et son manteau, s'arrêta devant la glace pour se recoiffer, puis ouvrit la porte pour filer. Elle descendit les marches deux à deux pour retrouver son père au plus vite et l'embrassa sur le front.

- Papa, je file. Il faut que je vois beaucoup de monde.

- Ils vont être heureux de tous te revoir. Salue les de ma part !

- Promis. Je t'aime !

Elle claqua la porte et failli rentrer dans quelqu'un qui voulait rentrer. Ses cheveux blancs lui posèrent question, mais elle était trop pressée pour vraiment s'en occuper. Alors elle s'excusa rapidement et continua sa route. Elle avait prévu de faire un tour circulaire, celui qu'elle eut fait  pour aller à l'école, à l'autre bout de la ville lorsqu'elle était plus petite. Elsa secoua la tête et toqua à la première maison de sa tournée. La porte s'ouvrit sur un visage familier qui fit sourire au plus haut point la jeune femme.

- Mais ce serait pas la petite Elsa ?

- Gueulefort ! Comment vas-tu ? Je ne suis plus si petite que ça tu sais ? rit-elle en réponse.

- Tu reste toujours cette gamine qui courait partout et terrorisait ce pauvre Harold. Je l'ai pas vue depuis quelques jours d'ailleurs...

- Tu veux dire qu'il est rentré ?

- Yep, et pas qu'un peu. Tu le connais, il fait du bruit partout où il passe et il est pas tout seul en plus.

- Harold quoi.

- C'est ça ! Tu veux rentrer ? Il fait trop froid dehors pour que je te rejoigne, mes pieds le supporteraient pas.

- Je dois faire le tour, mais dans les prochains jours pourquoi pas. Au plaisir !

- Habille toi bien pour ne pas prendre froid gamine !

- Promis.

Elsa le salua de la main avant que le battant ne se referme. Elle soupira et se relâcha, ses épaules soudain moins droites. Ce n'était peut être pas si terrible que ça finalement... Elle savait qu'elle en avait pour la journée, mais ce n'était pas si désagréable. Sur les conseils de cet homme qu'elle considérait comme un oncle, Elsa ajusta son écharpe et son col de manteau avant de continuer. Mais une pensée lui revint en mémoire, elle l'avait presque oublié ; Harold Haddock. Ce beau brun intelligent qui avait était l'un de ses amis avant qu'ils ne s'éloignent les uns des autres. Un sourire naquit sur son visage et la soudaine envie de voir son meilleur ami la prie. Il fallait qu'elle y aille, maintenant.

Kristoff habitait tout prêt, à trois rues exactement. Ca avait toujours été l'une des bonnes choses d'habiter dans un petit village, la proximité. Suivant les traces de son enfance, Elsa traversa un petit pond alors qu'elle se revoyait en équilibre sur la balustrade, traversa un passage piéton pendant que son ancienne elle restait seulement sur les bandes blanches, arriva enfin devant le porche pour monter les marches alors qu'elle aurait pu toutes les sauter d'un seul coup. Elle appuya sur la sonnette et attendit, encore... et encore. Sa patience en limite, elle appuya à nouveau, trois fois d'affiler. Puis encore cinq. Il était neuf heure et demi, il ne pouvait pas dormir encore tout de même ! Connaissant la maison comme sa poche, Elsa en fit le tour et lança des petits cailloux à la fenêtre de la chambre du blond. Enfin, un mouvement et une réponse, les rideaux se tirèrent pour laisser une tête endormie, mais en colère apparaître.

- Qui que ce soit, je vais le buter. Oh oui, je vais le buter. Qui peut bien réveiller les gens à cette heure là ? Ca ne peut être qu'un attardé... Elsa ?

La jeune fille sourit. Elle avait entendu tout ce que venait de dire son meilleur ami, mais loin de se vexer, elle en rit. Il n'avait pas changé. C'était une si bonne nouvelle... Kristoff n'en revenait toujours pas et restait toujours sans bouger d'un pouce. La blonde plaça ses mains sur ses hanches en espérant le faire réagir, mais il ne faisait que répéter en boucle son prénom, rien d'autre.

- Bon, tu me laisse entrer ou je dois passer par la gouttière ?

- Laisse moi cinq minutes, je me prépare et je t'ouvre. Je vais essayer de ranger un peu aussi et...

- Kris', pas de ça avec moi. Ouvre juste pour pas que je meurs de froid avant même d'avoir dit bonjour à tout le monde.

- Ok, pas de soucis. Je t'ouvre.

- Merci !

La fenêtre claqua et Elsa leva les yeux au ciel. Il n'avait vraiment pas changé. Si elle le trouvait avec un pyjama renne, elle ne pourrait pas s'empêcher de rire aux éclats. En imaginant la chose, elle devait déjà se pincer les lèvres pour rester silencieuse. Elle réussit à se reprendre et se plaça devant la porte, les mains dans les poches et le visage dans son écharpe. Après seulement quelques minutes, le battant en bois s'ouvrit. 

