Chapitre 3 : La colère

Madame Pomfresh s'affairait autour de l'infirmerie, nettoyant la salle impeccable pour passer le temps. C'était le milieu de l'après-midi et le soleil doré entrait par les fenêtres orientées à l'ouest. Un rayon de soleil particulièrement brillant tomba sur le seul lit occupé de la chambre, et le silhouette, baignée de blanc, remua légèrement. Remarquant à peine le mouvement, elle se dirigea vers le table et commença à épousseter joyeusement, un léger sourire et une chanson aux lèvres. Pourtant, à travers le rayon de soleil, une main délicate sortit des draps blancs. Un halètement sortit de ses lèvres, et ses yeux bleus sombres s'écarquillèrent, elle regarda rapidement son bras pour constater que la main de Drago venait juste d'effleurer le tissu fin de sa manche.

"Oh! Tu es réveillé maintenant?" bégaya-t-elle en s'éloignant de lui et en regardant le garçon mince et particulièrement pâle. Ses yeux étaient recouverts d'une file pellicule de gaz et il ressemblait plus à un petit garçon perdu et effrayé qu'elle ne voudrait l'admettre. Quand avait-il grandi si soudainement, se demanda-t-elle tristement. Et quand était-il redevenu un enfant de façon inattendue?

La vieille infirmière ne savait pas trop quoi dire. Les Malefoy étaient connus pour leurs tempéraments - déjà, le garçon semblait avoir réalisé son état. Les lèvres du Serpentard bougeaient comme pour former des mots et presque instinctivement il tendit la main vers son visage, mais s'arrêta d'un mouvement forcé.

"O-Où suis-je? Que s'est-il passé? Pourquoi fait-il si noir?" demanda le garçon aux cheveux argentés. Il y avait un sous-entendu de peur dans sa voix, qui n'était pas reconnaissable au premier abord pour une oreille non avertie. Drago, caressant le dessous en flanelle de la couverture, attendit nerveusement. Il faisait si sombre. Il n'y avait rien. C'était comme s'il se trouvait dans la plus sombre des pièces, dans le plus sombres des cauchemars, et il n'y avait pas d'échappatoire.

Le visage de Madame Pomfresh se plissa d'inquiétude. "Tu ne te souviens pas?" demanda-t-elle, légèremen effrénée, se dirigeant vers le garçon et se demandant s'il avait de la fièvre qui le rendait amnésique. Distraitement, elle se demanda si elle devait sortir la potion de sommeil du placard du bureau.

"Si," fut la réponse froide du serpent, ses lèvres roses se tordant en un sourirs narquois. "Je pensais juste que je vous inquieterais un peu," dit le garçon d'une voix traînante avec un petit rire peu convaincu. Le froncement de sourcils de Madame Pomfresh s'accentua encore plus - elle n'était sûre si le garçon était stable ou non. Après tout, le fait était qu'il avait perdu la vue et qu'il s'en occupait de la manière la plus directe et brutale. "Monsieur Malefoy! C'était complètement déplacé!" gronda l'infirmière, essyant de ne pas sourire. Vraiment, le garçon en faisait trop, même lorsqu'il était au bord de l'effondrement mental potentiel.

Le Serpentard ricana alors que la vieille chauve-souris malheureusement s'agitait pendant quelques minutes, gonflant ses oreillers, arrangeant les fleurs sauvages près de son lit, ajustant les rideaux pendant qu'elle fredonnait continuellement. Drago était assis tranquillement, la tête baissée, sa respiration venant naturellement et doucement. 

Eh bien... c'est certainement merveilleux, pensa Drago avec méchanceté alors que sa main se serrait sur le tissu du flanelle qui semblait considérablement rugueux comparé à ses propres draps de soie.

"J'ai faim," annonça-t-il soudainement, regardant vers les sons qui provenait de l'autre bout de la salle. Bon Dieu, il n'était réveillé depuis que cinq minutes et il s'ennuyait déjà à mourir.
Madame Pomfresh, levant les yeux de son bureau et tentait de s'organiser, soupira et fit apparaître une assiette de sandwichs à la dinde pour lui, ainsi qu'une tasse de jus de citrouille chauggé. La tasse elle-même était recouverte d'un couvercle opaque, comme celui qu'utiliserait un tout-petit. Se retournant vers le bureau, Pomfresh soupira - elle savait que Drago serait furieux dès qu'il se rendrait compte qu'il était traité comme un bébé, mais, insista-t-elle, les temps désespérés appelaient des mesures désespérées.

