J'adore disparaître pendant des mois et me repointer avec un nouveau truc totalement random. Oui, je fais ça souvent.

Donc aujourd'hui les amis, je vais vous parler de MBTI ; autrement dit le Myers Briggs Type Indicator. Vous en avez probablement déjà entendu parler si vous ne vivez pas dans une grotte, mais je vais quand même rappeler ce que c'est et surtout expliquer comment ça marche, parce qu'énormément de gens qui connaissent vaguement le concept ne comprennent pas eux-mêmes son fonctionnement. Ce n'est pas une critique, moi-même ça m'a pris un certain temps à décrypter parce que c'est difficile de trouver des explications claires sur le sujet quand on est pas déjà dans la communauté... Heureusement que je suis là ! J'expliquerais donc comment ça marche, et pourquoi et comment je l'utilise maintenant pour construire mes personnages avec.

Donc le MBTI, aussi appelé les "16 personnalités", se présente généralement comme ça :

Une image qui doit être plus parlante que les termes pour certains. C'est donc une théorie comme quoi il y aurait 16 types de personnalités, ou plutôt 16 types de fonctionnements dans le comportement humain... Et j'adore cette théorie, mais je tiens à rappeler que ce n'est pas scientifique, et ça se rapproche même plus de la sociologie que de la psychologie de mon point de vue.

Du coup, comment ça marche ce mic-mac ?

Ces petits bonhommes sont des caricatures du comportement humain, dans lesquels on peut trouver une part de vérité, parce qu'ils s'appuient sur des caractéristiques que tous les humains ont : la réflexion, les sentiments, etc. Mais ces mignons petits personnages colorés sont eux-mêmes des caricatures de la théorie MBTI.

La théorie part en effet du principe que le comportement humain est basé sur 4 fonctions primaires telles que :

- les sentiments (feeling F)
- la réflexion (thinking T)

Qui sont des fonctions qu'on appellera de "jugement", puisqu'elles sont facteurs de prises de décision. Ainsi que :

- les sensations (sensing S)
- l'imagination (intuition N)

Qui sont des fonctions qu'on appellera de "perception", puisqu'elles servent à recueillir des informations. J'expliquerais ces fonctions en détail dans une autre partie, parce que ça va faire trop d'éléments d'un coup sinon... On va se limiter aux explications de fonctionnement pour le moment.

Ces fonctions peuvent être extraverties ou introverties, c'est à dire tournées vers le monde extérieur ou vers le monde intérieur du sujet ; et ça change beaucoup de chose sur la manière de réfléchir d'une personne.

Ces quatre fonctions, tout le monde les a, et tout le monde peut les utiliser. La théorie part juste du principe qu'elles vont être priorisées différemment d'une personne à l'autre. D'une personnalité à l'autre, elles vont être utilisées dans un ordre différent. Chacun aura en premier une fonction extravertie et une fonction introvertie, la première "dominante", la deuxième "auxiliaire". Les deux dernières fonctions sont en général moins développées que les premières et sont nommées fonctions "tertiaire", et fonction "inférieure"... En général, plus un sujet sera "mature", plus les deux dernières fonctions se développeront, sachant que la dernière sera la plus compliquée à travailler.

Si la première fonction d'un sujet est introvertie, le nom de la personnalité commencera par un "I", et si elle est extravertie, par un "E" ; ça peut jouer sur la sociabilité, mais ça n'a pas forcément de corrélation.

Si la première fonction extravertie du sujet est une fonction de jugement, alors le nom de la personnalité se terminera par un "J", et si la première fonction extravertie est une fonction de perception, le nom se terminera par un "P".

Le "IxxJ", "IxxP", "ExxJ", "ExxP", peuvent jouer sur l'apparence sociale de la personnalité, mais n'est pas forcément si signifiantes. Ce sont plus des lettres qui sont là pour "craquer le code", et comprendre dans quel ordre sont les fonctions.

Par exemple, "INTJ" veut dire : intuition introvertie en première fonction, et réflexion extravertie en deuxième fonction, alors que "INTP" veut dire : réflexion introvertie en première fonction et intuition extraverti en deuxième fonction.

