C'était un beau jour d'hiver, le soleil rayonnait dans tout Daegu et la neige était encore présente partout, ce qui avait pour habitude de rendre Namjoon de bonne humeur. Tout joyeux, il ouvrit son placard et mis ses plus beaux vêtements de la saison, se coiffa et descendit de l'étage. Que de bonnes idées en tête pour s'occuper toute la journée, il se rendit dans la cuisine et vit sa femme se préparer un café, en chantonnant comme chaque matinée. Seulement la mélodie était différente, elle était sombre, triste et lugubre. Hésitant, notre protagoniste se rapprocha à pas de loup avant d'être à ses côtés, elle ne daigna à le regarder, ses cheveux couvrait le côté de son visage. Elle continuait à fredonner sa chanson, ignorant la présence de son compagnon.

Se disant qu'elle n'était pas d'humeur à discuter, il se rendit dans le salon, attendant que sa femme et sa fille soient assez préparées pour leur proposer une de leurs activités préférées : du patinage en plein air. Rêveur à force d'attendre, il n'arriva pas à entendre des pas lourds se diriger vers lui, c'est alors qu'une main froide s'accrocha à son épaule, le faisant sursauter.

« Mon amour ? Qu'est ce que... Il s'arrêta net en voyant son cou recouvert de plaies.

- Pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi ? Tu nous avais promis qu'on serait unis pour l'éternité...

- Chanmi, je ne vois pas de quoi tu parles... Tu... Tu peux me lâcher s'il te plaît ? »

Sans même recevoir une réponse, la femme se mit à sourire, ce n'était pas un sourire basique, il était démoniaque. Puis, soudainement, son corps disparut. Namjoon, ne comprenant plus rien, se précipita en direction de la porte d'entrée, il espérait que sa fille, arrosant ses fleurs comme chaque matin, puisse lui expliquer ce qui se passait. Mais à deux mètres de cette porte, il cria tout son soûl après avoir fait face à la pire vision qui soit. En effet, à travers de la vitre, il pouvait voir sa fille, au beau milieu de leur cour avant, un pistolet sur sa tempe. De plus, elle possédait une énorme lésion entre son oreille et le coin de son œil, le sang coulant jusque son ventre. Désemparé, le châtain tenta d'ouvrir la porte, en vain, elle semblait verrouillée. Il arriva à distinguer, à l'aide de ses lèvres sèches, ces paroles.

« Tout est de ta faute. »

Le corps en sueur, Namjoon se redressa du canapé en criant le nom de sa défunte fille, ne pouvant plus contrôler quoi que ce soit. Un de ses amis, Jimin, surgit de nul part et le rejoignit en vitesse afin de le prendre dans ses bras, espérant le consoler un minimum tandis que Seokjin et Hoseok se ruèrent dans le salon, effrayés. Encore jamais ils n'avaient vu leur ami dans un tel état, il n'avait jamais fait de cauchemar, il n'avait jamais pleuré devant eux, et n'avait jamais été dans un tel état. Le petit blond réconforta au mieux son ami, lui persuadant que tout n'était que cauchemar. Trémulant sans jamais s'arrêter, Namjoon s'éloigna du blond, en le remerciant avant d'essuyer ses larmes de crocodiles.

Il jeta un coup d'œil en direction de la fenêtre due à la faible luminosité dans la maison et constata qu'il faisait nuit, l'horloge indiqua vingt-trois heures vingt-quatre. Étonné, il fit les gros yeux à ses amis et remarqua également que sa maison n'avait jamais été aussi propre. Il fit un regard furieux à Seokjin, sachant déjà ce qu'il allait dire, celui-ci tournait ses pouces et dit, tout timide.

« Me regarde pas comme ça ! La maison avait besoin de ménage alors je... J'ai tout nettoyé, je ne te voyais pas tout faire, je voulais juste que tu te reposes.

- Jimin et moi avons fait les courses, tu devrais avoir assez de nourriture pour une semaine. Continua Hoseok qui eut les larmes aux yeux. Dis-nous ce qui ne va pas, s'il te plaît. »

Qu'avait-il fait pour avoir des amis aussi attentionnés ? Il est vrai que leurs chemins se sont séparés depuis maintenant deux ans puisqu'ils avaient des études différentes mais jamais ils ne se sont abandonnés, leur amitié restait et restera éternelle. C'étaient des amis en or, nul ne pouvait les remplacer, c'était indéniable.

« Jin. Dit-il, la voix tout enrouée. Tu as dû voir la chambre de...

- Oui. Répondit le concerné, voyant qu'il n'arrivait pas à terminer sa phrase. On ne te forcera pas à tout nous expliquer, si tu ne veux pas parler nous le respecterons. Mais, si tu as besoin de n'importe quoi, on sera là pour toi mon frère.

- Vous en avez fait déjà bien assez. Merci, je ne sais pas quoi vous dire...

- Ah non si tu recommences à pleurer on le fera avec toi ! »

Il réunit alors tout son courage pour éviter de s'épuiser encore plus. Il les regarda un à un, tous aussi tracassés. Durant tout ce temps il avait oublié à quel point il n'était pas aussi seul que ça. Malgré le fait que la distance les séparait, ses trois amis d'enfance ont toujours été présents pour lui et inversement, comme lors du premier déménagement du blondinet ou encore lors du mariage de l'aîné mais encore pleins d'autres événements inoubliables. Alors s'il avait bien pu les aider dans le passé, pourquoi ce ne serait pas à leur tour ? Il avait passé tout son temps à jouer l'homme fort, impassible, toujours souriant et rassurant. Il serait peut-être temps de m'enlever cette coquille, juste une fois, pensa-t-il.

Alors, enroulé autour de sa couverture blanche et une tasse de thé en main, il se mit à leur raconter tout depuis le début. À commencer par sa séparation avec Chanmi, puis par l'acte de Jaein, sans oublier d'omettre aucun détail, que ce soit l'heure de l'accident, les lieux où il s'était rendu, la durée de l'opération de sa fille, l'interrogatoire des policiers, son ultime rencontre avec son enfant jusqu'à ses rendez-vous avec son psychologue.

À ces paroles, les trois hommes tombèrent des nues, jamais ils n'auraient pensé qu'il se serait produit autant de choses durant leur absence. Tout de suite, ils se sentirent fautifs. Ils pleuraient tous autant que Namjoon, et restèrent muets. Seul une étreinte collective avait pour pouvoir de les réconforter un minimum, leurs regards parlaient pour eux, laissaient passer un message de soutien sans même ouvrir leur bouche. Même s'ils se voyaient peu, Seokjin, Jimin et Hoseok adoraient passer des moments avec Jaein, notamment pour passer des soirées karaoké ensemble, ils se complétaient et se comprenaient parfaitement. Cette fille méritait tout le bonheur et l'amour du monde, mais le destin en avait décidé autrement.

À moins que le destin n'y soit pour rien.

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sachez que je pleure à chaque fois que j'écris cette fiction, je n'en peux plus. si vous avez besoin de mouchoirs, comme d'hab je peux vous faire des livraisons