Confessions.

Peut-être que j'ai déconné. Que j'ai encore trop parlé. Laissé mes doigts courir plus vite qu'il ne le fallait. J'aurais voulu que le clavier les brûle, ils auraient arrêté de raconter l'insurmontable. Je regrette souvent ce que je dis sur moi. Je me fais honte. Je me déteste. Et ce sentiment d'illégitimité ne fait que grandir quand j'y repense, seule dans le noir.

C'est l'orage dehors qui m'a poussée à sortir ce que je garde dedans. Je n'ai pas écrit depuis longtemps, je pensais que c'était parce que je n'en avais plus besoin. Mais je ne dois pas me leurrer, hein... ça va pas. Toujours pas. Pour autant j'ai pas l'impression que ça soit autant qu'avant. Mais même s'il a potentiellement diminué, je ne sais comment, il est toujours là, ce foutu trou dans ma cage thoracique. Cet abîme infernal. Y avait quoi avant là déjà ? Y a-t-il déjà eu quelque chose, finalement ?

La vérité je crois, c'est que je ne sais plus comment parler. Pourtant j'en dis des choses, que je finis par regretter, mais je ne sais plus comment faire. Quand les mots ne suffisent plus et que le silence ne résout rien, que doit-on faire ? Je n'arrive pas à soigner mes blessures. Je ne sais pas comment faire. Je ne sais même pas si j'en ai envie. Peut-être que je pense que je n'ai pas le droit d'être heureuse, d'être bien ? Ou alors j'en ai peur ?

Chaque fois qu'il m'arrive quelque chose de positif, je pense à ce qui pourrait mal tourner. Voilà pourquoi je n'arrive pas à pleinement profiter. Toujours à penser, penser, penser... c'est fatigant. Je suis fatiguée. Fatiguée d'être fatiguée. Lassée par ce monde, ces gens, et pourtant il y a des jours où je les admire. Mais je suis une pessimiste. Je me concentre sur le négatif et ne crois pas en l'avenir. Comment voir le bien alors qu'on ne se tourne que vers le mal ?

J'ai tellement de choses à sortir que je me noie dans mes pensées. J'en ai dit, des choses, à des gens... putain ce que je regrette. Peut-être qu'il n'y a pas lieu. Mais parler de ce qui fait mal, de ce qui inquiète, parler de ses insécurités, c'est flippant. Dangereux. Je ne veux pas me mettre en danger. Pourtant je l'ai fait, un nombre incalculable de fois. J'en viens à imaginer des scénarios délirants. Pourquoi je ne peux pas me laisser tranquille ?

Je ne me sens pas aimée. Pas écoutée. Je suis entourée mais je me sens seule. J'ai l'impression d'ennuyer. D'avoir le rôle de la pote déprimée qu'on veut fuir. De celle qu'on invite pas parce qu'on a peur qu'elle parle de ses problèmes. Si je vous en parle, les filles, c'est que je me sens en confiance. Mais la seconde d'après, mon sang se glace, parce que j'imagine que je vous pèse sur les épaules. Il y a constamment ce nuage noir au-dessus de ma tête. Peut-être qu'on ne le voit pas, mais il se sent. On sait qu'il est là quand on distingue une ombre derrière moi alors qu'il n'y a pas de soleil.

J'ai peur. Je suis effrayée à l'idée de faire fuir les gens. Je suis terrifiée qu'on veuille me remplacer. J'ai peur de ne pas être assez. Je suis remplie de terreurs qui m'étouffent en silence. J'ai l'impression de ne pas compter. On me coupe la parole quand je parle. On me donne l'impression d'en avoir rien à foutre de ce que je dis. On me donne le sentiment d'être une pauvre gamine insignifiante et ennuyante. Et ça fait mal. Mais vous savez ce qu'est le pire ? C'est quand je culpabilise lorsque j'en parle. Je culpabilise de dire ce que je ressens, parce que j'ai l'impression que ça blesse des gens. Putain ce que je m'insupporte !

J'ai des insécurités, parfois j'arrive à en parler, et je m'en veux. Je me déteste pour fonctionner ainsi. Je me déteste pour tout un tas de raisons. C'est pas facile de s'aimer quand on ne voit pas ce qu'il y a de beau en soi. Quand on sait qu'il est facile de mentir juste pour plaire à l'autre. Comment penser que les gens sont sincères alors que l'hypocrisie est souvent présente ?

Je me convaincs toute seule que je fais chier les gens. Parfois ce sont eux qui m'en donnent l'impression. Pourtant je continue de vivre, essayant de passer outre, de ne pas y penser, je recommence, pour me persuader que j'ai tort. Mais ça ne marche pas. C'est même pire après. Pourquoi j'essaie tant de... plaire ? Il y en a qui ne valent pas la peine. Pourquoi je culpabilise à la moindre petite chose alors que je n'ai rien à me reprocher ? Pourquoi je culpabilise de vivre, de ressentir ?