Les fonctions de chaque personnalité peuvent se résumer telles que :

Je sais que ça fait pas mal d'éléments à comprendre d'un coup, mais je fais au plus simple ! J'espère avoir perdu personne.

C'est bien beau tout ça, mais est-ce que c'est applicable dans la vraie vie ?

Alors... oui, et non.

Tout le monde peut s'identifier à un type de personnalité, et c'est normal parce que ne sommes nous pas tous plus ou moins dans des cases ? Mais ils sont ce qu'ils sont : de grossières caricatures. Dans la vraie vie, vous pouvez très bien avoir vos émotions aussi développées que votre réflexion, et ça serait totalement normal parce que le cerveau humain est d'une complexité qui peut difficilement être schématisée.

Si vous voulez vous amuser avec, vous pouvez allez faire le test des "16 personnalités" en ligne, même si vous tomberez probablement sur un mauvais résultat parce que leurs questions puent la merde pour tester les fonctions. Mais si le sujet vous intéresse, il existe des tas d'articles, d'analyses et de videos dessus... A prendre avec des pincettes toujours, parce qu'on rappelle que ce sont des caricatures, donc c'est utilisable seulement avec du recul dessus. Par principe, il faut toujours se méfier des gens qui promettent mondes et merveilles, et des solutions faciles à tous vos problèmes affectifs, sociaux ou professionnels sans qu'il y ait de travail ou d'effort à faire, parce que ce sont au mieux des charlatans, au pire des gourous. On accepte pas des bonbons d'inconnus dans la rue, les enfants.

Je ne dis pas que c'est impossible à utiliser dans la vraie vie, avec des vrais gens. Ce serait hypocrite de le prétendre, parce que je le fais plus ou moins moi-même et qu'il a un côté très pratique à pouvoir analyser les besoins primaires de la personne en face de manière mathématique, comme un algorithme. En temps que personne qui soufre de difficultés sociales, c'est une vraie aide. Mais il faut garder en tête que le cerveau humain sera nécessairement un milliard de fois plus complexe que ça. Ce n'est qu'une béquille pour apprendre à naviguer en société.

Cependant, ce n'est pas là où je voulais en venir en commençant à parler du MBTI, et ce n'est clairement pas ce qui m'intéresse le plus dans cette théorie.

Ok, je commence à comprendre le principe, mais pourquoi se servir du MBTI pour écrire ?

J'en suis venue à me passionner pour le sujet en commençant à utiliser ce système pour classer mes personnages originaux... Au début, pour rigoler, avant de prendre en compte le potentiel créatif d'un tel système. Avoir un algorithme de pensée réaliste tout frais pondu pour un personnage, n'est-ce pas magnifique ?

Le principal enjeu pour créer un personnage de fiction, est de le rendre à la fois vraisemblable et consistant, et franchement même avec de l'experience ça peut devenir un procédé de réflexion assez long et pas toujours donner des résultats satisfaisants. L'utilité du MBTI est d'avoir une base, un squelette de personnage qui permettra de construire sa manière de réfléchir et d'agir de manière logique tout au long de l'histoire. Ca permet d'éviter les "flous" dans sa personnalité, et les pensées ou comportement Out Of Characters. Ca permet aussi de savoir exactement comment un personnage va interagir avec son cercle social.

De la même manière dans la fanfiction, on a la majorité du temps besoin de "reprendre" des personnages qui appartiennent au canon de l'oeuvre, et on ne veut évidement pas le rendre incohérent ou OOC... Donc analyser et comprendre leur MBTI peut vraiment aider à les garder les plus authentiques possible dans leur manière d'agir et de parler. CEPENDANT faites très attention à ce que vous trouvez comme typing sur internet (je pense notamment au site Personality DataBase qui peut être un rêve comme un cauchemar niveau analyse de personnage), parce que n'importe quel pélo qui ne comprend ni le personnage, ni les fonctions du MBTI peut aller donner son avis comme ça le chante, donc ça donne vite un ramassis de clichés qui passent totalement à côté de la complexité de tel ou tel personnage. Comme on dit, le travail n'est jamais mieux fait que par soi-même.

