Je décachetai l'enveloppe de ma mère avec attention. Les derniers mots que ma mère m'a adressés... J'avais envie de pleurer mais je ne voulais surtout pas mouiller ma lettre avec des larmes inutiles. A l'extérieur, il était écrit dans une belle écriture:

-N'ouvre cette lettre que dans le pire des cas. Tu m'as comprise.-

Le pire des cas? Oui, c'était bien le pire des cas et je n'en revenais toujours pas. J'avais l'impression qu'en me pinçant je pourrais enfin me réveiller. Mais non, ce n'était que vérité, je vivais dans un cauchemar éveillé.

Ma chérie,
Je sais ce que tu es en train de vivre en ce moment. Et j'ai tellement de choses à te dire que j'ignore par où je dois commencer. Apprête toi à être choquée Talia, bientôt tu remettras tout en question.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Tu dois absolument savoir. Ce n'est pas un hasard si la princesse bleue est morte l'année de tes seize ans. Ce n'est pas un hasard si tu as été choisie. Ce n'est pas un hasard si Nella et les autres ont été choisies.

Le Choix n'est que mensonges, la beauté n'est pas le critère pour être nominée... Je pourrais presque dire que tu es choisie depuis ta naissance. Je ne pas te dire pourquoi, pas encore. Mais je savais. Je savais que tu serais prise.

Je suis désolée pour tout, je n'imagine même pas dans quel état tu dois être. Tu crois que je t'ai laissée tomber avec pour seul bagage une lettre et un simple sac rempli de vieux vêtements. Détrompe toi, tu n'es en aucun cas seule.

Le sac que je t'ai offert est particulier... La vérité c'est qu'il est en quelque sorte magique, alors je vais te demander d'être ouverte d'esprit. J'aimerai vraiment que tu me croies Talia, il est question de ta vie et je t'aime. Je ne sais pas comment t'expliquer le fonctionnement du sac...

Tu as vu la poche où étaient la lettre et les vêtements? Ce n'est que superficiel seulement utile pour masquer la vérité. Il existe dans ton sac un très grand espace. Un espace qui peut accueillir une pièce entière, un espace qui peut t'accueillir toi. Et surtout, un espace où tu trouveras tout ce dont tu as besoin pour gagner.

Je t'ai fourni des objets qui te sont inconnus mais dont tu devras te servir. J'ai joint une autre feuille à la lettre, un inventaire explicatif qui t'aidera à comprendre l'utilisation de ces objets. Tu pourras également dormir, te cacher et rester en sécurité dans le sac. Fais moi confiance, à l'intérieur il y a de l'oxygène pour te permettre de respirer.

Maintenant, Retiens bien ce que je vais écrire Talia. Tu dois gagner. C'est primordial. Tu ne peux pas comprendre pour le moment mais. Si tu venais à perdre... nous serions perdus.Tu es l'ultime espoir.

Prends garde au prince. Cet homme est un démon qui ne reculera devant rien pour arriver à ses fins. Fais attention à celui qui semble avoir deux visages, l'un est fiable, l'autre te sera fatal.

Je sais que Nella est avec toi. Mais tu dois te rendre compte que c'est trop tard pour elle. Ne laisse personne te tuer dans le labyrinthe de Ni. Après tout, ceux que tu as connus ne seront plus jamais les mêmes. Le labyrinthe change les gens.
Maman.

Ma mère... je crois qu'après avoir lu sa lettre, je me sentais plus perdue encore qu'avant. Tant de mystères sans solution. Ma mère n'avait fait que m'embrouiller qu'encore plus. Et elle avait fini avec les mots que j'avais aperçus tout à l'heure, gravés sous la statue à l'entrée de la cité engloutie. Elle avait parlé de tellement de choses... je ne savais plus où j'en étais.

Il s'était imposée à moi comme une évidence que je devais me méfier du prince. Mais qui pouvait bien être cet homme aux deux visages? Et la cérémonie du Choix n'était que mensonges? Tout au long de sa lettre, ma mère n'avait cessé de dire qu'elle ne pouvait pas tout m'expliquer pour le moment, pourquoi? Ce sac, comment pouvait-il être magique?

Je pris mon visage entre mes mains et m'effondrai sur mon lit. Il fallait que je réfléchisse et que je me reprenne en main. Ma mère l'avait dit, je pouvais gagner. C'était une nouveauté qui ne me laissait pas de marbre, j'avais l'impression que l'on ôtait un poids de ma poitrine, du moins à moitié.

J'allai agir. De toutes les questions que je me posais, je ne pouvais répondre qu'à une seule. Le sac. Je repris l'enveloppe et j'en sortis une autre feuille. En haut , quatre phrases étaient écrites et après venait une si longue liste d'objets que je me sentais déjà fatiguée à l'idée de tout lire. Je lus les premiers mots:

~Hortens Quilibens~

~Estis Quiliben~

~Icutum ...~

~Requans...~

Je dis la première formule à voix haute et une seconde plus tard je me retrouvai... dans une grande salle aux murs et aux sol marrons. J'y trouvai des meubles organisés comme dans une chambre et une multitude d'objets. Je jetai un regard sur l'inventaire qui était toujours dans ma main et une évidence s'imposa à moi. J'étais dans mon sac.

