Et si, finalement tout était de la faute de Namjoon ? Ce dernier pensait pourtant, après s'être senti coupable durant un long moment avant d'avoir certaines preuves, que les principaux fautifs dans cette histoire étaient ces gamins qui la chagrinaient. Il avait peut-être tord, et aurait peut-être eu raison dès le départ. En tout cas, c'est son cerveau qui lui hurlait cela. Après tout, Namjoon avait, de nombreuses fois, déçu sa fille. Il était régulièrement responsable de ses pleurs à en juger le nombre de fois où il avait été mentionné dans le carnet de Jaein. Il n'y avait pas seulement tous ces enfants au lycée, il y avait aussi, et surtout, lui.

Dépité, il posa sa main humidifiée sur la pierre tombale et ferma les yeux. Il se fichait si les autres personnes présentes dans ce cimetière l'entendaient, il souhaitait simplement parler à sa fille, chose qu'il n'avait pas faite depuis longtemps.

« Ma puce... Ça fait un bail n'est-ce pas ? C'est papa. Je... Les larmes commencèrent déjà à monter. Je suis impardonnable ! Comment ai-je pu ne pas être présent le jour où tu en avais le plus besoin ? Mamie et papi étaient présents, j'espère que tu les as vu... J'aurai tellement souhaité te revoir une dernière fois, sceller une nouvelle promesse avec toi. Seulement... Non, je n'ai aucune excuse. J'ai juste été lâche en m'enfermant chez moi. Ma fille chérie... Je peux te poser une question ? Il marqua un long silence avant de soupirer. Je mérite d'être là, devant toi ? »

Namjoon pleura à chaudes larmes, il ne pouvait plus se contenir à présent, il avait tellement de choses à dire et à extérioriser qu'il en oublia d'ailleurs Chanmi, qui se tenait derrière lui, à genoux, l'écoutant sans rien dire. Elle était tellement occupée à se focaliser égoïstement sur elle qu'elle avait quasiment oublié que son ami subissait lui aussi le même châtiment qu'elle. Alors, elle observa le châtain crier, pleurer, renifler, incapable de respirer, constatant longtemps après qu'elle était dans le même état que lui en ce moment même : faible, fragile, morte.

« Je n'ai pas été un parent exemplaire, je le reconnais... Je pense que l'on fait tous des erreurs. Souffla l'homme affaibli, il leva brusquement la tête. Mais si les erreurs que j'ai commises t'ont amené ici, alors ai-je le droit de vivre ?! »

Ce fut cette question poignante et d'une telle sincérité qui fit enfin réagir Chanmi. Bien qu'ahurie par une telle idiotie, elle n'en pensait pas moins. Elle aussi se questionnait quant à sa présence ici, dans ce monde si injuste. Depuis sa mort, elle faisait le maximum, malgré elle, pour survivre, pour positiver. Cependant, cela valait-il vraiment le coup ? Les gens la rabaissaient, la poignardaient dans son dos, ne pensaient aucunement à imaginer la douleur qu'elle ressentait. Si c'était pour continuer dans leur sens, la noiraude préférait plutôt périr.

D'un autre côté, elle voyait son ex, son ami, son confident anéanti. Jamais elle ne l'avait vu ainsi et elle aurait préférer ne jamais voir cette partie de lui, elle ne pouvait le supporter. Elle souhaitait l'aider, le relever et se battre à ses côtés. Namjoon ne méritait pas de souffrir, il était bien le dernier à le mériter à ses yeux. Alors, malheureuse mais confiante, elle se leva, prit une grande inspiration avant de se baisser à nouveau cette fois aux côtés du plus âgé. Elle lui offrit la plus réconfortante des étreintes. Elle souhaitait le rassurer plus que tout, lui dire silencieusement qu'il n'était point seul. Les larmes qu'elle retenait depuis un long moment se mirent à couler abondamment, sans qu'elle ne puisse contrôler quoi que ce soit, elle resta néanmoins silencieuse, ne souhaitant pas l'effrayer.