D'une main, elle agita sa baguette et dirigea la plaque flottante vers l'arrière de la salle de l'infirmerie, ses yeux baissés et elle continua à survoler les papiers. Peut-être serait-elle capable de résoudre ce mystère qui entourait le Serpentard comme un nuage.

"Ils sont sur la table," lui dit-elle avant de quitter silencieusement la pièce dans un battement de rose et de blanc, sa destination étant le bureau où elle gardait des piles de libres anciens et fanés qui pourraient détenir la clé de cette énigme des plus déroutantes et irritantes. Elle voulait que Mr Malefoy sorte de l'infirmerie le plut tôt possible - le garçon, pensait-elle, n'apporterait que des ennuis, quelque chose qu'elle aimait éviter à tout prix.

Entendant sa sortie par le bruit de claquement de ses talons sur le sol de marbre froid, il se tourna lentement et à contrecoeur vers l'endroit où se trouvait supposément sa nourriture. Drago n'avait pas particulièrement faim, mais, il supposa qu'il n'avait pas mangé depuis un moment - ou du moins, rien de substantiel. Cherchant sa nourriture à tâtons, ses mains entrèrent d'adord en contact avec la surface fraîche de la table en merisier, puis avec la surface métallique froide du plateau. Ses doigts s'enroulèrent lentement autour de ses bords durs, et maladroitement, il le souleva de la table sur ses genoux. Avec Pomfresh hors de la chambre froide et déserte, le sentiment d'impuissance se dissipa lentment du Serpentard solitaire, comme le brouillard se dissipant aux premières heures de l'aube aux premiers rayons du soleil.
Peut-être qu'il commençait à se sentir lui-même... puis encore, peut-être pas.

Prenant une petite bouchée de sandwich au pumpernickel, ses sourcils se froncèrent. Mon dieu, ça devait être du pumpernickel, n'est-ce pas? N'avaient-ils jamais entendu parler du pain comestible?

Mais, sa famille avait pris le dessus sur lui, et il continua à mâcher lentement la nourriture jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus. La pain semblait sec, tout comme la viande ; les elfes de maison n'avaient jamais appris à cuisiner...

Sa bouche semblait sèche, et avalant sa propre salive, il chercha aveuglément son verre. Pourtant, malgré ses meilleures tentatives, il ne put le localiser immédiatement. Son tempérament s'enflamma, et dans un large bonbon à travers la table, espérant qu'il avait trouvé le gobelet, il découvrit que son balayage avait été trop dur et que le verre était tombé sur la planche avec un fracas sourd.

Grimaçant, ses joues virèrent au rose, et paniqué très légèrment, il attrapa rapidement le gobelet chauffé. Drago s'était attendu à ce que le contenu de ses profondeurs de cuivre éclabousse l'étendue de bois de cerisier, mais à sa grande surprise, du bout des doigts, il trouva la surface sèche. Ses doigts se tournèrent alors vers la tasse, et tâtonnant timidement sur les bords, il découvrit un couvercle en plastique autour de celle-ci. L'expression du Serpentard devint orageuse et il se renfrogna silencieusement. N'était plus desséché, sa poigne se resserra autour du manche du gobelet, mais son visage brûlait toujours d'embarras. Pour eux, il n'était qu'un autre patient, avec un traitement qu'ils donnaien tà tous les autres personnes aveuglées accidentellement. Ne savaient-ils pas? Malefoy avait de la fierté, contrairement ua reste de la communauté magique abandonnée de Dieu.

Bien sûr... pensa-t-il avec agacement.

Le serpentard arracha le couvercle du gobelet et le palpa amèrement avant de le jeter furieusement sur toute la longueur de la pièce. Il atterit avec un son sourd, pas du tout satisfaisait pour les oreilles. La honte, la fierté et l'indignation montèrent dans sa poitrine et il se mordit la lèvre inférieure de ressentiment. Frissonnant légèrement à cause d'un courant d'air soudain, Drago baissa à nouveau la tête, la colère et la rage bouillonnant toujours en lui.

