Chapitre 8
À peine les deux pieds à l'extérieur de ce cabinet, un long soupire s'échappa de la bouche de notre protagoniste. Tout le long du rendez-vous, il s'était montré distant, inaccessible, et très froid alors que l'homme qu'il avait eu en face de lui avait tout pour le rassurer : un sourire timide, un doux regard et chaque mot qui sortait de sa bouche était unique. Mais c'était plus fort que lui, à chaque situation de stress et surtout aujourd'hui, il avait le don de se poser toutes les questions négatives au monde au lieu de profiter de l'instant présent.
Comme toujours, il se questionna sur ce qu'il venait de se passer et une nouvelle fois, une réponse lui parvint rapidement. Il s'était obligé à sauter dans cette piscine anxiogène alors que tout s'était bien passé, il avait encore dramatisé la chose pour rien. Sur l'instant où il répondait aux questions de ce Min Yoongi, il s'était promis de ne plus jamais le revoir, ni lui, ni d'autres psychologues. Cette promesse était faite au vent, il le savait bien, et c'est pourquoi il sourit de ses bêtises pour la première fois depuis quelques jours.
Un sourire qui se fanera bien vite.
Alors qu'il marchait d'une vitesse modérée vers sa maison, il reçut un appel venant de son cellulaire. Le châtain se demanda s'il attendait quelconque appel mais bien vite il se rendit compte que c'était un numéro inconnu. L'inconnu l'effrayait, depuis son adolescence il en avait la phobie. Et encore même employer ce mot était difficile. Qui diable pouvait avoir peur de l'inconnu ? C'était ridicule selon lui. Dans ses pensées, il échappa à cette peur puisque le numéro disparut pour laisser place à un appel manqué.
Peut-être cela était important, il en avait bien conscience, mais c'était plus fort que lui. Il soupira de soulagement et à la fois d'agacement alors que cette même série de nombres se mit à faire sonner une seconde fois son téléphone. Cette suggestion n'avait alors plus lieu d'être, quelqu'un avait le besoin d'être en contact avec lui. Tout en espérant que ce soit un ami dont il a perdu le numéro, il décrocha et entendit sa propre voix cassée, toujours pas remise de tous ces événements, mais il n'eut pas le temps de s'y attarder car son interlocuteur engagea la conversation sans même avoir de réponse.
« Allô ? Ici la police de Daegu, agent Choi à l'appareil. Vous êtes bien Kim Namjoon ?
- Oui...
- Nous souhaiterions vous rencontrer, j'ai des documents à vous remettre. Passez à l'heure que vous désirez bien sûr.
- Je peux me rendre au poste dans une demi-heure si cela vous arrange. Tenta de dire le coloré, la voix tremblante.
- Pouvez-vous plutôt passer à l'hôpital du quartier sud s'il vous plaît ? Nous y sommes et y serons encore pour quelques heures.
- Très bien. »
Sans plus attendre, il raccrocha. Son souhait était que ce fameux hôpital se situe à des milliers de kilomètres pour qu'ainsi, il ne s'y rende qu'au plus tard possible. Malheureusement, la malchance le suivait de trop près : le centre hospitalier se trouvait juste à deux rues de sa position. Il n'y avait pas d'autre issue, c'est le pas lourd qu'il se dirigea vers sa destination qui ne l'enchantait aucunement. Et comme il se trouvait dans un état de stress incommensurable, le trajet se passa beaucoup trop rapidement.
Devant lui ce bâtiment blanc et rouge, avec un immense parking avec des places vides pour les plus chanceux et tous ces camions rouges présents devant la sortie de secours. Un endroit plus rassurant que celui-ci ? Aucun, il en était certain. C'était un lieu où pouvait se produire des malheurs et des miracles comme des nouveaux nés ou bien des patients guéris mais surtout des morts insoutenables et un nombre gigantesque de malades dans des états principalement graves. Là où des infirmiers laissaient couler leur sang, leur transpiration et leurs larmes. On pouvait comparer cet endroit à un champ de bataille.
L'heure n'était plus aux réflexions, il pénétra dans le grand espace mais s'arrêta en plein milieu en constatant un détail dont il aurait du s'attarder bien avant. Où étaient-ils censés se voir ? Il ne pouvait pas se rendre n'importe où non plus, et puis il ne savait même pas pourquoi il se trouvait ici.
La raison l'avait perdu.
Namjoon tourna alors en rond tout en restant proche de l'accueil, ne voulant pas se perdre. Une dizaine de minutes s'écoulèrent sans que quelque chose ne se produise, peu après, deux hommes en noirs avec un gilet de couleur jaune fluo se présentèrent à lui. Il reconnut sans aucune difficulté les deux agents de police qui l'avaient interrogé il y a quelques jours de cela,. Cependant il se rappela également de l'objet de leur venue. Une boule d'angoisse vint se former parmi tant d'autres, son esprit était si confus et absent à la fois.
Après maintes et maintes tentatives dans la journée, il réussit enfin à exprimer un visage neutre et saluer poliment les deux hommes. Il devait arrêter d'exposer sa tristesse à tous, il ne voulait certainement pas de leur pitié, il en avait assez. Pitié de lui ? Pourquoi donc ? Qu'est ce qui lui était arrivé après tout ?
Malgré cet air impassible, ses vis-à-vis étaient comme gênés de la situation, ils se regardaient tout en serrant leurs pochettes rouges. Mais le plus âgé des deux décida enfin de prendre la parole après avoir soupiré sans chercher à cacher son désarroi.
« Nous vous avons appelé pour vous faire part de notre investigation, pour le moins... »
Semblant dans un autre monde après ses dires, il secoua sa tête, priant de ne faire aucune erreur. Prononcer ces mots n'était pas si simple en apparence.
Pourtant, il le fallait impérativement avant que le châtain ne décide à faire demi-tour.
« Souhaitez-vous voir votre fille ? »
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