Chapitre 26

Je me réveillai doucement sans trop ressentir de douleur malgré une migraine naissante. Je ne comptais même le nombre de fois où je m'étais évanouie en trois jours, j'avais perdu le fil. Et maintenant, alors que j'ignorais ce que qui m'était arrivé et l'endroit où j'étais, la peur avait disparu, elle n'était même plus en moi.

Je n'éprouvais plus que de la lassitude. j'étais si fatiguée... a quoi bon résister à la fin? Depuis toujours j'avais fait partie de ces filles qui passaient leur temps à se plaindre sans raison apparente, accusant la météo capricieuse comme les règles injustes des parents. A présent que j'avais une réelle raison d'être malheureuse, je ne ressentais même plus le désir de l'exprimer. Je n'avais pas besoin d'user de ma voix pour me convaincre que tout allait bien dans la vie, c'était gravé en moi. Et il fallait bien se rendre à l'évidence, se plaindre ne servirait à rien.

Je décidai d'enfin me concentrer sur le présent. Que je garde les yeux ouverts ou non tout restait obscur et il ne me fallut que peu de temps pour saisir que ma vue était obstruée par un bandeau. Malgré cela, je n'étais nullement entravée. J'étais assise sur une chaise peu confortable. Je sentait la chaleur de deux hommes qui m'encadraient, ne pouvant pas utiliser la vue, mes sens n'étaient que plus aiguisés. J'étais agréablement surprise de ne pas avoir à supporter quelque lien mais j'imaginais que cette entrevue de liberté n'en était pas une. Au moindre geste suspect, mes ravisseurs seraient sur le qui-vive. Il me semblait vraiment trop dangereux d'envisager le fuite.

J'ignorais pour le prince m'avait enlevée mais cela ne faisait que raviver ma colère envers lui. Je lui devais déjà respect et obéissance, même si je préférais faire abstinence du respect. En ce qui concernait l'obéissance, je n'avais malheureusement pas vraiment le choix. Dans tous les cas, ce qu'il faisait était inacceptable. Des gens parlaient autour de moi. Je distinguais des voix masculines comme d'autres, féminines. Aussi étrange que cela puisse le paraître, le bandeau était épais et me couvrait également les oreilles si bien que je n'entendais pas clairement ce qu'ils disaient.

Soudain je reçus un coup de coude que je devinai comme étant involontaire dans les côtes. Un de les gardiens avait probablement esquissé un geste brute sans le faire exprès, ce qui ne m'empêcha pas de lâcher un gémissement. J'eus alors l'intime conviction que tous les regards convergeaient en ma direction. Bien entendu, les voix se turent, j'étais le centre de l'attention. Je déglutis avant de demander d'une voix hésitante:

-Euh... bonjour? Est-ce que je peux retirer le bandeau?

-Elle est éveillée! couina un femme pour toute réponse.

Je réprimai l'envie de lui rire au nez, elle était drôlement perspicace... C'est alors qu'une autre femme, d'après sa voix, déclara d'une voix calme et posée:

-Très bien, nous n'avons pas beaucoup de temps. Allez me chercher la pierre.

Apparemment, elle fit un geste que je ne vis pas puisque bientôt je sentis qu'on me tirai les bras pour me la plaquer dans le dos. C'est à ce moment que je commençai sérieusement à m'inquiéter. Mais j'étais également étonnée de ne pas avoir discerné la voix railleuse du prince. Etait-il seulement là? La question méritait d'être posée. Je ne criai pas, ne voulant pas paraître faible, mais ma position était douloureuse et je n'avais aucune idée de ce qui se passait.

Je sentis que quelqu'un s'approchait de moi, à entendre le bruit du tissu glissant sur le sol c'était encore une femme. Je ne bougeai pas d'un cil, elle, passais derrière moi. Soudain, je senti du métal froid contre ma peau. Je frissonnai avant de me rendre compte qu'on me faisait passer un collier. Deux main délicates le fermèrent. Je sentais un pendentif, une pierre glacial contre ma poitrine. J'ouvrai la bouche pour une nouvelle interrogation mais je fus interrompue:

-Que penses-tu du prince et de ton état de princesse ?

Je restai silencieuse quelques secondes puis je compris que la question m'était adressée. J'étais incrédule face à cette question. Quelle réponse pouvait-on attendre de ma part ? Probablement pour que je loue les louanges du prince... Mais dans ce cas, pourquoi le demander ? Je jouai la carte de la prudence appelée aussi hypocrisie.

- C'est la plus belle chose qui ne me soit jamais arrivée. Je remercie le prince pour tout ce qu'il a fait pour moi.

