Tout n'est pas Vain

C'était dur. Très dur.

  Les exercices physiques s'enchaînaient depuis une demie année environ, et la température avait eu le temps d'augmenter et de diminuer à nouveau petit à petit.

  L'été touchait à sa fin, et avec sa chaleur, les premières feuilles aux teintes orangées s'envolaient pour laisser à leur place une humidité bien présente.

  Qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, Aether s'était entraîné corps et âme, armé d'une détermination accrue et sans faille. Les premiers soirs, il était rentré si courbaturé et exténué que Xiao s'était vu obligé de le porter jusqu'à sa chambre, où le blond n'eut fait que quelques pas maladroits avant de se laisser tomber sur son lit comme une masse, pour s'endormir presque immédiatement.

  Désormais, il arrivait à parer les coups de son maître improvisé, une prouesse en sachant le talent du plus âgé pour l'art du combat.

  Ils étaient tous deux dans l'arène, face à face, l'un armé d'une lance, l'autre d'une épée. Les deux hommes se sondaient du regard, attendant le moment propice pour attaquer.

  Ce fut le roi qui s'élança en premier, et Xiao le para sans mal. Il arma sa lance, pour l'attaquer à son tour.

  Le bruit du métal s'entrechoquant remplissait l'air du terrain d'entraînement déserté par les soldats depuis longtemps, le leur s'étant terminé depuis un bon bout de temps.

  Leurs enchaînements étaient rapides, leurs pas faisaient s'envoler la poussière du sol de terre battue.

  Soudain, Aether esquissa un mouvement sec et rapide vers le flanc droit de son garde personnel improvisé professeur, et chargea son épée vers lui, le désarçonnant.

  Il n'eut que le temps de parer de manière grossière son arme, la faisant glisser jusqu'au visage du vert, qui frôla sa joue avant d'être projetée dans les airs, pour s'enfoncer dans le sol quelques mètres plus loin.

  Le plus jeune cilla à peine lorsqu'il sentit une légère douleur parcourir son poignet, lorsque son arme fut éjectée loin de lui, et lorsque la lance de son adversaire luisit sous sa gorge à découvert.

  Il regardait autre chose.

  Ses yeux suivirent le fil rouge qui coulait le long de la joue pour goutter sur le sol et sur ses vêtements.

  L'ancien soldat Liyuéen soupira en retirant la lance de sous son menton vulnérable, essuyant d'un geste vif le liquide pourpre qui s'étala en une tâche rouge comme si ne rien n'était.

"Pourquoi as-tu baissé ta garde ?" lui demanda-t-il en fronçant légèrement les sourcils.

  Après tout, le blond avait réussi le plus dur : le surprendre. S'il avait mis en pratique les coups qu'il avait appris, ce serait lui qui se serait trouvé avec une pointe de métal sous la gorge.

  Aucune réponse ne lui parvint. À la place, il sentit des doigts effleurer timidement sa peau, là où il avait été coupé.

"Je t'ai fait mal ? Je suis désolé je ne pensais pas... s'enquit-il, le regard brillant d'inquiétude.

- Non. répondit le soldat en baissant le regard, sa voix étrangement plus faible en sentant ce contact.

- Je pensais que tu arriverais à écarter l'épée, je suis désolé..." murmura-t-il d'une voix étranglée.

  Le vert enveloppa sa main de la sienne, partagé entre une légère tristesse, et un étrange attendrissement.

"Pourquoi t'excuses-tu ?"

  Cette question parvint aux oreilles du jeune roi comme un murmure doux, une brise printanière soufflant sur l'herbe, et il croisa le regard de son aîné aux traits fermés si détendus à ce moment précis.

  Il se retint de déglutir, sentant la chaleur qui recouvrait sa main se répandre dans tout son corps.

  Pourquoi de toutes les personnes que ce vaste monde abritait, ce fut de son propre soldat qu'il tomba amoureux ?

  Sa fiancée était bienveillante, douce, belle, elle n'avait rien à se reprocher. Alors pourquoi était-ce dans des yeux ambrés perçants qu'il voulait plonger son regard pour s'y noyer à tout jamais ? Pourquoi voulait être étreint par deux bras puissants et se sentir en sécurité, enveloppé dans une étreinte forte mais empreinte de douceur ?

  pourquoi éprouvait-il autant de choses pour une personne bien plus âgée que lui, si difficile à atteindre, et qui était un homme de surcroit ?

  Le cœur d'Aether se serra un peu plus.

  On a toujours dit que les plus hauts dans la hiérarchie étaient ceux qui avaient tout ce qu'ils voulaient.

"Cela pourrait laisser une cicatrice...

- Ce ne serait qu'une parmi tant d'autres."

  Il sentit Xiao hausser les épaules, et les lèvres du doré se pincèrent pour former une fine ligne. Son aîné avait dû passer au delà de combien d'épreuves, subit combien de dizaine de blessure pour qu'une cicatrice de plus ne l'affecte même pas un instant ?

  Il devait y avoir un motif derrière toutes ces batailles, une motivation derrière chaque entaille.

  Et il avait renoncé à tout cela pour lui, un enfant pleurnichard qui se pétrifiait à la vue d'un mince filet de sang.