- Salut Elsie. tu m'as dit de me dépêcher alors ne dis rien ok ? 

Mais déjà la blonde se retenait de rire. Ce n'était pas un renne, mais plusieurs cousus sur un pull moche au nez semblant pouvoir s'illuminer. Avec ses cheveux en bataille, elle devinait qu'il avait enfiler la première chose qu'il avait trouvé. Mais qu'il ai trouvé CE vêtement en premier voulait dire soit qu'il était en haut de la pile de linge, soit qu'il était sortit il n'y a pas très longtemps, donc qu'il l'avait porté il n'y a pas très longtemps. 

- Mais je n'ai rien dis moi... 

- Non, mais tu penses des choses ! soutient-il

- Comme tout le monde très cher ami. La pensé ne s'arrête jamais !

Kristoff ne semblait pas convaincu. Sa grimace déformait son visage, sa bouche sur le côté et retournée s'associait pour exhiber son dépit. Elsa hoqueta de rire face à ce visage, ce qui fit finalement sourire son grand ami.

- Aller rentre. Je te fais un chocolat chaud.

- Ce serait adorable.

Elsa tapa ses chaussures avant de passer la porte. Aux dernières nouvelles, Kristoff vivait seul. D'abord orphelin dans la ville, il avait finit par prendre son indépendance, mais avait choisi de rester ici, pour rendre aux habitants ce qu'ils lui avaient généreusement offert. Sa maison le faisait sentir ; de nombreuses photos prenaient place un peu partout, avec un peu tout le monde. Les meubles en bois qu'il avait taillés lui-même rendait une ambiance chalet agréable où il serait facile de vivre un hiver entier.

- Ça n'a pas changé... commenta Elsa en posant son manteau sur l'un des portants.

- Non, et je ne pense pas que ça change. Tiens, ton chocolat. On va se poser devant la cheminée. 

- Ça me va. 

Tous deux s'assirent entre les coussins du canapé pour boire tranquillement leur boisson chaude. Il manquait quelque chose, mais aucun ne dit un mot. Ils profitaient du silence et réfléchissait, ou peut-être ne savaient-ils pas quoi se dire après tout ce temps. 

- Qu'est-ce que tu fais toi maintenant ? demanda Kristoff.

- Je sirote un chocolat chaud avec mon meilleur ami. après un regard de sa part, elle s'excusa. Je suis en études d'art. Et toi ?

- Oh tu sais, je travaille pour la ville. Les études, très peu pour moi. Et je ne peux pas laisser tous ces gens seuls. Trop de voisines m'adorent tu comprends.

- Bien sûr !

Ils rirent ensemble avant de se taire. Elsa en profita pour regarder toute la décoration. De nouvelles photos avaient été ajoutée sur les murs, dans des cadres de bois qu'elle devinait fait à la main.

- Tu as déjà pensé à vendre des créations ? 

- Elles ne sont pas assez bien pour ça... 

- Tu pourrais...

- Elsa, c'est non.

La blonde soupira. Si elle restait basique en art, à essayer de reproduire des courants pour trouver son style, son meilleur ami avait le sien. Personnel et touchant. S'il voulait, elle savait qu'il pouvait devenir quelqu'un d'important dans le domaine de l'art et peut être de la menuiserie. Ou il pourrait faire de cette ville un lieu touristique important ! Mais elle se contenta de touiller son chocolat avant de le boire d'une traite. 

- Bon, on sort ou on reste là à ne rien faire ?

Kristoff sourit avant de hocher la tête. Elle n'ont plus n'avait pas changé. Ils s'habillèrent pour faire face au froid avant de sortir et marcher tranquillement dans les rues. Kristoff commentait les décorations, les trouvant magnifiques et indispensable. Elsa ne disait rien, mais souriait lorsqu'il la regardait. Ses pensées vagabondaient sans qu'elle ne les contrôle, ses yeux voyageaient sur les toits, suivant les flocons, mais évitant noël. Le blond finis par se rendre compte, qu'elle ne l'écoutait pas et se tue. Il la connaissait après tout.

- On devrait s'installer ici, tu ne crois pas ?

Elsa cligne des yeux ; elle ne savait pas où elle était, son esprit s'était absenté trop longtemps, mais se retrouva rapidement grâce à sa connaissance des lieux.

- Lavande...

- Je me suis dis que ce serait le lieux idéal pour bavarder.

- Tu as eu raison.

Elsa tout sourire se mit à avancer plus vite jusqu'à cette petite maison que l'on remarque à peine en tant que touriste. Elle est cachée dans un coin de rue avec pour seule indication, une petite pancarte en bois au dessus de la porte, joliment décorée de fleur avec le nom du lieu, certes, mais toujours dissimulé aux regards. Les deux amis toquèrent avant d'entrer et de s'installer à une table à côté de la fenêtre. Il y en avait peu, mais chacune était décorée d'un petit vase avec des tiges de lavande. Leur odeur se répandait dans toute la pièce, c'était rassurant et agréable. Elsa s'y sentait bien. Ils commandèrent des biscuits à la lavande puis la blonde se mit à regarder un peu par la fenêtre, observant les passants qu'elle commençait à reconnaître. Mais quelqu'un aux allures d'ailleurs passa juste devant ses yeux, cheveux blancs, vêtements à la mode, regard vif sur tout ce qu'il ne connaissait pas.