Maman, je ne te l'ai pas dit, mais ça fait mal. La constatation m'a fait mal. Tu n'avais pas songé à voir les choses de ce point de vue, mais moi je l'ai interprété comme ça de suite. Ce que je ne t'ai pas avoué, c'est que ça m'a fait mal, que tu puisses penser ainsi. Pourquoi, on ne te suffit pas ? Je ne te suffis pas ? Pourquoi tu sembles tant regretter de ne pas avoir eu de troisième enfant ? Je ne suis pas assez ?

Papa, pourquoi tu déconnes autant ? Pourquoi tu cherches tant à foutre la merde ? Pourquoi j'ai peur avec toi, parfois ? Pourquoi, depuis que je le sais, je ne me sens pas en sécurité ? Pourquoi je me sens violée du regard ? Pourquoi je t'aime encore alors que j'aimerais que tout s'arrête ?

Max, pourquoi j'arrive pas à m'éloigner ? Pourquoi j'arrive pas à te dire les choses clairement ? POURQUOI TU VEUX PAS ENTENDRE PUTAIN !? POURQUOI TU ME RESPECTES PAS ??

Les filles, pourquoi vous y êtes allées seules ce jour-là ? Ça m'a fait super mal. L'apprendre comme je l'ai appris m'a fait super mal. "Comme on pensait pas que tu y serais aussi tôt..." ah, oui, donc si je n'avais pas été en avance, vous ne me l'auriez jamais dit ? Pourquoi, vous aviez conscience que ça me blesserait ? Vous ne me devez rien, je ne vous dois rien. Mais les peurs du passé reviennent si vite dans ces cas-là putain, j'y peux rien. Les craintes confirmées en une seconde, c'est violent.

Pourquoi j'ai aussi mal, pourquoi y a-t-il autant de choses qui me préoccupent ? J'aimerais juste qu'on me laisse vivre tranquillement. J'ai l'impression d'être crevée comme une merde séchée au soleil, j'en ai ras-le-cul. Est-ce qu'on pourrait me laisser me reposer juste un putain de moment ? Une éternité semble une bonne idée...

J'ai pas mal parlé, là encore, pourtant ça n'a pas eu l'effet escompté. Je me sens toujours aussi lourde, comme ce ciel gris chargé de pluie qui m'engueule sous ses coups de colère. Les enfers ne sont pas sous terre, ils sont tout autour. Et ils sont bien moins classes que ce qu'on imagine.

Je ne me trouve aucun mérite, je ne me considère pas à ma juste valeur. J'ai même pas l'impression d'en avoir une. Peut-être que j'arriverais à m'aimer si j'étais moins moche, mais vous savez quoi ? J'ai tellement peur d'être violée ou agressée par un connard que si ça se trouve, je m'ordonne d'être grosse et horrible comme je le suis pour que ça n'arrive pas. Je me dégoûte je crois, et j'arrive pas à me débarrasser de ce sentiment destructeur. J'ai tellement mal, mal, mal, je vais tellement pas bien et je suis effrayée. Les gens j'ai peur. J'ai peur de ce que je pourrais me faire, j'ai peur de devenir insensible à tout ce qui m'entoure. Je sens que je ne suis plus comme avant. Je sens que je m'annihile. Je sens que je me détache. J'ai peur de ne plus avoir goût à rien, j'ai peur. J'ai la trouille.

Et non putain, ça n'a rien à voir avec le fait d'être enfermée. Je m'enfermer parce que ça ne va pas. C'est si difficile à comprendre ? Je fais chier les gens autant qu'ils me font chier. J'pense qu'on est bien, là, niveau réalité. J'en ai juste marre de pas être bien. De pas m'aimer. De pas être belle.

Je pense tout le temps à la mort de mes chats. À la mort de Coquillette, surtout. J'y arriverai pas sans elle. Mais pourquoi je pense à ça ???? Alors qu'elle est encore là ??? Le pire c'est que je me dis que si j'y pense, ça la fera venir plus vite. Quelle horreur d'être enfermée dans sa tête.

Enjy me manque, aussi. Ça fait plus d'un an et demi qu'elle est morte et pourtant, j'ai encore mal. Quand est-ce que ça s'arrêtera ? Ça fait 9 mois que j'ai une autre chienne. Je ne lui ai jamais dit je t'aime. Parce que j'y arrive pas. Je veux mon chien. Je veux Enjy. Je veux lui faire un câlin.

Et je pleure et je pleure, ça changera rien parce que ça ne fait que me faire encore plus mal. Je sais plus où j'en suis. Je suis perdue. J'arrive plus à suivre

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