J'aimerais te dire que je t'aime, mais les regards qui fusillent et les langues qui sifflent me font peur.

J'ai la trouille de voir la terreur s'emparer de tes yeux, de sentir la honte me coller à la peau.

Je suis effrayée à l'idée d'entendre les remords grimper dans mon esprit, vestiges d'une idylle imaginaire.

J'aimerais te dire que je t'aime, mais les mots hurlés par mon cœur emprisonnent mes pensées et me brûlent les sens.

Le silence dans ma tête crie à la mort. Ton rire se répercute en écho dans tout mon être.

J'aimerais te dire que je t'aime, mais je n'ai plus de voix. J'ai tellement hurlé ma peine que mes larmes ont fini par exploser comme des miroirs en cristal.

J'ai tellement hurlé ma douleur que le sang a empli ma gorge, envahi ma raison. J'ai tellement hurlé que je suis désespérée à l'idée que tu n'aies rien entendu.

J'aimerais te dire que je t'aime, mais j'ai peur. J'ai peur de faire le grand saut, j'ai peur de ta réaction, j'ai peur de tes pensées. Des miennes aussi.

Chaque soir je te l'ai chuchoté, cachée dans l'ombre des Étoiles, chaque soir je t'ai murmuré que je t'aimais. Mais tu n'étais pas là pour l'entendre.

Mes pensées étaient prisonnières de ton cœur, tous les jours, tout le temps, partout. Mes yeux se perdaient dans la contemplation de ta beauté alors même que tu n'étais pas là.

J'aimerais te dire que je t'aime, j'ai le moyen de le faire. Mais je n'ai pas le courage. Tu ne liras peut-être jamais ceci, alors c'est pour ça que finalement je crie...

Je t'aime.