Chapitre 45: Gueule de bois

Je sens plus ma tête, est-ce que j'existe vraiment ? Je suis morte, c'est bon ? Lentement, très lentement, mes paupières s'ouvrent. Trop de lumière ! Trop de lumière ! Je les referme instantanément. Où suis-je ? Qu'est-ce qu'il s'est passé hier ? Tu as été à une fête, tu as bu... Sans blague ! Me disputer avec moi-même ne fait qu'amplifier ma migraine. Des parties de ma soirée me reviennent: des mots, un verre, deux verres, beaucoup de verres, un lit, sous-vêtements, Zack... Non, ce n'est pas vrai !? Je n'ai pas fait ça ? Je sors du lit d'un seul coup, m'étalant par terre, je vois la masse à mes côtés bouger, puis me regarder. Alors qu'un point noir apparaît dans ma vision, je hurle:

"-Comment as-tu pu faire ça !? J'étais bourrée !"

Je me sens tomber un peu plus, le point noir s'agrandit, je vois de moins en moins et un bruit aigu résonne dans mes oreilles. Je me faufile hors de la chambre de ce monstre, et je sors, tant bien que mal, de la maison. Arrivée dehors, je sens le sol froid, et un courant d'air sur les parcelles nues de ma peau. J'atteins ma maison, rentre et essaye de m'accrocher pour ne pas tomber. J'entends des objets de casser au sol après mon passage, des cadres et des fleurs. Quand je parviens enfin à ma chambre, le point noir est toujours plus grand, il recouvre presque l'intégralité de ma vue. Le bruit augmente tout comme le mal de tête. Je me sens si mal, alors je rampe jusqu'à ma salle de bain, m'arrêtant aux toilettes pour vomir, puis je me glisse dans le bain, restant habillée, et j'arrive le jet d'eau froid. Je ferme les yeux, l'eau froide coule sur mon corps. Ça fait tellement du bien. Malgré mon mal de tête, j'arrive à répondre quand j'entends frapper. Il s'agit de ma sœur, un verre d'eau et un cachet dans une main, et des habits dans l'autre. Elle s'assoit à côté de la baignoire et me dit:

"-Je sais que tu es complément morte, mais je voulais te dire que c'est cool qu'on soit de plus en plus proches... Reposes-toi bien la petite !"

Elle me sourit et sort. Elle m'aime bien, ma sœur m'aime bien ! Bravo ! Je prends le cacher qu'elle a posé dans ma main, et je bois le verre d'eau. Le bruit s'arrête, petit à petit, tout comme le point noir dans la vision qui s'estompe. Mais le mal de tête est toujours présent. Je coupe le jet d'eau, sors de la baignoire et je retire les vêtements que je porte, ils ne sont pas à moi, ce sont des vêtements de garçons. Je les jette dans ma poubelle, et je change rapidement d'habits, pour éviter d'avoir des vertiges. Je fais un chignon rapide, et ce n'est pas une envie de vomir qui me vient mais une lourde envie de pleurer. Je regarde ma tête dans le miroir, je ressemble à un monstre. Je pose mes coudes sur le lavabo et cache ma tête dans mes mains et je pleure, longuement (voir image). Zack a profité du fait que j'étais bourrée pour m'emmener dans son lit, il devait certainement vérifier si j'étais un bon coup comme Julia. Il a dû être déçu en voyant que je n'avais aucune expérience. Je me répète sans cesse: "Il a profité de moi, j'étais bourrée...". Et mes larmes coulent encore et encore. Si bien que je finis à terre, par faiblesse. C'est ça, je suis trop faible, il faudrait que j'ai un cœur de pierre impénétrable pour que personne ne puisse me blesser mais je ne pouvais pas... Je pleure encore et toujours puis j'arrive à me traîner dans mon lit, où je continue de me morfondre en compagnie de mon mal de tête toujours aussi fort et qui semble augmenter avec mes larmes. Pourquoi a-t-il fallu que tu tombes amoureuse de Zack ? Je me le demande bien, il m'a détruit à plusieurs reprises, à un point où je me demande si j'ai encore de la force pour résister. Je pense à mes abonnés, les pauvres, je les ai abandonné mais je n'ai plus de force, pour rien... Que faire, résister ou abandonner ? Je crois entendre une dispute, au pas de ma porte, je distingue clairement la voix de ma sœur et celle de Zack. Ma sœur semble lui hurler dessus, tandis que la voix de Zack s'approche de plus en plus de la porte. Quand la poignée s'abaisse, et que la porte s'ouvre, je dis:

"-Va-t'en."

Je l'entends dire des choses incohérentes, comme quoi ce n'est pas lui, qu'il m'a sauvé, qu'il m'a recueilli, que Julia est partie. Des voix arrivent en masse dans ma tête, les voix s'entrechoquent formant des propos sans aucun sens. Je distingue ma voix, celle de Zack et celle d'un inconnu, la musique trop forte, tintement de verres, une dispute, claquage de porte, un chuchotement. Ma tête me fait de plus en plus mal. Et tu avais dit que tu n'allais plus boire de toute ta vie... J'étais en état de faiblesse ! Il en a bien profité d'ailleurs. Zack est toujours là, je n'arrive pas à comprendre ses paroles, mais il semble sincère. J'entends:

"-...Il était là, par terre, et toi bourrée sur le lit.."

Il ment ! Il ment, j'en suis sûre ! Il veut encore m'amadouer pour manipuler à nouveau mon cœur si fragile... Il le fait exprès... Ma sœur le sort de ma chambre, je pleure toujours. J'ai envie de l'insulter, le gifler, lui crier dessus. Mais je n'en ai pas la force. Je n'en ai plus la force. Je suis lâche et naïve, comment aurais-je pu croire que Zack, le grand Zack, ait eu des sentiments pour Kate, la petite rejetée solitaire du fond de la cour !? Comment j'ai pu croire ça ? Je remarque que le collier que Zack m'avait offert est toujours à mon cou. Pourquoi ne pas l'avoir retiré plus tôt ? Je ne sais pas, je l'arrache de mon cou, il griffe ma peau qui me brûle, avant qu'il lâche et s'envole à l'autre bout de la pièce. La photo de Zack et moi retombe plus lentement, je lis encore le: "Pour toujours...". Je ris, toujours n'est pas si long que ça alors... Le pendentif au sol me rappelle tous les bons moments passés ensemble, ce Noël était magique, il m'a tellement bien eu. Comment aurais-je pu me douter qu'il allait me briser en un claquement de doigt ? Comme Joséphine l'an... Ferme la ! J'arrive à couper cette petite voix énervante. Si seulement tout ceci était une ardoise, pour pouvoir effacer la craie et tout refaire. Oui, mais l'ardoise est toujours sale quand on l'efface, qu'importe ce que l'on fait, nos erreurs restent. Pour une fois qu'elle a raison... Alors, c'est vrai, qu'importe mes gestes, rien ne permettra de retourner en arrière ? Toute ma vie, je serais condamnée à être faible et détruite. Je n'ai plus la force de faire tout ce que je fais, j'attrape mon ordinateur, va sur ma page Twitter, et envoie:

"C'est la fin..."

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Non ! Je vous arrête ! Ce n'est pas la fin ! Calmez-vous, reprenez votre respiration. Inspirez, expirez, inspirez, expirez... Voilà ! C'est mieux ainsi ! :) Continuez cette exercice un peu, la fin arrive rapidement, sûrement après le chapitre 50... Sorry ! Je verrai si j'arrive à continuer. Et désolée pour ce chapitre assez triste :c Donc ! J'espère que ce chapitre vous a plu, la chanson estWhite Horse de Taylor Swift. Puis, si ce chapitre vous a plu, n'hésitez pas à commenter et voter ! Ça me fait vraiment plaisir. Et suite mercredi ! :)

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