Ces mots sonnaient si faux dans ma bouche qu'ils y laissèrent un goût amer. Soudain, une sorte de décharge partant de la poitrine C'était très douloureux et je me mordis la lèvre afin d'étouffer un petit cri.

-Alors elle dit la véri... commença une des voix féminines.

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, cette fois je hurlai. J'identifiai la douleur qui venait de la pierre, elle s'était mise à chauffer et me brulait à présent la peau, ça faisait tellement mal!

-Elle mens! S'écria une autre fille, enthousiaste.

Je serrai les dents mais la souffrance était incontenable et je m'égosillai, encore et encore. A croire qu'il n'y avait que des filles dans cette salle. Je parvins à murmurer :

-Arrêtez... Tout sauf la torture...

La femme qui avait ordonné d'aller chercher le collier déclara froidement:

-Mais bien sûr. Il n'y a qu'à dire la vérité et tout s'arrêtera.

Je sentis monter une colère sourde monter en moi, coincée comme je l'étais sur la chaise. On me demandait la vérité, vraiment?

-Le prince est une ordure et je le hais! Je souhaite qu'ils meurent comme vous tous qui me torturez, sanglotai-je.

Soudain, la douleur se tut et la pierre refroidit contre mon poitrine. Ds larmes de soulagement coulèrent sur mon visage et mouillèrent mon bandeau.

- Justice règnera tant que vérité se dévoilera, soupira la femme autoritaire. Maintenant dépêchons. Mon frère va bientôt arriver et je sais que mes méthodes lui déplaisent. Retirez le bandeau, rendez moi le collier et relâchez la.

Les ordres furent effectués et bientôt je recouvrai la vue tandis que les deux gardes s'en allaient. Je respirais​ bruyamment. Ma robe était noircie au niveau de la poitrine là où m'avait brulée la pierre et je ne voulais même pas voir ma peau en dessous du tissus.

Je pouvais maintenant observer l'environnement qui l'entourait. Visiblement, je n'étais plus dans la Tour Blanche et nulle trace du prince. Par contre, je ne pouvais ignorer les sept femmes chacune vêtue richement d'une couleur différentes. Les princesses. J'étais choquée, pourquoi étaient-elles si mauvaises ? Je pensais qu'il n'y avait que le prince pour être ainsi et là j'étais tristement déçue.

Mon crâne ma lançait affreusement et ma vie était brouillée, la fatigue me terrassait. Ma visage était trempé, je ne m'en étais pas rendue compte mais je pleurais encore.

La princesse rouge fut la première à parler:

-Bienvenue. Tu nous excuseras pour tous ces désagréments mais nous voulions être sûres de pouvoir te faire confiance, la trahison est la pire chose qui puisse nous arriver.

Je reconnus en elle la femme à la voix sévère, bien qu'elle me paraît beaucoup plus douce à présent. Très belle, elle devait bien avoir dix ans de plus que moi, si ce n'était pas plus. Ses yeux en amandes et son teint caramel la rendaient magnifique et pourtant à cet instant, je la détestais pour ses propos et ce qu'elle m'avait fait enduré.

-Talia! s'écria une voix, masculine cette fois.

Un homme entra dans la pièce avant de se précipiter sur moi et de le serrer dans ses bras. Je me détendis instantanément. Je reconnaissais son odeur de de savon au miel. Théo. Mais à le regarder de plus près, ça n'était pas vraiment lui. Il était tout habillé de rouge. Je fonçai les sourcils, je ne comprenais pas.

-Tu... commençai-je.

Mais il me coupa la parole, s'adressant à la princesse rouge.

-Lyssandre! Tu n'as pas honte, regarde dans quel état elle est! Je t'avais dit qu'elle serait forcément de notre côté et tu m'avais promis que tu n'utiliserais pas ta maudite pierre !

-Théodes, mon frère quel plaisir de te voir... Elle n'avait pas qu'à mentir.

J'étais abasourdie. Théo, le frère de la princesse rouge? C'était impossible ! Cette fois c'en était assez, je n'en pouvais plus de voir chaque parcelle de mon univers s'effondrer. Je me levai en silence et marchai pour sortir mais Théo me retint par le bras.

-Talia, attends, je vais tout t'expliquer.

Je fondai en larmes.

-Lys, je pars la ramener au palais bleu. Il est tard et la pauvre et totalement perdue, dit mon ami à la princesse rouge.

Les autres princesse n'avaient pas pris la parole et tant mieux, il y avait suffisamment de problème comme ça.

-Il n'en est pas question! Nous avons trop de choses à lui dire.

