Injustice. 🔪

Ma vie était fade, sans intérêt. Je n'étais qu'un pauvre homme destiné à errer dans les abysses de l'inutilité. Puis je t'ai vu. Tu m'as regardé. Et toute ma vie s'est mise à basculer.

Mon regard s'est ancré dans tes yeux sombres, plus jamais il ne voulait s'en défaire. Et tu m'as souri. J'avais l'impression de voir le Soleil sur tes lèvres. Ça m'a réchauffé le cœur.

Je me suis approché de toi, tu as rougi. Nous n'avons pas parlé. Nous nous sommes juste regardés. Je t'ai donné mon numéro, et je suis parti. Rien de plus.

Le soir, j'ai reçu ton message. Nous avons beaucoup parlé. Puis nous nous sommes retrouvés le lendemain, comme convenu, au café. Tu étais magnifique. L'homme le plus beau que j'ai jamais vu. Tu m'as retourné le compliment, j'ai cru que j'allais mourir.

Nous ne sommes pas restés très longtemps au café. L'hôtel était bien plus intéressant.

C'est comme ça que notre histoire a commencé. Un regard. Une après-midi.

Et c'est comme ça que l'enfer a débuté. Un regard. Une après-midi.

Il nous avait vus. Il nous voyait nous tenir la main, il voyait les Étoiles dans nos yeux. Aveuglés l'un par l'autre, nous n'avons pas vu son horrible sourire.

Il était seul, ce jour-là. Mais le soir, ils étaient cinq. Contre nous deux. Cinq hommes intolérants, contre deux hommes amoureux. J'ai essayé de te protéger. Je me suis mis devant toi. J'ai pris tous les coups. Mais je ne pouvais rien faire contre les insultes...

J'avais mes limites. Ils m'avaient brisé les côtes et le nez, je ne pouvais plus me relever. Et ils se sont déchaînés sur toi... mes cris suppliants ne les faisaient que rire. Tu hurlais de douleur, et c'est comme si je ressentais moi-même chaque coup que tu encaissais, jusqu'à ce que tu tombes à ton tour.

Ils nous ont craché dessus, et sont partis. Combien de temps sommes-nous restés là, je ne sais pas.

Puis, tous les jours, ils revenaient. Ils nous frappaient. Ils étaient toute une bande, finalement. Une trentaine. On se prenait tous les coups, ils nous retrouvaient toujours, comment faisaient-ils ?

Ça a duré trois ans. Trois ans de harcèlement, trois ans de haine, trois ans de douleur. Tu as finalement décidé de partir. Là où ils n'iraient jamais te chercher.

Je t'aime tellement, tu sais. Je t'aime si fort...

Maintenant je pleure sur ta tombe, le corps meurtri, non plus de leurs coups, ils ont arrêté, mais des miens. Mes propres traces sur ma propre peau. Ils ont tué mon homme. Ils t'ont tué. Ils ont tué mon amour.

Putains d'homophobes.

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