"Merde tout ça," murmura-t-il à personne en particulier.

Alors qu'il était assis là, parmi la splendeur propre de la pièce, un désir commencer à grandir soudainement et furieusement en lui. C'était une envie qu'il ne s'était pas autorisée depuis qu'il était enfant. Avec l'assaut de la puberté et la colère de son père, une telle action avait cessé... mais maintenant, seul dans al pièce déserte, il ne pouvait penser à rien de mieux que de se livrer momentanément.

Le gobelet vola à travers la pièce, tombant avec un fracas définitif qui résonna contre les murs, mais ce n'était pas assez satisfaisant. Il attrapa l'assiette, les sandiwchs à la dinde toujours dessus, et avec une fièvre égale, la lança à travers la pièce. Une grande fêlure puis l'écho des petits morceaux alors que l'usure de la porcelaine se brisait en deux. Mais ce n'était toujours pas suffisant. Ce n'était jamais assez.

N'hésitant que momentanément alors qu'il écartait les couvertures de son lit, il n'y réfléchit pas une seconde... ce qui était fait était fait, et maintenant, il en voulait plus.

Espérant que Madame Pomfresh avait disparu dans son bureau ou dans la bibliothèque, Drago trébucha sur le sol en marbre jusqu'à qu'il entre droit dans un objet très solides. Ses bords étaient frais et minutieusement sculptés : ce ne pouvait être rien d'autre que le placard dans lequel Pomfresh stockait des potions prêtes à l'emploi. Trouvent la poignée, il l'ouvrit d'un coup et tendit la main dans l'obscurité, ses mains entrant en contact avec quelque chose qui ressemblait à une vile froide.

Un sourire se répandit sur les traits de Drago, et le premier de nombreux objets de ce genre, alla à leur mort; ne créant qu'un petit 'ping' lorsqu'il toucha le sol. Le soupire s'estompa et se transforma trop rapidement en un profond froncement de sourcils. Ses doigts trouvèrent un autre objet dans le noir, et encore une fois, il se brisa contre le sol. L'un après l'autre, jusqu'à ce que les échos commencent à se heurter les uns aux autres et que la pièce ne soit plus qu'un fracas, un flou de mouvements, un fracas...

Mais rien ne le satisfaisait. C'était comme si à chaque nouveau son, il désirait un nouvel objet, un nouveau et différent, comme s'il se prouvait qu'au moins ses oreilles fonctionnaient encore. Il n'était pas totalement inutile, insista-t-il amèrent en enfonçant avec ferveur un bocal en verre sur le sol. Un éclat de verre s'éleva de l'accident, et il sentit la douleur alors qu'elle coupait ses pieds nus.

La douleur, ce n'était rien ; ce n'était qu'une sensation physique...

De l'intérieur de son bureau, Madame Pomfresh leva les yeux. Elle pensa avoir entendu quelque chose de fracassant, pourtant, écoutant un instant, elle n'entendit rien d'autre et s'absorba dans la recherche d'informations dans Un compte d'occurrences accidentelles dans les expérimentations . Qu'est-ce qui n'allait pas avec la potion de Monsieur Malefoy?

Mais le son revint, et refermant le livre d'un coup sec, elle sut que ce n'était pas son imagination. Elle pouvait être vieille; elle rationalisa alors qu'elle sortait ses clés de ses poches (pour la porte verrouillée de l'intérieur et de l'extérieur) et cherchait celle en laiton, mais elle n'était pas sourde. Ne la trouvant pas aussi rapidement qi'elle le souhaiterait, et devenant de plus en plus anxieuse à chaque nouveau son, elle enfila rapidement ses lunettes pour accélerer le rythme.

Il y avait un très grand crack - Et Madame Pomfresh gémit silencieusement. Un seul pot pouvait émettre ce son, le pot de pilules à mâcher pour éliminer les caries. Elle entendit un sifflement alors que les petites tablettes s'étalaient sur la porte, et trouvant enfin la clé, elle la glissa frénétiquement dans le trou et ouvrit la porte.