Je n'aimais pas qu'on parle de moi comme si je n'étais pas là. Je déclai fermement:

-Je pars et vous ne m'en empêcherez pas, à moins que vous préfériez que je parle de vos petites manigances au prince. Croyez moi, je n'hésiterai pas.

La rouge capitula. Quelques instants plus tard j'étais à l'extérieur du palais vert, l'endroit où l'on m'avait retenue. Théo était avec moi, il commença à parler.

-Avant toute chose, laisse moi te dire que ta servante t'attends au palais bleu, pas d problème de ce côté là.

J'acquiesçai silencieusement, prête à entendre la vérité.

-Crois moi, Talia, je suis désolé pour tous ces secrets. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, je suis Rouge et Lys, que tu viens de voir, est ma demi-soeur, nous sommes naîts de la même mère. Certains soirs, ma soeur et ses compagnes organisent des réunions. Elles toutes liguées contre le prince, Léane la Bleue l'était également. Elles complotent dans son dos avec d'autres gens venant des quatres coins de la Ville Libérée. Lorsque Lys est devenue princesse, je n'avais que six sans. Elle nous avait rapidement écrit une lettre à la mère et moi pour nous dire de déménager le plus vite possible chez les Cultivateurs. Ma mère ne le souhaitais pas, ainsi nous sommes simplement partis pour la cité bleu. Depuis la soeur m'a recontacté et je fais parti de son "organisation".

Je me taisais. C'étaient trop de révélations. Depuis que je le connaissais, Théo n'avait fait que le mentir.

-Talia, toutes les infos que tu as sur moi sont falsifiées, mais son sommes vraiment amis. Je pourrais passer des heures à te raconter mon histoire mais nous n'avons pas le temps. Me fréquenter était dangereux sans que tu le saches et ça l'est encore plus maintenant. Mon sang est bleu mais je suis Rouge et ça l'administration de la Tour Blanche le sait. Rien que ça fait que je suis louche aux yeux de beaucoup de monde.

-Alors pourquoi ne m'avoir jamais dit la vérité ! Je te déteste Théo, toi et ta stupide soeur. Tu te permets de te pointer comme une fleurs et de me faire des révélations aberrantes comme si c'était normal ! J'en ai marre de vivre dans le mensonge et le doute! Je suis à moitié amnésique et voilà maintenant que le monde entier semble vouloir déclarer qu'il n'est pas ce qu'il paraît.

J'essuyai rageusement mes l'après avec ma main.

-Talia, essaie de comprendre...

-Non, je ne veux plus te voir et plus t'entendre ! Nella était une folle furieuse que j'ai finis par tuée et toi tu n'es qu'un menteur! Va-t-en, je vais rentrer seule ! vociférai-je.

Celui que je croyais être mon ami semblait abandonner et le répliqua pas. Il se contenta de me tendre un bout de papier.

-Une lettre que m'a donné ta mère à ton attention. Et une note où est indiqué le rendez-vous de demain, son horaire et son lieu. Tu es conviée à t'y rendre, de gré ou de force. Détruis la missive, elle ne doit être vue pas personne. Maintenant bonne nuit et n'oublie pas, nous ne voulons que ton bien.

Et il partit, repartant vers le palais vert. Il m'abandonnait, comme je lui avais demandé. Je rejoignis le palais bleu. Après une bonne demi-heure, je me retrouvai dans un lit confortable avec une seule idée en tête. De quoi serait fait demain ?





Et voilà pour ce chapitre ! Comme d'habitude, j'espère que ça vous aura plus ! Ça fait très longtemps que je n'ai pas posté et j'en suis désolée. Ce chapitre est commencé depuis un bon moment, je m'attendais à le fini le week-end dernier mais j'ai été occupée par deux rédactions qui l'ont pris beaucoup de temps et d sommeil, pas vraiment la rigolade quoi.

Sinon je voulais remercier les nouveaux lecteurs qui ne laissent pas forcément de commentaires mais dont je peux voir les votes, merci à vous!

Je finirai pas un peu de pub, en espérant que ça ne vous dérange pas. Je participe à un concours d'écriture sur la site short-édition. Ce concours se nomme la Matinale des Lycéens et j'ai créé un texte sur le thème Debout!. Demain à 11h je verrais si je suis qualifiée ou non, si vous avais le temps, est-ce que vous pourriez venir jeter un coup d'œil à mon texte qui se nomme Au fond? Pour me donner votre avis voir même laisser un vite si ça vous plaise et qu'il n'est pas trop tard. Enfin, je remercie ceux qui prendront le temps de le faire, ne vous sentez surtout pas obligés.
Bref, je vous dis à bientôt, bisous !

Juliette.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top