Éviter Les Clichés ?
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Éviter les clichés ? Pas si simple. Ils sont prêts à fondre sur l’écrivain débutant comme la vérole sur le bas-clergé.
Mais le cliché, c’est quoi au juste ? Hervé Laroche, auteur du Dictionnaire des clichés littéraires, le définit ainsi :
« Le cliché résulte de l’imitation répétée d’une expression ou image originale, jusqu’à aboutir à une forme d’abstraction, avant de sombrer (cliché) dans le ridicule. »
Les clichés, lieux communs et stéréotypes peuvent s’inviter de diverses manières dans votre livre. Dans votre style, mais aussi dans vos personnages et votre intrigué. Résultat ? Un texte appauvri et convenu, un auteur qu’on accusera de paresse.
Pour débusquer les clichés et surprendre votre lecteur, c’est par ici !
Éviter les clichés dans votre style
Les clichés sont des images tellement parlantes et réussies qu’elles sont tombées dans le langage courant. Elles sont donc souvent les premières qui nous viennent à la plume pour évoquer certains phénomènes.
Petit florilège tiré du Dictionnaire des clichés littéraires : manquer cruellement, répéter inlassablement, des abîmes insondables, des plaies béantes, des blessures mal cicatrisées, des cendres encore tièdes, des décombres fumants, ou encore des chemins semés d’embûches…
NDA : Bon après là, ce sont des clichés gentils... De style comme dit le rédacteur de cet article. Moi même j'ai utilisé certaines de ces expressions. Ça passe largement. (comme je le répète, je ne suis pas l'auteur de ces articles. Je vous partage seulement ceux dont je trouve utiles sur le net)
Méfiez-vous aussi : du tapis blanc de la neige, mais aussi du manteau blanc de la neige, de l’herbe fraîchement coupée, du monde merveilleux de l’enfance, des cheveux brillants et doux comme de la soie, des terres de contrastes, des corps qui ne font plus qu’un, sans oublier les héros qui vacillent au bord du gouffre ou qui doivent devenir qui ils sont …
Pourquoi ne pas prendre carrément les clichés au pied de la lettre, comme Raymond Devos avec La mer démontée :
« Il m’dit :
— La mer, elle est démontée.
Ah mais j’dis :
—Vous la remontez quand ?
Il m’dit :
—C’est une question de temps. »
Créer des descriptions à fort impact
Une description percutante est un merveilleux outil pour sortir des stéréotypés.
Développez votre vision intérieure. Entraînez-vous à trouver des images originales et personnelles qui impliqueront votre lecteur aussi bien intellectuellement qu’émotionnellement.
Voici une description de paysage sous la neige qui ne cède pas à la facilité du tapis blanc de la neige, extraite de La joueuse de go de Shan Sa :
« Le ciel chargé de neige menace de s’écrouler. (…) Comment décrire la sévérité de l’hiver en Chine du Nord ? Ici, le vent hurle et les arbres rompent sous le poids de la glace. Les sapins ressemblent à ces stèles mortuaires barbouillées de peinture noire et blanche. »
Éviter les clichés en éliminant les personnages stéréotypés
Les clichés ne menacent pas que votre langage. Ils guettent aussi vos personnages. Donnez toujours un petit twist à votre personnage, un je ne sais quoi d’inattendu qui donne envie de le suivre. Comme dans la vraie vie : on s’ennuie avec des gens trop prévisibles !
Faites faire à votre personnage l’opposé de ce qu’on attend de lui
La série The Shield (2002-2008) a été une des premières à mettre en scène un personnage de flic violent et corrompu, tranchant avec la représentation idéalisée de la police qui prévalait jusque-là.
Vic Mackey, son héros, dirige une unité de choc de la police de Los Angeles. Flic hors pair, il obtient d’excellents résultats dans la lutte anti-gangs. Violence extrême, racket, chantage, revente de la drogue saisie lors de ses descentes : ses méthodes sont peu orthodoxes !
Donnez une dimension particulière, une ambiguïté à vos personnages de méchants ou anti-héros
Si je reviens à Vic Mackey, le personnage est présenté de manière tellement négative dans le premier épisode de la série qu’on ne peut que le détester.
Détestable, mais fascinant. Pourquoi ? (tout comme mon personnage de Daniel, dans Au nom de la Rose. C'est avant tout un tueur (— d'ailleurs pour ceux qui suivent ces aventures, vous allez le voir en pleine action au prochain chapitre — mais cela reste un personnage apprécié car il est face à ses propres démons. Ce n'est pas seulement à tueur froid, sans cœur, ni âme. En bref, ce n'est pas un sociopathe. Il a des émotions)
Parque qu’il possède une intelligence et un charisme peu commun, qu’il excelle à la manipulation, qu’il dégage la présence physique d’un taureau ou d’un pitbull. Parce qu’il est impitoyable tout en étant – à sa manière – capable d’humanité.
Surtout, analysez les motivations de vos personnages. Elles doivent être en béton. C’est ce qui fera d’eux de vraies personnes, et non des stéréotypes. Il ne s’agit pas de surprendre votre lecteur pour le surprendre. Les actions de votre personnage doivent être cohérentes par rapport à sa psychologie et à son évolution.
Poussez votre intrigue au maximum pour éviter les clichés
Qu’on le veuille ou non, notre esprit est façonné par les milliers d’histoires que nous avons lues, vues ou entendues.
Parfois on a tellement envie de se lancer dans la phase d’écriture de notre roman qu’on ne creuse pas suffisamment notre idée de base.
Sans même sans rendre compte, on risque alors de reproduire une histoire qui existe déjà et qu’on a emmagasinée dans notre esprit.
C’est d’ailleurs une tendance naturelle à la facilité que nous avons tous.
Sauf que ça ne trompera pas des lecteurs aguerris ou, pire encore, des éditeurs.
La solution ? Ralentissez un peu et développez votre muscle à intrigue
Remettez en question vos idées. Trouvez 10 autres possibilités d’intrigue auxquelles vous n’aviez pas encore pensé, et puis encore 3. Réfléchissez aux motivations de vos personnages, encore et encore. Rejetez tout ce qui est téléphoné.
C’est beaucoup de travail et cela implique de rejeter beaucoup d’idées jusqu’à en identifier une vraiment originale.
Mais une fois que vous l’aurez fait, vous aurez élevé votre manuscrit au-dessus de la pile d’histoires prévisibles que les éditeurs reçoivent tous les jours.
Et non, cela ne s’applique pas qu’aux thrillers ou aux polars. Tous les genres de romans sortiront améliorés par une intrigue plus riche !
Une technique extrême pour éviter les clichés dans vos intrigues : le corner
Placez vos personnages dans une position tellement inconfortable que même vous ne savez pas comment les en sortir :
On pense tout de suite au classique cliffhanger, qui laisse le héros dans une situation des plus inconfortable, du style suspendu à une falaise par le petit doigt.
Une autre possibilité, plus subtile, est de placer les personnages dans un dilemme moral insoluble, dans lequel chacun des choix s’offrant à lui est inacceptable.
Exemple : Pourvu que la nuit s’achève de Nadia Hashimi. L’héroïne est déchirée entre dire ce qu’elle sait sur la mort de son mari et ruiner la vie d’innocents. Entre se taire et être condamnée pour meurtre.
Non seulement, le dilemme rend votre histoire plus intéressante, mais il vous force à penser avec plus de profondeur à votre intrigue, et à ce qu’elle implique au plan émotionnel pour vos personnages.
J’espère que cet article vous aidera à développer votre authenticité d’auteur, loin des clichés !
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