Bonus n°2 : Les parents
Samedi 25 juillet 2015
Aujourd'hui a été mon premier jour de travail, en tant que serveuse. Pendant les vacances, je m'étais trouvée un petit job d'été, dans un bar, du mardi au samedi, de 10h à 18h. C'est carrément étrange de faire son travail pendant un jour, puis partir en week-end. Je l'avoue, mais bon ! Les horaires étaient sympas étant donné que je pouvais sortir, le soir, avec Chloé, et profiter de mon petit frère. Mais, pourquoi tu travailles ? Tes parents sont riches et tu peux largement vivre avec YouTube... Je veux être autonome, et ne pas forcément dépendre de mes parents ou de YouTube. Et c'est toujours assez satisfaisant de dépenser son propre argent ! Celui qu'on a gagné, durement. T'emballes pas, tu viens à peine de commencer, tu devras attendre encore un peu pour recevoir de l'argent. Oui, mais bon ! J'étais si heureuse ! De plus, pendant ma première journée de travail, des personnes m'ont reconnu et sont venues dans le bar, mon patron a donc eu un peu plus de clientèle, et il semblait assez heureux. Mes abonnés avaient, bien sûr, été avertis que je travaillais, et donc que le rythme de sortie des vidéos allaient ralentir.
A la fin de ma journée, je rentre chez moi. Je fus surprise de découvrir les voitures de mes deux parents garées devant la maison. Ça ne présage rien de bon... J'entre silencieusement dans la maison, mais mes parents me remarquent. Mon père dit, de sa voix forte et autoritaire:
''-Kate. Viens ici.''
Je soupire et m'installe dans le salon, devant ma mère et mon père qui semblent plus énervés que jamais. Qu'est-ce que tu as encore fait ? Rien ! Je le jure ! Ma mère me toise sévèrement, et mon père ne cesse de regarder son portable. Ma mère commence:
''-Alors, Kate, nous avons vu...''
Je la coupe en disant, froidement:
''-Bonjour Kate, tu as passé une bonne journée ? C'est la base d'une conversation ça.''
Mon père lâche, un instant, son portable, pour me dire:
''-Parle d'un autre ton, jeune fille.''
Je me tais, pour ne pas être tentée de l'insulter. Ma mère soupire, et reprend:
''-Nous avons vu tes 'exploits' à la télévision, et saches que nous ne sommes pas fiers de toi. Pas du tout. Tout ces dégâts que tu as causé à cette chaîne, tu aurais pu être payée si tu avais fait une bonne prestation, mais j'imagine que ça n'a pas été le cas. Et pourquoi tu ne nous as pas parlé de ta chaîne ? Hein ? Je suis sûre que tu te fais de l'argent, sans nous en parler. Alors, saches, que vu que tu n'es pas majeure, l'argent nous revient de droit.''
Je ris, sèchement, en disant:
''-L'argent, l'argent, toujours l'argent. Vous n'avez que ce sujet à la bouche !? Tu sais, je ne gagne pas le moindre centime sur ma chaîne, et si j'en touche, je le donne à des associations. Et pour mon passage à la télé ? La présentatrice était aussi hypocrite que vous, alors j'ai décidé de lui clouer le bec.''
Mon père dit, presque en hurlant:
''-Ne nous insulte pas ! Je te signale que tu vis encore sous notre toit, avec notre argent !''
''-Gardez votre argent, car je travaille, moi. Pour gagner mon argent, et pour plus devoir vivre avec des... Des parents comme vous ! Comme ça je partirais à mes 18 ans, et bye bye les parents indignes.''
Ma mère me lance un regard noir, puis me fait un joli sourire en disant:
''-Tu pourras aussi dire bye bye à ton frère. De tout façon, le jour où il apprendra l'histoire de son frère jumeau qui a été tué par sa gentille grande sœur, il ne te verra plus de la même façon.''
Quelle garce, elle touche ton point sensible... Je m'apprête à leur lancer un: ''Quand il verra quels genre de parents vous êtes, il partira aussi vite que moi.'', mais j'entends une petite voix dire:
''-Kate n'a tué personne.''
Je me retourne, pour croiser les yeux de mon petit Ange. Il s'assoit sur mes genoux, tandis que je passe ma main dans ses cheveux, essayant de retenir mes larmes. Ma mère rage intérieurement et dit à mon frère:
''-Tu n'as pas à être là ! Je t'avais dit de rester dans ta chambre ! Ce ne sont pas tes affaires !''