Une mer de verre brisé et de poterie rencontra ses yeux, et se tenant parmi les éclats scintillants, baignés de leurs lumières irisées, se tenait Drago Malefoy, ses mains serrées autour du bouteille de sérum anti-gonles suspendus. Elle regarda, horrifiée, alors qu'il la lançait directement vers elle, comme s'il pouvait voir à nouveau à travers la gaze.

"Monsieur Malefoy!" hurla-t-elle, esquivant le bocal d'un cheveu et se couvrant la tête de peur.
Mais il ne s'arrêta pas; sa seule réponse fut un autre ping alors que le jus de mandragore était jeté par terre.

"Monsieur Malefoy!" appela-t-elle à nouveau, essayant de se frayer un chemin vers lui, ses chaussures crissant bruyamment sur les morceaux de verre étincelant brisés, priant pour que le garçon ne trouve pas la fiole de sérume de perte de mémoire qu'elle avait mis à préparer pendant les six derniers mois.

Le garçon s'était arrêté maintenant, et retirant sa baguette de saule avec un crin de licorne incrustée à l'intérieur, elle la tint timidement à bout de bras, se mordant les lèvres avec lassitude. Jamais Mr Malefoy n'avait manifesté de colère auparavant - pendant toutes ses années, il avait été considéré comme froid et posé, un gamin gâté parfois, mais jamais du genre à se comporter aussi violemment.

C'était peut-être ce qui se passait quand le monde avait été arraché à vous...

Tombant presque au sol alors qu'une grande fiole de verre se précipitait vers sa tête, elle se rattrapa juste à temps avant d'atterir dans un tas d'éclats de verre pointus.

Un cri aigu résonna dans la pièce et sur les murs de la vieille sorcière alors qu'une autre flacon volait au-dessus de sa tête.

Il a vraiment voyagé au-delà du point de non-retour... pensa désespérément la vieille sorcière, en se couvrant les yeux.

La volée soudaine d'équipements médicaux cessa lorsqu'une douce voix de baryton demanda de l'autre côté de la pièce : "Mr Malefoy, que faites-vous?"

Une silhouette sombre, vêtue d'une longue cape flottant, apparut dans le vestibule de la pièce, ses doigts pâles enroulés délicatement autour de ses bras, une expression légère d'irritation peinte sur ses traits ciselés. Ses yeux sombres enfoncés se plissèrent, et ses lèvres minces ricanant, il répéta la question, cette fois plus durement, son ton plus sérieux, "Qu'est-ce que vous faites?"

La pièce était calme et aucun des deux n'osait bouger. Drago s'était transformé en pierre, sa main levée au-dessus de sa tête, les doigts élégants aggripés autour d'un grand pot de chocolat.
Le ton glacial de Rogue continua, n'attendant pas une réponse du jeune Malefoy, "Posez le bocal, Drago. Votre père serait très mécontent s'il vous voyait dans cet état," dit-il simplement.

Par dépit, Drago relâcha sa prise sur le bocal, alors que le verre se brisait à ses pieds, voyageant en un million de minuscules cristaux qui captaient la lumière de l'après-midi. Soupirant d'agacement, Rogue lança un regard furieux à Madame Pomfresh et questionna discrètement, "Ne surveillez-vous pas mieux vos protégés?"

L'homme en noir traversa le cimetière de fioles brisées, le verre craquant sous ses pieds, vers la silhouette du garçon désemparé qui était recroquevillé contre l'armoire à motié ouverte. Le corps du Serpentard était tenu là, interte et sans vie, et seuls ses doigts bougeaient, remuant légèrement comme s'il se souvenait de la sensation des fioles et des bocaux froids qu'il tenait momentanément. S'approchant du garçon, il posa une main glacée sur l'épaule tremblante ; on aurait pu penser que c'était réconfortant, s'ils n'avaient pas connu l'attitude du professeur. Pourtant, le professeur était froid et sans émotion, même envers ceux de sa propre maison. Ce n'était que dans son cours de Potions qu'il faisait preuve de favoritisme - mais au-delà de ça, il était sec et offensant envers tout le monde.

