A̷n̷g̷e̷s̷
Ses yeux sont fermés, savourant le contact invisible des rayons ardents de l'astre de jour sur sa peau dorée comme les champs de blé. Sa langue rose humidifie lentement ses lèvres fines et généreuses, tandis qu'un sourire angélique vient délicatement courber sa bouche et creuser ses pomettes pâles à souhait. Le Jour se penche sur sa silhouette de déesse, embrassant chaque parcelle de son corps, la faisant souffler et gémir de bien-être.
Puis, lentement, elle se met à tournoyer, valsant dans le vent, entourée de fleurs, les yeux toujours étroitement clos, sautant sur ses pieds, levant les bras au Ciel, penchant la tête en arrière comme pour goûter le Soleil, faisant voler sa robe bleu pâle, dansant avec les fleurs jaunes et roses.
La falaise approche, elle ne la voit pas, elle tourne toujours plus vite et son pied finit par déraper, elle tombe, tombe, tombe, puis soudain elle ouvre les yeux. Le Ciel s'éloigne, la Terre se rapproche, non, elle ne veut pas ! Alors elle déploie les ailes blanches et majestueuses incrustées dans son dos et prend son envol, toujours plus haut, elle y est presque, si elle tend le bras elle peut toucher les Nuages...
Et elle replie ses ailes, lentement elle se laisse chuter, s'éloignant à nouveau de l'azur éternel, riant de tout son cœur, ses yeux gris perle grands ouverts. Puis elle déplie encore ses ailes et remonte, remonte, remonte, les faisant battre toujours plus vite et plus fort, jusqu'à ce qu'elle ne distingue plus les arbres ni la végétation.
Mais soudain, ses ailes tombent, elle est trop proche du Soleil, elle essaie de s'en éloigner, mais elle ne peut plus voler, ses plumes voltigent innocemment vers la Terre, elle chute à son tour, sans pouvoir remonter, alors elle ferme les yeux, une dernière fois, se force à sourire, et attend... Attend que vienne son dernier contact avec la Nature...
Mais quelqu'un la rattrape, elle ouvre les yeux ; il a des ailes bleues, un regard clair et un sourire salvateur, il la tient dans ses bras, il la ramène vers le haut.
Elle s'accroche à son cou, elle rie aux éclats, elle respire son parfum de miel, elle le remercie du regard.
Il se penche vers ses lèvres tentatrices, ils ferment les yeux, il l'embrasse, elle répond, ils s'aiment, dans le Ciel, au-delà des Nuages, plus haut que le Soleil, plus loin que l'horizon, plus que les cieux seront éternellement bleus.
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