Elle ne savait si son acte avait un effet sur lui, ce dernier continuait son monologue, ignorant toute présence à ses côtés.

« Je suis en plein cauchemar, alors évidemment je ne peux réfléchir correctement. Peut-être que je m'accuse littéralement pour rien, c'est tout ce que j'espère. Mais... J'ai peur Jaein. J'ai peur de continuer à chercher sans cesse des réponses à toutes mes questions. En réalité, j'aimerai que tout cela s'arrête. Je ne veux plus savoir la vérité, je suis un lâche et je le resterai. Je veux... »

La femme se demanda pourquoi un tel silence s'était abattu alors que Namjoon souhaitait se confier. Elle leva doucement la tête avant d'assister à un spectacle horrifiant. L'homme avait soulevé la manche de son manteau, doucement, comme s'il redoutait quelque chose. Puis, d'un geste plutôt violent, il retira son vêtement. C'est là qu'elle le vit. C'est à cet instant qu'elle constata qu'il avait vraiment atteint un point non retour. Elle ne put se retenir de crier et de s'effondrer à terre, elle ne souhaitait plus voir cela.

Namjoon avait non seulement affreusement maigri depuis leur dernière rencontre, mais ses bras étaient recouverts d'un nombre incalculables de marques indélébiles, probablement causé dû à un objet coupant. Elles étaient recouvertes d'un sang sombre et sec, on ne pouvait dire si ces coupures étaient majeures ou non, mais l'on pouvait déjà dire que c'était bien trop. Plus un seul espace de son bras ainsi que son avant-bras était intact. Chanmi n'oubliera jamais cette image. Son visage grave, ses yeux rouges et gonflés à cause de ses pleurs, ses joues rougies par le froid, la pluie humidifiant ses cheveux et ses bras ensanglantés... C'était une image qui la hantera toute sa vie.

« Je veux te rejoindre. Confia t-il d'une voix presque inaudible.

- Namjoon... Réussit à sortir Chanmi entre plusieurs sanglots.

- Je me suis réveillé cette nuit alors que pour une fois je me suis permis de m'endormir. Je ne sais pas pourquoi j'ai pris le couteau de cuisine. Tu avais pris ça toi aussi lorsque tu l'as fait ? Je me permets simplement de te dire que cela ne m'a pas apaisé ne serait-ce qu'une seule seconde. C'était tellement douloureux. Mais je me suis juste dit que je méritais d'avoir mal alors j'ai continué. Peut-être pendant deux ou trois heures... Je pense que tu dois savoir à quel point c'était difficile de le cacher, de montrer aux gens que tu vas bien alors qu'en réalité tu te sens juste en train de clamser de l'intérieur. J'ai dû faire ça aujourd'hui. Mes amis et même mon psychologue étaient fiers de moi, ils me voyaient sortir dehors, prendre du temps pour moi. C'est ce que je me faisais croire aussi, j'essayais de me persuader que je devais vivre et profiter. C'est... C'est juste foutrement faux. »

À présent, plus aucune parole n'était prononcée, on pouvait seulement entendre des respirations saccadées et des sanglots incessants. On pouvait clairement sentir de loin comme de près la détresse de ces jeunes parents qui avaient perdu leur seule et unique raison de vivre. La pluie qui, précédemment couvrait leur tristesse, se mit à s'arrêter laissant place progressivement à un soleil éblouissant. Cette lumière scintillait à l'aide des cailloux immaculés au sol, ce qui causa une soudaine migraine au châtain, qui essaya de ravaler ses larmes afin de partir d'ici. Il estimait que sa place n'était pas ici.

« Ton papa... Ton papa se sent pas bien. »

Sur ces mots, il perdit connaissance.

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Coucou !

Alors sachez que les prochains chapitres (à partir du 40 je crois) verra son nombre de mots doubler

En fait je trouvais que le contenu d'un chapitre n'était pas assez complet alors j'ai augmenté à 2000 mots et j'en suis extrêmement fière ! En plus l'histoire avance carrément à ce moment là donc soyez patients !

Désolé du pavé j'avais besoin de parler ahah prenez soin de vous ❤️