Rogue dirigea Drago vers son lit au cadre métallique et s'éloigna lentement des éclats de verre brillants.
Le regret inonda le jeune presque instantanément. Il se sentait froid et moite. Cele faisait des années qu'il ne s'était pas permis de se comporter de manière aussi émotionnelle. Depuis qu'il était entré à Poudlard il y a environ cinq ans, il s'était lentement entraîné à garder ses émotions cachées et non détectées. De telles explosions n'étaient tout simplement pas autorisées - et si son père avait découvert qu'il avait été perturbateur à ce moment-là; il paierait la pénalité une fois qu'il serait revenu au Manoir Malefoy pendant les vacances de Noël.

Rogue, semblant ressentir ses peurs, ayant-lui même grandi dans une maison similaire, l'informa sévèrement, "Rien de ce qui s'est passé dans cette pièce ne quittera cette pièce. Vous avez ma parole." Il lança alors à Madame Pomfresh un regard vicieux, et, retirant sa baguette, il répara rapidement et efficacement tous les utilitaires endommagés dans leur ancien état et les ramena, une fois de plus, à leur place dans le placard. Les bouteilles étaient intactes, mais les potions elles-mêmes restaient encore éclaboussées sur le sol...

Pomfresh soupira alors qu'elle redressait ses cheveux argentés en un chignon serré au sommet de sa tête et lissa les plis de son tablier. Voyant que Rogue avait le fiasco sous contrôle, elle retourna à son bureau ; chercher quelque chose, n'importe quoi, qui éclairerait la sombre situation de Drago. Elle s'occuperait du contenu restant sur le sol dès que le professeur serait parti...

Peut-être, pensa sombrement la vieille Poufsouffle, jetant un coup d'oeil par-dessus son épaule aux deux silhouettes bridées sous le soleil dorée de l'après-midi, leur compréhension a quelque chose à voir avec le fait qu'ils soient tous les deux des Serpentards.

Rogue reporta son attention sur le garçon allongé dans le lui devant lui. "Vous sentez-vous mieux maintenant?" demanda-t-il, dégoûté, avec un froncement de sourcils. Drago ne dit rien, reprenant son air habituel d'indifférence Malefoy.

Le Maître de Potions, cependant, n'était pas amusé. "Vous avez manqué pas mal de cours, Monsieur Malefoy. J'ai pris la liberté de vous trouver un tuteur. Vous savez, aussi bien que moi, que Miss Granger est la seule apte à le faire si vous ne souhaitez pas échouer à vos cours, alors elle viendra après le diner pour parler des leçons. Bien sûr, cette information de quittera jamais cette pièce non plus, Monsieur Malefoy," dit-il à son élève, lui envoyant un regard sévère qu'il savait que le garçon ne pouvait pas voir.

Drago, fronçant profondément les sourcils, ne dit rien. Il hocha légèrement la tête, la vérité de la parole de son professeur sonnant juste, bien qu'il ne l'admette pas.

Granger était la seule de toute la classe, à part lui-même, qui avait les cellules cérébrales pour obtenir une bonne note.

Rogue hocha la tête. "Très bien, alors. Bonne journée, Monsieur Malefoy," l'homme de mauvais augure sortit de la pièce ensoleillé, un profond air renfrogné gravé dans ses traits, comme un rappel permanent au monde de la mauvaise humeur que tous connaissaient.

Drago était assis très immobile dans la pièce lumineuse et stérile, les mains joints royalement sur ses genoux avec ses pieds tendus devant lui. Il ne pouvait pas dormir, même s'il essayait. Il ne laisserait pas la sale petite Sang-de-Bourde le voir vulnérable pendant qu'il dormait, c'était déjà assez mauvais qu'elle doive le voir du tout. Eh bien, pensa-t-il, ça va briser la monotonie de ma journée de narguer la petite Sang-de-Bourbe pendant un moment... Comme avant...

Drago resta dans cette même position pendant plusieurs heures, immobile. Son esprit s'emballait, mais il ne bougeait jamais, à part le très subtil soulèvement et abaissement de sa poitrine. Si quelqu'un le rencontrait, il pourrait être pris pour une statue ou peut-être mort. Il s'était beaucoup entraîné à rester immobile et à ne révéler aucune émotion. Son père s'en était assuré...

La porte se referma dans un bruit sourd et le murmure des voix le tira d'une légère sieste qu'il s'était momentanément autorisée. Il avait, après tout, attendu au moins cinq heures, et n'ayant rien de mieux à faire, il trouva que son monde de rêves et de fantasmes semblait beaucoup plus intéressant. 