- Qui est-ce ? Je ne savais pas qu'il y avait un nouveau dans la ville.

- Tu fais bien de le dire comme ça. Il n'habite pas ici, il est de visite jusqu'à la fin de Noël. Jack quelque chose.

- Toujours réticent avec les étrangers ?

- Ouais. C'est ma ville !

Tous deux se mirent à rire. S'il était là pour Noël, Elsa n'allait surtout pas chercher à lui parler, elle avait de tout façon déjà tellement à faire avec tous ceux qu'elle connaissait.

De l'autre côté de la vitre, dans le froid et sous le soleil matinal, Jack observait tout. Il ne prenait pas de note, mais gardait tout en mémoire. Son âme de journaliste cherchant tous les détails susceptibles d'entrer dans son article. Pour le moment, c'était une ville de noël comme tant d'autre. Un peu déçu par ce qu'il voyait, Jack ne savait pas trop de quoi il allait pouvoir parler. Regardant une dernière fois la place, ses yeux parcoururent les vitrines. S'il avait déjà pu croiser beaucoup d'habitant, il était sûr que cette blonde là, il ne l'avait pas encore apperçu ! Des cheveux blonds aussi clairs que la neige au soleil, des yeux comme les lacs gelés et un sourire chaleureux comme un chocolat chaud. Son appareil photo le démangea et il ne pu résister à capturer cet instant. Elle était tellement belle... Il pourrait très bien prétexter avoir pris la boutique de lavande après tout, ou ne jamais publier cette photo.

Jack continua sa route. S'il ne se trompait pas, il arriverait dans cinq minutes chez Harold. Le photographe laissa son appareil autour de son cou et les mains dans les poches, déambula dans la rue. Il prit des photos d'autres boutiques en discutant avec les commerçants de leur produit et de ce que la période de noël apportait. Le plus souvent, il repartait avec de petits échantillons gratuits et de grands sourires de la part des vendeurs.

Jack ajusta son sac sur son épaule. Il avait l'impression d'être le père noël avec sa lourde hotte comme ça, mais ce n'était pas pour le déplaire. Le grand jour, il avait prévu de se déguiser et de faire le tour des maisons. Avec ce qu'on venait de lui offrir, il n'aurait plus grand chose à acheter.

Il ne lui restait plus qu'une rue avant de rentré, mais Jack déblaya un banc et s'y assit. La neige n'avait pas fondue et le banc était seulement froid, pas mouillé. Assis dessus, il sortie son appareil et regarda ses photos pour commencer à les trier. Il en effaça deux trop floues, trouva les autres plutôt pas mal avant d'arriver sur celle du magasin de lavande. Deux personnes assises sur une table devant la fenêtre, en plein éclat de rire, tous deux blonds, Jack sentait à travers la photo qu'ils se retrouvaient. Mais c'est la jeune fille qui retenait son attention. Il manquait quelque chose dans ses yeux, un brin de magie, elle ne semblait plus croire en noël.

Jack soupira. Il ne la reverrait peut être pas, il ne pourrait rien faire pour elle, autant oublier cette vision. Le journaliste se releva, frappa à la porte, tapa ses chaussures et entra. Il allait poser son appareil photo, mais l'envie passa par dessus la raison.

- Enfin rentrer ? Moi qui voulait que tu m'aides pour faire à bouffer... se plaint Harold. C'était bien au moins ?

- C'est qui cette fille ? Demanda cash le nouvel arrivant.

Harold s'empara de l'appareil pour détailler la photo et apporter une réponse à son ami. Mais en reconnaissant la personne, un énorme sourire éclaira son visage. Elle était de retour... Le brun ne répondit pas à Jack, lui laissa son appareil et continua simplement à cuisiner, perdu dans ses pensées. Qu'est-ce qu'il pourrait bien fabriquer pour le retour de sa vieille amie ?

- Tu veux pas me répondre ? s'assura Jack. Bon, tant pis, je ne voulais pas vraiment savoir de tout façon...

- Je te la présenterai demain. C'est Elsa.

- Ta pote de primaire ? tu m'en avais parlé.

- Ouais, c'est elle.

- Je  vais trier mes photos, je te laisse finir tranquille.

Jack n'attendit pas l'approbation de son ami pour monter dans sa chambre. Après avoir fermé la porte à clef, il alluma son ordinateur, brancha son appareil et imprima la photo de la lavandrie. Jack s'assit sur le bord de la fenêtre et observa la ville, le papier entre les mains. Les toits enneigés, la lumière qui s'y reflétait et le vent qui faisait danser les flocons. Il avait hâte d'être le lendemain.

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