Je reconnus toutes mes affaires, celles que je n'avais pas pu prendre. Finalement, ma mère avait bien veillé à ce que je sois équipée. Une bouffée de chaleur m'envahit. Je n'étais pas seule. J'essayai a seconde formule et je pus sortir. Les dernières avaient l'air différentes. Il y avait visiblement un trou dans chacune d'elle. Peut-être fallait-il les remplacer par un objet?

-Icutum vêtements!

Mes habits allèrent se ranger tranquillement dans le sac, de façon discrète et invisible.

-Requans pyjama!

Mon pyjama, que j'avais aperçu à l'intérieur du sac apparut dans ma main. Un grand sourire se dessina sur mes lèvres. J'étais sauvée! Pendant l'épreuve, je n'aurai qu'à me cacher dans mon sac! Oui c'était lâche, mais l'épreuve en elle-même n'était-elle pas que lâcheté?

-Icutum lettre de maman.

Ma lettre disparut. Personne ne devait la trouver ni la lire, et les formules étaient bien inscrites dans mon esprit. Je me vêtis de mon pyjama et allai au lit. Si tout à l'heure je m'étais trouvée désespérée et résignée à mourir, maintenant cela avait changé j'étais à présent plus confiante. Je m'endormis au bout de quelques minutes. J'allai avoir besoin de mes forces, demain serait une longue journée.

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[Rêve]

Où suis-je? Tant de bruits... j'ai l'impression que mon crâne va exploser dans ma tête, j'ai la nausée. J'entends des cris déchirants, quelqu'un est entrain de souffrir. Autour de moi, il y a quantité de gens mais leurs traits me paraissent difformes.

Je me trouve dans une gigantesque salle au sol gris et au plafond blanc. L'ensemble pourrait être épuré mais il ne l'est pas. De riches meubles occupent la pièce et la rendent luxueuse. Une énorme baie vitrée qui prend la place d'un mur entier donne une vue panoramique sur tout Maooristilla et la Tour Blanche. C'est juste sublime.

Un homme est entrain de torturer une fille, il lui tire les cheveux et la viole brusquement à l'aide de ses mains. Les bras de la jeunes fille sont zèbres de coupures qui semblent la faire atrocement souffrir. Ils sont entourés par une dizaine de gardiens de la paix. La fille hurle, mais les cris ne viennent pas seulement d'elle. Des hurlements s'échappent d'une pièce probablement voisine, ils sont féminins.

La scène est à mes yeux cauchemardesque, pourquoi est-ce que j'y assiste? La jeune fille s'égosille:

-Pitié! Je vous en supplie, je l'avoue, nous avons bien pénétré dans votre chambre!

Son visage devenu écarlate est noyé par ses larmes. L'homme lui entaille violemment la joue de son couteau.

-Oh que non ma jolie, je ne suis pas prête de cesser... sussure-t-il à son oreille. Qu'avez vous volé?!

Des pleurs venant de la pièce voisine se font entendre. Ils se font de plus en plus bruyants et désespéré tandis que l'ignoble homme continue le supplice de la jeune femme. Un rugissement s'échappe.

Tout à coup, un mur s'effondre et se fracasse en mille morceaux. Une fille s'élève dans les airs, au grand désarroi de tous. Sa peau blanche est contrastée par des marques violettes s'enroulant autour de ses bras. Ces marques brillent, c'est étrange mais c'est ce qui est en train se passer.

Avec sa robe blanche,on aurait pu la prendre pour un fantôme, ses boucles brunes flottant derrière elle ajoutant de l'effet à cette impression. Je ne vois pas distinctement ses yeux et je crois pouvoir en être soulagé car je suis effrayée en pensant à l'expression que je pourrais y déceler.

Ses paumes, déjà pâles sont illuminées d'une lueur blanche et aveuglante. L'homme, qui regarde cette fille surnaturelle sourit alors, d'un sourire mauvais.

-Alors c'est toi. Enfin je t'ai retrouvée. Attrapez la!

Des flèches immobilisantes sont tirées en direction de la fille mais celle ci riposte d'une manière que je ne comprends pas, mais assez efficace pour mettre au tapis plusieurs gardien de la paix. L'homme s'élance avec rage vers elle mais elle parvient à s'échapper avec agilité de son chemin.

La jeune fille prends celle qui s'est fait torturer dans ses bras et parvient près de la baie vitrée. Malheureusement, l'homme et ses gardes ont tôt fait de l'encercler. Alors, seul échappatoire, l'autre dans ses bras, elle saute, brisant la vitre et sombrant dans le ciel.

Hey! :)
Je vous avais dit que je posterai ce nouveau chapitre ce soir, chose promise, chose due! J'espère que ça vous as plu, c'est le plus long chapitre que j'ai écrit jusque-là! Les choses commencent à se faire sérieuse pour Talia, va-t-elle survivre? Si ça vous a plu, commentez et voter, ça fait toujours plaisir! J'aimerai vous remercier pour tout, vos vos votes, vos commentaire, votre présence :)
Juliette<3