Il entendit Granger s'approcher de l'infirmerie et se détendit contre ses oreillers, suivi peu après par ses doux pas alors qu'elle se dirigeait vers son chevet. Continuant à ne pas bouger, il écouta tandis qu'elle sortait tranquillement son livre de Potions de son sac.

"Prêt, Malefoy? Je ne le dis qu'une seule fois," résonna sa voix aiguë dans la pièce calme de l'infirmière.

Il ricana, "Alors dis-le, Sang-de-Bourbe. Je ne veux pas t'écouter plus que tu ne veux être icic avec moi," dit-il d'un ton irrité.

Elle fixa son visage aveugle avant de baisser les yeux vers son livre. Elle commença à lire à voix haute au garçon aveugle devant elle.

Il interrompit de temps en temps pour poser une question de clarification, mais resta silencieux la plupart du temps. Au bout d'une demi-heure, elle ferma son livre et commença à le ranger. "Je te verrai demain, à la même heure, pour te parler de notre travail en Métamorphoses et Sortilèges," lui dit-elle.

Ses lèvres se contractèrent un un ricanement, mais il resta silencieux.

Hermione jeta son sac sur son épaule et se tourna vers lui, attendant sa plaisanterie. Réalisant qu'il n'y avait pas une, elle se tourna et partit. 

La préfète de Gryffondor se dirigea vers la salle commune de la tour. Elle entra par le protrait (le mot de passe étant Sarsaparilla) et se dirigea vers son fauteuil, celui en veloux près du feu avec une doublure couleur or et cerise. Posant son cartable à côté d'elle, elle se laissa tomber, s'enfonçant dans la luxuriance de ses profondeurs veloutées.

"Quelque chose ne va pas, Hermione?" demanda Harry en s'asseyant à côté d'elle.

Ses paupières s'ouvrirent, révélant les profondeurs chocolatées en dessous, un soupçon voilé d'émotion remué en elles.

Peut-être de la pitié, peut-être de la peur, peut-être de l'agacement. C'était indéchiffrable, du moins que le Gryffondor aux cheveux bruns.

"Je m'inquiète pour lui," déclara-t-elle d'un ton épuisé, touchant la doublure dorée des accoudoirs du fauteuil.

"Lui? Qui? Ron? Il fait sa retenue avec Rogue. Il sera de retour dans une heure ou deux, selon ce que le vieux con visqueux lui fera faire," rassura naïvement Harry à son amie, un sourire sournois se dessinant sur ses traits alors qu'il attrapait une bouteille de bièraubeurre réchauffée qu'il avait cachée dans son coffre.

S'abstenant de rouler des yeux et de soupirer - comme elle le souhaitait - Hermione secoua la tête. "Je sais ça, Harry. Je voulais dire Malefoy... Il agit vraiment... étrangement," avoua la fille à son ami.

Harry plissa le nez de dégout. "De quoi parles-tu, Hermione? Es-tu devenue folle!"

Hermione soupira et roula des yeux - elle ne pouvait pas s'empêcher de le faire, c'était une seconde nature pour elle maintenant, surtout après avoir été amie avec deux des garçons les plus gênants de toute l'école. "Harry, tais-toi. Écoute-moi, veux-tu?" Elle fronça les sourcils en regardant l'attrapeur aux cheveux noirs alors qu'il se taisait. "Je suis vraiment sérieuse. Il ne m'a traité de 'Sang-de-Bourbe' qu'une seule fois, et c'est la première chose qu'il a faite. Sinon, il n'était, eh bien, pas gentil, certainement pas... Mais, eh bien, poli... Pour moi," expliqua-t-elle, n'y croyant pas tout à fait.

Harry fronça légèrement les sourcils et essaya de rationaliser cette information. Drago avait changé... ? Était-ce même possible? Il connaissait le crétin depuis cinq ans maintenant, et même avec l'assaut de la puberté, le garçon restait aussi odieux que jamais. "Eh bien, l'explosion a dû faire quelque chose, hein?" pensa-t-il à haute voix.

Se levant et attrapant son sac, Hermione se précipita vers sa chambre, marmonnant quelque chose à propos des garçons.

Harry s'assit sur son siège, pensant... un légère pincement de peur évident dans les battements de son coeur...

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