Chapitre 25.
J'entrai accompagnée de Louna, les gardes, impassibles ne firent rien pour m'en empêcher. J'étais attendue. Nous arrivâmes dans un étroit couloir bien sombre dans lequel il était bien difficile de distinguer grand chose, bien que je puisse voir que les murs étaient couverts de multiples tableaux.
Mes pieds me menèrent dans une petite pièce dans laquelle était installé derrière une table un homme, il portait comme moi un masque. Je sentais les vibrations de la musique qui envahissaient les lieux. À ma vue, l'homme s'empressa de venir récupérer ma cape et le sac de Louna. Il disparut derrière une porte, je devinai qu'il partait déposer nos affaires dans un vestiaire. Il revint au bout de quelques secondes, une énorme clé à la la main.
J'haussai un sourcil, interrogative. L'homme semblait ne pas vouloir parler. Il poussa la table qui nous séparait de lui et de fraya un chemin jusqu'à l'immense porte argentée par laquelle semblait-il, je devais entrer. Il glissa son énorme clé dans la serrure de la même taille et un mécanisme se déclancha, la porte coulissa. Je levai les yeux au ciel, évidemment, rien ne devrait être simple dans la Tour.
Anxieuse, je pénétrai dans la pièce suivante et mon souffle fut coupé. Je me situais dans une immense salle de réception. Il faisait aussi noir que dans le couloir mais des rayons colorés éclairaient soudainement des groupes de gens. Personne ne faisait attention à moi, tant mieux, j'avais évité l'entrée fracassante.
Tous étaient occupés à de déhancher sur le rythme de la musique, l'atmosphère était électrique. Je retins un rire nerveux. Ainsi c'était cela les soirées mondaines de la Tour Blanche. Quel spectacle étrange de voir tous ces gens vêtus de leurs plus beaux atours danser de tout leur saoule, sans aucune contenue. Je tournai la tête, Louna avait disparu dans la foule, me laissant seule.
Les invités paraissaient dénués de toute humanité avec leurs masques. Chez certain, c'était un loup assez semblable au mien mais d'autres couvraient l'entièreté du visage. On aurait pu les comparer à une troupe de démons. Je ne savais pas quelle attitude adopter, je préférais volontier rester sur le côté mais l'on décida à ma place.
Quelqu'un que je ne pouvais apercevoir dans l'obscurité m'aggripa par le poignet et m'entraîna au milieu de la foule. Je faillis crier mais il me semblait que ce n'était pas franchement adapté à la situation. Je me retrouvai collée contre le torse d'un homme. Je pouvais seulement voir son loup et des vêtements blancs et argentés. Il chuchota à mon oreille :
-Bonsoir Thalya... Belle soirée n'est-ce pas?
Je me débattis mais il me retint contre lui d'une poigne étonnamment douce. Cet accent, cette voix, cette façon d'écorcher mon nom. Bien sûr que je l'avais reconnu. Alexandre.
- Calme toi ma belle, je ne vais rien te faire, dit-il en riant. Détends toi et amuse toi... Danser est une des rares façons de relâcher la pression sans difficulté.
Sans que je sache pourquoi, je l'écoutai, sa voix avait ce côté si hypnotisante. Je grignai tout de même:
-Je m'appelle Talia.
-Il daigna pas répondre et attrapa mes hanches. Ce contact le mettait mal à l'aise, en même temps, je détestais ce gars. Je commençais à balancer lentement les hanches et levai les bras en l'air.
-Voilà ma douce c'est bien...
Comment sa voix pouvait-elle me faire cet effet ? Je l'ignorait mais je sentais les muscles se détendre et les mouvements de faire plus naturels. Je dansai à en perdre haleine et il faisait de même. Jusqu'au moment où je me tournai brutalement vers lui, plongeant mes yeux dans les siens malgré les masques.
-Pourquoi ai-je perdu la mémoire ?
Ses prunelles virèrent à l'orage. Il me regarda d'un air désolé, il ne répondrais pas à la question. Je m'éclipsai et cette fois il ne fait rien pour m'en empêcher. Je creusai une certaine distance entre Alexandre et moi. Peut-être avait-il cru que tout méfiance m'avait quittée mais c'était loin d'être le cas. Son comportement me laissait perplexe.
Les lumières s'allumèrent peu à peu et les invités cessèrent de danser. Je pouvais maintenant mieux voir la pièce. C'était une grande salle de réception assez chic. Les murs étaient décorés de toiles et de tentures. Les couleurs de toutes les cités étaient représentées. Partout étaient entreposées des tables garnis de mets raffinés.
Les gens paraissaient bien plus sages et raisonnables tandis qu'ils s'étaient retirés du milieu de la salle pour les côtes. À présent ils picoraient tranquillement dans la nourriture liée à disposition. Au nord de la pièce de trouvait une estrade sur laquelle était monté un homme. Il était vêtu de la même façon qu'Alexandre et portait le même loup. il prit la parole :
-Mes chers amis, j'espère que la fête vous plaît ! Vous n'ignorez pas sûr nous sommes ici pour célébrer l'arrivée de la nouvelle princesse bleue !
Je déglutis. J'avais cru pouvoir échapper à ce moment si gênant, tous les regards étaient braqués sur moi. Heureusement que les artifices empêchaient de me reconnaitre et de voir la personne que j'étais réellement.
