Chapitre 9 :

Je finis par éteindre mon téléphone à force de recevoir cent notifications à la minute. Comme cela ils ne m'embêteraient plus, et je pourrais penser à autre chose que ma putain de famille. Au final il n'y avait plus de magasin ouvert à vingt-trois pour prendre à manger donc Finn me paya deux crêpes aux chocolats avant d'en prendre une. Il avait dû manger à l'hôtel. On flânait dans les rues de New York, en mangeant et en parlant.

— C'est toujours aussi compliqué avec ton père d'habitude ? demanda Finn en s'arrêtant pour jeter la serviette en papier dans une poubelle.

— Non... on ne se disputait pas, sûrement parce qu'il s'en fichait de moi tant que j'avais des bonnes notes, expliquai-je en avalant pour ne pas parler la bouche pleine.

— Tu penses vraiment que ton père n'en a rien à faire de toi ? s'étonna Finn en continuant les mains dans les poches.

— Je ne sais pas, fis-je en secouant la tête. J'ai cette impression depuis le divorce. Mais même quand je suis ici je le vois très peu, déjà qu'avant je ne le voyais pas souvent non plus... On entretenait une bonne relation avant mais c'est tendu depuis quelques mois.

Finn ne demanda pas ce qu'il s'était passée il y a quelques mois pour que cela mène à la situation actuelle et on continua à marcher jusqu'à l'hôtel alors que je venais de de finir ma deuxième crêpe.

— Je pars du principe qu'un parent aime son enfant quoi qu'il arrive, annonça Finn et son introduction eut le mérite de retenir toute mon attention. Je pense que ton père se soucie de toi plus que tu ne le penses. Peut-être juste qu'il ne sait pas trop gérer les choses et que c'est pour cela qu'il ne te montre rien.

— Il n'était jamais très présent mais c'est depuis le divorce qu'il s'est renfermé. Je n'ai jamais su ce qu'il en pensait vraiment, ajoutai-je.

Je n'avais jamais réussi à faire parler mon père sur son sentiment après le divorce. Néanmoins ma mère avait été plus facile à faire parler. Elle était dévastée mais estimait cela nécessaire car ils n'avaient plus rien d'un couple amoureux.

On finit par gagner l'hôtel et on arriva sans encombre à la chambre de Finn. Une chambre moyenne avec un grand lit double et une baie vitrée menant sur un balcon. Cela me surprenait toujours les chambres d'hôtels de ce genre. Mon père pouvait s'en payer des comme cela mais pas ma mère.

— Par contre désolé mais il n'y a qu'un seul lit puisque je suis censé être seul, murmura Finn alors que son visage s'embrasait.

— J'ai confiance en toi.

Peut-être bien que c'était moi qui rougissait cette fois. Il alla dans la salle de bain pour se changer et je retirai ma veste et mes chaussures. J'ouvris la baie vitrée et sortis sur le balcon. L'air ambiante était tiède et une petite brise douce empêchait la lourdeur de la chaleur. Une belle nuit se dessinait ce soir. Je m'appuyai à la rambarde pour voir les rues encore animées. Des personnes rigolaient, dansaient, mettaient de la musique à fond. On était bien en été.

— J'ai quelques vêtements... je pense pour le bas c'est mort mais je peux te prêter un t-shirt pour cette nuit, il sera juste un peu grand pour toi, proposa Finn en me rejoignant sur le balcon.

— Merci beaucoup. Vraiment c'est hyper gentil ce que tu fais, déclarai-je en le prenant dans mes bras sans réfléchir.

— Je te l'ai dis, tu pourras toujours compter sur moi, souffla-t-il en passant ses bras dans mon dos.

Je rougis en me rendant compte de ce que je venais de faire mais je n'avais pas envie de me détacher subitement. J'étais bien dans ses bras. Il m'attrapa la main pour m'entraîner dedans et me passa un t-shirt à lui pour la nuit. C'était un t-shirt nirvana qui était si grand qu'il m'arrivait en-dessous des cuisses. Je me brossai les dents avec une autre brosse à dent et retournai dans la chambre. Je posai mes vêtements sur le côté et m'installai dans le lit au côté de Finn. Seules les lampes de chambre étaient allumées mais lorsque je me tournai pour le voir, il y avait assez de lumière. Lui aussi était tourné vers moi et on sourit comme des idiots.