Lucas l'écoute à peine, il répète:
''-Kate n'a tué personne.''
Alors, mon père lâche, sans la moindre hésitation:
''-Si, ton frère.''
Lucas ne bronche pas, il dit:
''-Ce n'est pas de sa faute. On voulait faire une course. On est partis trop vite. Elle n'aurait rien pu faire.''
C'est la première fois que j'entends mon frère parler ainsi à nos parents, mais aussi parler de l'accident. Je n'ose jamais lui parler de ça, par peur de remuer de mauvais souvenirs. Je ne savais même pas qu'il s'en rappelait à ce point... Ma mère crie à mon frère:
''-Vas dans ta chambre ! Ce ne sont pas tes affaires ! Et ta sœur l'a tué, et c'est comme ça ! Tu devrais la détester pour ça !''
Lucas secoue la tête mais je lui chuchote:
''-Va dans ta chambre, tu n'as pas à les entendre parler.''
Mon petit Ange sourit et monte dans sa chambre. Je reste regarder mes parents, avant de me lever en disant:
''-Vous me dégoûtez.''
Et de montez, à mon tour, dans ma chambre, sous leurs protestations.
Une fois dans ma chambre, je me laisse glisser contre le mur. Mon chignon qui était parfaitement fait ce matin, ne l'est plus du tout, tous mes cheveux retombent sur mon visage. Ça n'a aucun rapport. J'essaye de ne pas penser aux paroles de mes parents, c'est tout... Comment ont-ils pu dire de pareils choses, devant mon frère !? Je les déteste, ce n'est pas comme les adolescents qui disent à leurs parents qu'il les déteste à cause de sa crise d'adolescence, non, moi je les déteste vraiment. Je monte mon genoux jusqu'à ma poitrine, j'ai envie de pleurer et de hurler, mais rien ne sort... Mon regard se pose sur un point devant moi, j'ai un regard totalement vidé d'émotions (voir image). Puis, en y prêtant bien attention, je remarque quel est ce point. Ce point est la boîte de médicaments qui m'a permis de m'échapper. Je l'ai posé sur le sol, à côté de ma poubelle, dans le but de la jeter. Mais je ne le fais jamais. Peut-être est-ce un signe du destin ? Non ! Kate, on avait dit qu'on devait oublier ça, pour ne plus refaire la même erreur ! Je secoue ma tête, pour chasser mes idées noires, et je m'empare de mon portable. Une seule personne me sort toujours des problèmes, une seule personne...
''-Allô ? Katounette ?''
En entendant le son de sa voix, j'éclate en sanglots.
''-Kate ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Raconte moi ! Kate ?''
Je n'arrive pas à répondre, aucun son ne sort de ma bouche. Alors, j'entends le portable raccrocher, et je pleure de plus belle. Elle ne t'a pas abandonné, ne t'en fais pas... Toutes mes pensées s'échappent, j'ai comme l'envie de m'approcher de cette boîte. Mais cette envie disparaît bien assez vite, quand j'entends la porte d'entrée s'ouvrir et des pas monter. La porte de ma chambre s'ouvre, et je découvre Chloé. Tu vois, elle ne t'a pas abandonné. Elle me prend dans ses bras, en me soufflant des mots de réconfort. Elle ne sait même pas l'histoire mais elle est toujours là pour me réconforter... Chloé me murmure:
''-On va aller chez moi, passer une soirée entre filles, et tu vas me raconter. D'accord ?''
Je hoche la tête, et elle prend des vêtements dans mon armoire, avant de me traîner jusqu'à dehors. Sous le regard de mes parents. Ma mère dit:
''-Tu n'as pas l'autorisation de sortir, jeune fille ! Surtout avec une inconnue !''
Je lui réponds:
''-Ton autorisation je m'en fous.''
Et Chloé poursuit:
''-Et l'inconnue vous emmerde !''
Je ne peux m'empêcher de sourire à sa réplique. Sa première rencontre avec mes parents me semble plutôt... géniale ? Ils vont surtout la haïr ! Je m'en fous de leur avis, c'est mon amie, et ça restera comme ça. Une fois à l'extérieur, Chloé me prend à nouveau dans ses bras, et nous montons dans la voiture de son grand frère, qui est venu la voir pour les vacances. Celui-ci m'accorde un regard, et je le salue d'un mouvement de tête qui fait tomber d'autres larmes.