Je ne mis pas longtemps à saisir qui était l'orateur. Je serrai les poings, sa vue m'inspirait encore plus de haine que celle d'Alexandre. Je haïssais le prince et son moqueur, cet homme à qui je devais tous les malheurs. Et lorsque son regard rencontra le mien, je le soutins quelques instants avant de me détourner.
Maintenant que j'étais là, je n'allais pas refuser les attentions qu'avaient laissé mon hôte au invités. J'approchai du buffet et pris une petite tartelette aux carottes que je grignotais négligemment.
-Pardon, pourriez vous me faire une petite place ? demanda une inconnue.
Je fis ce qu'elle demandais et me déplaçai sur le côté. Je l'observai, c'était une jeune fille qui semblait approximativement avoir mon âge. Elle était habillé et coiffée comme moi, si ce n'était que l'ensemble était violet. Je me perdis quelques instants dans ces beaux yeux gris. Elle était jolie, nul doute et je reconnus en elle la princesse violette.
Je n'avais pas songé aux autres princesse et pourtant elles étaient bien là ce soir. De toutes les personnes présentes dans la salle, elles étaient les plus à même de comprendre ce que je ressentais. J'examinai l'ensemble de la salle. Je trouvai comment étaient classés les en fonctions de leurs vêtements. Les princesses portaient leur couleur et des loups, les gens du peuples étaient également vêtus de leur couleur mais leur masque couvraient l'entièreté du visage et les habitants de la Tour portaient du blanc et de l'argent ainsi que des loups. Ainsi, rien n'était laissé au hasard.
Beaucoup de personnes discutaient entre elle mais aucune d'elles ne venaient vers moi. Je ne sais pas si je devrais m'en réjouir ou pas mais c'était horriblement gênant de rester les bras ballants alors je mangeais.
Louna était à l'opposé de la salle et semblait bien s'amuser. Elle grignotait et discutait avec un garçon vêtu de jaune. Personnellement, je commençai à sérieusement m'ennuyer. Mais comme si l'on avait lu dans mes pensées, la lumière s'éteignit et la musique redémarra.
Je n'en avais rien à faire que les gens le jugent, je me mis à danser dans retenue. Je fermai les yeux et oubliai la cauchemar dans lequel je vivais. Je laissais de côté mes blessures, ma haine et la tristesse. Malheureusement, celui dont j'avais juré la perte vont bientôt les raviver.
-Thalya... Comment te portes tu?
-Eh bien, déjà un point commun avec votre neveu, vous êtes incapables de prononcer mon prénom correctement. Je m'appelle Talia.
Le prince dansait à mes côtes, bien que plus discrètement.
-Soit, Talia. T'es tu bien remise? Lorsque je t'ai récupéré dans Ni tu étais dans un état similaire à celui d'une loque, sussura-t-il d'une voix teintée de moquerie.
Ce monstre me faisais enrager, Alexandre ne représentait rien face à lui. Je demandai comme je l'avais fait précédemment à son neveu :
-Pourquoi ai-je perdu la mémoire ?
Le prince de tut un instant, mais son visage se fendit en un sourire carnassier.
-Oh ma jolie, il semblerait que j'ai jugé que tu n'aurais pas besoin d'elle dans sa totalité...
Il éclata de rire. J'avais envie de le gifler même si je savais que ce n'était pas raisonnable. Je me contentai de maugréer dans ma barbe. Soudain, il attrapa, il attrapa mon menton, me forçant à le fixer dans ses yeux bleus. Il portait évidemment un loup et je m'estimais heureuse de ne pas voir son visage pour l'instant, j'aurais été incapable de me tenir de le frapper.
-Attention Talia,ma petite princesse... N'oublie pas que je suis le prince, déclara-t-il sur un ton menaçant.
Sur ce, il partit. Je frottai mon menton endoloris, quel horrible bonhomme. Je n'avais plus aucune envie de danser. Je m'accoudai sur un mur et restai là le reste de la soirée, triste et malheureuse.
*********
Il fut enfin le temps de partir, Louna m'avait rejointe. Nous avions dû attendre que tout le monde parte, c'est ce que m'avait fait d'avoir la petite servante. J'étais exténuée, et je n'avais qu'une seule envie, dormir. J'avais passé la pire soirée de ma vie. Personne n'était venu me reparler après le prince et je ne m'en plaignais pas.
Nous récupérâmes nos affaires au vestiaires et nous empruntâmes le long couloir qui devait nous mener à l'extérieur. Cette fois-ci, les lumières étaient allumées et je pus voir qu'avec les tableaux il y a avait beaucoup de portes. Je baillai, ne prenant même pas la soin de poser ma main devant ma bouche. J'étais si fatiguée que je n'entendis rien. Et je ne vis pas non plus la personne qui frappa sur ma tête. Et ce fut le noir le plus sombre.
Hello !
Deux jours après le précédent chapitre, c'est Noël. 😁 N'est ce pas LaPlumeDeNemesis?
J'espère que ce chapitre vous a plu, enfin un vrai contact entre Talia et le Prince, même s'il était plutôt bref.
J'ai oublié de le mentionner dans le chapitre 24, mais j'aimerais vous remercier pour les 3000 vues. C'est vraiment incroyable !
Je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année, joyeux Noël !
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