— Tes parents n'ont pas peur de te laisser seul ici ? demandai-je.

— D'habitude, il y a Nick, mon grand-frère, répondit Finn avec un sourire. Et, même s'ils flippent, je commence à être grand, je vais sur mes dix-sept ans. Avec les différents tournages, ils commencent à être habitués. Ce n'est jamais simple pour ma mère...

— C'est une maman. Elle s'inquiète, c'est normal, affirmai-je en rigolant alors que Finn acquiesçait.

— Et la tienne. Elle doit sûrement flipper lorsque tu pars au État-Unis.

— Sûrement. Elle doit toujours travailler donc elle ne m'a accompagné que la première année. Après elle a eu un problème de boulot et pour subvenir à nos besoins et me payer le billet d'aller en été, elle doit travailler dur. Elle s'inquiète continuellement, informai-je en fermant les yeux.

— Elle est hyper courageuse ta mère.

Je chuchotai un "je sais" et je sentis mon cœur se briser : cela allait être dur de ne pas pouvoir la voir pendant presqu'un an. Cela ressemblait au sentiment que j'ai ressenti lorsque j'ai su que je ne verrais mon père que pendant deux mois de l'années. Mais cette fois, il y avait toutes les autres disputes qui s'additionnaient à cela. Non, c'était définitivement très compliqué. Finn me prit la main et l'embrassa doucement, je rouvris les yeux et tombais sur ses yeux sombres pourtant lumineux.

— C'est compliqué mais je sais qu'il y a une issue. Cela va aller.

Je rigolai. Puis, j'avais envie de changer de sujets. Je lui demandai comment c'était tous ses tournages, toutes ses conventions, comment il se sentait quand il rentrait à Vancouver après. Je voulais qu'il me parle de lui, car on parlait trop de moi mais pas assez de lui. Finn avait déjà parlé de ses parents, mais il me parla du lycée, de la vie à Vancouver lorsqu'il n'avait pas de tournage. Comment cela pouvait toujours être surprenant d'être reconnu mais plaisant, mais il appréciait aussi la plaisance d'être laissé tranquille certaine fois. Les fans commençaient à comprendre que quand leur idole ne semblait pas d'humeur, il fallait la laisser tranquille ! Cela s'appliquait pour Finn.

— Quand j'ai entendu ta voix à l'aéroport et que tu ne faisais pas un cinéma pour prendre une photo, j'ai compris que tu étais une personne respectueuse. Au début je pensais même que tu ne me connaissais pas...

— Bien sûr que je te connaissais, rigolai-je. J'étais beaucoup trop timide pour t'approcher. Puis j'ai préféré fuir quand j'ai réalisé que c'était vraiment toi.

— C'était un peu déroutant d'ailleurs que tu partes comme une voleuse alors que tu venais de me donner de l'argents, pouffa-t-il en passant la main dans ses cheveux rebelles. Je suis content d'avoir eu l'occasion de te revoir.

Moi aussi je l'étais même si tout me paraissait plus étrange. Finn s'endormait facilement, moi beaucoup moins, mais plus vite que d'habitude. J'avais éteins mon portable et penser à mon père, à ma mère, à John et à Cécilia... penser à eux me fatiguait fortement. Mais je pris la main de Finn qu'il avait lâché par fatigue, je le regardai. Il était beau, genre vraiment beau. Lorsqu'il dormait il avait un petit plis entre les sourcils qui lui donnait un air préoccupé. Il respirait profondément et je voyais ses lèvres bouger mais je n'essayais pas d'écouter ce qu'il pouvait bien dire dans son sommeil. Je me remémorais notre rencontre, puis je fermai les yeux pour m'endormir. Un peu plus apaisé, avant que la tempête reprenne.


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Sorry d'être en retard ! Je travaille sur des nouveaux projets en ce moment donc ça m'accapare beaucoup !

En tout cas j'espère que ce chapitre vous a plu !

Et je vous souhaite une belle semaine ;-)

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