Quand nous arrivons à la maison de Chloé, elle m'entraîne immédiatement dans sa chambre. Je suis devenue une habituée de sa maison, je connais la moitié des pièces, car je viens souvent me réfugier ici quand ça va mal. Ce qui arrive assez souvent. Malheureusement. Je n'arrive plus à tenir, face caméra, j'y arrive sans problème, mais face aux problèmes je n'y arrive plus. Dès que j'aperçois Zack, je suis capable d'éclater en sanglots, encore, et encore pire quand je le vois avec les Messieurs. Les vacances m'ont déprimé, comme si ne plus faire face aux insultes du Panda me rendait plus faible. Je suis assise sur le lit de Chloé, entrain de lui raconter ma journée, en essayant de remettre mon masque de fille forte, de FreeLife. Je me souviens toujours de tous les commentaires me disant: ''Je me fais harceler au collège/lycée, c'est grâce à toi que je tiens...'', si seulement ils savaient... J'ai fais une vidéo entière sur le harcèlement, donnant des conseils que je n'applique même pas sur le Panda. Mais je veux aider mes abonnés, je ne veux pas les laisser seuls comme je l'ai été si souvent. Ils ne savent pas mes problèmes, car je ne veux pas qu'ils soient mêlés à ça, qu'ils se disent que je leur donne des conseils et que je n'arrive même pas à les appliquer moi-même, donc que mes conseils sont juste nuls... Je serre mes genoux contre moi, pour m'empêcher de pleurer. Chloé m'a écouté, elle sait toute ma journée dans les moindres détails. Maintenant, elle va trouver quelque chose pour m'aider. Elle me regarde, et son idée vient:
''-Tu n'as qu'à rester ici, jusqu'à tes 18 ans...''
Je secoue la tête. Hors de question qu'elle soit mêlée à mes problèmes, et que ses parents soient obligés de s'occuper de moi. Puis, il y a Lucas, je ne le laisserai plus jamais aussi longtemps. Chloé soupire et réfléchit à nouveau, avant de dire:
''-Je n'ai pas de solution... Je suis désolée... De tout façon, si tu pars à tes 18 ans, tes parents ne pourront jamais t'empêcher de voir ton petit frère, car il voudra te voir lui aussi.''
Je hausse les épaules, et je réponds:
''-J'espère...''
Chloé s'installe à mes côtés, et passe un bras sur mes épaules pour me serrer contre elle. Je contemple tous ses tableaux, ses posters, et ses cartes postales de New-York. Je me fais même une promesse: je l'enverrai à New-York pour ses 18 ans. Coûte que coûte. Même si je dois bosser d'arrache-pied pour pouvoir payer les deux billets. Pour changer de sujet, je demande:
''-C'est quand ton anniversaire ?''
Elle me fait les gros yeux. Tu viens de passer d'un sujet grave à un autre, en 5 secondes... Puis, elle secoue la tête en disant:
''-C'est déjà passé, tu as oublié ? C'était le 11 juillet !''
Je hoche la tête, en faisant mine de rire, pour lui faire croire à une blague. Dans un an, on sera à New-York, après avoir passé le bac et l'avoir réussi bien sûr ! Tu es un peu trop confiante, non ? Il faut que j'en parle à ses parents. C'est trop tôt ! Mais non. Je dis à Chloé que je dois aller aux toilettes, et je descends discrètement pour rejoindre la cuisine, où se trouve la mère de Chloé. Je tousse pour qu'elle remarque ma présence, et elle dit:
''-Tiens ! Kate ! Tu restes dormir ?''
Je réponds, en grattant ma nuque:
''-Je crois ? Je sais pas trop enfaite... Hm. C'est un peu tôt pour vous parler de ça, étant donné que c'est dans un an, mais pour les 18 ans de Chloé, j'avais une idée, enfin si vous n'y voyez pas de problème...''
''-Kate. Je t'en prie. Arrêtes de me vouvoyer ! Et oui, c'est un peu tôt, mais dis moi toujours !''
''-Je pensais lui payer un voyage à New-York, je travaille pendant l'été, et je trouverai un petit boulot pendant les cours, mais au moins, après le bac, on pourrait partir à New-York toutes les deux, vu que c'est son rêve...''
''-Et tu feras ça ? Payer tout, toute seule ?''
