Un anti héro irrésistible

https://www.laparentheseimaginaire.com/ecriture/un-antiheros-irresistible-pour-votre-roman

Qu’est-ce qu’un antihéros ?

Commençons par éviter une confusion courante : non, un antihéros n’a pas juste quelques défauts (grincheux, colérique, tourmenté …). Ça, c’est un personnage normal ! Pour être crédibles, tous les personnages de romans doivent avoir des points forts et des faiblesses.

En revanche, on parle de antihéros quand le personnage principal d’une histoire s’oppose à notre vision traditionnelle du héros, et de manière plutôt tranchée. Le plus souvent, il provoque en nous un sentiment négatif (agacement, dégoût, frustration) contrebalancé par quelque chose de positif (que ce soit de l’attachement ou de la fascination).

La cohabitation entre ces deux sentiments est le signe d’un antihéros intéressant !


Qu’est-ce qu’un antihéros peut apporter à votre roman ?

De l’intérêt

De nos jours, les héros traditionnels sont vite ennuyeux. Qui préfère Thor à Loki ? Ou Luke Skywalker à Han Solo ? La perfection a tendance à faire lever les yeux au ciel. On s’intéresse plus facilement aux personnages qui sortent des sentiers battus.

Au-delà de cette originalité rafraichissante, un antihéros a aussi plus de chances d’être complexe et imprévisible qu’un personnage sans faille. Ses réactions singulières et ses éventuels méfaits apportent du piment à l’histoire.

De l’empathie

S’il est bien construit, un antihéros peut se révéler très attachant. Le lecteur s’identifie plus à lui qu’à un personnage trop parfait, car il verra dans ses défauts ou sa banalité l’expression de son humanité.

Découvrir ce qui a causé le comportement négatif du antihéros (un passé difficile par exemple) permettra de toucher le cœur du lecteur, qui s’attachera d’autant plus au personnage.

De la fascination

En tant que lecteurs, les personnages avec une vraie part d’ombre nous fascinent.

Déjà parce que leur capacité à déraper créé de la tension dans le roman. On se demande comment ils vont réagir à telle ou telle situation, ce qui apporte du suspense.

Et puis il y a aussi une petite catégorie de antihéros tellement détestables qu’on ne peut pas s’identifier à eux, ni s’y attacher. En revanche, s’ils sont bien construits, leur noirceur les rend hautement intéressants, et fait tout le sel des romans qu’ils habitent.

Comment réussir votre antihéros ?

Voici quelques pistes pour créer un antihéros profond et captivant dans votre roman :

Dévoilez aussi ses qualités :

Si votre personnage principal est ordinaire, c’est-à-dire dénué des qualités héroïques habituelles, dévoilez peu à peu les autres atouts qui se cachent en lui. Les difficultés rencontrées pendant l’intrigue peuvent être l’occasion de le révéler à lui-même. Par exemple, un personnage lâche peut se dépasser par loyauté pour un ami, ou un autre qui manque cruellement de charisme peut être doté d’une ténacité hors du commun.

Approfondissez-le

S’il est détestable, creusez son caractère pour voir ce qui se cache derrière les apparences. Un antihéros bête et méchant n’intéressera personne ! Donnez-lui des failles, de la profondeur, une vraie complexité psychologique. N’hésitez pas à développer son passé et ses traumatismes. En faisant ressentir ses souffrances à votre lecteur, vous favoriserez son attachement au personnage.

Laissez-le agir comme un antihéros

N’hésitez pas à lui faire faire de mauvais choix ! Le lecteur s’attend à voir votre antihéros agir en fonction de sa personnalité : ne le transformez pas en enfant de cœur. Mais faites-le aussi agir dans le bon sens de temps en temps. Pour nous montrer qu’il a évolué, par exemple. Ou parce qu’un personnage odieux sur certains plans peut tout à fait se montrer agréable sur d’autres.

Trouvez-lui une faiblesse

Donnez-lui une faiblesse. Dans Les Liaisons Dangereuses, le personnage du Vicomte de Valmont est insupportable, mais ses sentiments (bien cachés) pour Madame de Tourvel le rachètent un peu à nos yeux.

Faites-le évoluer

Vous pouvez aussi mettre en avant la capacité de rédemption du antihéros. Bien menée sur toute la durée du roman, une transformation positive est un puissant outil narratif.

Confrontez-le à un personnage encore pire

Pour que le lecteur relativise ses méfaits, confrontez votre antihéros à un personnage bien pire que lui ! Ses mauvais côtés nous paraitront moindres, comparés à ceux d’un individu abominable.

Soignez son look

Pourquoi ne pas vous amuser avec son apparence physique ? Dans Six of Crows, Kaz Brekker est indissociable de sa canne ; dans Autant en Emporte le Vent, Scarlett O’hara adore les robes tape à l’œil ; dans Millénium, Lisbeth Salander est tatouée et a les cheveux teints en noir … Vous aussi, jouez avec la présentation de votre antihéros pour renforcer sa caractérisation dans votre roman.

Attribuez-lui un don unique

Enfin, si vous voulez mettre en scène un antihéros absolument détestable, vous avez une carte à jouer pour le rendre intéressant : celle du don unique. Attribuez-lui une capacité hors-normes, faites de lui un virtuose et développez cet aspect dans votre roman. C’est une bonne manière de contrebalancer le sentiment négatif qu’il inspire au lecteur, et de le rendre captivant malgré tout.

NDA : Votre personnage principal est-il un antihéros ? Pour ma part, dans Le Passé Ne Meurt Jamais, je ne dirais pas que Raphael rentre dans la case de l'anti héros. D'accord, il a un lourd passif, et est un peu névrosé sur les bord mais hormis ça, ses attentions restent principalement bonnes !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top