Je ferais une partie résumant les différentes personnalités après ça, en donnant quelques exemples de personnages que je connais sur chacune d'elle. Ce ne sera que mon avis, et bien sûr tout est débattable, mais en général je sais que j'ai raison. L'humilité en personne. Si vous voulez identifier un personnage que je connais, je serais toujours prête à en débattre avec plaisir.

Tout ça pour en venir au fait qu'utiliser le MBTI comme appui pour écrire rend le travail à la fois beaucoup plus simple, mais aussi beaucoup plus rapide. Fini les personnage vides ou parfait, puisqu'en identifiant son type de personnalité, on peut aussi fixer toutes les forces et les faiblesses de son fonctionnement de manière cohérentes, ainsi que sa potentielle évolution. On peut même mixer plusieurs types de personnalité qui sont parentes pour complexifier le personnage, car plus un personnage va être compliqué à typer précisément, plus il va avoir une manière d'être à l'apparence humaine.

Parce que c'est aussi ça avec lequel il faut être honnête : un personnage de fiction ne sera jamais aussi complexe qu'un véritable être humain. Il peut en avoir l'image, et c'est une très bonne chose parce que ça veut dire qu'un lecteur va s'identifier à lui et ressentir de l'empathie... Mais son schéma de pensée sera forcément simplifié par rapport aux milliards de facteurs psychologiques et sociologiques qui jouent sur un réel cerveau humain.

C'est pourquoi il n'y a pas besoin d'être prétentieux et de vouloir construire son personnage "en dehors des cases et des clichés parce que c'est trop la fille spéciale quoi", parce qu'au mieux le personnage sera incohérent et inconsistant, et au pire il sera encore plus clichés que les stéréotypes dont on essaye de s'éloigner. Il faut l'admettre : l'originalité, ça n'existe pas. Ou plutôt si, mais pas comme on peut l'imaginer. Avant de penser à être original, il faut déjà penser à être vraisemblable... C'est pourquoi, il faut utiliser un certain nombre de grossiers stéréotypes pour les affiner par la suite. Il faut s'appuyer dessus, comme une pousse de tomate qui utilise son tuteur en bambou pour grandir de manière saine et ne pas s'écraser au sol. Paye ta métaphore.

Ce que je veux dire c'est que déjà on construit la structure d'un personnage de manière stable, et après on rajoute les paillettes d'originalité qui vont le rendre attachant et unique.

Bien sûr qu'on peut imaginer un personnage en dehors du MBTI... Il faudrait être idiot pour prétendre que toutes les actions d'un oc a une raison comportementale mathématique... Et je ne crois pas être idiote. J'espère pas en tous cas. Bref. Personnellement, je ne me sers du MBTI qu'après avoir déjà esquisser dans les grandes lignes ce que je voulais pour mon personnage. Par exemple, si je veux un personnage impulsif et rebelle, ou au contraire rêveur et doux... Et seulement après, je regarde ce qui collerait le mieux comme structure à ce personnage. Il vaut trouver un équilibre entre le plaisir et l'intuition qu'on a à créer l'oc, et l'analyse et la logique qu'on garde dans son comportement.

Ca fait déjà un bon morceau juste pour expliquer le principe, donc je vais au moins diviser ça en deux autres parties : expliquer en détails toutes les fonctions, et résumé chaque personnalité de manière un peu plus structurelle que ce qu'on voit sur le site des 16 personnalité. Si vous être intéressée et que je suis déter, je pourrais faire au cas par cas un résumé plus approfondi de comment chaque personnalité marche et pourquoi. On verra, je promets rien parce que j'ai tendance à n'avoir aucune notion du temps, donc mettre mille ans à produire un truc parce que je l'ai oublié dans un coin.

En espérant avoir été claire et utile,

A bientôt, ami(e)s écrivain(e)s.