Je hoche la tête, je me sens assez gênée. Mais la mère de Chloé m'offre un grand sourire avant de me prendre dans ses bras en disant:
''-Tu es une fille superbe Kate ! Ma fille a de la chance de t'avoir en amie, mais je te donnerai quand même une petite partie de la somme, quand même...''
Je secoue la tête en disant:
''-Ne vous... Enfin, ne t'inquiètes pas, j'arriverai à tout régler...''
La mère de Chloé soupire, avant de me remercier à nouveau. Puis, je remonte dans la chambre de Chloé, qui est entrain de préparer un deuxième lit. Je la remercie, et commence à l'aider.
Nous passons une soirée assez normale, on regarde un film d'horreur ensemble, avant de parler toute la nuit sans dormir. Je crois que nous nous sommes endormies à 9h après avoir parlé d'un truc complètement débile, je crois qu'on parlait de l'existence des elfes, un truc comme ça puis avoir fait une bataille de coussins. Mais, on s'est gavées de bonbons, de chips, de pop-corn, jusqu'à avoir mal au ventre. J'en ai carrément oublié tous mes problèmes avec mes parents tellement j'ai ris. Le réveil est assez douloureux, je suis toujours un peu crevée et en plus je crois que je me suis endormie sur le plancher, carrément sous Chloé. Des coussins sont étalés partout autour de nous, on s'est carrément endormies en se battant, pas après. Chloé se réveille, petit à petit, sûrement parce que j'essaye de la faire tomber sans la réveiller. Elle se laisse glisser à côté de moi, et me dit:
''-Il est quelle heure ?''
J'essaye de voir l'heure affichée par l'horloge, mais j'ai envie de me rendormir, alors je pousse une sorte de grognement étrange. Je sens mes yeux se fermer à nouveau, et je me rendors. Je suis sortie de manière assez brutale de mon sommeil, je crois même être au milieu de la mer. Au milieu de la mer !? Une vague d'eau froide m'a sorti du sommeil, donc oui ! J'ouvre mes yeux, me sentant carrément trempée mais le froid de l'eau me fait du bien étant donné la chaleur de la chambre de Chloé. J'ai pas bougé, je suis toujours dans la chambre de Chloé, qui a d'ailleurs l'air aussi perdue que moi. Puis, Chloé hurle:
''-PAPA ! TIM !''
Les deux hommes sortent de nul part, ils sont morts de rire. Ils ont, tous deux, un verre vide à la main, je suppose donc que c'est eux qui nous ont sorti de notre sommeil. Le père de Chloé dit:
''-Rho, c'est bon ma chérie, il est 16h quand même !''
Chloé soupire puis Tim et son père sortent de sa chambre. Chloé me dit:
''-Désolée, ils sont carrément débiles...''
Je secoue la tête en disant:
''-Non, j'adorerai avoir des parents comme ça...''
Chloé me sourit et dit:
''-Tu n'as qu'à te dire, que c'est ta deuxième famille. Et que moi, je serai toujours là.''
Je hoche la tête et la serre dans mes bras.
J'ai dû, bien sûr, rentré chez moi. Je ne veux pas rester encore et toujours chez Chloé, alors je l'ai remercié, elle et ses parents, et je suis rentrée à pieds. Je n'ai pas envie de rentrer chez moi... Tu es bien obligée... Si seulement, j'avais pu me réfugier chez les voisins, comme je le faisais avant. Me réfugier dans les bras de celui que j'aime. Que tu aimais... Je ne sais même plus, si je l'aime ou si je ne l'aime plus... Je lance un regard à sa maison, il est assis sur le rebord de la fenêtre. Ses yeux croisent les miens. Nous restons les yeux dans les yeux un long moment. Jusqu'à ce que la porte de ma maison s'ouvre sur ma sœur. Elle regarde ce que je fixe, secoue sa tête, et me fait entrer. Les parents ne semblent plus être à la maison, en général Lola rentre quand ils ne sont plus là. Elle m'explique:
''-Lucas m'a appelé. Les parents sont repartis en voyage, et ils l'ont laissé seul, croyant que tu allais revenir. Ils ont parlé d'une fille vulgaire qui t'a emmené chez elle. C'est Chloé ?''
J'ai parlé de Chloé à ma sœur, elles se sont même déjà parlées. Donc, elle sait très bien qu'elle n'est pas vulgaire. Je hoche la tête, et je dis, en soupirant:
''-Si j'avais su qu'ils allaient laissé Lucas seul, je serai restée... Désolée...''