  Il baissa les yeux, se sentant lamentable. Il était là, à se torturer l'esprit, alors qu'à son âge, l'homme qui se tenait devant lui, insensible au liquide rouge qui ruisselait sur sa joue, avait déjà combattu des armées entières d'ennemis, sous le drapeau victorieux de son pays natal.

"Je suis désolé..." souffla-t-il en laissant sa main, jusqu'alors touchant la joue du plus âgé, tomber le long de son corps.

"Pourquoi t'excuser ? répéta l'autre dans un chuchotement.

- Je..."

  La fin de sa phrase ne traversa jamais la barrière de ses lèvres, sa voix mourut dans sa gorge.

  Au même moment, un poids se fit sentir sur le haut de sa tête, et le roi d'Astrilles leva la tête.

  Ses yeux plongés dans l'abysse d'ambre étincelant qu'étaient les pupilles de son garde personnel, et il ne chercha plus à répondre, trop occupé à scruter la douce chaleur qui irradiait de ses yeux soulignés d'un fin et élégant trait de maquillage rouge.

"Tu devrais être fier, tu as failli battre le proclamé guerrier "prodige" de Liyue."

  Les yeux pâles du dernier de la lignée Viator se mirent à briller d'amusement, comme deux soleils recommençant à brûler, comme deux astres réapprenant à briller.

"Est-ce que j'aurais coupé ta modestie en même temps que ta joue ? répliqua-t-il en souriant à peine.

- Coupé est un terme un peu exagéré je pense."

  En même temps que sa réponse teintée d'amusement, Xiao ébouriffa tendrement les mèches dorées de son cadet, un sourire qu'on voit peuu ancré sur ses lèvres.

"Est-ce ainsi que tu t'adresses à ton roi ?" fit remarquer le tressé en souriant de plus belle, ses mains sur les hanches alors que celle de son maître d'arme improvisé était toujours sur sa tête.

"À mon roi non."

  Le vert sourit tendrement au jeune roi, et ce dernier sentit sa respiration se couper.

"Mais à mon Aether oui."


  Une bûche craque dans la cheminée, et tombe de son perchoir dans un crachat de fumée incandescente. Le bruit surprend tout le monde dans la salle, aussi l'homme à l'instrument en profite pour boire une gorgée silencieusement.

"Monsieur, commence un garçonnet au premier rang. Pourquoi le fait que le général Xiao soit un homme pose autant de problèmes ?"

  Un sourire peiné s'affiche sur le visage masqué de l'homme encapuchonné.

"Le monde n'a pas toujours été aussi simple. Les unions entre deux personnes de même sexe étaient interdits, et ils étaient insultés - voir mis à mort, si leur relation venait à être dévoilée.

- Pourquoi tant de haine envers eux ?

- Les idées changent et évoluent, comme le temps."

  Le barde soupire, incline le menton vers le ciel. Son visage reste caché sous son tissu épais, ses yeux et la partie supérieure de son nez invisibles. Il tourne son regard vers les flammes crépitantes dans l'âtre brûlant, le feu danse, projette ses lumières sur ce qui l'entoure.

"J'aurais juste voulu m'en rendre compte plus tôt..." souffle-t-il d'une voix étonnament chargée de regret.

  Les enfants dévisagent cette silhouette à la joue tailladée, surpris de ce changement de ton qui les prend à dépourvu.

  Soudainement, sa stature paraît plus petite, il semble plus recroquevillé. En un instant, l'homme passe d'une personne fière contant une histoire à quelqu'un chargé de remords et regrets.

"Une question ?" demande pourtant le mystérieux conteur en voyant les petits à ses pieds les lèvres frémissantes d'envie de poser une question.

  Ils se dévisagent un instant, incertains. Au final une fille lève la main, et décide de s'exprimer.

"Est-ce que vous êtes le Général Xiao ?"

  Sur les lèvres de l'homme, un sourire se dessine.

...oOo...

Hey comrade ! Comment allez-vous ?

Désolée de cette absence de parution, je suis actuellement en train de travailler plusieurs projets différents en même temps (je pense pouvoir dire avec certitude que j'en ai au moins 3 en tête si je n'en oublie pas au passage).

Je suis dans une phase contradictoire, c'est-à-dire que je veux continuer mes histoires en cours, j'ai des idées qui arrivent tous les jours et que j'ai vraiment envie de mettre sur papier et de vous faire découvrir, mais je n'ai pas la motivation d'écrire (J'avoue que voir mon nombre d'abonnés descendre m'a pas franchement encouragé non plus mais bon, ce n'est pas très grave !).

Je ne compte pas me mettre en pause ! Je compte juste me concentrer sur les brouillons une fois cette fanfiction terminée.

Donc en fait si c'est une légère pause ;-;

Je suis contradictoire moi...

Enfin bref ! Désolée de l'attente ! J'espère que ce chapitre un peu plus court que les autres (surtout comparé au dernier) vous aura plu ! On en apprend un peu plus sur l'identité du barde non ? ;)

Merci beaucoup d'avoir lu ce chapitre !

Je vous dis donc à bientôt ^^

Bonne journée/soirée/nuit


Zhongli_Xiansheng

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