Lola hausse les épaules et dit:
''-Pas la peine de t'excuser, Henri m'avait emmené chez ses parents et qu'ils sont chiants... Pouah ! Ils parlaient déjà de mariage...''
Je ris et je demande:
''-Henri ne l'a pas mal pris ?''
Lola secoue la tête en disant:
''-Il savait que j'allais vite m'ennuyer, il sait que ses parents sont chiants, alors...''
Je souris. Puis j'entends une porte s'ouvrir. Celle de la chambre de mes parents, je la reconnais car c'est la seule qui fait seulement un petit bruit de grincement. J'entends mes parents crier, l'un sur l'autre. Puis, je les vois descendre, et ils me forcent à m'asseoir dans le canapé, en face d'eux. Lola s'installe à côté de moi, et je reste les regarder, impassible. Ma mère demande:
''-Et tu comptes faire quoi plus tard ? Hein ? Tu comptes nous déshonorer en restant sur ce stupide site ? C'est ça ? Tu veux juste nous déshonorer ?''
J'éclate de rire et je dis:
''-Tout ne tourne pas autour de vous, je n'ai pas fait ça dans le but de vous déshonorer, mais si ça marche, c'est bien ! Moi, je fais ça pour le plaisir, par pour l'argent, ni rien, pour le plaisir. Vous connaissez ce mot ? Non, je pense pas...''
Mon père dit:
''-Parle nous sur un autre ton ! Bon sang !''
C'est sa phrase préférée, je crois. Exactement. Mais j'en ai marre d'eux, je dis:
''-On se parle là ? Non. Pour parler il faut écouter, et ça vous ne savez pas faire. Vous savez juste crier pour nous engueuler, et parler dans un téléphone d'argent. Il n'y aucune discussion. Aucune.''
La petite Kate se rebelle ? Ça fait bien longtemps que je ne suis plus petite. Ma mère dit:
''-Oh ! Je t'en prie ! Cesse tes gamineries ! Depuis que tu es enfant tu ne cherches qu'à attirer l'attention, c'est pour ça que tu ne fais pas ce qu'on demande, c'est pour ça que tu évites d'avoir des amis. Pour que les gens fassent attention à toi. Tu as juste peur. C'est tout.''
Je ris, encore. Avant de répondre, sèchement:
''-J'ai peur, peur de devenir comme vous.''
Mon père dit:
''-Tu deviendras comme nous. Un jour, tu auras besoin d'argent, donc tu bosseras. Et puis c'est tout.''
Je secoue ma tête avant de sortir du salon, pour me réfugier dans ma chambre. Je suis rapidement rejointe par ma sœur, elle s'assoit sur mon lit et me parle:
''-Ils ont tort, jamais on deviendra comme eux. Jamais. Nous, on est une nouvelle génération, on est une de ces générations qui peuvent vivre de leurs passions. Je suis sûre que plus tard, tu continueras tes vidéos, ou tu seras vraiment devant la caméra, tu seras une actrice. C'est ça qui te plaît non ? Etre devant la caméra ?''
Je lui réponds:
''-Oui et non, j'aime surtout le contact avec mes fans, mais j'adore le cinéma, alors être devant une vraie caméra ce serait mon plus grand rêve...''
Lola me sourit et dit, rêveuse:
''-Moi, j'adorerai faire vendre mes toiles...''
''-Tes toiles !?''
''-Oui... Tu sais, j'aime bien peindre et dessiner... Puis, parfois, je sors pas pour des fêtes, je sors juste pour taguer des murs, pendant la nuit...''
''-Je peux voir tes dessins ?''
Ma sœur soupire, et sort de ma chambre. Tu es nulle comme sœur, tu n'as même pas remarqué que ta sœur faisait du dessin... Oui, je me sens trop nulle... Lola rentre dans ma chambre, avec un cahier de croquis, et elle me les montre. La plupart des dessins sont des formes, des structures imaginaires, mais certains sont des personnages, réels ou fictifs. Je suis assez étonnée dans faire partie, le dessin est si réaliste, comme un miroir. Puis, je tombe sur un dessin de Lucas et Antoine. Ils semblent si réalistes, eux aussi. J'ai l'impression qu'Antoine pourrait entrer dans ma chambre, et tout serait si normal. Mais ce n'est pas le cas... Le dessin représente Lucas et Antoine, sur leurs vélos rouges, on peut même me voir en fond. Je me souviens de ce jour, c'était le dernier jour d'Antoine, et je me souviens de ma sœur, elle était assise quelque part, entrain de faire je ne sais quoi. Ce n'est que maintenant que je me rend compte qu'elle dessinait. Elle nous dessinait. Pour garder ce précieux moment à jamais. Je lui redonne son carnet, j'ai peur de retomber sur des dessins qui représente mon petit frère. Je sens une larme couler lentement sur ma joue, puis elle est rejointe par d'autre. Lola me serre dans ses bras, en me berçant. Je vois Lucas entrer dans ma chambre et rejoindre notre câlin collectif. Il semble tellement insouciant, je m'en veux qu'il ait à se rappeler de ce jour fatal, où son frère a perdu la vie. Il doit s'en souvenir si parfaitement, plus que moi, ça doit être gravé dans sa mémoire, jamais personne n'arrivera à lui retirer ça. J'admire mon frère, il est jeune et pourtant il a déjà surmonté l'épreuve de la mort, et lui n'en est pas ressorti si indemne que ça, et pourtant, il est resté heureux... Tandis que moi, je n'y suis pas parvenue, à rester heureuse. Je me suis sentie heureuse que en compagnie d'un garçon qui m'a trahi... Il faut que je tourne la page, même si j'ai déjà essayé en sortant avec d'autres garçons, mais ça ne m'a pas réussi. Il faut que je réussisse à rester heureuse, quelque soit les circonstances. Comme Lucas. Je ne me rends compte que maintenant mais, en une journée je me suis faite plusieurs promesses: ne pas devenir comme mes parents ; envoyer Chloé à New-York ; surtout... Rester heureuse. J'espère pouvoir réussir mes promesses, pour ne pas qu'elles rejoignent les promesses oubliées. Comme quand on promettait à un ami d'enfance de toujours rester ami, mais qu'on l'oubliait dès qu'il s'en allait, comme les rêves d'enfants qui n'ont jamais été accomplis, comme les promesses de rester jusqu'à la mort ensemble, mais qui sont gâchées par la trahison... Ces trois promesses ne seront pas oubliées, elles seront même rejointes par d'autres si il le faut. Mais, je veux surtout une seule chose, une chose importante à mes yeux: Rendre les gens heureux. C'est pour ça que je me suis lancée dans les vidéos, aussi. Pour rendre les gens heureux. Pour que quand ils rentrent chez eux, ils soient heureux de découvrir une nouvelle vidéo, que mes vidéos leur remontent le moral, que je les insistent à continuer dans la vie malgré la difficulté. Voilà, ce que je veux. Mais, je veux aussi être heureuse moi-même, mais ça, mes parents ne le comprendront jamais, car leur monde n'est fait que d'argent. Si on me demande ce que je veux être plus tard, je répondrais heureuse, sans hésitation, comme le disait John Lennon:
''Quand j'ai été à l'école, ils m'ont demandé ce que je voulais être quand je serais grand. J'ai répondu 'Heureux'. Ils m'ont dis que je n'avais pas compris la question, j'ai répondu qu'ils n'avaient pas compris la vie.''
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Hey ! J'aime bien finir sur une citation, je trouve ça jolie. :3 J'espère que ce bonus vous aura plus, moi j'ai adoré l'écrire, comme le précédent enfaite ! Il a un peu moins de 4000 mots donc j'espère que ça vous fait plaisir ! :p La chanson que j'ai choisi pour accompagner ce bonus est Sail par Awnolation. Et pour l'image, je souhaite remercier @Soniaabbss qui m'a trouvé cette image car je n'avais pas d'inspiration pour en trouver une. Et vous pouvez aussi la remercier car sans elle le chapitre serait sortie mercredi mais vu qu'elle a insisté, j'ai cédé et le voilà. Donc pleins de merci. :3 Sinon @24inesse m'a interviewé pour son recueil d'interview, donc n'hésitez pas à aller voir ça, si vous voulez des conseils ou savoir des petits trucs sur les histoires. Donc... C'est tout, le prochain chapitre arrivera après la *bip*, je ne ferai pas la même erreur que la dernière fois, je sais que vous savez de quel mot il s'agit, et je vais le considérer comme une insulte à notre liberté donc je ne le réutiliserai plus ! Merci d'avoir lu, si vous avez lu jusqu'ici je vous félicite. :P Alors rendez-vous au prochain bonus ! :)
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